rmsk a écrit:C'est un sujet que j'ai beaucoup travaillé.
La fermeture de lits n'a rien à voir avec des phénomènes brutaux comme des épidémies.
Et beaucoup avec, d'une part le développement de la chirurgie ambulatoire (60% des interventions en 2020) et, d'autre part, la réduction générale des durées d'hospitalisation.
Ce qui n'empêche pas les hôpitaux d'avoir en réserve des "lits morts", c'est à dire des lits que l'on peut mettre en service en cas de coup dur mais qui ne sont pas "armés" en temps normal et qui ne sont pas pris en compte dans les statistiques.
Quand j'étais externe dans la deuxième moitié des années 70, il n'était pas rare d'avoir des malades hospitalisés plusieurs mois dans les services de médecine "lente" (pneumo et gastro, notamment).
En fait, ils n'en avaient pas vraiment besoin, mais ils ne savaient pas comment faire sinon (les soins à domicile n'existaient quasiment pas) et l'hôpital était payé à la journée d'hospitalisation. La tarification à l'acte a bien des défauts, mais sur ce point, elle a été bénéfique pour beaucoup.
Remy
Evidemment, la médecine évolue (heureusement, vu ce qu'elle coûte
)
La fermeture des lits pour cause budgétaire est aussi la connerie de personnes (dont de nombreux médecins) qui ne savent pas gérer ni des organisations ni des crises (je ne parle pas de se défoncer pour soigner, hein, ça on a vu qu'ils savent faire... je parle de capacités d'organisation, de capacité de consultation et de remise en question des habitudes, etc.).
A l'hôpital comme dans un tas de métiers en fonction publique, les effecteurs/les productifs sont toujours moins nombreux, alors que les "supports" qui travaillent peu et ralentissent beaucoup sont, eux, toujours plus nombreux.
Et j'ajoute la nullité de nombreux "pôles" d'achats publics (les contrats oubliant les anomalies probables, les imprévus "prévisibles", les clauses de retrait, etc.) qui fait augmenter la dépense pour abaisser le niveau de service. Ex : l'entretien/facility management sous traité dans les hôpitaux... (qui est une des causes de l'explosion des maladies nosocomiales)