Sur le devant du Beresford Caiman, il y a un bouton on/off, quatre boutons de Sélection d'entrée, une entrée casque et un bouton de volume, qui contrôle le casque »et la variable (pré) sorties. Sur le dos il y a les quatre entrées numériques (2 RCA S/ PDIF, 1 Toslink et 1 USB) et deux paires de sorties analogiques RCA, une fixe et une variable. Il coûte 232 £, TVA et port compris (au moment de l'achat). L'USB est Windows7-ready. Bien.
En revanche, pas d'AES/EBU numérique ni de sorties analogiques symétriques ne sont inclus. Mais, compte tenu du fait qu'il offre une sortie casque classe A, une entrée USB et une sortie variable, je ne peux pas en demander plus ! En fait, je suis très satisfait que S. Beresford a choisi d'inclure ces caractéristiques particulières, au lieu de l'AES/EBU et les sorties symmétriques. Il s'adapte mieux à mon installation.
Bon, le temps de brancher le petit DAC à la Squeezebox Classic (sans mods) brancher la sortie fixe au préampli NAD (C-162), et en avant pour le test. Pas de rodage, de toute façon je suis trop curieux d'entendre comment il sonne, je suis prêt pour un petit test!
Écoutes
Je commence par quelque chose de simple: l'album Keb'Mo «Just Like You». Le Caïman produit un son net et précis, pas particulièrement chaud, pas froid et pas 'indifférent' non plus. Il y a suffisamment de basse et un aigu très agréable, en fait, il sonne exactement comme il devrait ... un peu trop "comme il devrait" même! Il ne sonne pas comme un dac à 200£! Je vérifie rapidement mes connexions: peut-être je suis encore à l'écoute des 192 Northstar? Non?! C'est vraiment incroyable ... J'étais presque sûr que ... bah, laissons tomber. Passons à l'enregistrement suivant.
Cette fois, je vais passer à quelque chose de plus délicat: un enregistrement Live Stereo (SACD hybride) de F. Reiner et le Chicago Symphony Orchestra: Pictures at an Exhibition de Moussorgski . J'ai eu cet enregistrement pendant pas loin de 35 ans, j'ai encore le Vinyl, je sais exactement comment il doit sonner. Cette fois, je vais avoir une meilleure idée. L'enregistrement commence: Promenade ... puis Gnomus. Tout est là, exactement comme il se doit: la précision sonore, l'enregistrement spécial, la sonorité particulière des instruments, tout! J'ai fini par écouter le disque au complet... Décidément, ce dac a plus de qualités que ce que son prix laisse supposer.
J'ai fini par écouter tous mes enregistrements de référence, avec un plaisir croissant: R. Wyatt "Rock Bottom", Santana "Caravanserail", Prince "Parade" et "Rainbow Children», King Crimson « Larks' Tongues in Aspic ", Philippe Léogé Trio, Lyle Lovett "Pontiac", Porcupine Tree "Fear of a Blank Planet", EL & P, plusieurs bons SACD hybrides (Dark side of the Moon, et bien d'autres), des enregistrements Linn ... et la liste devenait de plus en plus longue. Il a joué avec brio et facilité tous les types de musique que j'avais (et je possède quelques-uns).
Le Caïman Beresford décode tout avec une facilité déconcertante, sans jamais se montrer désagréable ou mou. Jamais (je veux dire: pas une seule fois!) ne m'a donné l'impression d'un «flou» sonore, quel que soit l'enregistrement. Il n'a jamais perdu la trace d'une note, d'une position physique de l'instrument ou de sa spécificité, quelle que soit le nombre d'instruments ou de leur placement. Et, finalement, il n'a jamais produit un artefact qui ne soit déjà dans l'enregistrement. Je vous avoue que «honnête» est l'adjectif principal qui me vient à l'esprit quand je pense à cette petite (et si bon marché!) électronique.
Essais supplémentaires
J'avais prévu de faire un test AB/X entre le Caiman et le Northstar 192. Je veux dire, j'ai déjà fait cela pour d'autres dacs, pourquoi pas celui-là? J'étais curieux du résultat. A mon goût, le Northstar Design 192, du haut de ses circuits vieux de 10 ans,est toujours l'un des meilleurs dac de moins de 2000 €. Je dois avouer que c'est assez inhabituel (pour moi) d'arriver jusqu'au test AB/X avec ma référence: en général les différences sont évidentes. Donc, le lendemain, j'ai branché les deux dac au préampli, chacune avec une sortie numérique de la même SB (avec un câble de fibre optique Toslink en verre de qualité), j'ai soigneusement aligné leur sorties (c'était facile), puis j'ai commencé par faire les tests A/B pour essayer de mémoriser leur particularités subtiles. Les ayant déjà écouté avec attention, je savais ce serait difficile: ils étaient tous les deux très bons. À ma grande surprise, il était impossible de trouver une différence, pas même une toute petite. Permutant les dac, jamais un instrument ne se déplacait d'un seul millimètre sur la scène sonore, horizontalement, verticalement ou en profondeur. Ah oui, peut-être, parfois, j'ai eu l'impression que le Caïman a paru un peu plus "ouverts" sur certaines fréquences mi-bas, un peu comme s'il y avait une légere «réverbération» en quelque sorte. Mais la différence (s'il y avait une) était si rare, imprécise et fugace, que je n'ai jamais pu la cerner vraiment, j'ai pourtant essayé. J'ai aussi permuté les coaxiaux et les sorties optiques pour les deux DACS: pas moyen ... Après deux ou trois heures d'écoute attentive j'ai abandonné. Il n'y avait rien à A/Xer : ils étaient beaucoup trop proches. Et c'est une vrai performance, si l'on considère les qualités à mes yeux du dac Northstar.
J'ai aussi fait le même essai entre les sorties fixes et variables du Caiman: il n'y a aucune perte de qualité. Aucun bruit, aucune distorsion supplémentaire, rien. Tous deux ont strictement la même sonorité. Impossibles à distinguer.
À un moment, j'ai même cru: «peut-être mon installation n'est pas assez détaillée pour distinguer les différences subtiles» devrais-je essayer avec un ampli meilleur ou d'autres haut-parleurs? Puis, j'ai réalisé le prix du Caiman, et pensé: « Allons bon, si j'ai besoin d'une install de plus de 10.000 € pour révéler les différences entre un dac à 250 € et 'peu-importe-quoi-d'autre' , c'est pas la peine. C'est ridicule ».
Je n'ai pas fait d'écoute attentive de la sortie casque, mais je me suis promis de le faire un jour.
En conclusion, ce qui sort de ses sorties analogiques du Beresford Caiman c'est de la musique, ni plus, ni moins. Et je dis bravo à Stanley Beresford qui arrive à produire un tel plaisir à un prix tellement abordable.
Points forts:
-Qualité étonnante pour le prix
-Sortie variable avec potentiomètre de volume (vous ne pouvez pas faire exploser vos enceintes lorsqu'elles sont utilisées directement avec un ampli de puissance)
-Ampli classe A pour casque
-Entrée USB
Points faibles:
-Lorsque la SB s'allume, il lui faut une seconde avant que le signal est verrouillé dans le dac. Les changements d'album ou de morceau par la suite n'ont pas ce délai.
-Il n'est pas donné gratuitement
-Il ne prépare pas mon café le matin
Autres éléments des tests: Ampli de puissance NAD C-272, Sonus Faber Grand Piano Domus, avec des câbles qui vont bien.
Données techniques
Convertisseur: WM8716 - 64x, 192KHz oversampling.
Pas de filtre analogique (filtre numérique intégré dans le WM8716, si j'ai bien compris)
Opamps : LM4562NA (un pour les sorties RCA, un pour le casque, montés sur socket, changeables sans soudure)
THD+N : 0,00003% (non, je ne me suis pas trompé d'un zéro)
Chip USB : PCM2902
Alimentation séparée

