» 19 Sep 2006 20:44
En fait le cheminement de cet artiste est tres interessant.
Je te passe le 1er disque, guere passionant.
En 74 sort "The heart of saturday night". Un blues urbain, bien collant, emaille de ballades superbes qui vont devenir sa marque de fabrique. La chanson titre est l'exemple meme de ce qu'il pouvais produire a l'epoque.
En 1975 "Nightyhawks at the diner" est un double live ou il enchaine les chanson entrecoupees de longues digressions, desquelles emerge le somptueux "big joe and phantom 309".
1976 vois la sortie de "small change" dans la veine de the heart ". "Invitation to the blues" en est le sommet, longue ballade de plus de 5mn.
1977. "Foreign affairs" continue dans la meme veine mais je le trouve inferieur aux precedents opus.
1978 et "blue valentine" le replace au sommet du genre. Tout le disque est absolument magique dont la sublime chanson titre. Quelques morceaux biens dejantes marquent une evolution.
Cette premiere partie de carriere s'acheve en 1980 avec "heatattack and wine" synthese de ce qu'il produisait de meilleur. Tout y est excellent, mais une fois de plus une ballade magique force l'admiration, "on the nickel".
En 1982, il commet la BOF du magique "coup de coeur" de copolla. Il y chante en duo avec la chanteuse de country crystall gayle. Un dique a ecouter en degustant du homard devant le feu de cheminee avec la femme de sa vie.
Puis c'est la bombe de 1983 "Swordfishtrombones". On ne reconnais plus rien, la remise en question est gigantesque, la voie cassee, desincarnee, la structure traditionelle de la chanson bouleversée, l'intrumentarium novateur, bref c'est la revolution. Il utilise encore des musiciens 'd'avant', d'excellents requins de studios de L.A. comme Victor Feldman, Larry Taylor, Fred Tackett ou Greg Cohen, mais abandonne son image et son style de 'poète beat jazzy accompagné de son piano et de cordes' (que l'on retrouve néanmoins sur des titres comme "Johnsburg, Illinois"). Et il aborde des expérimentations musicales basées sur les cuivres, les percussions (marimbas) ou le banjo. Cette nouvelle musique, déjà annoncée par Heartattack And Vine en 1980, évoque parfois une fanfare au ralenti (comme sur le très beau "In The Neighborhood"). Un superbe album en équilibre entre passé et futur."
5 ans se passe et le formidable "rain dogs" sort dans la meme veine que le precedent opus mais poussant encore plus loin le concept. cette fois-ci, ça y est, Tom Waits est parti ailleurs, au pays de la musique qui n'existe pas encore. Développant la texture des morceaux les plus avant-gardistes de Swordfishtrombones, il offre ici, sur ce qui est peut-être son meilleur album, dix-neuf titres totalement originaux et décoiffants, basés sur les percussions atypiques de Michael Blair et interprétés par une bande de musiciens intrépides et aventureux au premier rang desquels Marc Ribot se distingue tout particulièrement avec son jeu de guitare anguleux et véritablement non-conventionnel (on retrouve également ici John Lurie, son compère des Lounge Lizards). Au milieu de cette folie maîtrisée, Tom Waits chante, mieux que jamais, de véritables perles, à l'image de "Downtown Train".
En 1987, sort "Franks wild years", un opera romantique d'apres waits, qui part d'une chanson de son precedent disque pour developper le personnage de franck, qui mit le feu a sa maison avec sa femme et ses gosses dedans un soir de cuite. Les ballades sont etheree et magiques, il s'aventure meme sur le chemin d'une country music totalement allumée mais d'une indicible purete, touchant a l'ame de cette musique, a l'egal de johnny cash.
1988, "big time" un live reprenant quelques anciennes chanson de sa 1ere epoque et ses dernieres creations.
Il faut attendre 4 ans pour saluer "bone machine", waits evolue encore a partir des acquis des 3 precedents diques. C'est encore plus etrange, jamais entendu.
En 1993 il sort "the black rider" en collaboration avec william burough et kathleen brenan qui ne le quittera plus. Un opera. "russian dance" est un exemple de ce qu'il est capable de produire.
6 ans de silence et " Mule variations" vois le jour. Il a definitivement quite tout genre indentifiable pour creer son propre style musical. Enfin, il est satisfait de sa voie, fruit d'un long travail et non consequence d'exces de toutes sorte, comme certains le laissent entendre.
2002, il sort deux disques: "alice". Habillage musical d'une pièce de Bob Wilson, la partition d' "Alice" remonterait à 1992. Durant dix ans, donc, cette oeuvre est restée dans les tiroirs avant d'être remodelée et mise en boîte récemment. "Alice" le voit abandonner son habituel rôle de clown dément et ses percussions tribales récurrentes, pour faire ce qu'il n'avait pas fait depuis bien longtemps : de très belles ballades aux arrangements jazz, dignes des plus belles choses de "Rain Dogs". Même si la folie ordinaire de cet illuminé pointe heureusement encore son nez ici et là, "Alice" est sans doute ce qu'il a fait de plus beau depuis ses grandes années ("Swordfishtrombones", "Frank's Wild Years"…).
Et "blood money". Il renoue avec ses vieilles obsessions : entre Captain Beefheart et Nino Rota, entre Kurt Weil et Robert Johnson, Tom Waits hurle de sa voix d'Auguste alcoolique et tubard (qu'il n'est pas), tandis que ses instruments favoris, percussions, marimbas et guitares rouillées mènent le bal.
Enfin en 2004, "real gone" que tu connais.
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astrorock le 25 Sep 2006 19:52, édité 2 fois.