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conflit en irak

Message » 16 Avr 2003 13:12

newbie mais a écrit:
patrick9292 a écrit:[modéré]Bonnes vacances Patrick9292 ;)[/modéré]

arffff, cela a du etre desobligeant.... :roll: :roll: :roll: 'têt meme decalé... :roll:

Pierre


je sais pourquoi le btk est devenu modo, c'est pour pouvoir lire tous les messages y compris ceux censurés, ce qu'il ne pouvait pas faire avant :lol:


cordialement

Jérôme

perspicace
claram
 
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Message » 16 Avr 2003 14:15

et en plus, il y a des images (pas dans ce cas précis en l'occurrence) :lol:

Betekaa

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Message » 16 Avr 2003 14:25

claram a écrit:
jusqu'à présent ces énormes profits sont partagés entre quelques familles et les populations n'ont rien, si l'irak devient un Etat démocratique, on peut espérer que ces revenus servent à l'Etat irakien et permettent d'améliorer le niveau de vie des populations locales.


Pas d'accord :)
Dans la pluspart des pays producteurs de pétrole du moyen-orient, les populations vivent très bien et ces pays possèdent de très belles infrastructures. Ils ont énormément de mains d'oeuvres étrangères qui eux ne gagnent pas grand chose mais quand même plus que dans leur pays d'origine. (autre débat :D )

Le problème avec Saddam, c'était comme avec Mobutu au Zaire, il gardait le pognon pour lui, sa famille, son entourage et le parti Baas et pour le reste, basta. On faisait le minimum.
Le plus important était de bien payer les gardes et autres militaires importants.
rva
 
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Message » 16 Avr 2003 14:33

rva,

Les pays dont la population vit bien sont, (merci de compléter au cas où) : barhein, EAU, Koweit.
les pâys ou la population vit mal : Arabie saoudite, Iran, Irak, soit quand même les plus gros producteurs et ceux qui ont, et de loin, la population la plus importante. Une dictature sunnite, une chiite, une laïque...
Effectivement, ils utilisent quasiment tous des philippins, etc... comme quasi-esclaves. :evil:

Betekaa

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Message » 16 Avr 2003 14:45

Betekaa a écrit:rva,

Les pays dont la population vit bien sont, (merci de compléter au cas où) : barhein, EAU, Koweit.
les pâys ou la population vit mal : Arabie saoudite, Iran, Irak, soit quand même les plus gros producteurs et ceux qui ont, et de loin, la population la plus importante. Une dictature sunnite, une chiite, une laïque...
Effectivement, ils utilisent quasiment tous des philippins, etc... comme quasi-esclaves. :evil:

Betekaa


Ou on vit bien: + le Qatar, Sultana Oman.
Pour l'Arabie Saoudite, je ne savais pas qu'on y vivait mal!
Pour info (donnée datant d'après 2000):

Il faut distinguer 3 catégories de consommateurs :
- l'aristocratie royale et princière ainsi que les grandes familles de commerçants et d'entrepreneurs (30 000 à 40 000 personnes)
- 13 millions de Saoudiens qui disposent théoriquement d'un revenu moyen de 120 000 FF. Ils peuvent consacrer les deux tiers de leur revenu à l'achat de biens de consommation et à l'alimentation.
- 4 millions de travailleurs immigrés, peu qualifiés et au statut précaire.

Les Saoudiens sont très tournés vers la modernité et les nouvelles technologies, ce sont eux qui possèdent le plus d'ordinateurs par habitant du Proche-Orient. On trouve déjà 400 000 internautes. De plus ces internautes sont très intéressés par les sites marchands, en effet 52% d'entre eux ont déjà fait des achats sur Internet alors que la moyenne au niveau international se situe à 23%.


Source: http://www.leader-city.com/arabie_saoudite/

A+

Rva :wink:
rva
 
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Message » 16 Avr 2003 14:49

pour l'arabie, j'ai vu et lu (chai plus où :oops: ) l'existence d'un lumpen/peuple qui se développait à la vitesse grand V, d'où entres autres le retournement d'attitude des usa, qui profiteraient d'un changement d'attitude d'une population qui passerait de "gavée" à "pauvre".

Betekaa

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Message » 16 Avr 2003 14:59

"par ailleurs, si les usa ont aidé saddam hussein dans le passé, ce n'était pas parce qu'ils approuvaient son régime, c'était dans la lutte contre l'iran de khomeiny, ce qui est parfaitement logique. "


Si les collabos aidaient les allemands, c'etait pas parce qu'ils approuvaient leur regime, c'etait juste parce qu'avec les allemands les rues etaient plus propres, ce qui est parfaitement logique. ;)

(sadaam a été mis au pouvoir par les americains, et ils l'ont laissé faire pendant plus de 20 ans, les raisons, multiples, n'excusent rien....ben laden, meme combat, mais contre l'ennemi russe, ennemi qui a contribué a l'installation de dictatures pires que le regime communiste, parfaitement logique aussi )...







Parce que la realité des discours est parfois plus explicite que tout les commentaires, et qu'il est bon de rire (jaune) parfois, je vous laisse mediter sur ces quelques phrases du philosophe g.bush, leader du monde libre (brrrr) qui n'a rien a envier à notre karateka belge :




"Il est clair que notre nation est dépendante du grand pétrole étranger. De plus en plus de nos importations viennent de l'étranger"—



"Soit vous désarmez, soit c'est nous qui le ferons."—


''Je sais ce que je crois. Je continuerais à exprimer ce que je crois, et ce que je crois... je crois que ce que je crois est bien."—


"Le système pénal ressemble à du gruyère. Il n'est pas très efficace."—


"Les familles, c'est là où la nation trouve l'espoir -là où les ailes prennent leur rêve"—



"Voyez-vous, nous aimons—nous aimons la liberté. C'est ce qu'ils n'ont pas compris. Ils haïssent les choses, et nous, nous aimons les choses. Ils agissent par haine, et nous, nous ne cherchons pas à nous venger, mais nous cherchons la justice de l'amour."—



"La guerre contre le terrorisme implique Saddam Hussein à cause de la nature de Saddam Hussein, l'histoire de Saddam Hussein, et sa volonté de se terroriser lui même."—



"Il n'y a rien de plus plus profond que de reconnaître le droit à Israël d'exister. C'est la plus plus profonde de toutes les pensées... Je ne peux pas penser à quoi que ce soit de plus plus profond que ce droit." — L'original donne :"more deep", au lieu bien entendu, de "deeper", qui est la forme correcte du superlatif du mot "deep", comme l'apprennent tous les petits Américains de huit ans...



"Depuis maintenant un siècle et demi, l'Amérique et le Japon ont formé l'une des plus grandes et des plus fortes alliances des temps modernes. De cette alliance est née une ère de paix dans le Pacifique." —Apparemment, George W. Bush oublie un tout petit détail : la Deuxième Guerre Mondiale...



"Ma position anti-IVG est que je crois qu'il y a la vie. Ce n'est pas nécessairement fondé sur la religion... Je pense qu'il y a une vie ici-bas... d'où la notion de vie, de liberté, et de poursuite du bonheur."—


""Je n'arrive pas bien à imaginer quelqu'un comme Oussama Ben Laden comprenant la joie de Hannouka"


"Et il n'y a pas de doute dans mon esprit, pas le moindre doute dans mon esprit que nous allons échouer. L'échec ne fait pas partie de notre vocabulaire. Notre grande nation va guider le monde, et nous réussirons."



"Mon gouvernement a appelé tous les leaders dans le... dans le Moyen-Orient à faire tout ce qu'ils peuvent pour faire cesser la violence, pour dire aux différentes parties impliquées qu'il ne pourra jamais y avoir la paix."—



"Notre Nation doit se rassembler pour être réunie."—


"Je crois que nous sommes d'accord, le passé est fini."—


"Nous, qui avons passé du temps dans le secteur agricole et dans le coeur du pays, nous comprenons l'injustice profonde de la peine de mort."—



"Nous prenons les bonnes décisions afin de mettre fin à la solution."—


"Cet argent est le vôtre. Vous avez payé pour l'avoir."—



"Il y a un vieux dicton dans le Tennessee—Je sais que c'est au Texas, probablement dans le Tennessee—qui dit, trompez-moi une fois, honte sur—honte sur vous. Trompez-moi—vous ne pourrez plus être trompés."—



"J'espère que tous les ambitieux ont conscience qu'ils ont plus de chances de réussir avec succès en s'opposant à l'échec."—



"Hé bien, c'est un honneur inimaginable d'être le président pour le 4 Juillet [fête nationale US] de ce pays. Ca veut dire ce que ces mots disent, pour commencer. Les grands droits inaliénables de notre pays. Nous sommes bénis avec de telles valeurs en Amérique. Et je... C'est... je suis un homme fier d'être la nation fondée sur d'aussi merveilleuses valeurs."



"Ecoutez, je comprends l'eau. j'ai grandi à Midland, dans le Texas. Alors vous voyez. Vous vous rappelez combien d'eau que nous n'avions pas là-bas.".



Une anecdote amusante survenue lors d'un gala, rapportée par un témoin :
"Quand Steevie Wonder s'est assis au synthétiseur sur le milieu de la scène, le Président Bush, au premier rang, est devenu tout excité. Il a souri, et a commencé à faire des signes de la main à Steevie Wonder, qui bien entendu ne lui a pas répondu. Au bout d'un moment, Bush a compris son erreur et, lentement, a rabattu sa main sur ses genoux."








ps : en lisant deux trois blagues du chef, cela peut nous rappeller qu'au dela du petrole, des armes et autres lobbys qui ont poussé l'amerique a faire la guerre, le soutien de saddam aux palestiniens representaient aussi une raison potentielle, surement bien plus importante que la pseudo liberation du peuple opprimé par son chef et un embargo de 12 ans.....
Dernière édition par Nobo le 16 Avr 2003 15:04, édité 1 fois.
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Message » 16 Avr 2003 15:04

Quelques articles pour nous éclairer :wink:

Sujet: l'Arabie Saoudite

Reportage inédit dans le pays le plus conservateur du monde.

Le chômage, l'explosion démographique et l'islamisme ont déstabilisé le régime saoudien qui se sent désormais menacé dans son existence même.
La grande migration bat son plein. Depuis début janvier, des milliers de pèlerins débarquent tous les jours à Djedda, en route pour La Mecque, distante de 70 kilomètres. Cette année, ce sont les Pakistanais et les Bangladais qui sont arrivés les premiers. D'ici au début du pèlerinage, en février, entre 1 et 2 millions de personnes auront transité par Djedda, la capitale commerciale de l'Arabie saoudite, campée sur les rives de la mer Rouge.

Mais, cette fois, le hadj (pèlerinage) se déroule dans un climat singulier. Nul n'ignore que ce déplacement de fidèles s'opère en même temps qu'un vaste mouvement de troupes dans le golfe Persique. La perspective d'une guerre hante tous les esprits. Et la très officielle télévision saoudienne ne fait rien pour les apaiser. Elle diffuse en boucle un clip hallucinant où des soldats israéliens, représentés en barbares assoiffés de sang, massacrent avec autant de férocité que de plaisir femmes, enfants et combattants palestiniens.

C'est justement cette culture banalisée de la haine, véhiculée par le clergé wahhabite, aussi intégriste qu'influent, qui fait peser un lourd soupçon sur le pays. Les attentats du 11 septembre 2001 ont ébranlé le partenariat stratégique avec les Etats-Unis. Washington se méfie plus que jamais d'un royaume qui a produit Ben Laden, 15 des 19 kamikazes du World Trade Center, et dont 250 ressortissants, soupçonnés d'appartenir au réseau d'Al-Qaida, sont retenus sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba. A cette méfiance politique s'ajoute un enjeu économique majeur. L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, sait qu'elle est en première ligne d'un éventuel conflit avec l'Irak. Tout changement de régime à Bagdad se traduirait à terme par une redoutable concurrence, avec l'ouverture des vannes pétrolières de l'Irak, qui dispose de la deuxième réserve mondiale.

A ces pressions externes s'ajoutent des tensions internes, potentiellement explosives : une croissance démographique galopante, l'apparition d'un chômage de masse et un Etat surendetté. Rarement depuis sa création, en 1932, ce royaume grand comme quatre fois la France - mais trois fois moins peuplé - aura cumulé autant de difficultés. Du coup, ce pays, le seul au monde qui soit la propriété d'une famille (les Saoud, lire encadré) et qui porte son nom, redoute plus que jamais les retombées de la crise irakienne. Si la rente pétrolière n'est plus en mesure d'assurer la paix sociale, pendant combien de temps encore l'Arabie saoudite pourra- t-elle échapper au « syndrome iranien », lorsque des foules appauvries ont porté au pouvoir un clergé radicalisé ? Ben Laden aux commandes de la première puissance pétrolière mondiale ? On comprend que l'inquiétude, en Arabie saoudite et ailleurs, soit à l'ordre du jour...

Difficile, pourtant, de déceler des signes de la crise. D'abord, parce que cette monarchie autocratique ne tolère aucune opposition. Ensuite, parce que le quadrillage policier est omniprésent. Enfin, parce que les journalistes étrangers y sont suivis à la trace. Un employé du ministère de l'Information assiste à presque tous les entretiens avec des interlocuteurs saoudiens. Ce même ministère trie et choisit les rendez-vous. Malgré nos demandes répétées, nous n'avons pas été autorisé à rencontrer des représentants des autorités publiques, à la mairie, à l'université, dans les milieux religieux et au port de Djedda, le plus important du pays.

« Le climat n'a rien à voir avec celui de la première guerre du Golfe de 1991, se rappelle un expatrié de longue date. A l'époque, les familles aisées avaient décampé à l'étranger. Rien de tel aujourd'hui. » En apparence, Djedda et ses 3 millions d'habitants offrent le spectacle d'une étonnante prospérité. On est ici à des années-lumière du délabrement des autres pays arabes de la région. Si ce n'étaient les innombrables mosquées et les femmes enveloppées dans leur abaya noire, on se croirait plutôt dans l'Ouest américain. Comme aux Etats-Unis, les boulevards à huit voies sont encombrés de grosses voitures, plantés de palmiers et encadrés par d'imposants immeubles modernes en verre fumé. La ville regorge de centres commerciaux, de magasins ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et de fast-foods. Et on ne compte plus les résidences pharaoniques qui font passer les villas de Beverly Hills pour des garçonnières. « Djedda est devenue la capitale du shopping du Moyen-Orient », se félicite Mohammed al-Sharif, patron de la chambre de commerce. Dix énormes malls à l'américaine ouvrent en moyenne chaque année. La ville en compte près de 200 !

Rarement un pays aura basculé aussi vite d'un univers à un autre. En moins de cinquante ans, les Saoudiens sont passés des tentes du désert aux gratte-ciel climatisés. L'esclavage n'a été aboli qu'en 1960, et, depuis la chute des talibans en Afghanistan, l'Arabie saoudite est sans doute redevenu le pays le plus conservateur du monde. Les gens vivent à l'américaine dans un pays régi par la charia. Ici, les femmes sont médecins, mais n'ont pas le droit de conduire ; le satellite amène des dizaines de chaînes étrangères dans les foyers, mais discothèques et cinémas sont interdits. Pourtant, remarque un résident étranger, « on n'en est plus à l'époque où les femmes portaient des masques en cuir et où les appareils photo étaient confisqués à la douane ».

« La crise ? Quelle crise ? s'interroge un homme d'affaires. Regardez là-bas, dit-il en pointant le doigt en direction de la rue Al-Tahleyah, les Champs-Elysées de Djedda. Six nouveaux centres commerciaux y sont en construction. Les gens continuent de consommer comme avant. » Il affirme que les tensions dans le Golfe n'ont en rien affecté le volume de ses activités. Dès la nuit tombée, en tout cas, l'indolence est de mise sur l'immense corniche, envahie par des familles venues pique-niquer face à la mer. En cette soirée de janvier, la brise est légère et le thermomètre frôle les 30 degrés. Certains ont installé leurs tapis à même le trottoir, près des voitures.

Les plus fortunés se font livrer leurs repas du Hilton ou du Sheraton voisins. Ici comme ailleurs, la mixité, en dehors du clan familial, est strictement interdite. On croise des hommes fumant le narguilé, des enfants avec des trottinettes et des adolescents en rollers qui glissent furtivement des mots doux à des groupes de jeunes filles pouffant de rire derrière leur voile. A deux pas de là, les immenses parcs d'attractions font recette, y compris le Snow World, pour les amateurs de glisse...

L'insouciance de ce pays où l'essence est moins chère que l'eau n'est pourtant qu'apparente. Les élites saoudiennes, formées aux Etats-Unis, reconnaissent ouvertement qu'il y a péril en la demeure. Tous les clignotants de l'économie sont au rouge. Le prince héritier Abdallah a brisé un tabou en rendant une visite très médiatisée, en décembre dernier, aux habitants des quartiers défavorisés de la capitale. Les faits sont incontestables : l'Arabie saoudite connaît une vertigineuse explosion démographique, un ralentissement de sa croissance et un endettement public inquiétant.

L'Etat n'a plus les moyens de financer les travaux d'infrastructure dont le pays a cruellement besoin. « Rien que pour l'eau et l'électricité, nous avons déjà atteint 97 % de nos capacités de production », souligne Said al-Shaikh, l'un des économistes les plus respectés du pays, à la Banque nationale commerciale, basée à Djedda. Le secteur énergétique, dit-il, aurait besoin à lui seul de 100 milliards de dollars d'investissement sur vingt ans.

La multiplication de ces défis et l'absence de diversification (la rente pétrolière assure toujours 90 % des exportations et 70 % des recettes budgétaires) marquent incontestablement la fin d'une époque. Si les pétrodollars ne sont plus en mesure d'assurer le développement et la paix sociale, l'Arabie saoudite sait qu'elle est acculée au changement. Mais ouvrir son économie aux capitaux dont elle a besoin suppose d'engager un vaste processus de privatisations. Celui-ci se heurte à bien des résistances, notamment de la part du puissant clergé wahhabite, qui voit d'un mauvais oeil toute ouverture à une influence extérieure. L'autre option, tout aussi impopulaire, consiste à instaurer des recettes fiscales. Une révolution, dans un pays qui ignore la TVA et l'impôt sur le revenu, les impôts locaux, les taxes d'habitation ou foncière...

Au-delà des nombreuses déclarations d'intention du gouvernement, qui multiplie les commissions chargées de se pencher sur les réformes, les actes sont très limités. Pour l'instant, un seul a été significatif : la cession de 30 % des parts de Saudi Telecom, qui s'est achevée en janvier. D'autres projets sont annoncés (réforme de la loi sur les marchés financiers, révision de la liste des secteurs fermés à l'investissement, adoption d'une stratégie de privatisations, etc.), mais ils se perdent dans un labyrinthe de procédures entretenu par une pratique opaque du pouvoir. Dans un pays où l'incertitude plane même sur l'âge du roi, on imagine les obstacles à la transparence... En fait, souligne Jamal Khashoggi, journaliste écouté et rédacteur en chef adjoint de l'Arab News, quotidien anglophone basé à Djedda, « le changement essentiel, c'est que l'on parle aujourd'hui de la nécessité de réformes. Il y a une dizaine d'années, c'était tabou ».

Pour le moment, la principale innovation est aussi la plus contestée. Confronté à un chômage grandissant (là encore, les chiffres, comme dans de nombreux domaines, sont sujets à caution : ils vont de 11 à plus de 30 %), le gouvernement a accéléré la mise en oeuvre de la « saoudisation ». Adopté il y a plusieurs années, ce programme de « préférence nationale » est désormais strictement appliqué. Les Saoudiens, employés à près de 80 % dans la fonction publique, doivent maintenant obligatoirement représenter 30 % des effectifs des entreprises de plus de 20 salariés. Et ce quota doit augmenter de 5 % par an.

« On va droit dans le mur », s'inquiète un entrepreneur étranger. Comme tant d'autres, il affirme qu'il n'arrive pas à trouver une main-d'oeuvre saoudienne suffisamment qualifiée ou compétitive par rapport à l'armée de travailleurs étrangers (leur nombre est évalué à 6 millions), corvéables à merci. Ces étrangers, pour la plupart originaires du sous-continent indien, n'ont aucun droit. Leurs passeports sont confisqués à leur arrivée dans le pays par les autorités, et ils ne peuvent changer de travail sans l'accord de leur employeur. De plus, ils gagnent rarement plus de 2 000 riyals par mois (environ 555 euros).

En janvier, les autorités ont décrété que tous les chauffeurs de taxi du pays devaient être remplacés par des Saoudiens d'ici à six mois. Un délai aussitôt porté à deux ans, et qui sera probablement prolongé. On voit mal, en effet, des Saoudiens accepter de telles conditions de travail. Abdul, par exemple, vient de la région d'Islamabad, au Pakistan. Il circule dans les rues de Djedda depuis près de dix ans. « Mon contrat prévoyait un salaire fixe de 1 500 riyals (415 euros), dit-il. Mais, en arrivant, j'ai appris que j'étais payé à la commission. Les frais d'essence sont à ma charge, et je dois reverser 150 riyals par jour à la compagnie de taxis qui m'emploie. » Il travaille quatorze heures par jour, six jours par semaine, et son salaire dépasse rarement 1 000 riyals par mois (280 euros). Il retourne chez lui... une fois tous les quatre ans.

La polémique sur la « saoudisation » révèle surtout le grand malaise de l'éducation. Il ne se passe pas une semaine sans que ce débat soit évoqué au grand jour. « C'est notre plus grand problème, tranche sans hésitation Ghassan al-Sulaiman, 45 ans, vice-président de la chambre de commerce de Djedda et fils d'un ancien ministre des Finances. L'anglais n'est obligatoire que dans une seule faculté du royaume. »

Chasse gardée des religieux, l'éducation est jugée inadaptée aux besoins d'une économie moderne. Quatre des huit universités saoudiennes, par exemple, se consacrent exclusivement à un enseignement littéraire et religieux. Quant aux Américains, depuis le 11 septembre, ils demandent avec insistance aux autorités saoudiennes de désarmer la « doctrine de la haine » propagée par les religieux dans les écoles du pays.

A l'image de Ghassan al-Sulaiman, les élites saoudiennes, qui ont toutes transité par les universités américaines, reconnaissent la nécessité d'ouvrir le pays à d'autres influences que celle du wahhabisme, aussi dominant qu'intolérant. Mais leur pouvoir est difficile à évaluer. « La famille royale adore discuter avec nous, sourit le journaliste Jamal Khashoggi. Mais, au bout du compte, elle doit composer avec les conservateurs religieux. » Un compromis que déplore Mohammed Said Tayeb. Ce sexagénaire passionné est une exception en Arabie saoudite : un opposant déclaré au régime, de surcroît « nassérien ». Un engagement qu'il a payé de plusieurs séjours en prison. Les réformes ? « Trop peu et trop timides, regrette-t-il. Si rien ne bouge, j'ai très peur pour l'avenir. »

Tant que le pays pouvait vivre de sa rente pétrolière et « arroser » généreusement tous les secteurs de la société, le changement n'était pas à l'ordre du jour. Aujourd'hui, l'équilibre même du régime est secoué par des pressions multiples. Qu'elles viennent de l'onde de choc irakienne ou de l'explosion démographique, elles condamnent l'Arabie saoudite à sortir de l'immobilisme. La grande inconnue est de savoir si ces changements se feront pacifiquement ou « à l'iranienne »

Yves-Michel Riols, envoyé spécial à Djedda


D'autres articles et analyses très intéressantes à http://www.lexpansion.com/art/15.293.0.0.html

Que cette discussion nous permette d'avoir d'autres point de vue n'est pas plus mal. Si vous avez des sources d'information à partager, je suis preneur. :wink:
rva
 
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Message » 16 Avr 2003 16:09

Nobo a écrit:"par ailleurs, si les usa ont aidé saddam hussein dans le passé, ce n'était pas parce qu'ils approuvaient son régime, c'était dans la lutte contre l'iran de khomeiny, ce qui est parfaitement logique. "


Si les collabos aidaient les allemands, c'etait pas parce qu'ils approuvaient leur regime, c'etait juste parce qu'avec les allemands les rues etaient plus propres, ce qui est parfaitement logique. ;)



c'est un amalgame sans aucun fondement, sans intérêt, faux et qui n'est même pas drôle (si c'était le but recherché).

quant à bush, je n'ai jamais dit que j'étais d'accord avec lui.

une fois encore, faut-il répéter que bush n'est au pouvoir que pour un temps limité et qu'il partira lors des prochaines élections ou les suivantes s'il est réélu et qu'il y aura alors certainement une alternance politique aux usa.

après c'est navrant de voir des démocraties soutenir des dictatures mais une fois encore, c'est le principe selon lequel il vaut mieux en quelque sorte être allié (de façon provisoire le plus souvent alors que les démocraties sont alliées entre elles de façon plus durable) d'une dictature elle-même opposée à une autre dictature ouvertement ennemie (ex irak-iran ou corée du sud - corée du nord).

encore une fois, il faut quand même distinguer et ne pas "amalgamer" usa et urss ou usa et allemagne nazie par exemple comme c'est souvent le cas.


cordialement

Jérôme
claram
 
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Message » 16 Avr 2003 17:42

Juste pour info, beaucoup de choses ecritent ds les post precedent au sujet de l arabie sont completement erronees.

J y vis depuis 1979.

Par exemple certains salaire d etrangers sont seulement de 80 euros (quatre vingt euros) par mois.

Etc.. etc...
JLD
 
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Message » 16 Avr 2003 17:54

Le but n'est pas de faire un amalgamme, ni d'etre drole, simplement de pointer du doigt, avec une analogie stupide, la phrase de base qui l'etait presque autant. (ce qui etait important, et dont on aurait pu discuter etait la parenthese suivante claram, mais je sais que tu sais ;))



Quand a la question de soutenir une dictature, qui a été l'un des messages primaires et efficaces de la propagande de fox news et Cie durant le conflit, je te repondrai qu'il est surement moins grave de ne pas agir militairement a un instant decidé uniquement par l'envie et l'economie d'un pays puissant, contre l'avis de l'onu et des 3/4 de la planete, que d'avoir tout simplement mis en place cette dictature...(entre parentheses, personne ici n'a soutenu la dictature de saddam, cela n'a rien a voir avec le conflit et les raisons qui ont poussé la france, entres autres, a ne pas accepter de suivre aveuglement les etats unis.....a ce sujet, je m'etonne tous les jours de voir les mongoloides orienter uniquement leur haine contre la france, alors que des dizaines de pays partagent la meme opinion)..




Mais revenons plutot aux jolies phrases de jean claude van-bush citées plus haut, elles font sourire dans un premier temps, et me glace le sang la minute suivante..... quand je pense que c'est pas loin d'etre le maitre du monde, aujourd'hui, encore plus qu'hier...d'ailleurs, je ne suis pas sur que cette fois il soit obligé de "traffiquer" les prochaines elections pour etre elu vu les reactions patriotiques actuelles des moutons..il ne reste plus qu'a envoyer quelques armes de destructions massives en irak pour terminer la campagne d'intox (c'etait quand meme au depart l'unique but avoué de l'intervention), et tout sera parfait ....





ps : claram, pour exprimer encore une fois ce que je pense de l'opposition dictatures/democraties qui te tient a coeur, j'ai entendu cette semaine une phrase disant en substance que couvert par le preservatif de la democratie il ne faudrait tout de meme pas en profiter pour enc... tout le monde...
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Message » 16 Avr 2003 18:07

je ne suis pas expert mais quelles sont les relations France iraq, syrie ?
David-digital
 
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Message » 16 Avr 2003 18:21

ok nobo :wink:

enfin pour le moment, les usa ont surtout pour reprendre ton expression enc.... le régime de saddam hussein, ce qui ne fait de peine dans le fond qu'aux extrémistes et fanatiques musulmans par solidarité avec un régime arabe et à l'extrême gauche par anti-américanisme.


cordialement

Jérôme
claram
 
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Message » 16 Avr 2003 18:44

ZZZZzzzzzzzZZZZzzzzzzz
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Message » 16 Avr 2003 20:25

le régime de saddam hussein, ce qui ne fait de peine dans le fond qu'aux extrémistes et fanatiques musulmans par solidarité avec un régime arabe et à l'extrême gauche par anti-américanisme


bien sur qu'on ne qu'être content de la chute de saddam.........mais je vais me répéter ce qui est intolérable c'est que ca n'était pas leur but réel..........ca n'est qu'une conséquence.............un autre tyran accéderait au pouvoir ca ne les generait pas ...........pourvu qu'il soit docile et serve leur intérets...........et alors tant pis pour les irakiens soit disant libérés (enfin pour l'instant ils le sont quand même....libres)

enfin...............pour l'instant ce qui me fait rudement chier :oops: c'est qu'une fois de plus ce sont les religieux qu'on entend le plus (ils montent en puissance....c'en est tres inquiétant)..........putain mais ou sont les laics...qu'ils haussent un peu la voix bordel!!!!!! :evil: :evil:
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