La Revue du Son a testé en avril 2005 les enceintes Davis Acoustics Baguerra. J'ai eu, pour ma part, l'occasion de les écouter par un pur concours de circontances à la fin du mois d'août. Cette écoute a eu lieu au magasin Présence Audio Vidéo de Vannes (Morbihan). Ce fut effectivement une coïncidence, je n'étais pas venu écouter les enceintes mais plutôt pour faire connaissance avec un préampli : ARC SP9 (je suis d'ailleurs reparti avec

Je veux souligner l'accueil, la patience et aussi la discrétion, quand il le fallait, de l'équipe de ce magasin.
La configuration était la suivante :
lecteur CD : Moon Equinox
préampli : ARC SP9
ampli : Atoll AM100
et bien sûr

Les spécifications données par le constructeur :
Bass reflex : 2 évents ciruclaires arrière
Puissance nominale : 150 W
Puissance maxinale : 200 W
Nombre de voies : 3
Nombre de haut-parleurs : 4
Rendement : 93 dB
Bande passante : 34-20000 Hz
Tweeter : cône kevlar/bobine 25mm
Médium : 13 cm à cône kevlar
Woofer : 2x20 cm à cône carbone
Dimensions (mm) : 1230x270x450
Poids (kg) : 43
Impédance : 4...8 ohms
Fréquence de coupure : 350/3500 Hz
Cette association a été motivée par la seule volonté de se rapprocher autant que faire ce peut de ce que je possède en terme d'amplification et d'enceintes, sachant que je venais écouter le préampli. L'ampli est exactement le même. Les haut-parleurs, le gabarit, l'esthétique sonore et le tarif sont, il est vrai, assez proches de mes Audio Référence 126 DCII.
En parlant tarif, la RDS annonce 5500 € la paire.
Les disques que j'ai écouté sont les suivants :
* Musorgsky . Mkrtchyan (contralto)-Talisman (piano) : Marfa's song from Khovanshchina
* Chabrier . Wiener Philharmoniker (dir. John Eliot Gardiner) : Espana
* Rossini . Kasarova (mezzo-soprano)-Florez (tenor) Münchner Rundfunkorchester (dir. Arthur Fagen)
* Getz/Gilberto : The girl from Ipanema
* Charlie Haden-Paul Motian-Gonzalo Rubalcaba . The Montreal tapes : Vignette
* Rebecca Pidgeon : Grand mother (cd test NRDS 10)
* Leon Redbone . Champagne Charlie : Sweet Sue (just you)
* Greg Brown . The poet game : Ballingal Hotel
Première approche, en statique, il se dégage une certaine classe de ces colonnes. Elles ont des proportions acceptables, le placage est superbe.
Passons aux écoutes, ce qui frappe tout de suite c'est l'absence totale de coloration et donc une neutralité absolue. Les voix sont nettes, précises, focalisées : impeccables. La voix d'Astrud Gilberto est fraîche, fragile et timide. Il n'y a aucune frime dans la reproduction. La voix de Rebecca Pidgeon ne provoque pas d'effet de caisse, le coffret reste totalement impassible.
Une fois calé bien au centre des enceintes, la spatialisation est vraiment là. Sur les grands ensembles (Espana), les pupitres sont bien différenciés, les détails sont là. Les membres de l'orchestre ne sont pas, comme trop souvent, les uns sur les autres. L'espace s'étend en largeur et aussi en profondeur, ce qui est plus difficile à réaliser. Le piano d'accompagnement sur le disque de Musorgsky ne donne pas l'impression d'être joué dans un couloir, mais est facilement localisable, à gauche en retrait.
La ligne de contrebasse de Charlie Haden est facile à suivre mais le grave me paraît un peu court (je suis habitué à l'assise procurée par mon caisson Omega 380), les cymbales sont rapides et "épaisses" : la matière du métal est là, perceptible. L'extrème aigu n'est absolument pas monocorde, ce tweeter est une bête de course. C'est détaillé, fouillé et jamais agressif : la classe.
Enfin, la capacité de ces enceintes à supporter la puissance est assez impressionante. Aucun stress n'est à noter sur le disque de Greg Brown. Même à fort niveau, tout le monde est à sa place avec toujours le même timbre et toujours aucune coloration. Des enceintes impassibles, c'est très appréciable.
Après presque une heure d'écoute, le seul reproche que je formulerais est le relatif manque d'ouverture dans le médium. Je m'explique, le médium est très bien reproduit avec toutes les nuances qu'on peut attendre mais les enceintes donnent l'impression de le garder un peu pour elles. C'est pourquoi, le médium donne l'impression d'être un peu en retrait. J'espère avoir été suffisamment clair et nuancé pour ne pas donner l'impression que ce détail (car c'est un détail) est un vrai défaut qui rend cette enceinte peu intéressante.
J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à écouter cette association et j'espère que ceux qui prendront le temps d'écouter ces enceintes auront la même sensation.
@+
Vultork