Modérateurs: Modération Forum Oeuvres & Multimédia, Le Bureau de l’Association HCFR • Utilisateurs parcourant ce forum: Yabaar et 116 invités

Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...

[THEME] Le Cinéma Muet

Message » 26 Nov 2012 22:46

Un internaute fan de Fritz Rasp l'acteur qui joue le rôle du pharmacien violeur fait un rapprochement physique avec Viggo Mortensen :

Image

J'apprends par la même occasion qu'il était de Metropolis, je n'ai pas fait ma petite recherche habituelle sur les acteurs :oops:

Image

Acteur allemand apparaissant dans 104 films entre 1916 et 1976 date de sa mort.
Kishizo
 
Messages: 1151
Inscription Forum: 23 Mar 2009 18:18
  • offline

Message » 26 Nov 2012 23:06

Il jouait aussi dans La Femme sur la Lune (Frau im Mond), film allemand de Fritz Lang, présenté par Syber sur son topic: ICI

Image

Image
Fabi
Membre d'Honneur - Contributeur
Membre d'Honneur - Contributeur
 
Messages: 4232
Inscription Forum: 21 Nov 2010 23:39
Localisation: Sinsin
  • offline

Message » 26 Nov 2012 23:17

Ah oui exact j'ai vu la photo de Syber, évident maintenant :idee:
Kishizo
 
Messages: 1151
Inscription Forum: 23 Mar 2009 18:18
  • offline

Message » 27 Nov 2012 20:10

Je reprends :oldy: :mdr:
Personne n'est en mesure de m'arrêter je fonctionne aux piles WonderBrooksie :lol:

http://www.youtube.com/watch?v=okFGAx0o ... ure=relmfu

On se retrouve dans le dortoir, Louise est pensive et encore habillée. Sa petite copine Erika s’en aperçoit et s’assied à côté d’elle mais la surveillante arrive et attrape le mollet d’Erika avec dans le regard une jouissance perverse peu commune. Cela en est trop branle bas révolutionnaire chez les filles du dortoir. La surveillante aperçoit le Journal dans les mains de Louise. Elle semble comme hypnotisée par celui-ci, elle qui contrôle la vie de ces pauvres filles est en grande excitation de pouvoir connaître les secrets intimes de l’une d’elle. Course poursuite tournant en dérision la curiosité de la surveillante avec les filles se lançant entre elles le journal convoité. La surveillante donne l’impression d’un toutou devant lequel on agite un os, ce qu’elle est en quelque sorte au sein de cet établissement.
Elle va être immobilisée par les filles et Erika en profite pour dérober ses clefs. Cela fait penser à la scène avec Méta et le petit panier de clefs sauf que cette fois point d’ascension sociale juste la liberté de s’enfuir.
Louise et Erika qui dirige la manœuvre en profitent pour s’enfuir du dortoir et filer vers la sortie. Elles retrouvent le neveu du comte mais celui-ci n’est d’aucune aide c’est encore Erika qui annonce connaître un endroit pour s’installer. Louise refuse elle veut partir voir son bébé.
Erika lui demande son Journal pour lui écrire l’adresse à laquelle elle pourra la retrouver.
Oh oh, « Le bar des deux anges », le premier rendez vous qu’on lui a donné de cette manière était pour se retrouver violée, le deuxième semble être l’adresse d’un bar à champagne…

Nouvelle scène avec Louise en bas du fameux escalier de la nounou cette fois seule et sans personne pour l’empêcher de gravir les marches. Elle monte et croise un homme en descendant avec ce qui ressemble à un petit cercueil en bois. Elle se retrouve devant la porte de la nourrice et lui demande de voir son enfant. Haussement des épaules de la dame « Hé bien elle est décédée et d’un signe de main vers le bas « Elle vient juste d’être emmenée ». Louise après un court moment tétanisée dévale les escaliers. Le seul rendez vous heureux pour Louise ne se réalisera pas, les courants sont opposés comme la direction dans les escaliers.

On retrouve Louise errante, désemparée dans la rue. Un marchand s’approche d’elle lui voulant du bien comme sa tante au début, lui demandant où elle habite. Louise à ce moment sort son Journal se rappelant Erika, et le tend au Monsieur qui la prend par le bras pour la conduire au lieu du rendez vous.
Un intertitre nous apprend qu’Erika et le neveu du comte ont été accueillis les bras ouverts par la propriétaire de l’établissement.
La caméra de Pabst nous fait découvrir l’endroit et ses personnage et pas de doute c’est un bordel avec champagne et petites pépées. On découvre une femme corpulente et joyeuse qui semble bien être la maquerelle de l’endroit. Erika semble dans son élément et virevolte dansant avec un moustachu qu’elle embrasse. Le comte discute avec une mignonne et c’est à ce moment que le vendeur ambulant entre avec Louise.
La maquerelle commence à toiser Louise avec un regard souriant et très professionnel.
Erika conduit Louise dans une pièce attenante. Elle commence à lui quitter ses chaussures et à déboutonner sa chemisette très stricte, uniforme de la maison de correction qui masquait entièrement le haut de son corps comme un rempart contre les vices de la chair. Je dois avouer que la scène dans laquelle Erika déboutonne la chemise et libère au regard le bas du cou de Louise m’a fait quelque chose.
Plan magnifiquement drôle avec la maquerelle tendant devant elle avec un sourire gourmand une tenue affriolante sexy noire, sa tête juste visible comme si elle la portait. Grand sourire également de Louise, le temps de la tenue immaculée blanche de confirmation est révolu, on passe à une tenue noire sexy de femme louant ses services. Ma pauvre Louise :cry:
Kishizo
 
Messages: 1151
Inscription Forum: 23 Mar 2009 18:18
  • offline

Message » 27 Nov 2012 20:30

Image
Bientôt la soupe :grad:
Kishizo
 
Messages: 1151
Inscription Forum: 23 Mar 2009 18:18
  • offline

Message » 27 Nov 2012 20:31

http://www.youtube.com/watch?v=WsUGgDK7 ... ure=relmfu

Une scène encore très drôle dans laquelle les femmes regardent la transformation de la poupée et les hommes se joignent à elles la curiosité également éveillée.
Drôle mais sans doute assez cynique. Si dans un premier temps on peut trouver la scène agréable et la confronter par rapport à celle des cadeaux le jour de sa confirmation et y voir une plus grande fraternité de sa nouvelle famille. Cette fois la cérémonie païenne offre à Louise un cadeau professionnellement intéressé. Entre la tenue de confirmation, la tenue carcérale de la maison de correction et la tenue de prostituée, Louise semble être une poupée avec laquelle on joue.
On voit quelques regards jaloux de l’ancienne plus belle fille du bordel qui va avoir de la concurrence et des hommes regardent Louise comme la prochaine marchandise à mettre au lit.
Un homme tend une coupe de champagne à Louise dont le regard curieux ne trompe pas elle n’a jamais bu d’alcool avant. Encore une fois cette scène raisonne avec une autre celle de l’arrivée à la maison de correction et la soupe semblant infâme et commencée par une autre, qu’à cette époque on lui fait boire pour la rabaisser la glisser dans un moule, cette fois le Champagne est un euphorisant pour faciliter son passage à la prostitution, la désinhiber.
La scène dans laquelle elle boit la coupe est une merveille, d’abord par l’interprétation de Louise Brooks. Mais également dans laquelle tout se passe par les regards, la jalouse, le chaud lapin, la maquerelle satisfaite etc… Grandiose une merveille, c’est le dernier verre de la condamnée le tout dans une ambiance joyeuse.
Musique, des couples se forment, le chaud lapin moustachu semble intéressé par notre Louise, elle reste seule avec lui et la maquerelle, les autres dansent, l’Erika qui ne semble pas avoir froid aux yeux embarque déjà le neveu du comte dans une chambre.
L’entremetteuse entre en action et place la main de Louise sur l’épaule du moustachu pour entamer une danse, Louise est inquiète mais la maquerelle rassurante. Succession de regard entre elle et Louise encore magique tellement de choses passent à l’écran, énorme.
Commence la danse de Louise avec notre moustachu alors que la plupart des couples terminent à tour de rôle dans des chambres, une fille a un peu plus de difficulté avec un vieux client, elle n’a pas du assez se saouler au champagne la pauvre.
Pabst repart sur la même mécanique que pour le viol par le pharmacien.
Louise tournoyant lors de la danse l’effet du champagne et la tragique journée avec la mort de son enfant va à nouveau se laisser aller et lâcher prise, là encore plan sur les bras ballant de Louise et la nuque glissant en arrière son cou offert donnant encore à la scène un effet presque romantique. Consciente, semi consciente, acte manqué, Freud, peu importe la scène est belle.
L’homme presse la danse vers la chambre à coucher avec ce qui ressemble à une poupée sans vie. Très beau plan avec la porte qui s’ouvre toute seule sur la chambre et qui donne un côté inéluctable et irréel à la scène esthétique, drôle, tragique, grotesque, révoltante…
Ce gars est le doublon du violeur et ne vaut pas mieux.
Kishizo
 
Messages: 1151
Inscription Forum: 23 Mar 2009 18:18
  • offline

Message » 27 Nov 2012 21:49

J'ai bien aimé aussi la scène de la coupe de champagne.
Les regards de tous les gens présents sont incroyables. Des regards de satisfaction un peu sadiques. Pas : "youpie, elle est des nôtres!" mais "Yes! Elle aussi maintenant a basculé vers notre prison dorée". Ils sont ravis de tuer l'innocence qui, par comparaison, accentue encore leur débauche. "Yes, Thymiane, you're a lost girl now... just as we're all lost!"
Tout cela est mis en scène avec grand art.

Je n'ai pas trouvé de photos de ces regards mais je ne me lasse pas de celles-ci!

Image Image

Et puis de la scène de danse et de la gorge "offerte" de Louise.

Image

Image

Image
Fabi
Membre d'Honneur - Contributeur
Membre d'Honneur - Contributeur
 
Messages: 4232
Inscription Forum: 21 Nov 2010 23:39
Localisation: Sinsin
  • offline

Message » 28 Nov 2012 0:25

Fabi a écrit:Les regards de tous les gens présents sont incroyables. Des regards de satisfaction un peu sadiques. Pas : "youpie, elle est des nôtres!" mais "Yes! Elle aussi maintenant a basculé vers notre prison dorée". Ils sont ravis de tuer l'innocence qui, par comparaison, accentue encore leur débauche. "Yes, Thymiane, you're a lost girl now... just as we're all lost!"

Même ressenti. Tout au long du film les regards posés sur elles expriment quelques choses de mauvais, comme un besoin de détruire cette innocence. Regards lubriques, sadiques ou vénales. Celui de la mère maquerelle est terrible avec son petit sourire qui peut passer pour de la bienveillance de la par de l'innocente Louise.
led balloon
 
Messages: 1382
Inscription Forum: 11 Oct 2007 15:43
Localisation: Toulouse
  • offline

Message » 28 Nov 2012 10:09

On a la même vision du passage au bordel.
"Celui de la mère maquerelle est terrible avec son petit sourire..."
En regardant les quelques chroniques sur le film, d'autres semblent ne pas l'avoir perçu de la même manière.
Ils évoquent une provocation de Pabst souhaitant choquer en présentant le bordel comme une famille de substitution, mais cette vision manichéenne ne résiste pas aux images, les regards en disent long. Au delà des apparences trompeuses la description de la "famille" du bordel de Pabst n'est guère plus reluisante. Toujours le pognon en toîle de fond et pas d'Ammoooour :lol:
Kishizo
 
Messages: 1151
Inscription Forum: 23 Mar 2009 18:18
  • offline

Message » 28 Nov 2012 10:37

Exemple avec la première chronique trouvée par google :
http://films.blog.lemonde.fr/2005/10/04/2005_10_brooks/

Cette « fille perdue » est une jeune fille reniée par sa famille après avoir été abusée par un homme travaillant avec son père. C’est une bourgeoisie hypocrite et haïssable que nous montre Pabst, une bourgeoisie rigide et froide, incapable du moindre sentiment. Le film laissant supposer qu’il y a plus de sentiment et d’amour au bordel que dans la société, le film fut bien entendu assassiné par la censure.
Kishizo
 
Messages: 1151
Inscription Forum: 23 Mar 2009 18:18
  • offline

Message » 28 Nov 2012 13:59

Diary of a lost girl

J'ai enfin fini de le visionner.

D'abord, deux remarques indépendantes du film.
Par moment, la musique est :wtf: . C'était mieux quand je me suis enfin décidé à couper complètement le son.
Et regarder un film sur Youtube est assez inconfortable. Entre les épisodes qui veulent bien passer sur ma télé et ceux pour lesquels je dois me rabattre sur mon PC, plus les temps de recharge et les plantage. Bof, bof...

Mais revenons au film.
J'en était à peu près à la moitié lorsque j'ai lu le commentaire de Fabi, "Ce film est une petite merveille".
Je dois dire que ça m'a paru un peu excessif. Pour ma part je reprochais au film un certain manque de subtilité (contraste trop marqué entre Thymian et le reste du monde au début et une maison de jeune fille un peu caricaturale) bien que ça aille de pair avec le développement d'une grande puissance des sentiments et de l'empathie vis à vis de Thymian.
Une fois le film vu en entier, j'ai revu mon jugement. C'est même finalement une des forces du film. Pabst annonce clairement la couleur dès le début et permet au spectateur de rentrer dans l'histoire très vite. Il pose les fondations sur du solide. Ensuite la réalisation se fait plus subtile. C'est très fort.
Et puis les événements s'enchainent avec rythme et de façon imparable, presque Shakespearien. Il y a une grande maîtrise du sens du récit et de sa temporalité.

Kishizo a écrit:Exemple avec la première chronique trouvée par google :
http://films.blog.lemonde.fr/2005/10/04/2005_10_brooks/

Cette « fille perdue » est une jeune fille reniée par sa famille après avoir été abusée par un homme travaillant avec son père. C’est une bourgeoisie hypocrite et haïssable que nous montre Pabst, une bourgeoisie rigide et froide, incapable du moindre sentiment. Le film laissant supposer qu’il y a plus de sentiment et d’amour au bordel que dans la société, le film fut bien entendu assassiné par la censure.

Drôle d'analyse en effet, d'autant que la réécriture de l'annonce par la maquerelle ne laisse pas trop de doute sur ces intentions.
De même que plus tard, c'est écrit noir sur blanc "My former life oftens seems like an ugly and horrible dream".
Clairement, elle ne regrette pas le lupanar, ça ne devait donc pas être si heureux.
D'un autre côté, il est clair que Pabst critique violemment la bourgeoisie et que par contraste, le bordel présente au moins un peu de chaleur humaine. C'est ce qui est dit dans la dernière phrase "With a little more love, no one on this earth would ever be lost". Autrement dit, quand la vie "normale" devient pire que dans une maison close, ne vous étonnez pas de voir des gens se perdre...

Image
Dernière édition par led balloon le 28 Nov 2012 14:07, édité 2 fois.
led balloon
 
Messages: 1382
Inscription Forum: 11 Oct 2007 15:43
Localisation: Toulouse
  • offline

Message » 28 Nov 2012 14:04

Image
led balloon
 
Messages: 1382
Inscription Forum: 11 Oct 2007 15:43
Localisation: Toulouse
  • offline

Message » 28 Nov 2012 14:05

Image
led balloon
 
Messages: 1382
Inscription Forum: 11 Oct 2007 15:43
Localisation: Toulouse
  • offline

Message » 28 Nov 2012 15:50

Ça est... il est amoureux! :P
Fabi
Membre d'Honneur - Contributeur
Membre d'Honneur - Contributeur
 
Messages: 4232
Inscription Forum: 21 Nov 2010 23:39
Localisation: Sinsin
  • offline

Message » 28 Nov 2012 16:54

:ane:

Le dernier dessin est magnifique, il serait très bien chez moi en 2x2 mètres. :D

Image
led balloon
 
Messages: 1382
Inscription Forum: 11 Oct 2007 15:43
Localisation: Toulouse
  • offline


Retourner vers 7ème Art

 
  • Articles en relation
    Dernier message