» 22 Sep 2007 0:06
Il est bien sûr évident que ce film fera date dans l'histoire du cinéma : la force de la démonstration est d'autant plus vive que le réalisateur a pris le parti d'une sobriété qu'on ne retrouve guère que chez Robert bresson, par exemple.
Que les béotiens, dont je fus, moi qui autrefois m'extasiai devant les navets commerciaux d'un Gus Van Sant (j'avais aimé Elephant, je l'avoue, mais je me suis infligé en guise de mortification toute l'oeuvre de Max Pecas) ou d'un quelconque Nani Moretti.
Ici, l'auteur, rare acuité cinématographique, se rendant compte que l'une de ses têtes d'affiches, une certaine Julianne Moore, est vraiment au-dessous du grand Clive Owen, la fait disparaître de l'histoire après quelques scènes, ce qui dénote, à mon sens, une modestie rarissime, un mea culpa quant au choix de cette débutante inapte à rivaliser, par exemple, avec l'actrice exceptionnelle qui joue le rôle de la bohémienne-gitane-tzigane qui, depuis, hante mes nuits et mes jours.
Le choix du son monophonique et du noir et blanc renforce le sentiment que cette oeuvre inoubliable veut résolument tourner le dos au cinéma de pur divertissement, jetant une série z comme "Citizen kane" dans les oubliettes de l'histoire.
Et ça, c'est, comment dire, kiffant ?