Voici donc le troisième album de THE GAME, après une arrivée fracassante sur le marché en 2005 avec
The Documentary lancé par DR. DRE et 50 CENT (à l'époque où il était encore capable de faire des choses de qualité, oui, il n'a pas fait que de la m....), après un deuxième album en demi-teinte titré
Doctor's Advocate, il nous revient avec son troisième opus intitulé
LAX (nom de l'aéroport de Los Angeles, sa ville d'origine):
1. Intro. DMX en prêcheur chrétien qui dicte ses prières comme il s'est si bien le faire, accompagné d'un petit piano et de quelques cymbales, ça lance bien l'album...
2. LAX Files. Excellent 1er morceau construit sur un beat sec et saccadé à base de riff de piano, de violon et bouclé par une pure sirène westcoast pour finir. On reconnait bien là la patte de J.R. ROTEM à la production, simple mais efficace, THE GAME is back!!!
3. State Of Emergency feat. ICE CUBE. Le morceau commence par les fameux "ghetto bird" de Los Angeles, ces hélicoptères de la police qui survolent constamment les quartiers. Hommage à ICE CUBE, qui s'occupe du refrain, et son classicisme
Ghetto Bird (
Lethal Injection 93'). J.R. ROTEM est de nouveau l'architecte de ce superbe Ghetto Bird version 2008. Ambiance "course poursuite", on est dedans, les sirènes synthétisées nous régalent encore une fois à chaque refrain!
4. Bulletproof Diaries feat. RAEKWON. On fait un break après un début très convainquant, un peu moins bon cette fois-ci mais le refrain un peu décalé fait bien son boulot et RAEKWON aussi. Produit par JELLYROLL, plutôt méconnaissable, lui qui a l'habitude de nous sortir des gros sons bien ronds manière westcoast... Plutôt plat cette fois-ci...
5. My Life feat. LIL WAYNE. Ahhh ce LIL WAYNE, on aime ou on aime pas, moi j'adore! Ce flow et cette voix chaotique du fils spirituel de BABY "BIRDMAN" et CASH MONEY, à base de "voice coder" (qu'il affectionne particulièrement depuis son
Carter III), beau morceau! Merci encore à COOL & DRE pour cette prod!
6. Money. On continu avec du gros, une production qui tant vers la côte Est, puissant, prenant, on sent du sérieux dans les textes... Une petite balade à New-York qui fait du bien...
7. Cali Sunshine feat. BILAL. Retour au source obligatoire, et retour à Cali, soleil oblige, morceau joyeux, assez particulier mais qui se laisse bien écouter. Ce bon vieux NOTTZ (ancien producteur fétiche de BUSTA RHYMES et du FLIPMODE SQUAD, à l'origine de morceaux exceptionnels!) arrive toujours à nous concocter des bons petits plats, même si il n'a plus la prestance d'antan.
8. Ya Heard feat. LUDACRIS. Quand le wescoast sonne bizarre... Les basses gonflées d'hélium sont bien là, les synthés distordus aussi, mais il manque un petit quelque chose, peut-être trop space... On peut pas toujours assurer monsieur NOTTZ!
9. Hard Liquor. Pour cette interlude on fait une pause dans un liquor store (vendeur d'alcool) des quartiers de L.A., avec des latinos...
10. House Of Pain. Morceau moyen, une guitare électrique lancinante en guise de mélodie, j'adhère pas trop, je zappe...
11. Gentleman's Affair feat. NE-YO. Plus mon style. Un petit riff de piano bien aigu en fond. Un bon beat efficace préparé par notre ami J.R. ROTEM (qui fait penser à du DR.DRE). C'est pas nouveau mais ça passe très bien. On sent le début d'une montée en puissance...
12. Let Us Live feat. CHRISETTE MICHELLE. Ahhh... Sacré SCOTT STORCH! Toujours capable du meilleur avec cette superbe production dont le riff et le beat font penser à un vieux morceau de ERIC B. & RAKIM, mais attention il n'est pas question là de dépoussiérer un vieux tube, au contraire ça respire le nouveauté, c'est frais, épuré et efficace, THE GAME pause sa voix avec aisance et son flow glisse parfaitement bien, l'émotion est au rendez-vous, la voix de CHRISETTE MICHELLE nous régale. On en veut encore...
13. Touchdown feat. RAHEEM DEVAUGHN ...et on en a encore... de l'émotion. Excellent morceau. 1500 OR NOTHING à la production, je ne connaissait pas mais il assure. RAHEEM DEVAUGHN apporte sa touche soul. Bonne basses synthétisées, guitare légère, ambiance sexy... on pourrait être au bord de la plage, cheveux au vent avec sa douce (ou sa "bi-atch")... On monte bien en puissance depuis quelques chansons, c'est bon signe!
14. Angel feat. COMMON. BINGO!!! Alors là, attention!!! Enorme tuerie, mon préféré pour l'instant! COMMON et THE GAME assure la sauce sur la prod d' un très grand KANYE WEST (il ne s'arrêtera donc jamais... tant mieux!). Funky, psychédélique, suave et sexy! La créativité est de rigueur et le groove à son top niveau... Frissons assurés... On sent qu'on tient là peut-être le meilleur titre de l'album.
15. Never Can Say Goodbye feat. LATOYA WILLIAMS. Il ne s'arrête plus, et malgré le traumatisme lié au précédent morceau, on se délecte de ce petit son. Beat et piano classique (encore une fois manière DR. DRE), avec la voix de LATOYA WILLIAMS sur le refrain. Pas mal du tout. Mais on commence à se dire que le meilleur est derrière...
16. DOPE BOYS feat. TRAVIS BARKER. On reste dans l'efficace avec cette nouvelle prod de ce 1500 OR NOTHING, confirmation qu'il sait faire des sons celui-là, à retenir! Un peu plus lourd et violent que
Touchdown mais entrainant, on se laisse bien prendre:
Dope Boys in a builtding...17. Game's Pain feat. KESHIA COLE. C'est le moment nostalgie, il nous avait déjà fait le coup dans
The Documentary, histoire de THE GAME et du Hip-Hop pour ce morceau sans prétention mais qui fonctionne bien tout de même.
18. Letter To The King feat. NAS. On fini en beauté avec cette chanson qui transpire la soul, un son concocté par HI-TEK comme on l'aime. On a la confirmation que NAS et THE GAME ensemble: c'est du lourd (voir CR de NAS par Feeldabeat précédemment). La profondeur du sample et l'émotion est au rendez-vous. Sa sonne parfaitement bien et on ferme les yeux... Idéal pour finir.
19. Outro de DMX pour boucler la boucle...
Conclusion: Ce
LAX surprend, en ces temps de pénurie côté Hip-Hop, il sort indéniablement du lot. Cohérent dans l'ensemble, avec un ou deux peut-être mauvais morceaux, on a surtout droit à de belles perles (
Angel...). On sent le travail, il n'est pas question ici d'un album bâclé, les productions sont à la hauteur (il n'a pas fait appel à n'importe qui!), pas mal diversifiées, quelques fois basiques, quelques fois créatives, et souvent musicales. THE GAME avec sa voix et son flow reste lui aussi toujours efficace, toujours parfaitement posé sur les morceaux.
Oui je vous conseil de vous procurer cet album, qui comme le dernier NAS assurera de longues heures d'écoute... Avec beaucoup de plaisir... A n'en pas douter.
Bonne nuit+++