Êtes-vous assez riche ;) Devenez patron

[langmc]

Patrons n'en faut

"Que les gros salaires baissent la tête!" par Jean-Luc Porquet (Editions Michalon)

TRES éclectique journaliste, Jean-Luc Porquet a été tenté par un voyage improbable au pays des très hauts salaires patronaux après avoir, pour un autre bouquin, voilà quelques années, passé un hiver en compagnie des SDFs.
C'est une échappée au pays des « conference calls », des « stockoptions» et du « core business». Porquet a poussé le zèle proffessionnel jusqu'à apprendre à parler le pédégé dans le texte et révèle cette fois un monde non pas déserté, mais desséché par l'argent. Nos patrons n'en ont pas moins le goût de la poésie, du moins celle de René Char, le seul poète qu'ils aiment citer au détour d'un business plan : «Agir en primitif, mais réfléchir en stratège. » Pauvre Char !

« Trop n'est jamais assez », tonne Porquet. Cet essai féroce décline tous les petits plaisirs
(financiers) de la vie de patron. Des « golden hellos », ces cadeaux de bienvenue, aux bonus, jetons de présence, golden parachutes ou encore la « retraitechapeau », laquelle permet à ces damnés de la mondialisation de dépasser le seuil pour eux fatidique de 12 000 euros par mois de retraite autorisé par la Sécurité sociale. Sans parler des stock-options. - ...

Un chiffre, 375, dit tout.
Il s'agit du rapport en France entre le salaire minimum et la rémunération patronale moyenne. Bienheureux comme un patron en France: les salaires des pédégés ne sont jugés excessifs que par trois Français sur cinq (alors que presque 80% des Allemands et des Anglais trouvent la pilule amère).
Ecrit sur un ton badin qui permet d'avaler, sans indigestion, les millions d'euros qui pointent à chaque page, l'essai de Porquet se gausse aussi de la pauvreté de leurs argumentaires. Du genre: «Je suis rare, donc cher» ; « Les impôts me prennent tout» ; « Si vous insistez,je déménage».
Et l'auteur de souligner: « Il faut savoir que les 225 plus grosses fortunes du monde équivalent au revenu annuel des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres. » Ça fait une moyenne ...
Jean-Luc Porquet rappelle que le pédégé le mieux payé de France, et au demeurant parfait inconnu, Bernard Charlès (Dassault Système"~ 21,3 millions d'euros par an), s'était ainsi justifié auprès du magazine « Match» : « C'est peanuts par rapport à ce que je fais gagner à mes actionnaires. »
Sans doute n'avait-il pas en tête les philosophes grecs, qui avaient inventé le concept de l'« hubris » (démesure) pour décrire la folie du monde. Les Grecs, eux, avaient au moins la chance de ne pas connaître le CAC 40. Heureux monde où un Platon ne possédait pas de stock-options.

Nicolas Beau • 190 p., 18 €.

Canard ddu 9/11/05

[astrorock]

Putain, plus que 1 a rajouter.

[Invité]

Quoi? Je capte pas

[Laurent M]

Putain, plus que 1 a rajouter.

Alros astro, t'en es où de tes "12 000 euros par mois de retraite"
Sal*p de patron

[astrorock]

Quoi? Je capte pas

Ben je gagne 374 fois le salaire minimum.

Salaud de PPFVA, encore trop payé!

[Laurent M]

Salaud de PPFVA

C'est quoi un PPFVA ?

[astrorock]

Petit Personnel a Faible Valeur Ajoutée.

[noodle]

« Il faut savoir que les 225 plus grosses fortunes du monde équivalent au revenu annuel des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres.

Oui mais malheureusement, tu peux toujours depouiller ces riches de tout leur argent, les 2.5 milliards ne seront pas moins pauvres, au contraire.

On peut toujours reprocher à quelqu'un de gagner beaucoup d'argent. On peut aussi essayer d'en faire autant. Les exemples montrant des gens partis de rien et qui reussissent sont tres nombreux. Et je trouve ces gens la admirables; bien plus qu'un trou du c.l qui tape bien dans un ballon, qu'a rien dans la tete et qui gagne des millions mais que pourtant vous beatifiez.

Au lieu de toujours vouloir ramener tout le monde à son niveau, essayons plutot de nous elever.

[astrorock]

Oui mais moi je suis un vrai patron, j'ai donc le droit de me foutre de ma propre gueule.

[Thierry.P]

« Il faut savoir que les 225 plus grosses fortunes du monde équivalent au revenu annuel des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres.

Oui mais malheureusement, tu peux toujours depouiller ces riches de tout leur argent, les 2.5 milliards ne seront pas moins pauvres, au contraire.

On peut toujours reprocher à quelqu'un de gagner beaucoup d'argent. On peut aussi essayer d'en faire autant. Les exemples montrant des gens partis de rien et qui reussissent sont tres nombreux. Et je trouve ces gens la admirables; bien plus qu'un trou du c.l qui tape bien dans un ballon, qu'a rien dans la tete et qui gagne des millions mais que pourtant vous beatifiez.

Au lieu de toujours vouloir ramener tout le monde à son niveau, essayons plutot de nous elever.

reste à savoir si l'on devient plus riche au détriment des pauvres, où si on les amène avec soit dans l'augmentation .....
je crois que c'est plus souvent la premiere (stock)option, comme les patrons qui expliquent à leurs salariés qu'une augmentation est impossible dans la conjoncture actuelle, mais qui s'alloue une chtite augment bien conséquente (c'est pas moi, c'est les actionnaires qui m'ont forcé)

[Laurent M]

Je suis bien d'accord ainsi qu'avec la signature d'astro .

[yann-]

Merci E. Rostand et Cyrano pour la signature

[Yves Communal]

Patrons n'en faut

"Que les gros salaires baissent la tête!" par Jean-Luc Porquet (Editions Michalon)

TRES éclectique journaliste, Jean-Luc Porquet a été tenté par un voyage improbable au pays des très hauts salaires patronaux après avoir, pour un autre bouquin, voilà quelques années, passé un hiver en compagnie des SDFs.
C'est une échappée au pays des « conference calls », des « stockoptions» et du « core business». Porquet a poussé le zèle proffessionnel jusqu'à apprendre à parler le pédégé dans le texte et révèle cette fois un monde non pas déserté, mais desséché par l'argent. Nos patrons n'en ont pas moins le goût de la poésie, du moins celle de René Char, le seul poète qu'ils aiment citer au détour d'un business plan : «Agir en primitif, mais réfléchir en stratège. » Pauvre Char !

« Trop n'est jamais assez », tonne Porquet. Cet essai féroce décline tous les petits plaisirs
(financiers) de la vie de patron. Des « golden hellos », ces cadeaux de bienvenue, aux bonus, jetons de présence, golden parachutes ou encore la « retraitechapeau », laquelle permet à ces damnés de la mondialisation de dépasser le seuil pour eux fatidique de 12 000 euros par mois de retraite autorisé par la Sécurité sociale. Sans parler des stock-options. - ...

Un chiffre, 375, dit tout.
Il s'agit du rapport en France entre le salaire minimum et la rémunération patronale moyenne. Bienheureux comme un patron en France: les salaires des pédégés ne sont jugés excessifs que par trois Français sur cinq (alors que presque 80% des Allemands et des Anglais trouvent la pilule amère).
Ecrit sur un ton badin qui permet d'avaler, sans indigestion, les millions d'euros qui pointent à chaque page, l'essai de Porquet se gausse aussi de la pauvreté de leurs argumentaires. Du genre: «Je suis rare, donc cher» ; « Les impôts me prennent tout» ; « Si vous insistez,je déménage».
Et l'auteur de souligner: « Il faut savoir que les 225 plus grosses fortunes du monde équivalent au revenu annuel des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres. » Ça fait une moyenne ...
Jean-Luc Porquet rappelle que le pédégé le mieux payé de France, et au demeurant parfait inconnu, Bernard Charlès (Dassault Système"~ 21,3 millions d'euros par an), s'était ainsi justifié auprès du magazine « Match» : « C'est peanuts par rapport à ce que je fais gagner à mes actionnaires. »
Sans doute n'avait-il pas en tête les philosophes grecs, qui avaient inventé le concept de l'« hubris » (démesure) pour décrire la folie du monde. Les Grecs, eux, avaient au moins la chance de ne pas connaître le CAC 40. Heureux monde où un Platon ne possédait pas de stock-options.

Nicolas Beau • 190 p., 18 €.

Canard ddu 9/11/05

Quelle lecture rafraichissante et quel monde de mer.de...

Yves

[astrorock]

Merci E. Rostand et Cyrano pour la signature

Pas assez de place pour la tirade complete!

[yann-]

J'avions malgré tout reconnu