Allez mes amis, enrichissez ce post
J'enrichis avec un bémol :
c'est précisément la musique de Jarre qui me gêne dans ce très beau film.
Jarre (le vrai, pas son rejeton), venu du théâtre, (il fut le collaborateur de Jean Vilar pour lequel il composa de sublimes musiques de scène) fit ses débuts au cinéma en France à l'heure de la nouvelle vague avec la très belle partition de "Thérèse Desqueyroux" qui lui permit de trouver son style.
Là où le bat blesse, c'est qu'il essora jusqu'à la dernière limite une "Jarre touch" qui devint très vite, hélas, un procédé.
A mon sens, sa meilleure bande originale fut celle de Lawrence d'Arabie où la redondance du thème principal n'est jamais pénible, car entourée de thèmes dits secondaires particulièrement intéressants;
Ce n'est malheureusement pas le cas dans "Jivago" où le thème de Lara nous est asséné à mille reprises (faudra que je compte, tiens !).
Ainsi, ce thème devient vite une scie insupportable dont la version chantée (les Compagnons, oui !) était encore plus dégoulinante.
Mais là, on aborde la conception même que l'on a de la musique de film : enfants, il est vrai qu'on aimait bien sortir de la salle en chantant le thème d'un film (ou en sifflant "Et pour quelques dollars de plus" !).
Je pourrais en parler des heures, mais une grande musique de film, ce n'est pas un "tube" repris toutes les 5 minutes.
Dans "Schindler List", Williams ne nous pompe pas l'air avec son thème, magnifique au demeurant.
Dans "Ben Hur", Rosza opère de même et ses thèmes parviennent à se fondre littéralement dans l'action, sans la squatter comme la "Chanson de Lara" le fait ici.
Pour finir avec Maurice Jarre, je dirai qu'il passa son temps, par la suite à s'auto-plagier.
Une exception peut-être, la partition de "Paris brûle-t-il" où, à l'exception de la valse hurlée par Mireille Mathieu à l'époque et dernièrement lors des commémorations de la libération, la plupart des thèmes est d'une inventivité qui apporte un "plus" réel à un film qui en a bien besoin.
C'est, déjà, la fin de l'inspiration pour le compositeur : les b.o calamiteuses de "Grand Prix" et, hélas, des très beaux "Professionnels" de Richard Brooks ne font que confirmer.
Et ce n'est pas l'autre oeuvre de Jarre, un certain Jean Michel, qui viendra redorer le blason.