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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

Masterings de m...

Message » 31 Déc 2008 17:41

Fyper a écrit:
haskil a écrit:Aujourd'hui : ils ne le peuvent pas. Les prix sont pensés pour les "émirs" et les nouveaux riches russes....

C'est un peu HS mais,

C'est très vrai, cependant on ne peut en vouloir à des commerçants de vendre des produits délirants alors que les acheteurs les réclament. C'est un phénomène qui n'a rien à voir avec l'audiophilie ou la musique, ça se retrouve dans tous les domaines. Et c'est un commerce, c'est tout.

haskil a écrit:Significatif : très cher, le THDG d'une marque comme BW (les BW 800) restent achetable par les professions dont je parle... Le THDG Focal, Goldmund, Kharma... ne l'est pas... et n'est pourtant pas meilleur du tout :wink:

le THDG de BW c'est plutôt les Nautilus (les coquillages) et on est dans les mêmes sphères...

haskil a écrit:Par chance, la musique, la bonne musique, ne coute pas cher...


OUI ! :D



Il n'y a aucune raison d'en vouloir à quiconque : seulement, l'intérêt des amateurs de hifi s'est détournée de vrais HdG conçus en fonction de performances pour des ThdG conçus pour un micro marché et dans une optique qui n'est plus seulement l'amélioration des performances...


Justement, l'intelligence de BW est d'avoir mis en dehors du catalogue réel les Nautilus : elles sont fabriquées à la demande et présentées lors de tournées dans les magasins, mais ne sont pas à demeure dans les points de vente...

Le haut de la gamme de BW est la 800...

Nautilus étant plutôt un flagship... qui coûte moins cher que bien des enceintes dont le niveau de mise au point et d'ingénierie n'atteint pas celui qui consiste à celle d'un modèle d'entrée de gamme de chez BW ou Focal... Car faut pas se tromper : il est plus facile pour un constructeur sérieux de faire un HdG que de faire une entrée de gamme qui sera fabriquée à des milliers d'exemplaires et devra conserver 80 % des qualités du ThdG...

Alain :wink:
haskil
 
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Message » 31 Déc 2008 19:43

Aujourd'hui, les prix du matériel haute-fidélité atteignent des sommets d'indécence et le résultat n'est pas garanti pour autant. Il est, près de chez moi, une installation dite de très haut de gamme qui est la propriété d'un mélomane aimant croire que si c'est abordable, ça ne peut pas être bon et les revendeurs du coin s'en donnent à coeur joie, les uns après les autres et sans retenue. Il se trouve que ce mélomane n'ose plus me faire écouter son installation car, à chaque fois qu'il m'annonce un progrès décisif, je m'aperçois qu'à part l'extrême-grave très réussi, le reste fait moins bien qu'une paire de kits à 100€ et je le lui dit (je déteste lui faire croire que la dernière arnaque dont il a été victime a transfiguré son installation). Le prix total est monstrueux et le gourou qui lui prend son argent (je ne sais pas comment appeler ça autrement) est encensé sur le net à un point qui me fait penser qu'il dirige son propre réseau de laudateurs car ce ne sont pas ses prouesses techniques qui peuvent faire frissonner de plaisir.

Ces cas anecdotiques ont toujours existé mais ils traduisent davantage un besoin de reconnaissance qu'une vraie quête de perfection car ces systèmes sont rarement convaincants. Dans le cas présent, ça impressionne parce que c'est très gros et très compliqué avec des électroniques et des trompes partout. La somme de produits chers ne fait pas un bon système, loin s'en faut. Le plus décevant c'est qu'un véritable mélomane, fréquentant assidument le concert et possédant une discothèque très riche puisse tomber dans une telle caricature. Le riche russe achète consciemment un prix plus qu'un résultat mais là, ça va se calmer sérieusement car ce sont les mêmes russes qui investissaient lourdement dans le yachting et qui semblent lever sérieusement le pied. La crise passe par là.

J'abonde dans le sens d'Alain, sans oublier de rappeler que la qualité très imprévisible de la chose enregistrée fait que la haute-fidélité n'est plus aussi systématiquement séduisante (retour au mastering). Aujourd'hui, nous sommes arrivés à l'heure du plus petit dénominateur commun culturel et c'est ça qui est inquiétant. Avez-vous remarqué que les amateurs de musique classique changeaient beaucoup moins souvent d'équipement que d'autres? Généralement, ils améliorent leur système en fonction de l'évolution de leurs moyens (et ils ne passent pas dix ans dans une boutique à chercher la petite bête; ils entendent tout de suite si c'est juste ou non). Pourtant, ce sont ceux qui ont le plus de raisons d'être exigeants: ils ont beaucoup de bons disques, les instruments existent réellement et ils peuvent écouter le vrai concert sans sono. Un piano ou un orchestre, ça fait des choses qu'une sono ne saura jamais faire ne serait-ce que pour une raison fondamentale: une sono, c'est généralement en stéréo pour des questions de contrainte scénique. Un instrument naturel est plus complexe car il génère un front d'onde ininterrompu qui s'apparente à un système multicanal composé de plusieurs millions de canaux. On ne joue pas dans la même cour. Je n'ai rien contre la musique amplifiée mais il faut savoir ne pas trop lui faire confiance pour choisir son matériel car elle n'obéit à aucune règle précise et répétitive. Ceci ne veut pas dire qu'elle est inécoutable mais elle est mal servie par son système de production.
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Message » 01 Jan 2009 0:32

le monde change.

Dans les années 70/80, on trouvait à auchan marseille ou avignon un rayon hifi avec du kenwood, technics, yamaha, grundig ... Pas du hdg mais de la hifi de qualité.
On trouvait aussi au début de l'aire du cd : Art blakey chez rca dans les mêmes grandes surface.
Mais à l'époque les loisirs numériques, c'était 0.
Aujourd'hui il faut un portable, un abonnement internet, un pc , une console de jeux tout les 6 mois et les jeux qui vont avec, un apn, un dvd, un écran plat toujours aussi pourri aujourd'huis (ouvrez les yeux)... L'Industrie a muté.
L'exemple le plus siginificatif est Sony. Sony c'était en 1980 : disque, hifi, télé vidéo et Sony est en 2009 : téléphonie, console de jeux, informatique, vidéo numérique et un zest de hifi. Et plus de disque.

Messieur le public applaudit toujours; même les daubes et plus les daubes font du bruit, plus le public est content, n'est ce pas Brigitte E. Les tomates sont finies depuis longtemps, hélas.

Y a quelques temps j'ai réécouté quelque CD Philips Arrau / chopin, Fisher / Bartok, P Henry (hier soir) : quel bonheur. Mais c'est vrai Philips aussi a disparu.

Francois :wink:
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Message » 01 Jan 2009 8:16

C'est tellement juste et tellement triste...

Et à signaler une chose s'agissant de Philips, la marque a été absorbée par Decca qu'elle avait pourtant achetée quand cette dernière avait fait faillite ! Mais Philips a décidé de vendre son activté disque et cinéma à Universal...

Et quand Philips a arrêté : ses artistes ont été repris par Decca (enfin, ce qu'il en restait) et son équipe technique... a été sacrifiée au profit de celle de Decca : la meilleure équipe technique était ainsi remplacée par l'une des plus mauvaises... :-?

Car compare tes Arrau Chopin avec un Ashkenazy Chopin chez Decca :o
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Message » 01 Jan 2009 11:05

haskil a écrit:
Car compare tes Arrau Chopin avec un Ashkenazy Chopin chez Decca :o


je n'ai pas Ashkenazy. Par contre je me suis livré dans la foulé aprés une écoute des nocturnes d'Arrau, à l'écoute du Chopin de Freire chez Decca.
Piano nulissime pour Decca. :cry:
J'ai écouté un certain nombre de fois de dernier Brahms de Tiberghien chez HM. C'est mieux que Decca (ce qui doit pas être dur) mais cela pourrait être meilleur.
Dans une prise de son qui décide : l'interpréte, l'éditeur, l'ingé son, le producteur, le manager, l'argent et le temps ?
Les blue notes enregistrés sur un deux pistes dans les années 60 sont pas si mal pourtant.

Bonne année.

Francois :wink:
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Message » 01 Jan 2009 11:52

frgirard a écrit:Dans une prise de son qui décide : l'interpréte, l'éditeur, l'ingé son, le producteur, le manager, l'argent et le temps ?
Les blue notes enregistrés sur un deux pistes dans les années 60 sont pas si mal pourtant.

Bonne année.

Francois :wink:


C'est très variable. Tout dépend de l'implication de celui qui a "les sous" et/ou de celui qui a le pouvoir. A quelques rares exceptions près, les musiciens classiques ne sont pas très impliqués là-dedans, enfin, pas au sens où nous l'entendons. Il suffit qu'ils entendent ce qu'ils veulent entendre; le reste leur importe peu. C'est beaucoup plus variable chez les musiciens de jazz mais cela dépend de leur vécu.

Le preneur de son est censé être l'homme de l'art (il est recruté pour ça), c'est donc son problème et, comme la perception définitive de l'enregistrement n'est pas évidente pendant les séances d'enregistrement, tout le monde se dit que ça sera retravaillé et amélioré après (mixage, effets). L'idée que la technique peut tout faire est ancrée dans tous les esprits. Personne ne pense jamais au public. L'idée que les gens sont mal équipés, comme les musiciens eux-même, est solidement ancrée également. Mes grosses enceintes laissent songeur.

L'heure n'est pas aux prises de risque et enregistrer des arias en stéréo avec deux micros seulement, comme je le fais, est rarement pratiqué car cela n'autorise pas de rattrapage à posteriori. Le chef et la chanteuse se sont assurés que tout passait et puis s'en sont allés. Le chef aurait aimé que nous utilisions davantage de micros pour souligner tel ou tel détail mais n'a pas insisté face à mon refus catégorique au nom de notre politique éditoriale. Comme nous sommes l'éditeur, nous avions ce pouvoir de dire non mais si j'avais travaillé en free lance, je pense que le producteur aurait suivi les voeux du chef.

Je suis pour le principe de la maison d'édition à l'ancienne, avec sa personnalité. Ce n'est pas toujours idéal (voir Decca vs Philips) mais cela a donné Philips. Aujourd'hui, ça ne donne plus grand chose, enfin presque plus car tout n'a pas totalement disparu. Le free lance est la pire des solutions car il s'agit d'un mercenaire qui fait ce qu'on lui demande, même s'il a été recruté sur les bases d'un travail passé reconnu. Celui qui paie aura toujours raison.

Quand il y a mixage très poussé, parce que tout est fait en multimicrophonie, le chef, l'artiste, le directeur artistique... peuvent participer à ce travail. Les prises de son naturelles ne le permettent pas.

Bonne année!
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Message » 01 Jan 2009 12:04

merci de ces précisions.

Avant hier, j'ai réécouté l'ouvre pour orchestre à cordes de Jolivet chez Timpani. Il y a une photo représentant l'orchestre (12 violons, 3 violoncelles et deux contrebasses) et la disposition des micro.
Au niveau du sol de la scéne, un micro tourné vers la scéne et un autre tourné vers la salle. A plus de deux métres deux micros.
A mes oreilles le résultat est assez bon.
Etrange expérience que d'écouter la sonate pour piano et perscussion de bartok par Freire /Argerich, Rocque d'Anthéron. Piano de Freire manquant de puissance le jour du concert mais pas lors de la retransmission radio.

Francois :wink:
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Message » 01 Jan 2009 13:29

Plusieurs possibilités :

1) comme l'un des deux pianos n'a pas de couvercle.... selon l'endroit où l'on est dans la salle on entend plus un piano que l'autre... mais le micro n'a pas ce problème... car il est dans l'axe

2) Un des deux pianistes joue plus fort ou un des deux joue moins fort ou moins incisif :lol: Et c'était le cas !

Mais vu la prise de son radio qui n'est pas faite en multipiste mais juste avec un couple et des micros d'appoints seulement pour la percussion (qui elle peut être baissée à l'enregistrement) : on ne peut pas remonter un piano par rapport à l'autre car ils sont captés par le même couple : d'ailleurs sur mon enregistrement, l'un des deux pianos sonne un peu moins fort que l'autre, surtout moins incisif...


je n'ai pas Ashkenazy. Par contre je me suis livré dans la foulé aprés une écoute des nocturnes d'Arrau, à l'écoute du Chopin de Freire chez Decca.
Piano nulissime pour Decca. :cry:


IL y a encore pire : le Carnaval de Schumann par le même Freire... :-? Un peu moins mauvais que la Sonate en fa mineur de Brahms par Lupu, mais aussi mauvais que les Préludes de Chopin dernière version par Ashkenazy ou qu'Iberia d'Albeniz par Larrocha...

Pour le Debussy qui vient de paraître : le pianiste brésilien a enregistré en Allemagne et a dit au producteur : "je veux entendre ce son là sur le disque : celui que j'entends maintenant en jouant, pas celui que vous voulez entendre vous..."

C'est pas encore ça, mais c'est beaucoup mieux !

Dans une prise de son qui décide : l'interpréte, l'éditeur, l'ingé son, le producteur, le manager, l'argent et le temps ?


Un peu de tout ça dans une grande maison de disques.

Cependant deux choses :

Dans une interview en 1981, Friedrich Gulda dit "Les preneurs de son de Deutsche Grammophon savent tout mieux que Dieu lui même... et pourtant je sais mieux qu'eux ou mettre les micros..." Dans la même interview, il dit que le seul pianiste classique qui l'a impressionné "c'est votre vieil Alfred Cortot."

Et chose étonnante : pendant que DGG pendant les années 1970 massacrait Pollini et Argerich... la marque enregistrait excellemment Arturo Benedetti Michelangeli... qui était si chieur, si exigeant et qui leur faisait si peur... que d'un coup, techniciens et producteurs de la DGG ravalaient leurs prétentions à seulement enregistrer ce qu'ils entendaient dans le studio...
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Message » 01 Jan 2009 13:34

Philippe Muller a écrit:Aujourd'hui, les prix du matériel haute-fidélité atteignent des sommets d'indécence et le résultat n'est pas garanti pour autant. Il est, près de chez moi, une installation dite de très haut de gamme qui est la propriété d'un mélomane aimant croire que si c'est abordable, ça ne peut pas être bon et les revendeurs du coin s'en donnent à coeur joie, les uns après les autres et sans retenue. Il se trouve que ce mélomane n'ose plus me faire écouter son installation car, à chaque fois qu'il m'annonce un progrès décisif, je m'aperçois qu'à part l'extrême-grave très réussi, le reste fait moins bien qu'une paire de kits à 100€ et je le lui dit (je déteste lui faire croire que la dernière arnaque dont il a été victime a transfiguré son installation). Le prix total est monstrueux et le gourou qui lui prend son argent (je ne sais pas comment appeler ça autrement) est encensé sur le net à un point qui me fait penser qu'il dirige son propre réseau de laudateurs car ce ne sont pas ses prouesses techniques qui peuvent faire frissonner de plaisir.


Des réseaux de laudateurs, ce n'est pas cela qui manque sur les forums... pas seulement hifi, d'ailleurs...
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Message » 01 Jan 2009 13:36

frgirard a écrit:Au niveau du sol de la scène, un micro tourné vers la scène et un autre tourné vers la salle. A plus de deux mètres deux micros.
A mes oreilles le résultat est assez bon.


Je n'ai pas bien saisi. S'agit-il de deux micros en tout ou de 2+2 ? Si je m'intéresse peu aux techniques utilisées par les autres, ce n'est pas par mépris ou confiance excessive en moi mais simplement parce que je crois qu'il faut travailler sans cesse une technique pour avoir des chances de la maîtriser un jour... peut-être. Ceci n'exclut pas la curiosité qui peut apporter des idées. Si je me suis trompé à l'heure du choix, ce sera une vie de labeur qui aura été inutile mais ce n'est qu'à la fin de ma vie que je le saurai. Les changements continuels conduisent au manque d'efficacité. On est touche à tout mais jamais un vrai spécialiste. Seuls les jeunes croient être en mesure de faire bien partout car ils croient beaucoup aux vertus de la technique pour tout résoudre. Quand ces jeunes seront vieux, ils comprendront à leur tour. Je n'ai pas varié depuis plus de 25 ans et il est très intéressant de réécouter des enregistrements passés pour constater combien on peut évoluer avec deux micros seulement, simplement parce qu'on entend de plus en plus de choses imperceptibles. Je pense que pas mal de mes confrères agissent de même. On peut d'ailleurs obtenir des résultats très proches en ayant choisi des techniques différentes. Le tout est de chercher à bien maîtriser ce que l'on fait.

Pour le niveau sonore, on peut difficilement se contenter d'être strictement fidèle au son en oubliant l'image visuelle. Il faut que les oreilles nous aident à "voir". Il faut donc surdéfinir un peu l'image sonore. Je n'irais pas jusqu'à ponctualiser à l'extrême comme certains audiophiles le demandent. Avant tout enregistrement, je reste assis devant les musiciens pendant un certain temps et écoute, yeux ouverts, yeux fermés pour saisir la différence puis je décide de l'implantation qui me permettra de trouver le meilleur compromis. Une localisation excessive assèche le son et nuit à l'effet d'ensemble mais l'inverse n'est pas mieux. il faut aider le cerveau à s'y retrouver.
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Message » 01 Jan 2009 14:01

haskil a écrit:
Pour le Debussy qui vient de paraître : le pianiste brésilien a enregistré en Allemagne et a dit au producteur : "je veux entendre ce son là sur le disque : celui que j'entends maintenant en jouant, pas celui que vous voulez entendre vous..."

C'est pas encore ça, mais c'est beaucoup mieux !

Dans une interview en 1981, Friedrich Gulda dit "Les preneurs de son de Deutsche Grammophon savent tout mieux que Dieu lui même... et pourtant je sais mieux qu'eux ou mettre les micros..." Dans la même interview, il dit que le seul pianiste classique qui l'a impressionné "c'est votre vieil Alfred Cortot."

Et chose étonnante : pendant que DGG pendant les années 1970 massacrait Pollini et Argerich... la marque enregistrait excellemment Arturo Benedetti Michelangeli... qui était si chieur, si exigeant et qui leur faisait si peur... que d'un coup, techniciens et producteurs de la DGG ravalaient leurs prétentions à seulement enregistrer ce qu'ils entendaient dans le studio...


Tout ça est bien vrai et il est agréable qu'un musicien s'implique (on se sent moins seul devant les responsabilités) mais c'est souvent de manière assez superficielle, pour voir s'il n'est pas moins fort que les autres dans un trio (quand il est un peu plus fort, il ne s'en plaint pas toujours :wink: ). Un très bon souvenir reste le violoncelliste Philippe Muller. Ce fut une véritable collaboration. Il a exprimé ce qu'il désirait puis nous avons parcouru l'église dans tous les sens jusqu'au moment où il a entendu ce qu'il voulait, in situ. A partir de là, nous avons cherché à respecter cette volonté mais il a parfaitement accepté quelques restrictions. S'agissant des Suites de Bach et sachant ce qu'elles représentent pour un violoncelliste de ce niveau, c'est son implication dans l'oeuvre qui l'animait totalement et le fait que chacune de ses intentions puisse être saisie, le tout dans une ambiance qu'il voulait généreuse. Le fait de percevoir son instrument depuis sa place ou celle d'un éventuel auditeur était sans importance. Mais, ce qui est valable pour un instrument seul ne l'est plus pour une formation; imaginez trois Nelson Freire dans un trio, qui demanderaient chacun à entendre ce qu'ils entendent...
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Message » 01 Jan 2009 14:05

Philippe Muller a écrit:
frgirard a écrit:Au niveau du sol de la scène, un micro tourné vers la scène et un autre tourné vers la salle. A plus de deux mètres deux micros.
A mes oreilles le résultat est assez bon.


Je n'ai pas bien saisi. S'agit-il de deux micros en tout ou de 2+2 ?


2 micro plus un couple en hauteur.

Haskil : je posséde le schuman de Freire. Immonde.

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Message » 01 Jan 2009 14:07

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Message » 01 Jan 2009 14:17

Quel est la motivation d'un musicien à enregistrer et à laisser un travail bien fait ?

Freire chez Decca, Pollini chez DG.

Muraro chez Accord ou Le Sage dans Poulenc me semble plutot bien enregistré.

Est-ce que les uns ne se sentent pas concerner par le résultat et les autres oui ?

Francois :wink:
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Message » 01 Jan 2009 14:30

Ouvrir les yeux n'est pas tout à fait exact. Je me suis lentement aperçu qu'il n'était pas aisé de parler de haute-fidélité sur les forums en s'attachant à son sens le plus élémentaire. La forme y est plus forte que le fond. C'est sur hc-fr, dans sa partie audiophile, que j'ai commencé à subir les choses. Il m'a fallu du temps pour m'en apercevoir, sans bien comprendre pourquoi d'ailleurs. Je m'en suis allé et ce n'est que sollicité mainte fois par notre ami, y compris par téléphone, lequel ami me semblait bien excessif mais me paraissait sincère, que je me suis décidé à aller causer sur un forum qui était dédié aux marques avec lesquelles je travaillais. Je me suis dit que là, au-moins, on ne s'appuierait pas sur cette collaboration pour me soupçonner des pires intentions commerciales. Ce ne fut pas pareil mais j'y étais tout aussi mal placé. Il n'y a rien de pire que la subjectivité présentée comme de la rigueur. Toute discussion devient totalement impossible. A partir du moment où l'on est en désaccord profond avec le maître des lieux sur certaines approches et qu'il semble que nos avis ne se rencontreront jamais car il s'agit de valider ses choix à lui, on s'en va. C'est ce que j'ai fait. Je ne le juge pas; il a besoin de partager sa passion mais sa passion ne correspond pas à la mienne.
Dernière édition par Philippe Muller le 01 Jan 2009 14:32, édité 1 fois.
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