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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

La musique classique sur les sites de streaming

Message » 10 Mar 2023 9:23

Extraits d'un article des Echos du 15 mars 2022 (en principe réservé aux abonnés) :
Les revenus de la musique classique ont peut-être touché le fonds en 2020. Pour les musiciens de cette catégorie, le streaming représente néanmoins encore un grand écart pas évident à négocier.

Sur un tempo lent, la musique classique commence à conquérir le streaming , un mode d'écoute jusqu'alors principalement adopté par les jeunes pour leur musique. En France, l'équivalent en streams des ventes d'albums classiques a en effet représenté 32 % du total en 2021, contre 11 % en 2017, selon le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP). « Les performances du classique sont encore étroitement liées aux ventes physiques, mais on constate une forte progression des volumes de streams depuis cinq ans », constate le SNEP : 1,2 milliard sur l'année, soit une multiplication par 10 sur la période. Pas de quoi impressionner Adele ou Dua Lipa, qui dépassent régulièrement ce chiffre avec une seule chanson. La musique classique ne représente jamais que 2 % du total des streams.

Mais l'année 2021 marque le premier rebond des revenus de la musique classique enregistrée depuis six ou sept ans. « Si le support CD avait profité au classique, portant sa part de marché de la musique enregistrée à près de 15 % à la fin des années 1980, contre un peu moins de 9 % avant, le streaming a eu l'effet inverse et a réduit cette part à 2 % », explique Alain Lanceron, président de Warner Classics et membre du SNEP.

Le chiffre d'affaires de la musique classique est en tout cas passé de 11,7 millions d'euros en 2020 à 13,9 millions en 2021. « On devrait avoir touché le fond en 2020 », espère Alain Lanceron. Le rebond est certes aussi lié à celui des ventes physiques après une année 2020 de confinements, mais si ce vétéran du secteur espère que la part de marché de ce courant va retrouver les 7 % à 8 %, ce sera grâce au streaming, dont le public commence à vieillir. Car le téléchargement se meurt et les magasins physiques s'étiolent. Même si on ne retrouvera pas de sitôt le pic de 1998 avec un chiffre d'affaires de 97 millions.

Investir le streaming relève du grand écart pour le secteur « core » de la musique classique. Les morceaux sont parfois très longs, complexes à trouver en fonction de l'interprète ou du compositeur et ne s'écoutent pas de façon passive. « C'est particulièrement compliqué pour le lyrique », dit Thibaut Gerhardt, DG de Decca Records France. Difficile, pour Richard Strauss, d'intégrer des playlists « ambiance » ou « relaxante » de sites comme celles de Spotify, alors que c'est plus facile pour certains morceaux calmes de Chopin. En revanche, il y a tout un courant dit « néo-classique » qui s'adapte parfaitement à ces nouveaux usages, avec des artistes comme Ludovico Einaudi ou Max Richter qui cumulent des centaines de millions de streams et qui ont compris l'importance de l'image, des contenus et des réseaux sociaux. Au point que les classements de ventes physiques et en streams diffèrent beaucoup. Certains artistes enjambent cependant les deux catégories. « Un musicien comme Lang Lang sait adopter les codes de la pop et passer des Variations Goldberg aux plus grands thèmes des films Disney », explique Thibaut Gerhardt. Pour ce dirigeant, c'est tant mieux. « Le monde du classique doit se moderniser pour perdurer », dit-il.

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Message » 10 Mar 2023 13:00

Le monde du classique doit se moderniser pour perdurer . CQFD !

C'est ce qu'ont bien compris les Lang Lang, Khatia Buniatishvili, et Yuja Wang, bien présents sur les réseaux sociaux, et maîtres dans l'art de faire le buzz. Et en plus... ils jouent plutot bien, non ?

C'est sur qu'une Clara Haskil aujourd'hui, dont je vénère le talent incroyable, ben ça passerait pas la rampe d'instagram.

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autrichon gris
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Message » 10 Mar 2023 23:08

Je ne suis abonné à aucun site de "streaming". J'écoute de la musique sur Youtube.
J'écoute peu de classique, mais la "modernisation" du classique peut prendre beaucoup de formes.
A tel point qu'on a parfois du mal à définir si un ou une musicienne est classique ou pas.

Par exemple que dire du Capellen Orchestra ?

Two Steps From Hell - High C's (Recording Session Footage)


Clairement, on a là des musiciens professionnels jouant dans un orchestre symphonique... mais qui n'interprètent jamais de musique classique ! Seulement des musiques de films, de bande-annonces, ou de jeux vidéos. Ou encore ici une oeuvre originale composée par le duo Two Steps From Hell... qui est également spécialisé dans les musiques de film.

D'un autre côté, la musique classique "contemporaine" (donc pas "classique" à proprement parler) existe aussi partout, avec une forme assez populaire en Chine, par exemple :

Liu Xing - Concerto pour Zhongruan, Réminiscences du Yunnan.
Zhongruan solo : Cui Can
Orchestre national de Suzhou, direction Pang Kapang



Autre cas : comment qualifier une violoncelliste amateur qui ne joue pas de musique classique ?

Kat Findlay - “I Was Lost Without You” (composition originale : Sam Hulik)


Ben... c'est pas de la musique classique, quoi...

Et il y a des orchestres réellement classiques qui se "diversifient" à un point qu'on a carrément du mal à voir un quelconque rapport avec la musique classique.

I See You - AVATAR // Tuva Semmingsen & Danish National Symphony Orchestra (LIVE)


Mais bon, ça a l'air de bien marcher... je ne comprends pas grand chose à leur page web, mais le programme a l'air très diversifié et très dense...
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Message » 11 Mar 2023 15:59

Pio2001 a écrit:A tel point qu'on a parfois du mal à définir si un ou une musicienne est classique ou pas.
...
D'un autre côté, la musique classique "contemporaine" (donc pas "classique" à proprement parler) existe aussi partout, avec une forme assez populaire en Chine, par exemple.
...

J'attendais avec impatience cette question : qu'est-ce que la musique classique ? :)

En fait, c'est un concept marketing créé après-guerre par l'industrie phonographique. Avant-guerre, on utilisait plutôt en français le terme de "musique savante" et, depuis la mondialisation, on parle généralement de "musique savante occidentale". "Musique classique" fait moins élitiste que "musique savante", donc c'est plus vendeur :lol:

Avant-guerre, la frontière était assez claire. La musique savante était écrite et publiée, donc destinée à être interprétée par d'autres que le compositeur lui-même, et elle respectait les formes et les structures définies au fil des siècles depuis la fin du Moyen-Age. La musique savante vocale ne faisait pas appel uniquement à la voix de poitrine, celle qu'on utilise pour parler ou que les chanteurs/euses de variété utilisent. C'est sans doute ce qui te fait dire que "I See You - AVATAR" n'est pas vraiment de la musique savante.

La musique savante contemporaine, la musique de films et certaines musiques "commerciales" ont un peu brouillé la frontière. En revanche, la musique savante contemporaine chinoise s'inscrit parfaitement dans la tradition de la musique savante occidentale. Les compositeurs chinois ne sont pas les premiers à avoir introduit des d'instruments et des mélodies de musiques traditionnelles populaires. Bartok, Ligeti et d'autres l'ont fait avant eux.
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Message » 11 Mar 2023 20:42

gailuron a écrit:La musique savante vocale ne faisait pas appel uniquement à la voix de poitrine, celle qu'on utilise pour parler ou que les chanteurs/euses de variété utilisent. C'est sans doute ce qui te fait dire que "I See You - AVATAR" n'est pas vraiment de la musique savante.


Pas tellement, en fait. C'est d'abord la forme musicale, une chanson avec couplets et refrains, et surtout l'orchestration, avec des percussions et une ligne de basse qui semblent électroniques (on voit d'ailleurs des claviers dans l'orchestre). Seule la chorale est très présente et apporte un côté musique classique. L'orchestre lui-même est à peine audible.

L'opposition voix de poitrine / voix de tête est bien illustrée dans les deux derniers passage de ce concert du Swedish Radio Symphony Orchestra, avec Sabina Zweiacker.
A 1:31:10, The Dragonborn Comes (The Elder Scrolls) est entièrement chanté en voix de poitrine, avec un vibrato très faible. C'est beaucoup plus "musique classique", au niveau orchestration, que le Danish orchestra. L'accompagnement est fait purement avec les instruments de l'orchestre.
A 1:38:00, Final Fantasy VI est chanté en voix de tête, avec un vibrato lyrique. Le contraste est saisissant. On a du mal à croire que c'est la même chanteuse !



Parmi les musiques "savantes", j'ai volontairement omis de parler des musiques savantes non occidentales, par exemple arabe ou indienne. Comme en occident, il faut plusieurs années d'études au conservatoire pour les maîtriser. Mais ce n'est pas l'objet de la discussion.

Pour revenir à la question de départ, la dématérialisation n'a pas changé mes habitudes d'écoute. Je suis resté sur la même proportion de classique. Youtube me propose pas mal de choses intéressantes.
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Message » 12 Mar 2023 6:13

Pio2001 a écrit:Pour revenir à la question de départ, la dématérialisation n'a pas changé mes habitudes d'écoute. Je suis resté sur la même proportion de classique. Youtube me propose pas mal de choses intéressantes.

Moi aussi, je suis resté sur la même proportion de "classique" : 80% :wink: Le reste est consacré au jazz et aux musiques de films.

Dématérialisation et streaming sont deux choses différentes. Pour ma part, la dématérialisation a totalement changé mes habitudes d'écoute. Depuis 2007, je n'écoute plus une seule galette en plastique, je les ripe. Cela ne m'empêche pas de continuer à acheter du physique (souvent d'occasion) quand je ne trouve pas en téléchargement ou quand le téléchargement est trop cher par rapport au CD.

Le streaming n'a pas vraiment changé mes habitudes d'écoute mais a complétement changé mes recherches et mon suivi des nouveautés. Auparavant, je passais par la revue Diapason avec toute sa subjectivité. Maintenant, je passe par Tidal et Spotify et je juge par moi-même. Quand j'ai fait le plein de nouveautés à acquérir, je résilie mon abonnement de streaming pour un ou deux mois. Là où le streaming a changé mes habitudes d'écoute, c'est pour les musiques de films. Auparavant, je les achetais et je ne les écoutais que deux ou trois fois. Désormais, je ne les écoute qu'en streaming et je les mets dans mes favoris pour les réécouter dans quelques années.
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Message » 12 Mar 2023 7:28

gailuron a écrit:
Pio2001 a écrit:Pour revenir à la question de départ, la dématérialisation n'a pas changé mes habitudes d'écoute. Je suis resté sur la même proportion de classique. Youtube me propose pas mal de choses intéressantes.

Moi aussi, je suis resté sur la même proportion de "classique" : 80% :wink: Le reste est consacré au jazz et aux musiques de films.
.


Je dois être à 20% de musique classique, essentiellement acheté sur CD d’occase dématérialisé et au hasard des interprètes même si j’ai quelques références d’albums d’un même musicien que j’apprécie particulièrement. Des préférences sur des compositeurs et un certain type de formation aussi.
J’écoute parfois sur YouTube mais globalement c’est devenu trop grand par rapport au temps qu’on peut y consacrer. L’écoute chez moi devient superficiel avec la tentation de ne que faire que du zapping musicale.
Un album physique de mon point vue a une tout autre signification autant pour l’artiste que pour le mélomane. Peut-être une question de génération aussi.. :wink:
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Message » 12 Mar 2023 18:07

wuwei a écrit:Un album physique de mon point vue a une tout autre signification autant pour l’artiste que pour le mélomane. Peut-être une question de génération aussi.. :wink:

Oui, tu es encore trop jeune. Tu verras quand tu auras de l'arthrose ou des rhumatismes et que te lever de ton fauteuil sera une épreuve physique ! Tu apprécieras de rester assis et de changer d'album avec quelques glissements de doigt. :oldy:
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Message » 12 Mar 2023 20:54

autrichon gris a écrit:C'est sur qu'une Clara Haskil aujourd'hui, dont je vénère le talent incroyable, ben ça passerait pas la rampe d'instagram.

Moi qui croyais que cette pianiste était Clara Haskil :
Image

On me souffle à l'oreille que c'est une certaine Katia B. (nom géorgien imprononçable) et qu'elle fait aussi des extras comme mannequin de charme. :mdr:
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Message » 12 Mar 2023 21:55

gailuron a écrit:
wuwei a écrit:Un album physique de mon point vue a une tout autre signification autant pour l’artiste que pour le mélomane. Peut-être une question de génération aussi.. :wink:

Oui, tu es encore trop jeune. Tu verras quand tu auras de l'arthrose ou des rhumatismes et que te lever de ton fauteuil sera une épreuve physique ! Tu apprécieras de rester assis et de changer d'album avec quelques glissements de doigt. :oldy:


Comme tu sais l’ensemble de notre bibliothèque de CD est dématerialisée donc même étant plus jeune que toi je ne me lève plus non plus :wink:
En fait c’est surtout indispensable la dématérialisation pour retrouver ses albums 8)

Pour Clara Haskil j’ai vu dernièrement sur une chaîne TV que Leticia Casta incarnait la pianiste au théâtre.
Ce n’est pas la photo de la demoiselle en paréo… pourtant canon aussi :) plus le style de fille avec qui je sortais dans ma jeunesse. :mdr:
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Message » 13 Mar 2023 1:22

wuwei a écrit:Comme tu sais l’ensemble de notre bibliothèque de CD est dématerialisée donc même étant plus jeune que toi je ne me lève plus non plus :wink:
En fait c’est surtout indispensable la dématérialisation pour retrouver ses albums 8)

Alors, vantes-tu les mérites de l'album physique ?
Un album physique de mon point vue a une tout autre signification autant pour l’artiste que pour le mélomane. Peut-être une question de génération aussi.. :wink:

wuwei a écrit:Ce n’est pas la photo de la demoiselle en paréo… pourtant canon aussi :) plus le style de fille avec qui je sortais dans ma jeunesse. :mdr:

La fille en paréo, c'est Khatia Buniatishvili, une pianiste classique géorgienne vivant à Paris.
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Message » 13 Mar 2023 10:46

gailuron a écrit:
autrichon gris a écrit:C'est sur qu'une Clara Haskil aujourd'hui, dont je vénère le talent incroyable, ben ça passerait pas la rampe d'instagram.

Moi qui croyais que cette pianiste était Clara Haskil :
Image

On me souffle à l'oreille que c'est une certaine Katia B. (nom géorgien imprononçable) et qu'elle fait aussi des extras comme mannequin de charme. :mdr:


D'un point de vue non musical... Je vous laisse apprécier

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Message » 13 Mar 2023 17:18

Où situer les limites de la musique dite classique ?

Je ne sais pas exactement mais j'apprécie un certain nombre de musicien qui aiment à briser les conventions comme ceux-ci :
ou encore Igudesman


Au delà de l'humour, il y a un sacré travail technique et artistique !
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