Alexander Ebert poursuit son escapade au sein d'Edward Sharpe and the Magnetic Zeros et revient, animé par la même grâce, avec un second opus, 3 ans après Up from Below.
Véritablement actuel et plein de fraîcheur, le son de l'album ravira pourtant les nostalgiques des échappées joyeuses au parfum vintage suave. Cheveux en bataille et sourire aux lèvres, Ed Sharpe et son énergie inépuisable vous emmène pour de merveilleuses ballades teintées folk, de joyeuses sarabandes soulignées d'un brin de gospel, le tout avec une générosité et une bonne humeur communicatives. De mélodies addictives en refrains mélancoliques, Here devient très vite indispensable et inoubliable dès les premières notes.
Il y a quelques semaines, je ne connaissais pas Ed Sharpe. Un jour dans ma boîte, un mail, un lien, une invitation: "Ecoute ça!". Ce fut le coup de foudre et les Magnetic Zeros ne me quittent plus. Un petit coup de blues, trop de stress? "Here" et son explosion d'amour m'emportent. Cet album gorgé de soleil est un hymne à la vie, à la nature, aux hommes, à la liberté et au partage. Mais Ed Sharpe c'est aussi un duo au chant plein d'émotions avec sa complice Jade Castrinos. Des échanges vocaux touchants, emplis de simplicité et de tellement de luminosité. Ce qui passe entre ces deux-là est magique et imprègne leur complicité d'une belle tendresse. "Here" est fabuleux comme une brise tiède d'été, doux comme une caresse à l'âme...
Morceaux choisis
Ed Sharpe & the magnetics zeros s'écoute live, en son direct. Sans arrangements. Laissons au repos l'ingénieur son du studio. Découvrez trois morceaux fantastiques :
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40 DAY DREAM
Dans une rythmique extrêmement précise, le band Ed Sharpe combine avec harmonie trompette, accordéon, guitare sèche, synthé et djembé. Jade et Alexander interprètent des morceaux de leur vie et quelques rêveries.Le "Tiny desk concert" de NPR (l'équivalent de Radio France aux US) est une petite merveille. On prend la lecture à la 10e pour découvrir la ballade "40 Day Dream". Taper des pieds ou des mains, l'essentiel est d'être avec eux. La mélodie s'échappe et part vivre sa petite vie dans le creux de l'oreille. On frissonne. Quand ils s'arrêtent 2 petites secondes, on se dit que le silence n'a jamais été aussi "sad". Quand ils repartent, le tempo est toujours aussi bon. On
balance à nouveau. Des souvenirs refont surface, ceux de veillées autour d'un feu. Une jeunesse se ravive et se consume pour s'éteindre sur la toute dernière note de 40 "Day Dream".
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HOME
Cliché du "toi & moi on s'aime" version States? Le bon sentiment est un chewing-gum qui colle vite à la gentille chansonnette. Ed Sharpe s'en débarrasse rapidement en assumant pleinement le couple qu'il abrite. Jade et Alex. Leur rencontre a été un nouveau départ pour Alex qui a jeté aux oubliettes son passé de junkie. Les affinités sont immédiates. Ils montent autour d'eux Edward Sharpe and the Magnetics Zeros. Après un an et demi de tournée, Home, chanson aux accents de la Sun belt, leur ouvre les portes du succès. Dans une Amérique en plein naufrage immobilier, Alex et Jade nous invite généreusement à partager leur "Home"...
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JANGLIN'
Alexander a une silhouette fluette et son agilité physique est le prolongement d'une voix peu commune, claire puis tombante dans les graves, rappellant le légendaire Marley, timbre rocailleux en moins. "Janglin'" voit Alex se glisser dans les vêtements du rasta folk. Une décontraction apparente nous cache habilement une grande technique vocale et les musiciens s'effacent avec humilité. Pas de stress ou d'énergie dégagée aux forceps. On n'est pas dans l'affichage. Le show est ailleurs.
La mélodie reggae-folk nous envoûte et l'a capella d'Alex évoque une dernière fois le grand rasta. La filiation spirituelle est claire, Alabama n'a jamais été aussi proche de Trenchtown.
(Chronique à 4 mains : Fabi et Kepassa)
