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Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...

Quand tout est dit (1974)

Message » 11 Juil 2007 16:08

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Quand tout est dit (1974)
Suède 1975 – muet – couleur – sous titré – romance – durée 1 h 38 mn
Réalisé par le Collectif Stromberg avec Gerd Frontz, Katarina Schluh, Oskar Yorull…

Histoire : Angelica est sourde de naissance. Piotr est muet. Malgré, leur handicap, ils vont tenter de se comprendre et de s’aimer.


_____________________________________________________________________________

Le thème de l’handicap physique traité avec beaucoup de sensibilité et de retenue. Courageusement Stromberg nous plonge dans un univers où les conventions habituelles disparaissent et sont remplacées soit par un regard, un geste, une attitude mais aussi, très souvent par un silence éloquent.
Certaines scènes sont particulièrement marquantes (Angelica se promène dans la rue et n’entend pas Piotr qui essaye, sans réussir, de lui signaler sa présence de l’autre côté du trottoir).
Les deux amoureux tenteront de surmonter les difficultés relationnelles en tentant toutes sortes d’expérience (Piotr réussira finalement à s’exprimer en utilisant un accessoire original : une trompette !)

Angelica, petit à petit, apprendra à « lire » sur ses doigts. Ils devront lutter ensemble contre la société, en l’occurrence leurs voisins, qui par égoïsme ou par méconnaissance, essaieront de les empêcher de communiquer après 22 heures.
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1974

Message » 12 Juil 2007 15:46

1974

Pour juger le travail de n'importe quel cinéaste en général, et celui de Stromberg en particulier, il convient de le confronter à son époque. C'est la raison pour laquelle les rédacteurs de ce post se sentent obligés de rappeler les faits marquants de la période.

On comprend mieux les différents parti pris, l'art et la méthode sous l'éclairage de l'actualité. Ainsi, en 1974 :

L’extrême droite prend le pouvoir en Chypre pour la rattacher de force à la Grèce. Les turcs débarquent dans le nord de l’île. La Grèce vire les colonels et redevient démocratique. Cessez le feu entre grecs et turques à Chypre (80% de grecs – 20% de turcs).

En Italie, les Brigades rouges enlèvent le juge de Gênes pendant 35 jours. Arrestations massives dans les mouvements d’extrême gauche. Bagarre et plusieurs morts. Le PNB par habitant en Italie est d’environ 55% de celui de la France.

Au Portugal, c’est la Révolution des œillets. Une junte militaire prend le pouvoir et institue la démocratie. La foule fraternise avec les militaires qui reçoivent des œillets dont ils ornent leurs fusils. C’est beau.

Le Négus, empereur d’Ethiopie, Hailé Sélassié Ier est renversé par l'armée. Le peuple a trop faim. Les militaires s’inspirent de Mao, nationalisent et collectivisent…

Yasser Arafat est reçu à l'ONU, l'OLP reçoit le statut d'observateur, et le peuple palestinien se voit reconnaître par l'assemblée générale le droit « à la souveraineté et à l'indépendance nationale ». Premiers attentats en Égypte perpétrés par des groupes islamistes. Grosse repression policière.

Prise de Oudong, ancienne capitale royale du Cambodge, par les Khmers rouges. La ville est rasée et la plupart de ses 20 000 habitants sont déportés ou exécutés.

Les indiens font exploser une bombe atomique dans le désert. Bienvenue dans le club.

Au chili, Pinochet continue ce qu’il appelle une « purge de la démocratie de ses vices ». Le budget de la défense augmente de 65%. Interdiction de toute activité syndicale.

Le français devient la langue officielle du Québec.

Le secrétaire d’État à la Défense américain James Schlesinger invoque le droit des pays industriels à la croissance et par conséquence leur droit à intervenir contre les pays sous-développés qui par quelque décision économique mettraient leur prospérité en danger.

Démission de Richard Nixon, remplacé par le vice-président Gerald Ford, à la suite du scandale du Watergate.

Inauguration de l'aéroport actuel Charles de Gaulle. Election de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République française avec 50,8% des suffrages exprimés contre François Mitterrand. Jacques Chirac Premier ministre. La majorité civique passe de 21 à 18 ans.
Réalisation du dernier des essais nucléaires français atmosphériques.

Vote de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse (avortement ou IVG). 2,2 % de chômeurs en France (631 000). Le prix du baril de pétrole passe de 115 à 375 francs.

Expulsion d'Alexandre Soljenitsyne, prix Nobel de littérature, suite à la publication de L'Archipel du Goulag.

En musique, y’a un peu de tout : AC/DC fait de la promo pour le High voltage, Dr Feelgood, Velvet Underground, Abba (Waterloo), The Rubettes (Sugar baby love) Yes, y’en a pour tous les goûts.

La France est malade avec Lama, pleure au téléphone avec Cloclo, se féminise avec Dave (Vanina) se sexualise avec le Zizi de Perret.

Duke Ellington meurt, Meg White la batteuse des futurs White Stripes naît.

Cannes récompense d’une palme d’or « Conversation secrète » de Coppola. L’histoire colle avec l’actualité du Water Gate. « Blow Up » jouait avec la photo, ici, la place d’honneur est au son. Sans minimiser le travail de Coppola, on retiendra surtout le travail de Walter Murch, le monteur et le génial concepteur de la bande sonore. Responsable précédemment d’American Graffiti le bougre invente un nouveau métier « Sound designer ». Il enchaînera talentueusement avec « le parrain 2 » puis l’incroyable « Apocalypse now ». Du bon boulot.

Le cinéma continue à explorer le sexe : Emmanuelle… les Valseuses… Contes immoraux… Parfum de femme… le portier de nuit…

Louis Malle revisite les années sombres de la collaboration avec « Lucien Lacombe », la France tombe amoureuse de Sophie Marceau dans la Gifle.

Nicholson fait visiter Chinatown, d’autres s’intéressent aux catastophes (tremblement de terre, la tour infernale…)

Le cinéma « esthétique » se porte bien : Phantom of the paradise de Brian de Palma, La ballade sauvage de Terrence Malick…

Charles Bronson se compromet dans un Justicier dans la ville.

Olaf Stromberg réfléchit à son prochain film : Mireille.
peg-harty
 
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Recherchons !

Message » 12 Juil 2007 16:01

Vous pouvez nous aider !

Si vous possédez dans vos archives des critiques de l'un des films d'Olaf Stromberg période avant 1974 (Brouillon du cinéma, Kino News de Brussel, rubrique cinéma de la République du Centre nord, Revue du tracteur, etc).

Nous sommes à la recherche de tout document susceptible de nous faire mieux appréhender Olaf.
peg-harty
 
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une page de publicité

Message » 12 Juil 2007 16:53

Aucun service ne peut vivre sans financement.

Nous nous voyons contraint de couper notre programme culturel avec cette page de publicité.

http://www.youtube.com/watch?v=Pk7yqlTM ... ed&search=

merci de votre compréhension !
peg-harty
 
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Message » 14 Sep 2007 16:37

Voici enfin une découverte majeure qui redonnera à chacun j'en suis certain l'envie et le besoin de voir ou revoir les films d'Olaf Stromberg : un bout du premier film d'Olaf Stromberg : DEN AGG.
Comme vous le savez certainement ce film fut perdu à l'occasion du naufrage du "Yoga", le 6 mètres de la famille Stromberg, lors de sa collision avec le pétrolier "Othello dans la baie de Tralhavet ce funeste 20 mars 1970. Ce morceau de film, véritable mémoire du cinéma, fut retrouvé par Olüf Garvvaarhijk, un pêcheur de palourdes, le 14 février 1973, flottant dans les eaux glacées du Bottenhavet. Remercions-le.

Pour voir cette petite merveille, malheureusement très abîmée par un long séjour en mer, veuillez suivre ce lien.

http://fr.youtube.com/watch?v=iV416dnLyrU
tomax
 
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Message » 15 Sep 2007 11:19

boulversifiant j'en ai la larme à l'oeil !
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bravo !

Message » 18 Sep 2007 17:06

Nous ne pouvons que remercier ce marin qui, au péril de sa vie, à remonté à la surface cette bobine. Nous parlions de plans audacieux mais le mot est trop faible.
Cette séquence malheureusement trop courte montre tout l'embarras de l'oeuf avant d'aller en boîte. Il chante, il chante, il est heureux.
les spectateurs attentifs verront, à 00:07 une main dans le champs
extraordinaire ! s'agit-il de la main d'Olaf ? de la main du pêcheur ?
et les merveilleuses nuances chromatiques vers 00:09... que dire devant une telle dextérité cinématographique. Rien.
peg-harty
 
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l'affiche originale de "les chevalières"

Message » 19 Sep 2007 11:56

les chevalières 1972
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une fois de plus, nous nous devons de remercier Tom et son immense collection d'affiches originales qui nous permet - l'espace d'une image - de nous souvenir de ces longs métrages qui bercèrent notre adolescence.
Rössli fut responsable de bien des émois chez les jeunes spectateurs à une époque où l'érotisme savait encore être discret...

Je vous vois, derrière votre écran, à murmurer dans votre tête, mais il l'a déjà placé cette image, MAIS c'est vrai.
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Message » 20 Sep 2007 10:22

Grâce à nos recherches incessantes ainsi qu'à nos retrouvailles avec Henrik Einarsson, Chef décorateur sur le tournage de l'Oeuf, vous pouvez maintenant voir l'un des rares rush qui n'a pas été utilisé lors du montage final du film.
En effet cette fin montrant clairement le suicide de l'oeuf fut refusée par la commission de censure de l'époque.

Vous pouvez visionner ce moment de pur bonheur en cliquant sur ce lien :

http://fr.youtube.com/watch?v=XiIEiCa2X5g
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storyboard de la sequence de la chute du héros

Message » 20 Sep 2007 11:56

Olaf Stromberg avait initialement envisagé une fin tragique pour l'oeuf. Ses professeurs du Kinema Institut l'en avait finalement dissuadé.
un collectionneur anonyme nous a communiqué une copie du storyboard original malheureusement non signé par le maître.
Ce document perment néanmoins de constater qu'il travaillait au stylo bille (comme Capra).
Les cinéphiles savent que différentes approches sont possibles :
certains filment sans aucun support préalable, d'autres font appel à des dessinateurs de BD qui réalisent alors de véritables "planches" qui préfigurent le film
(Rappeneau dans le hussard sur le toit par exemple a fait appel à notre ami Fabien Lacaf)
Olaf n'avait alors pas les moyens de s'adjoindre un professionnel - ce qu'il fera par la suite...

flash Info de dernière minute : nous déplorons la disparition momentanée de ce document. Pourtant il était très joli. Comme de coutume dans la profession, je vous propose de regarder plutot Pluto.

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Mireille (1975)

Message » 24 Jan 2008 13:43

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Mireille (1975)
Long métrage (couleur) – comédie féministe - Durée : 1 H 35 mn.
Réalisé par Olaf Stromberg avec Ute Swampanäsattsson, Anna Maria Hof, Birgitt Ständer, Olle, Gerd Muller, und hund Rexy…
Musique : Cliff Richard


L’histoire : Mireille est une jeune femme aux cheveux longs confrontée à un monde trop masculin. Bien décidée à briser les chaînes des inégalités sexistes, elle met au point un stratagème schizophrénique. Elle se déguise en homme pour tenter de comprendre les mécanismes profonds du machisme social. Elle opère une mutation : se débarrasser des poils et vivre l’hermaphrodisme. Son absence de cheveux va gommer sa féminité – étape préliminaire indispensable pour aborder la suite de son plan – adopter un chien, Rexy, boire de la bière, s’intéresser aux filles à plume, soutenir le FC Stockholm, rigoler sur les blagues de Tütü (l’équivalent scandinave des blagues de toto).



Mireille est incontestablement une suite des Chevalières. Autre décor, autre contexte mais similitude de la problématique : la coexistence pacifique de deux orientations plus complémentaires qu’identiques.
Olaf Stromberg utilise dans Mireille toutes sortes de plans audacieux mais discrets sur le thème de la mixité. Le spectateur attentif notera toutes les tentatives, plus ou moins réussies, de conjuguer les différences.
Mireille, dans la première scène du film est dans un bar. Elle est seule et commande deux verres. Un de Peppermint, un de limonade. Le premier breuvage est vert sombre et fort, le deuxième sucré, pétillant et transparent. A l’abri des regards, elle boit la moitié de l’un puis de l’autre. Elle fait la moue. Puis, avec méthode, détermination et dextérité, elle verse l’un dans l’autre et observe le mélange. Le ton est donné. Adoucir l’un, caractériser l’autre... raboter les excès... humaniser les angles...
Le film Mireille est un essai sur l’harmonie. Repeindre une caserne en rose, habiller en noir son amie hippie, introduire de la dynamite dans une œuvre de Mozart, rajouter du pipeau dans une reprise des 13th floor elevator... Mireille surprend par son envie irrépressible de mélanger les genres.
Ses amis artistes, petit à petit, participent à la révolution. L’un colorise des films de Buster Keaton, l’autre décompresse des œuvres de César (et ce n’est pas facile, César le reconnaîtra plus tard).
La scène du fou-rire dans le cimetière est le point d’orgue du film.
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Mireille : détail du film

Message » 24 Jan 2008 14:09

observez Pluto
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Avant... Après...

Message » 24 Jan 2008 14:17

Dans Mireille, le cinéphile patenté constatera un plan qui sera repris, des années plus tard par Cronenberg dans "Christine" (hasard, le titre est aussi un prénom. Manière de rendre hommage au maître ?)

La décompression par Köko Pékassö - l'ami et complice de Mireille - d'une oeuvre de César. Ci-dessous le résultat final qui se passe de commentaire...

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1975 - suite -

Message » 30 Jan 2008 15:20

Stromberg garde un souvenir énervé de 1975.
Le procès d’intention – décidément - que lui font à présent certains journalistes dans des journaux photocopiés gratuits le forcera, une fois de plus, à s’expliquer. La principale accusation ?
Stromberg serait en train de « surfer » sur l’actualité pour s’enrichir avec de l'argent et se saouler au peppermint en compagnie de personnages décadents aux décolletés vertigineux. En 1975, année de la femme selon l’ONU, Olaf crée une œuvre féministe. Trop facile... pas assez underground... dérive commerciale insupportable...

Le terme de "surfer" en cette époque reculée ne s'appliquait pas encore à Internet et aux cliquetis sur des souris translucides mais au clapotis des vagues sur les planches des Beach Boys...

La presse orale, antinomie évidente, prend le relais et se demande si le créateur de l’Oeuf n’est pas en train de s’égarer sur le terrain miné du grand publicisme. La valeur montante était montée trop haut. Son succès le plaçait sous le feu de la critique et la violence des propos commençait à lui peser.
Le 19 aout de cette année là, The Correspondant, titrait en une avec une photo de lui enfant « OLAF STROMBERG SACRIFIE SON IDEAL SUR L’AUTEL DE LA REUSSITE »

Pour répondre à ces tracteurs, Olaf, va déployer les grands moyens : UN LIVRE PHARE de plus de 900 pages ! 911 très exactement, autant de pages que le numéro de sa nouvelle voiture...

La grande bataille

Prologue.

Je dédie ce livre à ma fidèle Misher Price, ma première caméra en plastique jaune, ma confidente et mon amie. Lors de son acquisition et bien avant même de comprendre à quoi elle servait nous nous sommes jurés de ne jamais nous quitter et de réaliser, ensemble, des images qui bougent et qui seront autant de témoignages de l’impossibilité de fixer le temps.
Contre vents et marées nous tenterons d’happer l’instant qui passe, de le consigner dans un format et de le réinjecter dans l’obscurité pour échapper au néant qui englobe le monde.
Dès le départ, nous savions la lutte inégale et les pièges nombreux : on ne défie pas impunément la seconde qui s’égrène et la minute qui gangrène.
Oh temps suspends ton vol ! est une poésie plus réelle que bien des quolibets et entre eux et Lamartine notre choix sera fait. Laissez-nous savourer les rapides délices... Des plus beaux de nos jours !

Ce sera un nouveau succès de librairie puis une adpatation à l'écran. En France, un enfant prénommé Daniel le lit. La grande bataille... la grande bataille... quand je serais grand je m'applerais Henri. Je ferais des batailles, ou bien alors je serais pilote d'hélicoptère...
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1975

Message » 31 Jan 2008 19:25

Dans notre série "il est bon de se plonger dans le passé pour comprendre le présent, et plus si entente" nous nous penchons (sporgersi) sur l'année 1975.

Notre équipe de 39 documentalistes et politologues vous livrent une synthèse détaillée. Il est possible que nous ayons "loupé" un fait important. Dans quel cas, n'hésitez pas à nous rectifier !

1975


Sakharov obtient le prix Nobel de la paix mais oublie d’aller le chercher. On aurait pu l’offrir à l’ensemble de la population portugaise car, depuis leur révolution des œillets, cet ancien pays colonialiste met les pendules à l’heure. D’un côté libération des colonies, de l’autre, première négociation sérieuse avec la CEE.

Le Mozambique, ancienne colonie portugaise, accède à l’indépendance et, illico presto, va flirter avec l’Urss. Puis c’est le tour du Cap vert... puis de Sao tomé... puis de l’Angola qui, lui aussi, décide de céder aux sirènes de Moscou...

Gonflés par la mode anticoloniale, 350000 marocains marchent pacifiquement vers le Sud pour inciter l’Espagne à faire de même et libérer le Sahara occidental.

Aux états-unis, procès d’un barge qui a tué six membres de sa famille à Amityville et, incidemment, donné quelques idées à Hollywood, enthousiasmé par le scénario.

La France prône un dialogue Nord-Sud. Kissinger semble d’accord mais on commence à connaître leur notion « d’accords ». Par exemple, la même année, ils « adoptent » le système métrique mais ne l’utiliseront jamais. Pourquoi parler à des pays à qui l’on vient de vendre pour dix milliards de dollars d’armes ? Faut être logique...

Sadate accepte d’envisager de régler le problème israélo-arabe sans la violence. Kissinger est content. Israël refuse et rompt les négociations en cours... pour finir par signer un arrangement avec l’Egypte quelques mois plus tard. En diplomatie, non veut dire plus tard....
Au Liban, pays à priori multiconfessionnel, les chrétiens et les musulmans se tirent dessus pendant plusieurs jours. L’ombre de la Palestine (ou d’Israël) plonge les protagonistes dans l’obscurité.
Des milices chrétiennes massacrent. Beyrouth est à feu et à sang.

Les pays fraîchement lâchés par le Portugal font des envieux. Bien sûr les deux grands blocs Etats-Unis/Urss mais aussi des petits groupes révolutionnaires qui tentent de remodeler la carte territoriale. Ainsi on évalue à 100 000 les victimes de la prise de contrôle par l’Indonésie du Timor oriental. C’est pas tout d’être libre, encore faut-il être vivant...

Technique habituelle de contrôle, les chinois favorisent l’installation de 100 000 de leurs concitoyens au Tibet. Serge Lama se réfugie en France pour continuer le combat pacifiquement. Aucune victime, sauf les oreilles.
Les derniers américains quittent le cambodge. Pol Pot et ses khmers en profitent pour décimer un quart de la population. Leur grande idée : mettons les villes à la campagne... les voyages forment la jeunesse.
A côté, les communistes du nord Vietnam fignolent le travail et soumettent tout le sud du pays à la Kalachnikov.
On fait les comptes : sept millions de tonnes de bombes ont été déversées sur le Vietnam par les américains pour que le pays ne tombent pas dans les mains de l’Urss. C’est loupé. Qui a payé ? Qui a gagné de l’argent ?

Les australiens, qui ne font pas que boire de la bière devant Skippy, donnent leur indépendance à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et déclare illégale toute mesure discriminatoire sur les minorités. Bienvenue dans la civilisation moderne.

En Allemagne on juge la bande à Baader. Les idées de gauche ne doivent pas s’imposer en Europe avec des grenades, des pistolets, des meurtres et des enlèvements. Il reste à convaincre les plus radicaux de la droite de faire de même. Il est vrai qu’eux le font aussi parfois mais sur terrain « neutre » et pas à domicile.

Franco meurt en Espagne. Toutes les lunettes noires sont en deuil. La fin d’une époque noire. Juan Carlos 1, roi, prend les destinées du pays en main. Au début on ne lui prédit pas un grand avenir.

En Italie, les brigades rouges continuent leurs actions violentes et forcent l’état à renforcer des dispositifs légaux d’exception.

Mais Stromberg passe son temps à aller au cinéma. Que voit-il ?

Kurosawa, moment de grâce, filme Dersou Ouzala. Olaf Stromberg reconnaîtra que c’est un des films qu’il aurait voulu tourner. Cassavetes continue d’endormir son public avec sa Femme sous influence. Kubrick allume des bougies et finalise Barry Lindon. Spielberg s’amuse avec des requins. Leconte offre au monde qui n’en demandait pas tant « les vécés étaient fermés de l’intérieur ». Coluche, Rochefort essayent de recréer l’univers de Gotlieb. C’est, comment dire. On ne peut rien dire. Sacré Leconte. Quel courage !
Olaf Stromberg, saoul, avouera. Les vécés sont un grand moment de cinéma. On le visionne et on se dit « c’est pas possible ». Enrico (Robert, pas Macias) signe le vieux fusil qui sera immortalisé, plus tard par Benoit dans C’est arrivé près de chez vous.
Sautet s’initie aux prénoms avec François, Jérôme, Thierry ou les autres... je ne suis plus sûr du titre.
Jeanne Moreau est présidente du jury de Cannes et couronne Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar Hamina. L’Algérie est contente. Dino Risi renifle les parfums de femmes. (tiens, il est 16 heures).
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