karyboue a écrit:Mouais, j'aurai plutôt dit que l'art servait à arreter de réfléchir.
Voilà une affirmation que je ressens comme une provocation de tout premier ordre!
L'art est partie intégrante de la culture, et la culture, la cultura animi des anciens, est la formation qui permet à l'esprit d'atteindre un stade supérieur de compréhension.
Effectivement, si l'on appelle art des créations qui ne développent pas l'acuité intellectuelle, des céations qui sont en fait de simples divertissements, un repos du penseur en quelque sorte, il est toujours possible que l'on s'arrête de réfléchir. Possible mais pas nécessaire: le raisonnement peut nous mener à la conclusion que ces créations n'ont aucun intérêt.
karyboue a écrit:Art=Amour
Si c'était la même chose, elle ne porterait qu'un nom.
blounote a écrit:On pourrait aussi embrayer sur la fameuse controverse entre Gainsbourg et Béart aur le thème de la chanson "art mineur". Petit résumé Pour ceux qui ne le sauraient pas : les deux chanteurs s'étaient violemment opposés sur ce thème lors d'une émission TV. Gainsbourg expliquant à Béart que la chanson n'était qu'un art mineur en le différenciant de l'art majeur qui demande un apprentissage une éducation, à la différence de l'art disons populaire qui s'impose aux gens de manière plus instinctive. Béart quant à lui réfutait cette distinction et considérait son art comme un art à part entière. (voilà à la louche le fond du débat).
Je ne connaissais pas l'existence de cette controverse.
Gainsbourg vient de franchir un degré de plus dans mon estime, que j'avais déjà grande pour lui.
Mario35 a écrit:Si un type comme wagner (que j'adore dit en passant) vivait à notre époque serait il reconnu pour son talent ?
Peut-être, mais pas nécessairement.
Je crois de plus en plus que l'art, ou plutôt le génie dans l'art, c'est la transgression élégante de la règle.
Jean-Sébastien Bach était (est) un génie parce que, tout en se conformant apparemment aux carcans de la composition musicale de son époque, il a, contrairement à d'autres, réussi à les contourner sans heurter le sens esthétique que les règles cherchent à préserver.
Je dirais la même chose de la Joconde. Plus je pense à ce tableau, plus me frappe le caractère extroardinaire du traitement de la perspective, la grande règle de l'art pictural.
Le génie artistique, c'est celui qui s'amuse des canons de l'art tel un démiurge sans se laisser dominer par eux.
Et il existe des dieux que les contemporrains jugent malsains.
Est ce qu'il y a des compositeurs de musique classique qui passeront l'épreuve du temps comme wagner à notre époque ??
Il y a des compositeurs que l'on redécouvre. Ce n'est pas nécessairement en raison de leurs mérites, d'ailleurs. La mise à jour du patrimoine, la conservation du passé est un travail qui peut être une fin en soi. Sans ce travail de préservation, quasiment ethnologique, je doute que certains compositeurs eussent passé deux fois la barrière de l'oubli.
Les compositeurs de l'école dodécaphonique et leurs émules, qui ont fini par s'enchaîner à leur dogme, sont-ils représentatifs d'une espèce de génie musical? Si l'on pense que l'art est la révolte, mais pas la révolution, encore moins la tradition, on peut en douter. Mais la chose se peut discuter. Elle se discute d'ailleurs aujourd'hui, si j'ai bien compris, dans le milieux des compositeurs, qui se définissent, il me semble, soit comme les préservateurs du modernisme pseudo-rationel, où la musique est sensé être le chant de la science, soit comme les prodigues qui s'en retournent vers la culture musicale d'avant les tentatives de rompre avec le legs du classissisme.
Du fugueur ou du prodigue, qui gardera l'estime de la famille?
karyboue a écrit:Le chercheur ne trouvera jamais rien de définitif alors que le trouveur a compris qu'il n'y avait rien a chercher.
Celui qui trouve ne pense plus, alors.
C'est dommage, car je crois que l'on se trouve par la pensée.