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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

"Dématérialisation" et risque juridique

Message » 01 Avr 2009 1:00

Ceci étant, je n'ai pas de réponse à cet épineux problème ...
syber
 
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Message » 01 Avr 2009 1:20

Les indépendants de l'UPFI c'est un poème quand même.

Communiqué du 20 janvier 2009 :

"Collectivement, les indépendants représentent l’un des plus grands catalogues au monde. Cependant, de nombreux services ou plateformes numériques se sont récemment créés sans le moindre contenu provenant des labels indépendants. De quelles opportunités peuvent tirer profit, les services numériques et les labels indépendants ? Que pourrait-il être fait pour améliorer les relations entre eux ? De riches débats entre les représentants des deux parties sont à prévoir."


Je m'appelle UPFI et je viens de me réveiller d'un long sommeil. :roll:

"Comment ???? Il y a des plateformes numériques qui se sont créées et on ne m'avait rien dit ????? Ah mais ça alors ???? C'est crazy-dingue dis-donc ??? Et il n'y a pas le "moindre contenu des labels indépendants" ??? Bah dis-donc.... Bah alors ça alors... Tu parles d'un truc.... Bah faudrait faire quelque chose alors...."


Non seulement ils sont incompétents (je me suis engueulé avec des gens de l'UPFI que j'avais contacté en 2006 pour notamment les prévenir justement qu'il serait temps de faire une offre légale, qu'il fallait réagir en proposant quelque chose. Non, eux ils disaient : "le téléchargement illégal c'est le diable et DADVSI va nous en libérer et le monde sera enfin sain et propre et voilà"), mais en plus ils se réveillent comme des fleurs 4 ans plus tard et ils font mine de ne pas voir que plein d'indépendants ne les ont pas attendu pour soit être sur des plateformes numériques, soit monter leur propre plateforme numériques, tous seuls, sans aide, et limite sous les quolibets... Et depuis 2001 au moins !!!

Voilà un extrait de ma lettre ouverte (mai 2006) :

Comprenez bien qu'il est plus facile d'empêcher le piratage, que de donner envie d’acheter des disques.

[... suivait un développement sur le boycott que nous avions organisé des labels qui soutenait la loi DADVSI]

Cependant le boycott ne suffit pas à faire avance une cause. Parallèlement, pour encourager la vente de musique par des personnes qui respectent les amateurs de musique, je prends également du temps pour rechercher et promouvoir les plateformes de téléchargement sans DRM. Pour commencer j'ai fait une revue de ces plateformes sur un billet de stopDRM"



Et en 2009 ils arrivent avec leur cris de vierge effarouchée, "Ah bon, des plateformes numériques ? On m'avait caché ça", non mais c'est surréaliste. Et les labels indépendants payent pour adhérer à l'UPFI !.... Et pour quel service !!


Bienvenue en France...
corsario
 
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Message » 01 Avr 2009 7:46

La vente de fichiers est un autre marché qui nécessite que l'on s'y fasse une place. Pour que les ventes progressent, il ne suffit pas de mettre ses fichiers à disposition mais il faut faire savoir qu'ils existent et où ils sont. Communiquer vers ces nouveaux marchés qui ne nous connaissent pas est donc une nécessité et plus le marché est large, plus l'investissement doit être conséquent.

Confier nos fichiers à un tiers ne nous apportera rien si nous restons au fond d'une liste. D'une façon ou d'une autre, il faudra donc payer pour se faire connaître. Est-ce utile quand on sait que notre horizon est fixé à 2013?
Philippe Muller
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Message » 01 Avr 2009 8:04

Philippe Muller a écrit:La vente de fichiers est un autre marché qui nécessite que l'on s'y fasse une place. Pour que les ventes progressent, il ne suffit pas de mettre ses fichiers à disposition mais il faut faire savoir qu'ils existent et où ils sont. Communiquer vers ces nouveaux marchés qui ne nous connaissent pas est donc une nécessité et plus le marché est large, plus l'investissement doit être conséquent.

C'est qui ces nouveaux marchés qui ne vous connaissent pas ???
Ce sont les mêmes personnes qui achètent de la musique sur CD, ce ne sont pas des aliens sortis de je ne sais pas où.
L'avantage c'est que ces personnes en plus d'être françaises peuvent être américaine, japonaise, etc...

L'idée c'est que, par exemple, ici sur HCFR ou sur un forum de musique classique ou audiophile n'importe où dans le monde un internaute puisse dire : "Dites donc, j'ai écouté les suites de Bach par Philippe Muller (l'autre) chez Passavant, c'est superbe. Allez écouter des extraits ici et voilà un lien pour télécharger l'album sur HDtracks".

Philippe Muller a écrit:Confier nos fichiers à un tiers ne nous apportera rien si nous restons au fond d'une liste. D'une façon ou d'une autre, il faudra donc payer pour se faire connaître.

Il n'y a aucune raison que vous restiez au fond d'une liste.
Je reçois toute les semaines la newsletter de HDtracks qui met en valeur le ou les nouveaux label ayant rejoint la plateforme, les nouveaux enregistrement 24/96 de la semaine, et un label ou un artiste particulier. La plateforme fait un travail éditorial, car evidemment elle souhaite vendre de la musique.

Philippe Muller a écrit:Est-ce utile quand on sait que notre horizon est fixé à 2013?

Ca j'en sais rien, il faut demander aux artistes que vous produisez s'ils ont envie d'être diffusé ou pas...
Eux ils ne partent pas à la retraite en 2013 :roll:
corsario
 
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Message » 01 Avr 2009 8:12

beacoup d'angélisme. Où sont les média numériques Quobuz, classicnews et puis ?

Francois :wink:
frgirard
 
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Message » 01 Avr 2009 8:18

corsario a écrit:
Philippe Muller a écrit:Est-ce utile quand on sait que notre horizon est fixé à 2013?

Ca j'en sais rien, il faut demander aux artistes que vous produisez s'ils ont envie d'être diffusé ou pas...
Eux ils ne partent pas à la retraite en 2013 :roll:


Les artistes ne sont plus sous contrat, les maisons de disques ne pouvant plus se payer ce luxe. A peu de choses près, les musiciens voyagent de label en label en fonction de leurs intérêts. Les petits labels sont des marchepieds pour eux. Dès que la notoriété arrive, ils cherchent plus gros, même si la qualité technique de l'enregistrement devait en souffrir. Les musiciens les plus en vue n'auront donc pas de peine pour trouver d'autres solutions. Ce n'est pas ce qui nous inquiète. De toutes façons, la cessation se fera à l'usure puisque nous ne vendrons pas notre affaire, laquelle nous appartient en totalité.

Je précise que je n'ai rien contre la vente en ligne de fichiers de qualité (le mp3 non mais la HD lossless, bien sûr que oui). C'est le changement à opérer qui est plus compliqué. Si la marge est divisée par deux ou trois, tout le monde aura besoin de multiplier ses ventes par deux ou trois.

Question: la mévente du CD est-elle due à une crise de la vente du disque ou de la musique?
Dernière édition par Philippe Muller le 01 Avr 2009 8:33, édité 1 fois.
Philippe Muller
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Message » 01 Avr 2009 8:28

frgirard a écrit:beacoup d'angélisme. Où sont les média numériques Quobuz, classicnews et puis ?

Francois :wink:


Qobuz c'est là : http://www.qobuz.com/info/-Critiques238

Classicstoday c'est là : http://www.classicstodayfrance.com

Classiquenews c'est là : http://www.classiquenews.com/ecouter/liste_cd_par_entree_thematique.aspx

Quant à l'angélisme, il n'y a que les chasseurs de pirates obsessionels comme Albanel, Negre & Co pour penser que amazon.com, HDtracks, ou même starzik chez nous, sont angéliques en faisant des plateformes de téléchargement (qui en mp3, qui en HD, qui en flac). A mon avis ces marchands font ça pour gagner de l'argent. Mais je peux me tromper, ce sont peut-être tous des anges désintéressés :mdr:
corsario
 
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Message » 01 Avr 2009 8:42

corsario a écrit:
frgirard a écrit:beacoup d'angélisme. Où sont les média numériques Quobuz, classicnews et puis ?

Francois :wink:


Qobuz c'est là : http://www.qobuz.com/info/-Critiques238

Classicstoday c'est là : http://www.classicstodayfrance.com

Classiquenews c'est là : http://www.classiquenews.com/ecouter/liste_cd_par_entree_thematique.aspx

Quant à l'angélisme, il n'y a que les chasseurs de pirates obsessionels comme Albanel, Negre & Co pour penser que amazon.com, HDtracks, ou même starzik chez nous, sont angéliques en faisant des plateformes de téléchargement (qui en mp3, qui en HD, qui en flac). A mon avis ces marchands font ça pour gagner de l'argent. Mais je peux me tromper, ce sont peut-être tous des anges désintéressés :mdr:


Tu peux ajouter Anaclase.

Les plateformes ne résoudront rien. les fichiers Mp3 ou autre pourront se balader avec autant de faciliter.
Malheurseusement le boulot d'un certains nombres de personnes qui va disparaitre.
Surement pas le tient.

Francois :wink:
frgirard
 
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Message » 01 Avr 2009 9:09

frgirard a écrit:
corsario a écrit:
frgirard a écrit:beacoup d'angélisme. Où sont les média numériques Quobuz, classicnews et puis ?

Francois :wink:


Qobuz c'est là : http://www.qobuz.com/info/-Critiques238

Classicstoday c'est là : http://www.classicstodayfrance.com

Classiquenews c'est là : http://www.classiquenews.com/ecouter/liste_cd_par_entree_thematique.aspx

Quant à l'angélisme, il n'y a que les chasseurs de pirates obsessionels comme Albanel, Negre & Co pour penser que amazon.com, HDtracks, ou même starzik chez nous, sont angéliques en faisant des plateformes de téléchargement (qui en mp3, qui en HD, qui en flac). A mon avis ces marchands font ça pour gagner de l'argent. Mais je peux me tromper, ce sont peut-être tous des anges désintéressés :mdr:


Tu peux ajouter Anaclase.

Les plateformes ne résoudront rien. les fichiers Mp3 ou autre pourront se balader avec autant de faciliter.


Donc tu avoues que le développement de l'offre légale t'indiffère.

Ca n'indiffère pas les professionnels éclairés (et ils sont plus nombreux qu'on ne le croit). Il y a 3 ans j'avais appelé des patrons de quelques labels indépendants (Lusafrica notamment). Ils ne sont pas tous stupides : ils rêvent de pouvoir distribuer directement leur musique en numérique et de gagner de l'argent avec. Mais ils n'ont pas le temps, pas les compétences, pas les personnels pour. Le drame il est là.

Il faudrait donc que les syndicats d'indépendants (Allo l'UPFI ?), les ministres de la culture prennent le problème à bras le corps. Car la demande est là.

Et qu'est-ce qu'ils font tous ces braves gens de l'industrie musicale et du gouvernement pour promouvoir les offres légales ? Ils réfléchissent comment couper internet. C'est assez fin comme analyse je dois dire... :roll:

C'est un peu comme si pour sauver l'industrie automobile la seule réponse était : "On va mettre en prison tous les voleurs de voiture !"
"Oui mais ça ne va pas relancer les ventes ça. Pourquoi ne pas développer les voitures hybrides, ou des voitures qui consomme vraiment peu, ou des voitures électriques ?..."
"Quel angélisme, ça ne va pas résoudre le problème qu'on volera toujours des voitures. Maisquilécon celui-là..."
"Oui mais.... si personne n'achète plus de voiture parce qu'elles sont grosses, moches, chères et qu'elles polluent de toute façon vous êtes morts. Il faut mettre le paquet sur l'offre"
"Non, la priorité c'est d'éradiquer tous les voleurs de voitures. De toute façon les gens sont des salauds, ils n'achètent plus de voiture. Est-ce qu'ils se rendent compte du mal qu'ils nous font ? C'est des méchants. Mais on s'en fout, on va foutre en tôle tous les voleurs de voitures et on va voir ce qu'on va voir, rha, rha, rha, rha...."


frgirard a écrit:Malheurseusement le boulot d'un certains nombres de personnes qui va disparaitre.


Ca n'a aucune rapport avec des gens qui de toute façon n'achètent pas de musique. Comment tu veux les forcer à acheter de la musique ?????
La politique des gouvernements et des industries musicales a réussi à dégouter un nombre incroyable de leur client et a occasionné probablement le boycott larvé le plus long et répandu de l'histoire. Voilà pourquoi des emplois disparaissent et vont continuer à disparaitre.
Le principe numéro 1 dans le commerce c'est qu'on ne peut pas forcer le client à acheter. Sinon ça serait facile...

Donc continuez à traquer les pirates qui ne rapporteront pas un centime à l'industrie musicale, continuez à dégouter les vrais clients et venez pleurer à chaude larme après... :roll:

C'est dingue ça : les gens sont incompétents, mènent leur entreprise à la ruine, et après ils viennent dire que c'est la faute des gens qui sont méchants et qui n'achètent pas assez leurs produits...
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Message » 01 Avr 2009 9:22

enigmatik a écrit:De plus je ne vois pas comment la technologie permettra d'etre plus précis.
(...)
Mais pour moi il ya plus de négatif que de positif avec la licence globale.
Je suis informaticien et statiscien je veux des chiffres, du concret.


Voilà du concret.

J'ai retrouvé le travail fait par Pieno76 en 2006 et sa proposition de LFO : License Forfaitaire Optionnelle.
Ca fait suite à ses discussion avec Laurent Petitgirard (ex président Sacem) dans le rôle du contradicteur constructif.
Et Louis Bertignac pour les encouragements et la diffusion de l'idée.

Voilà le cahier des charges que s'est fixé Pieno76 pour cette License Forfaitaire Optionnelle :

Je m'étais fixé comme but de répondre par cette proposition à tous ceux qui s'opposent aux formules forfaitaires comme la licence globale, en répondant point par point à leurs inquiétudes : Les formules forfaitaires ne fonctionneraient qu'aux sondages ? Démontrons qu'une formule forfaitaire sans aucun sondage, à la répartition la plus exacte, est possible. La relation entre valeur d'une oeuvre et coût de cette dernière serait rompu ? La pré-écoute optionelle et l'option rémunération plus... bref, mon but n'était pas de rédiger "LA" solution, mais une esquisse de solution qui répond point par point aux exigeances des artistes, en particulier de la SACEM dont je suis sociétaire (mais dont je n'ai pas signé la pétition contre la licence globale, malgré les défauts inhérants à cette proposition), afin de démontrer que ce genre de solutions ne sont pas que pures utopies. J'ai toujours été de ceux qui pensaient que l'on "gagne" un débat d'idée lorsque l'adversaire finit à court d'arguments.

Je ne suis attaché à aucune de mes solutions en particulier, mais pour qu'une forfaitisation de l'accès à la musique sur le net soit possible, il faut impérativement :

1) Que cette forfaitisation ne se fasse pas sous forme d'une extention d'une exception (en l'occurence l'exception pour copie privée) mais par son incorporation dans toutes les formes de droits d'auteur et de droits voisins. Ainsi les auteurs et compositeurs devraient toucher les revenus de cette forfaitisation sous forme de droits d'auteur et non de compensation pour copie privée, qui est un droit voisin.

2) Que bien sûr cette forfaitisation - et ses répercussions financières soit ouverte à tous les artistes - et non aux seuls artistes qui seraient adoubés par les majors - De Goldman au groupe qui répète dans la cave de l'immeuble. Le seul juge en art doit être le public. La rémunération doit quant à elle être proportionelle à la popularité des oeuvres sur les réseaux P2P, donc au nombre de téléchargements de ladite oeuvre. Cela suppose un haut niveau de fiabilité dans l'identification des oeuvres.

3) Que même les artistes les moins représentés puissent toucher leur part, fussent elles des miettes, et que bien sûr tous les ayants droit sur les oeuvres (auteurs, compositeurs, editeurs, inteprètes, producteurs,...) touchent leur part.

4) Que le systeme soit ouvert au plus grand nombre de softs possibles (pas juste du P2P classique, mais aussi des messageries, des systemes permettant aux internautes de trouver des oeuvres en fonction de leurs goûts,...)

5) Qu'il respecte le choix des artistes et producteurs, notamment d'être rémunérés ou non pour leur oeuvre.

6) Qu'il respecte les internautes et ses choix technologiques, que le fruit des téléchargements ne soit pas limité comme c'est le cas avec les DRM (MTP) actuels.

7) Qu'il soit ouvert sur l'avenir, ne limitant pas à un seul format, d'ou mon idée d'encapsulation de fichiers aux formats différents (mp3, ogg, flac) par les données MTI.

8) En général, le systeme devrait être plus aventageux que la triche pour la grande majorité du public concerné, en l'occurence les internautes, un point que mon systeme semble aussi incorporer pleinement.

Si je reconnais que le résultat est plutôt lourd, c'est la solution compatible avec tout ces points la plus simple que j'ai trouvée au vu de mes conaissances en informatique, ce qui ne veut bien sûr en rien dire que cette solution soit la plus simple et la plus optimale possible.


La détails de la solution sont ici : http://lfo-p2p.over-blog.com

Licence Forfaitaire Optionelle (partie 1)
Licence Forfaitaire Optionelle (partie 2)

Ne rêvez pas, ce système idéal ne verra pas le jour.
Il n'y aura jamais de license globale (du moins tant que les pouvoirs actuels, politiques et dans l'industrie musicale, sont en place).
Quand tous ceux là seront morts (et s'il y a encore une industrie musicale à ce moment-là) une license forfaitaire optionnelle verra peut-être le jour, et ce qui restera de l'industrie musicale en lambeau renaîtra peut-être de ses cendres.

C'est un sociétaire de la Sacem qui a fait ce travail. Preuve que quand on est intelligent, on voit bien où est son intérêt et l'intérêt général.
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Message » 01 Avr 2009 9:26

L'offre légale m'interesse puisque je suis prêt à payer. Et si cette offre se fait sur la forme d'une médiathéque numérique avec abonnement à l'année ou au mois c'est encore mieux.

La loi de l'empifrement, prédation générale qui a court ces derniéres années. Que ce soit les major éditeurs, les distributeurs où les téléchargeurs.
Le reste ne sont que des raisons hypocrites d'autojustification de tous.

Francois :wink:
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Message » 01 Avr 2009 9:41

Laissons de côté le téléchargement pirate qui est illégal donc assimilable à de la contrefaçon ou du vol ou que sais-je? et qui ne concerne que le banc de la population; il reste l'offre légale. Voilà qui est plus sérieux.

Je suis d'accord pour admettre que si le téléchargement illégal est un phénomène important,il est relativement marginal dans notre cas et son influence sur le marché est, certes, calamiteuse mais elle touche principalement les musiques populaires. Mon fils télécharge gratuitement mais uniquement ce qui est mis à disposition de manière officielle par les artistes. Il n'a pas 20 ans et gère son budget. Il est honnête car fort bien élevé ( :wink: ). Il consomme de la musique mais ne la vole pas. De temps à autre, il s'achète les titres dont il a vraiment envie et je peux vous dire qu'il les choisit avec beaucoup de soin (puisque ça lui coûte des sous), les écoute fréquemment et, surtout, très attentivement. Je trouve ça tout à fait respectable (il est bien mon fils) et nous n'avons pas eu besoin de lui faire la morale. Donc, tout est affaire d'éducation. Vous possédez ces valeurs en vous ou non. Passons à autre chose.

Notre production s'adresse à une clientèle plus avertie. Nous ne faisons pas dans le populaire donc nous concernons peu les marchés de masse, lesquels sont les plus piratés. L'offre légale de téléchargement est donc une forme de distribution nouvelle, adaptée à un produit moderne.

Entre l'organisation de cette offre par le biais de grosses sociétés (sortes d'hypermarchés du téléchargement) ou les solutions à la Syber (regroupement de quelques labels pour créer leur propre système de distribution), les choix sont multiples. Comme pour la distribution des CD, il y aura les gros distributeurs disposant de catalogues énormes et les petits distributeurs, plus modestes où l'offre sera plus limitée mais entourée de l'affection de ses géniteurs. Finalement, on ne fait que transposer le principe de l'hypermarché, de la supérette et de la boutique de quartier. A méditer.

Evidemment, en cas de licence globale, ça va se compliquer. Le prix ne sera plus libre et ça me gène. Si je veux consacrer deux fois plus de temps à la réalisation d'un album, cet album me coûte beaucoup plus cher. Son prix de revient n'étant pas le même, son prix de vente ne l'est pas non plus. Autre question: est-il possible de ne fournir que les albums complets? Je ne supporte pas que l'on saucissonne un disque dont le programme est le fruit d'une construction logique. En classique on ne fait pas de chansons. Ce sont des oeuvres qui ont un début, un milieu et une fin.
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Message » 01 Avr 2009 11:34

Philippe Muller a écrit:Entre l'organisation de cette offre par le biais de grosses sociétés (sortes d'hypermarchés du téléchargement) ou les solutions à la Syber (regroupement de quelques labels pour créer leur propre système de distribution), les choix sont multiples. Comme pour la distribution des CD, il y aura les gros distributeurs disposant de catalogues énormes et les petits distributeurs, plus modestes où l'offre sera plus limitée mais entourée de l'affection de ses géniteurs. Finalement, on ne fait que transposer le principe de l'hypermarché, de la supérette et de la boutique de quartier. A méditer.

Revenons sur l'analogie entre l'hypermarché et, par exemple, amazon.com. La suite concerne aussi bien le téléchargement ou la commande de vrai CD réel d'ailleurs : l'interface est la même. Et bien ce n'est pas du tout un hypermarché, ça serait plutôt une Fnac (à l'époque où la Fnac était bien achalandée). Une super Fnac même, puisque tout ce qui est disponible ou presque est trouvable sur Amazon. Ce qui est détestable dans l'hypermarché ce n'est pas l'abondance, c'est la pauvreté de l'offre au contraire. Dans les rayons "culturels" des hypermarchés il y a 10000 trucs, mais 10000 sans valeurs et très peu de choses intéressantes.

Quand j'étais adolescent, la Fnac était un paradis. Livres, musique, on pouvait tout découvrir, au moins avec les yeux. Je ne vois pas où est le mal dans l'abondance, quand l'abondance est classée un minimum (et c'est le cas).

Donc HDtracks c'est bien. Mais s'il y avait toute la musique sur HDtracks, ça serait mieux !
Un guichet unique. La prescription culturelle se fait ailleurs (radio, télés, internet, revues, amis, forums, etc...), ensuite on souhaite se rendre au guichet et écouter des extraits et ensuite acheter. Si amazon.com faisait du lossless avec tout son catalogue (y compris le catalogue dispo sur HDtracks), je n'aurais aucune raison d'aller sur HDtracks (sauf s'il y a une plus value par ailleurs que je souhaite soutenir, par exemple le 24/96).

Là où l'analogie entre hypermarché et disquaires retrouve sa force c'est sur les négociations : j'espère que Amazon n'est pas rapace avec ce qu'il reverse aux ayants-droits (???). Il est probable que HDtracks soit plus équitable.

Tiens.... Mais est-ce que tout ça n'est pas un argument pour la licence globale, c'est-à-dire pour que la rémunération soit calculée sur un mode transparent et le même pour tout le monde ??... Ou en tout cas pour une plateforme de téléchargement publique qu'il aurait fallu faire il y a des années (c'était un amendement de l'opposition en 2006 lors de la loi DADVSI, repoussé évidemment). Hé, hé, trop tard.... Personne n'a voulu le faire ("ouh là là, non, on veut pas ça, les pirates vont se servir"), et maintenant ce sont de gros mastodontes privés qui ont envahi le marché (amazon et iTunes) où ils peuvent dicter leur loi...

Philippe Muller a écrit:Evidemment, en cas de licence globale, ça va se compliquer. Le prix ne sera plus libre et ça me gène. Si je veux consacrer deux fois plus de temps à la réalisation d'un album, cet album me coûte beaucoup plus cher. Son prix de revient n'étant pas le même, son prix de vente ne l'est pas non plus.

Restons dans le cas d'une vente certes dématérialisée, mais à l'acte dans un premier temps. Je ne sais pas comment fonctionnent les distributeurs qu'ils soient très grands (amazon) ou plus raisonnables (HDtracks). En tout cas il est évident que le prix dématérialisé doit être très inférieur au prix du CD. Ce qui n'occasionnera pas de perte pour le label vu que les frais par vente sont nuls d'une part, et que le nombre de vente sera multiplié (du fait du prix plus faible et de la surface de vente plus grande).

Pour une licence globale, ou un abonnement, là le revenu serait réparti entre les, par exemple, 10 albums téléchargés, soit de manière égale, soit dans une certaine proportion à la discrétion du consommateur pour les albums qu'il a préféré (là encore le coût par vente sera nul pour le producteur et le nombre d'abonnés très grand).

Mais la licence globale on n'y est pas du tout. Si on commençait par faire une offre légale de téléchargement à l'acte à prix raisonnable et en qualité lossless ? C'est incroyable qu'il faille supplier pour ça (je ne parle pas que de vous). Ca fait 4 ans qu'on en parle. Ca avance à pas de fourmis. Ils sont paralysés...


Philippe Muller a écrit:Autre question: est-il possible de ne fournir que les albums complets? Je ne supporte pas que l'on saucissonne un disque dont le programme est le fruit d'une construction logique. En classique on ne fait pas de chansons. Ce sont des oeuvres qui ont un début, un milieu et une fin.

Il faut choisir sont distributeur. HDtracks est l'équivalent non pas de l'hypermarché mais du disquaire de quartier.
En musique classique sur HDtracks on peut acheter l'album complet ou bien les oeuvres (tel concerto, telle symphonie) composant un album, mais pas les pistes individuelles. Par exemple ici on a soit l'album entier de Julia Fischer chez Pentatone, soit un des trois concertos. Mais pas les pistes individuelles.

Je pense qu'il est tout à fait possible de demander à ce que seul l'album entier soit téléchargeable.

Cela dit, une fois qu'un album est vendu à quelqu'un, même en entier, il peut l'écouter comme bon lui semble. Vous ne pouvez pas être derrière lui et lui dire : non, attend, écoute aussi cette piste-là, c'est fait pour aller ensemble.

Ou alors il y a l'arme absolue, utilisée par certains DJ électro qui considèrent aussi que leur mix est un tout, avec un début, un développement et une fin, et qu'il ne doit pas être écouté de façon saucissonnée, en zappant parmi les morceaux enchaînés. Donc ils font une seule plage de 71 minutes. Et voilà, le tour est joué :D . Laurent Garnier a fait ça pour son Laboratoire Mix par exemple.
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Message » 01 Avr 2009 12:21

L'analogie avec l'hypermarché était liée à la taille et la quantité. Pour un disquaire de quartier, la fnac était un hyper spécialisé.

Vendre plus parce que moins cher? je n'en suis pas si sûr. Le prix est un faux problème car l'offre à 5€ le CD est pléthorique par contre, l'excès de musique est un vrai problème. Les gens disposent de milliers de titres ou d'albums dont la qualité technique leur paraît suffisante. Quand j'écoute le même enregistrement en 44/16 sur DVD-A ou CD, je ne comprends pas pourquoi le CD existe encore et pourtant... Considérez ce forum et le poids du SACD et du DVD-A. La différence de qualité est énorme, bien supérieure à celle qui sépare deux câbles et pourtant, la plupart n'entend rien et osera même prétendre que le CD, c'est mieux... Les lecteurs de DVD-A et de SACD n'étaient pas nécessairement très chers mais la plus-value qualitative n'a pas séduit les foules (ou le lobby des petits fabricants qui n'en vendent pas a gangréné le forum).

Le téléchargement deviendra une habitude mais quels sont les besoins réels dans notre secteur? (je ne parle pas du très gros marché de la musique populaire qui justifie cette réflexion). Ce qui a énormément progressé, ce sont les ventes à l'issue des concerts; c'est incroyable! Notre album consacré aux Arias de Mozart par Géraldine Casey fait un carton. L'artiste nous les commande par centaines.

Tout ce qui est globalisé et centralisé évoque pour moi le centralisme populaire. C'est contreproductif et a abouti à ce que nous savons. Un artiste et un petit entrepreneur ou artisan sont des gens libres. Si vous les faites entrer dans un moule collectiviste, il n'y resteront pas.
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Message » 01 Avr 2009 12:42

Philippe Muller a écrit:L'analogie avec l'hypermarché était liée à la taille et la quantité. Pour un disquaire de quartier, la fnac était un hyper spécialisé.

Vendre plus parce que moins cher? je n'en suis pas si sûr. Le prix est un faux problème car l'offre à 5€ le CD est pléthorique par contre, l'excès de musique est un vrai problème.


le prix est un vrai argument ! Je le sais bien. Je suis un acheteur de CD. Et quand j'ai le choix entre deux très bons CD, aussi bien au niveau musical que prise de son, je commande celui qui est à 11 € plutôt que celui qui est à 25 €. C'est évident. Parce qu'il faut que je fasse des choix, que j'arbitre. Et si je choisi, parce que j'y tiens vraiment, le CD à 25 €, et bien ce sont 3 CDs en moins pour le mois, donc on y réfléchit à deux fois.

Les gens disposent de milliers de titres ou d'albums dont la qualité technique leur paraît suffisante. Quand j'écoute le même enregistrement en 44/16 sur DVD-A ou CD, je ne comprends pas pourquoi le CD existe encore et pourtant... Considérez ce forum et le poids du SACD et du DVD-A. La différence de qualité est énorme, bien supérieure à celle qui sépare deux câbles et pourtant, la plupart n'entend rien et osera même prétendre que le CD, c'est mieux... Les lecteurs de DVD-A et de SACD n'étaient pas nécessairement très chers mais la plus-value qualitative n'a pas séduit les foules (ou le lobby des petits fabricants qui n'en vendent pas a gangréné le forum).

Philippe Muller a écrit:Le téléchargement deviendra une habitude mais quels sont les besoins réels dans notre secteur? (je ne parle pas du très gros marché de la musique populaire qui justifie cette réflexion).


Je ne comprends pas cette question du "quel sont les besoins" ? Mais les mêmes que pour vendre un CD. C'est la même chose. Ce sont les mêmes personnes qui achètent. Si j'ai le choix entre le CD à 11 € et le même en dématérialisé à 6 €, je prends celui à 6 €.

Philippe Muller a écrit:Ce qui a énormément progressé, ce sont les ventes à l'issue des concerts; c'est incroyable! Notre album consacré aux Arias de Mozart par Géraldine Casey fait un carton. L'artiste nous les commande par centaines.


Et bien j'ai peur que pour un nombre non négligeable d'entre eux ce ne sont pas des mélomanes, mais des acheteurs du dimanche (et pourquoi pas). C'est l'achat impulsion, parce qu'on est sorti au concert et qu'on veut emporter le souvenir avec soi. Parmi ces gens-là (qui sont tout à fait respectables) il ne doit pas y en avoir qui ont des centaines de CD chez eux. Mes parents étaient comme ça par exemple. Ils n'écoutaient pas beaucoup de CD à la maison, mais ils allaient de temps en temps au concert. Et achetaient le CD du récital qu'ils avaient vu quand il leur avait plu, en se disant qu'ils l'écouteraient à la maison. tant mieux pour l'artiste, et tant mieux pour les personnes qui écouteront et apprécieront le CD plus d'une fois chez eux. Géraldine Casey doit tourner énormément pour réussir à vendre ses CD de cette façon. Je lui souhaite d'en vendre aussi par d'autres moyens...

Philippe Muller a écrit:Tout ce qui est globalisé et centralisé évoque pour moi le centralisme populaire. C'est contreproductif et a abouti à ce que nous savons. Un artiste et un entrepreneur sont des gens libres. Si vous les faites entrer dans un moule collectiviste, il n'y resteront pas.


:roll:
Amazon.com c'est du centralisme populaire c'est bien connu...

L'artiste et l'entrepreneur sont libres ? Et bien figurez vous que les consommateurs aussi (d'acheter ce qu'ils veulent)...

J'imagine que la loi Hadopi par son côté centralisé, globalisé et totalitaire vous hérisse alors non ? Une sanction non contestable, infligée en l'absence de tout magistrat et de toute possibilité d'appel, ça doit vous mettre hors de vous non, tout libéral (au sens premier du mot) que vous êtes ?

Les artistes des gens libres ? Ceux qu'on voit dans les salons du ministère de la culture, ces chevaux sur le retour sont tout sauf libres. Ce sont des bourgeois (au sens premier du mot), des rentiers qui voudraient bien que ça continue.

Quand aux autres, et bien il y a toutes les opinions. De Louis Bertignac qui est en faveur d'une licence globale (peut-être un suppôt du communisme Louis Bertignac ?) jusqu'à tout récemment les occitans du Massilia Sound System (et je connais peu de gens plus allergique au centralisme que les occitans !) "Massilia Sound System en guerre contre la loi Hadopi"

extrait :

Vous ne comptez pas sur l’argent issu des ventes de vos disques ?
G.G. : L’argent ? Avec Massilia Sound System, chaque fois qu’on vend un CD, je gagne 15 centimes d’euros, alors quand on en vend 30 000 je vous laisse faire le compte. Mes morceaux je peux les donner, c’est pas avec ça que je mange ! Mais Universal, Carrefour, la Fnac eux ils mangent avec ça. Nous on se fait baiser, on a dû trouver d’autres choses pour vivre que les ventes de disque. Nous on fait des concerts.

Finalement vous vous proclamez clairement en faveur du téléchargement ?
G.G. : Pas tout à fait. Le MP3, c’est de la m.erde : il n’y a plus de fréquences ni hautes ni basses, les minots n’écoutent plus que ça et ne savent plus ce que c’est qu’un son correct. Et puis le téléchargement ça peut être génial mais il ne faut pas que ça aille jusqu’à l’indigestion. Tu peux pas tout prendre d’un coup, avec la culture il faut que ce soit progressif.

- Pensez-vous que l’industrie de la musique est en train de vivre une révolution ?
G.G. : J’aime bien cette période qu’on est en train de vivre, ça remet en question tous les gras du bide assis sur leur petit pouvoir. Nous-mêmes on doit réfléchir, trouver de nouvelles idées… et pour un artiste, c’est essentiel.


Donc avant de parler pour les artistes...
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