Louis Moreau Gottashalk : pianiste et compositeur du XIXe siècle, né a la nouvelle Orléans, mort à Rio, à l'âge de 40 ans, vers 1870.
C'est le premier compositeur classique a avoir mis des thèmes pris aux Noirs dans sa musique. Il s'est beaucoup baladé, a collectionné les maitresses, est passé par Cuba.
Il est aussi passé par Paris où il a été applaudi et a été fêté par ses pairs... List et Chopin notamment.
l était un peu toqué et donnait des concerts avec plusieurs pianistes en même temps !
Ses oeuvres ont des titres évocateurs (Sous le palmier, la bamboula, souvernir des caraïbes, Le Banjo, etc.) et sont d'une difficulité d'exécution très grande qui ne s'entend pas toujours au premier coup d'oreille. Parfois polyrithmique (comme Chopin) et d'un sentiment tonal curieux. Un précurseur du piano de jazz...
Malheureusement, les 4/5e des disques qui lui sont consacrés le sont par des pianistes plein de bonne volonté qui aiment sa musique mais n'ont pas le talent réel qu'il faut pour la jouer.
Gottshalk a écrit une Grande fantaisie triomphale sur l'hymne brésilien. Pour la petite histoire, pendant la dictature militaire au Brésil, jouer l'hymne brésilien était interdit en dehors des cérémonies officielles, voire interdit tout court.
Cependant, la pianiste Guiomar Novaes avait toujours joué cette oeuvre en bis. Un jour, elle l'enregistre. Et la police se met en devoir de vouloir arrêter le producteur du disque. Novaes qui était une icone dans tout le pays... a alors dit qu'il fallait l'arrêter elle.
Qui jouait ce bis partout aux Etats-Unis et venait de l'y jouer en direct lors du festival organisé pour les 100 ans de la mort de Gottshalk organisé aux Etats-Unis !
Papiers dans les journaux, interpellation de la junte militaire qui s'est couverte de ridicule et a été contrainte d'autoriser Novaes a jouer cette fantaisie triomphale sur l'hymne brésilien et de faire une loi d' exception pour elle !
En dehors de cette pièce, un peu too much (imitation de tambours et de marche militaire qui avance avec un crescendo pour imiter le fait qu'elle passe devant nous avec descrescendo pour imiter l'éloignement, le tout joué avec le point fermé qui roule sur les graves du piano!), la musique de Gottshalk a un charme étonnant, une sorte de Chopin des Caraïbes !
Le disque de Regina Albrick est l'un des meilleurs consacrés à ce compositeur. Pas encore idéal, mais a la hauteur ! Manque un poil d'abandon et un son plus charmeur, mais c'est beau quand même.
En revanche, la grande anthologie enregistrée chez Nimbus est emmerdatoire au possible.
Alain
