Alpes94 a écrit:Bien que pisser le sang à cause d'un problème de calculs rénaux, avec la violente douleur qui va avec, soit une des pires choses à endurer, je suis sûr qu'un bon vivant comme lui aurait préféré continuer un bout de chemin avec sa bande de copains que de partir à soixante balais car c'est quand même un peu jeune...
La nature est une garce — et je me souviens, jeune bachelier, d'en avoir pleuré en apprenant ça à la radio (dans un bus qui revenait de Paris)…
Bon le soir, on s'est torché un peu de rouge en sandwichant le paté en chantant les chansons à tonton à 12 voix et trois guitares — ce qui est aussi une manière de célébrer la chose religieusement: dans une messe, y'a des chants litrugiques (Mélannie), du pain et du vin (bon OK, là, on avait ajouté le paté…).
J'avance petit à petit dans mes écoutes — et la versification chez tonton Georges, c'est quand même quelque chose.
Certes:
«Ne dites pas c'est tonton Georges qui expire
Ce sont tout simplement les anges qui soupirent»
peut paraître facile (quoi qu'au point de vue prosodique, voilà deux alexandrains alternés en 4-4-4 et 3-3-3-3 comme on en trouve souvent chez Eluard)
Et:
« Depuis mon vieux
Qu'au fond des cieux
Tu as fait ton trou
Il a coulé
De l'eau sous les
Ponts de chez nous»
Deux alexandrains brisés (en 4 pieds) avec le rejet du pont à la fin — ma foi, il ne le cède en rien pour la technique au père Hugo. Et l'image renversant les rapports du bas et du haut et de la vie et de la mort — faire son trou au fond des cieux — vaut largement celles que l'on trouve chez bien d'autres grands de la plume.
Cdlt
