Pas du tout! Le choix de la France, il était clair, c'était de continuer en tout nucléaire et le développement de l'EPR va dans ce sens.
Aujourd'hui, ce choix est mis en cause pour des raisons idéologiques.
Fukushima et Tchernobyl, et les risques et les problèmes de sécurité en général (je rappelle que des installations françaises sont passées près de grosses catastrophes à plusieurs reprises, avec notamment fontes de réacteurs), la gestion des déchets et le problème du démantèlement, c'est classé comme raisons idéologiques ???
Je pense que la raison principale de poursuite de la filière nucléaire, en dépit de ses coûts réels et de ses risques et problèmes cités, tient plus dans le confort que constitue la poursuite de systèmes bien réglés, qui "marchent tout seuls", avec des intérêts privés bien huilés, et des fonctionnements de gestion par l'état qui ne demandent pas d'efforts particuliers.
Passer dans un autre mode de production énergétique remet bien des choses en cause, à de multiples niveaux, pour des raisons avouables, et d'autres moins (les liens très serrés entre la filière nucléaire -et le monde financiaro-industriel qui l'entoure, et les élus de tous bords et les principaux partis). C'est la modification de ces structures existantes qui pose plus de problèmes, qui fait frein à tout changement ou toute évolution vers d'autres systèmes, plus que le fait de devoir développer des filières industrielles et technologies nouvelles. En ce sens, l'EPR et autres modes de production nucléaires à l'étude constituent une stabilité de process, d'organisation et d'intervenants, ce qui arrange bien du monde, que ce soit par tranquillité d'esprit, que pour continuer à profiter des intérêts financiers de ces organisations.
Il y a une "inertie" décisionnelle liée à cette filière qui dépasse largement la "simple" problématique d'un changement technique de mode de production énergétique.
Dans ce cadre, le renouvelable a ceci d'intéressant qu'il peut se faire petit à petit (en petite échelle d'investissements et de décisions), sans trop bouleverser d'un seul coup le mammouth nucléaire qui a pris ses aises et son confort dans l'économie et dans l'état français, et qui rechignerait à devoir déménager trop vite, ou laisser trop rapidement la place à d'autres individus.