» 16 Juin 2003 18:40
Je suis en train de redécouvrir (grâce à vous et donc merci !) Mérédith Monk sur mon seul CD, Dolmen Music et autres sont sur mes vinyls, à travers son opéra Atlas.
2 ou 3 pensées sur le vif :
Si Cathy Berberian savait enjoliver d'une grâce toute italienne le cri, Meredith n'en arrive pas moins à le magnifier dans son état encore plus primal. Il n'est qu'à écouter la Plage 2 du CD 2, Hungry Ghost.
C'est d'une intensité sauvage, une magie remplie d'effroi pour tirer le drame vers son paroxysme, à vous refiler ni plus ni moins que cette chair de poule si révélatrice.
Certes, d'une façon générale, elle n'offre pas cet étourdissement contrapuntique du génial John Adams (à mes oreilles, c'est le Bach du XX siècle !), mais outre son écriture toujours sous tendue vers la contemplation, elle sait ajouter cette touche de tendresse supplémentaire, celle de la femme génitrice, ce qui rend d'ailleurs ses créations si proches de la chorégraphie.
L'un des personnages de Atlas, Cheng Qing, a-t-il seulement par hasard pour tout premier souvenir la voix de sa grand-mère ? Comme basé sur les réminiscences des bruits perçus par le foetus, tantôt récréatif, tantôt re-créatif, son travail de la voix est unique.
Soulignons enfin la puissance toute particulière du baryton Shi-Zheng Chen et vous entreverrez l'exotisme fabuleux de cet opéra combiné sur la vie d'Alexandra David Neel.
Si jamais vous avez le coffret (publié sous le label de Manfred Eicher) entre les mains et seulement quelques minutes à lui consacrer par curiosité, lancez cette plage ! Je parie que vous souhaiterez écouter ce double CD plus avant (j'y trouve même une certaine adéquation avec l'atmosphère DeadCanDance !) !