astrorock a écrit:Bjr.
Ce que vous signalez tous deux, c'est la difference qu'il y a entre hagiographie et information.
Ceci dit, les films de Monsaingeon ont fait connaitre certaines choses interessantes.
Comme alain le fait remarquer l'image dilue le message. C'est vrai de tout temps et c'est pour cela qu'a mon avis les dvd muicaux n'apportent pas la meme chose que l'ecoute sans image.
Je me livre souvent avec ma famille ou mes amis a des ecoutes comparatives sans preciser qui est l'interprete (moi seul le connais et je me prive de la moindre remarque avant d'avoir entendu les commentaires des auditeurs) et c'est assez instructif.
Finallement, peut importe les ecrit ou les professions de foi, seul reste les disques. Et la l'artiste peut bien raconter ce qu'il veut, soit l'auditeur est touché, soit il est indifferent, soi intrigué.
Sont-ils de Monsaigeon ?
Il y a quantité de films de la CBC que Monsaingeon a remonté (suppression des bancs titres, mais pas touché au filmage lui même qui ne pouvait pas être remonté de façon fine), en les faisant précéder de plans le montrant devant la caméra expliquant ce qu'on allait voir et entendre : admirons la modestie du gars qui s'approprie un travail de captation musicale fait par d'autres... qui ne se montraient pas, eux à l'écran !
D'autres films ont été tournés par Monsaingeon... qui pose des questions écrites par Gould... et on peut peut-être même aller jusqu'à : Monsaingeon a fait des films pensés et scénarisés par Gould qui aura trouvé un "réalisateur" pliable à sa volonté.
Monsaingeon se met en scène lui même, comme dans d'autres films (nettement moins réussis quand Gould n'est pas le sujet), en se mettant trop souvent, toujours même, devant la caméra comme s'il était un interlocuteur égal à celui qu'il interviewe ou portraiture...
Ceux là ne pourront pas être remontés... et l'on se fadera toujours et toujours Monsaingeon parlant d'égal à égal avec des gloires dont une partie du prestige rejailli sur lui...
Monsagaingeon serait ainsi le commandant Cousteau du film sur la musique : Cousteau, lui, il fallait que son nom soit prononcé toutes les minutes : visionnez et vérifiez.
Les seuls films sur la musique réellement captivants sont les captations de concerts, c'est le plus difficile et là Monsaingeon fait un travail d'une qualité médiocre : 10/20...
A comparer, par exemple, avec les films de Reichenbach pour ce qui est des portraits (cf. Rubinstein, oscarisé) ou avec Clouzot/karajan (on peut ne pas aimer, mais c'est du vrai cinéma, du vrai filmage !).
Ou avec le Premier de TchaIkovski par Gilels au TCE, ou avec Children's Corner par Tourneur et Cortot, ou avec des captations américaines des années 40, 50 et 60 : les mecs derrière la ou les caméras étaient aux ordres de grands réalisateurs. Avec le celèbre petrouchka par Weissenberg, avec la valse de Chopin par Brailowski, etc.
S'il n'y a pas à faire tomber la statue Gould, il faut s'interroger sur les fabricants de statue qui présentent parfois des produits qui ne sont pas d'eux ou qui sont un brin détournés... et qui inventent, parfois avec la complicité de celui qui les manipule, des images fausses des artistes...
A lire, la préface par Monsaingeon d'un des volumes d'écrits de Gould : il dit "moi" toutes les dix lignes et commence par une belle preuve d'ignorance...
Il raconte sa rencontre avec l'art de gould, à Moscou....
Il dit qu'il trouve :
'un disque inconnu de moi (!!!) et que ce nom, celui de gould, ne lui pas penser à autre chose qu'à des pianistes pour séries économiques et il cite les noms de
Guiomar Novaes et de Felicja Blumenthal...
Pas de bol, pour Monsaingeon, la première est l'une des plus grandes pianistes du XXe siècle... La seconde est dédicatrice d'oeuvres de Penderecki et de Villa Lobos... élève de Karol Szymanowski et a fait une grande, grande carrière tout au long des années 40, 50 et 60...
Ne pas les connaître, même de réputation, pose un problème quand on dit par ailleurs que Gould est LE génie protéiforme de la musique au XXe siècle...
C'est toute cette littérature de m. fondée sur un égotisme qui se fait au détriment réel des artistes en parasitant ce qu'ils font par un discours nourri de méconnaissance qui me gêne, pas Gould...
Monsaingeon, qui dix ans avant de tourner son film sur Richter disait en public : ce pianiste n'a rien laissé de bons car tous ses disques sont enregistrés en public et sont imparfaits... il aurait dû écouter le conseil de Gould et accepter qu'il soit le directeur artistique de ses enregistrements...
Catherine Collard présente l'a agoni en lui disant qu'il racontait n'importe quoi car il n'entendait rien du génie de Richter et que s'il n'était pas capable de comprendre ce qui les séparait fondamentalement et les rend si interessants tous deux, c'était tanr pis pour lui...
Je ressents encore le coup de pied dans la jambe lancé par Catherine Collard sous la table avant qu'elle ne s'élance
Moins, pour le coup, on en sait sur le discours bâti sur Gould, moins on a vu les films bavards de Monsaingeon et plus on peut apprécier l'art singulier, le jeu éminemment critique (car dans son jeu, Gould est l'un des plus grands critiques que j'ai jamais "lus" et c'est en cela qu'il est un penseur) de ce pianiste dont il ne faut pas prendre toutes les interprétations pour des monuments qui disent la vérité d'une oeuvre ou en épuise les possibles, mais parfois pour des railleries (sonates de Mozart prises à contrepied de tout ce que l'on avait pu penser d'elles avant lui à travers les jeux de Fischer, Schnabel, Haskil), mais qu'un Gulda avait déjà singulièrement réenvisagées, parfois pour des contreprieds évidents : l'Empereur de Beethoven qui sape l'idée du concerto opposant soliste/orhchtre, soliste, chef pour imposer celle d'une symphonie ave piano concertant et ce disque là est un chef d'oeuvre qui en dit long sur la musique elle même, le rôle du soliste et la société dans laquelle nous sommes.
Tiens vl'a que je fais ce qu'il ne faudrait pas trop faire : plaquer un discours sur la musique forcément étranger à elle
Alain