Que voila un bel hommage au polar des seventies.
Au polar tout court, je dirais. Plus précisément, le polar de gare, celui qu'on lit d'une traite et qui a défaut de faire dans l'originalité fait dans l'efficacité avec des recettes archi classiques. En fait quand j'ai vu le film, j'ai vraiment eu l'impression de lire ce genre de polar. Tout y est dès les 1ères minutes : l'assassin froid et implacable, l'accusé à tord (qui ne peut se défendre), l'avalanche de preuves à charge, le flic et le proc persuadés de tenir le parfait coupable et l'avocate rebelle, à contre-courant de sa hiérarchie qui va mener une enquête qui semble perdue d'avance avec un allié de circonstance, forcément intelligent, charismatique et mystérieux.
A mon sens, on ne peut pas vraiment parler de maigreur d'intrigue. Dans ce genre de polar, tout est cousu de fil blanc : au bout de 10 minutes (ou de quelques dizaines de pages), tout est en place, et la seule chose qui compte c'est comment le héros intelligent charismatique et mystérieux va innocenter la victime et faire justice. On sait d'avance qu'il y arrivera et tout le plaisir est ds le comment. Exercice de style oblige, l'enquête piétinera au début avec des fausses pistes, l'assassin apprendra qu'il a un justicier aux fesses et le prendra en chasse. il y aura beaucoup de dégâts collatéraux qui vont pimenter les choses (et en règle générale, plusieurs personnages secondaires gentils ou méchants seront sacrifiés) et le tout ira crescendo vers la confrontation finale. Rien de bien original en somme, du polar de base, mais le plaisir réside dans la mise en oeuvre des archétypes de ce type d'enquête et dans le jeux des protagonistes.
Et indéniablement Jack Reacher fait tout cela avec une maîtrise et un style que j'ai trouvé absolument parfaits. Il n'y a aucune fausse note dans cette adaptation de polar. Tout est léché et c'est carrément jouissif. Bref, je me suis délecté comme on peut se délecter d'un polar de gare et je n'attends qu'une chose : la suite des aventures de Jack Reacher