Evidemment en phase sur l’espèce de phénomène matriciel des influences culturelles.
S’agissant de l'épisode psychotique du Driver, je vois également plus l’influence de Carpenter que de Tob Hooper. La scène de la plage avec le plan nocturne en contre plongée et contre éclairage (si ma mémoire est bonne...) fait singulièrement penser à un ou des cadres (je sais plus) d’Halloween.
J’ai souri à l’évocation de Brando dans sa peau de serpent car de mon côté, lisant Refn à propos de son personnage principal qu'il a imaginé comme une sorte de chevalier blanc, j'ai aussi pensé à Brando mais dans L'équipé sauvage et en négatif du personnage de Gosling . Egalement chevalier mais en livrée de cuir noir, chevauchant son destrier mécanique, il erre, mutique et finalement solitaire au sein de sa horde. Il rencontrera une jeune femme qui provoquera le mouvement…
Mais j’aimerais votre avis sur ce que j’évoquais il y a quelques pages sur l’esthétisme qui me semble se dégager de ce film de gangster.
N’avez-vous pas l’impression qu’au moment d’évoquer l’originalité, voir la singularité du film, on élude trop rapidement les roses fuchsias, la musique glam, les ralentis sensuels, les scènes bucoliques et romantiques, la face d’ange adolescente du héros, les langueurs monotones plus familières à une Sagan adolescente en bord de mer
?
A moins d’être le seul illuminé à avoir noté ça (peut être qu’une deuxième vision s’imposerait) ?
Lire ici ou là les rapprochements avec Scorsese, Friedkin, Melville, Mann, évoque le paradigme des grands films de gangster ou truands de ces auteurs. On pourrait citer Taxi Driver, Mean Street, Les affranchis, French Connection, Police Fédéral LA, Le Doulos, Le samouraï, Le cercle rouge, Heat, Collatéral…
Il me semble qu’on y parle d’hommes aux regards durs, froids. Des hommes plus souvent co-fraternels qu’amoureux transis (lorsqu’ils ne sont pas seuls). Plutôt machos et irascibles qu’attentifs aux enfants des femmes en détresse…Ils ne sont pas poseurs ou alors pas de façon glamour mais plutôt pour marquer leur puissance, leur implacabilité, leur virilité, que leur élégance en tant que telle…
Dans ces films, le rose est une couleur qui n’a pas sa place ou alors chez la femme elle même. Pas plus que les musiques pop acidulées roses bonbons auxquelles les films du genre lui préfèrent, le jazz ou le rock… De même les ralentis sensuels sont moins légions que les ralentis soulignant la chorégraphie des scènes d’action ou la tragédie des personnages (je crois, je n’ai qu’un contre exemple en tête dans une scène de Heat).
Bref, des films d’homme quoi ! Vous savez, ce qui fait qu’à la télé, on a pas les mêmes pubs à la mi temps des matchs de foot que pour L’amour est dans le près ?
Il faut peut être une vie pour étudier le sujet mais dans la culture cinématographique occidentale, je n’ai pas en tête des films de ce genre qui instillent, en tout cas aussi intentionnellement, aussi ostensiblement, ce que je perçois comme une esthétique relevant culturellement du féminin.
Je ne trouve pour ainsi dire pas d’infos sur ce sujet précis.