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John Martyn - 1948-2009

Message » 09 Mar 2009 19:46

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John Martyn, l'un des plus grands guitaristes de ces trente dernières années, est mort le 29 janvier 2009, quelques jours après avoir été fait Officier de l'Empire Britannique.



Agé de 61 ans, Martyn aura eu une carrière assez incroyable, d'électron libre du folk blues à la mode écossaise au cachalot savant joueur de guitares monojambiste, en passant par le statut de beau gosse chevelu et querelleur. Né d'un père et d'une mère chanteurs d'opéras, l'artiste écossais avait démarré sa carrière chez Islands Records (le label de Chris Blackwell) naviguant entre folk et jazz. C'est à cette occasion qu'il avait mis en place son jeu de guitare extraordinaire, lequel ferait, plus tard, l'admiration des plus grands comme Clapton et Drake, dont il devint l'un des seuls amis. Animé d'un tempérament volcanique, alcoolique notoire, Martyn a souvent fait les titres de la presse "people" musicale pour des rixes, des échauffourées et d'autres aventures burlesques : il se fit tirer dessus à plusieurs reprises par des maris jaloux ou directement par une de ses maîtresses. Il s'était fait amputer de la jambe droite en 2003 après avoir laissé un kyste s'enflammer dessous le genou.

Sur le plan musical (quand même), Martyn était un exemple incroyable. Après avoir vendu par courrier 10 000 exemplaires de son live à Leeds, refusé par sa maison de disques, Martyn s'offrit une année sabbatique qu'il passa en grande partie en Jamaïque à la recherche de nouveaux sons de basse et de guitare. La légende veut que son album One World, en 1977, soit le précurseur du son trip-hop. L'album qui est une merveille a été "saisi" en extérieur et baigne dans les bruits et mélodies du paysage alentour. Son autre grand album avait été enregistré quelques années auparavant dans un style plus traditionnellement folk mais tout aussi influencé par le Jazz avec notamment Danny Thompson à la basse. C'est à cette époque avec Solid Air, album baptisé ainsi en hommage à Nick Drake, que Martyn met en place son chant si particulier : une voix veloutée avec laquelle, comme un Chet Baker barbu, il essaie de reproduire la chaleur et les harmonies d'un saxophone.

Le catalogue de chansons de Martyn a pas mal circulé et a fait l'objet de nombreuses reprises souvent excellentes. De Solid Air à Dreams by the Sea, en passant par le splendide Road To Ruin, album duo enregistré avec sa femme Beverley, Martyn était un grand artisan folk, un manieur de mots désespéré sensible et que ses traumas personnels (divorce, séparation, sa jambe en moins) avaient lesté d'une gravité impressionnante. En 1998, il s'était payé l'audace de reprendre sur son album de covers (The Church with One Bell), le "Glory Box" de Portishead à la guitare. Sa version est une merveille. L'homme reposera désormais dans cette boîte de gloire et de tristesse pour l'éternité.


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