adriaticoboy a écrit:J'ai récemment offert ce coffret Beethoven/Schnabel/Membran à mon frère et j'ai ainsi pu faire quelques comparaisons avec les reports de l'édition Naxos que je possède.
Je suis étonné d'apprendre que Membran auraient utilisé les transferts effectués (soigneusement ?) par EMI car franchement, ils sont vraiment horribles comparés à ceux de Naxos (et aussi de Pearl, pour le peu que j'en connaisse). Chez Membran, il me semble que les extrémités du spectre sonore ont été vulgairement ratiboisées, on n'a certes presque aucun souffle mais malheureusement, on n'a pas non plus d'aigus, de basses, de dynamique, de présence...
Ceci dit, je trouve moi aussi malhonnête de piquer le travail des autres, aussi mauvais soit-il!
D'ailleurs, question à Alain: n'existe-t-il vraiment pas de copyright pour le travail de restauration et de transferts? Par exemple, les ingénieurs de Naxos qui travaillent à partir de 78t d'époque (et non pas des masters) et ont souvent une marque de fabrique reconnaissable ne méritent-ils pas que leurs transferts soient reconnus comme un travail original et donc protégés?
Ils ont copié EMI ou l'un des précédents copieurs d'EMI et ont juste filtré à mort.
Naxos fait ses propres rééditions en partant des 78 tours et en s'adressant à un ou deux spécialistes-collectionneurs de la chose.
Il n'existe pas encore de copyright pour le travail de restauration. J'ai causé de ça, il y a deux ans, avec le responsable juridique du Syndicat national de l'édition phonographique, avec la patronne du service juridique d'EMI France et j'ai été effaré du manque d'idée de ces gens... pour faire protéger leur travail...
Et pourtant ce serait facile...
Et puis il reste le parasitisme d'activité commerciale...
Mais les juges, dans le fond, ne comprennent rien à tout ceci et font des décisions qui ne tiennent pas debout car ils ne comprennent rien... Car bien évidemment, prendre des 78 tours, les remettre au diapason, refaire les montages de face (ou repartir des bandes mères pour faire un nouveau montage) sont bien des actes artistiques autant que techniques qui devraient déboucher sur un nouveau copyright... dans le cas ou c'est fait évidemment !
Note juste qu'Henri Sinvite45 vient de gagner un procès : un éditeur a publié ses faces de 78 tours du domaine public des interprètes (les compositeurs et paroliers étaient rétribués), mais sinvite45 a estimé que son travail artistique était modifié par l'odre des faces originellement sorties deux par deux et réunies là sur un CD... et un juge lui a donné raison...
Il y a des moyens mais pour le moment les maisons de disques ne bougent pas... et quand un tribunal américain donne raison à Naxos contre EMI (naxos avait été attaqué par EMI pour réédition de disques dans le domaine public en Europe mais pas aux Etats Unis ou c'est plus long qu'ici) en premiere instance...
le PDG d'EMI conteste la décision du juge qui avait estimé que la restauration technique faite par Naxos aboutissait à un nouvel enregistrement d'un point de vue artistique...
Ou comment pour des disques de Menuhin un patron de Major s'est coupé l'herbe sous le pied aux Etats Unis car en appel il a gagné
Alain
