elle est aujourd'hui taiwanaise (en espérant que certains généraux calment leur orgueil),
une actrice qui a aussi touché à beaucoup de genres musicaux et dont de très nombreux albums sont à son actif,
c'est Tsai Chin (Cai Qin).

Le bouillonnant Shanghai des années 30 a développé de nombreux arrangements de mélodies populaires.
Ne me dites pas que vous avez déjà oublié la délicieuse Gong Li dans Shanghai Triad !

(J'en profite également, vu que nous sommes sur la vague, pour rappeler le fabuleux In The Mood for Love,
dans un genre très différent certes, mais indubitablement toutes deux de superbes réalisations)
Sans doute, on a assisté à une petite redécouverte de ces Chinese Golden Hits en France lorsque Libé encensa dès novembre 2001,
le magnifique CD de Gary Lucas, The Edge of Heaven.

Rappelons que c'est sous le charme d'enregistrements de Chow Hsuan et Bai Kwong que
le guitarist of 1000 idea's s'est lancé dans ces superbes arrangements à base de guitare, basse et batterie,
accompagné de 2 ravissantes chanteuses.
Surtout ce disque est INDISPENSABLE, tant par son charme indéniable que par la qualité de son enregistrement,
sous la houlette française de Label Bleu.
Bref, on ne va pas se lancer ici dans une rétropective des 78 tours qui ont gardé traces de ces riches heures
(sans même remonter si tôt, faudrait pas que je laisse l'impression de me la jouer quand même !
EMI avait annoncé ressortir à nouveau de ses studios indiens - si, si... Quand il eut fallu quitter Shanghai pour Hong Kong,
la pornographique "yellow music" n'ayant plus sa place pour le grand timonier qui se maria avec une de ses représentantes, Lan Pin,
les "shellac" étaient désormais pressés en Inde, riche de cette résine développée par certains insectes pondeurs sur les jujubiers et
autres gommiers et base de la dite matière pour les 78 tours - les archives Pathé de ces nombreuses et célébres chinoises, on attend toujours...
même si ! allez ce sera l'occasion d'un autre post !),
seulement 2 CD pour ceux qui ont envie de découvrir les charmes bien réels de Cai Qin à travers des arrangements plus contemporains.
Le premier et mon préféré des deux, car sa voix est remarquablement rendue,
elle fourmille de ses fascinants détails qui rendent un enregistrement si attachant,
mon favori est donc celui qui a été conduit sous la direction du Godot Theatre Company,
son titre est ½<sum>µ^ - ±¡µe©]?W®ü?^?‹¿‡ !!!
Ben oui, faudra vous contenter de la photo !

(au mieux The night of Shanghai par Chin Tsai)
L'ensemble introduit à plusieurs orientations qui plus est
(sans verser dans le côté pop qu'elle a aussi côtoyé et dont de nombreux albums témoignent,
attention aux mauvaises surprises pour les achats yeux fermés !), ce qui ne gate rien pour qui veut découvrir.

Le second, que j'ai en version xrcd2 mais qui existe aussi en cd ou sacd, offre une voix plus écrasée,
son micro semble faire obstacle, par contre les instrumentistes se révèlent sur une définition plus remarquable
par rapport au premier CD nommé, avec ce plus de matière pulsante
(ne vous méprenez pas, la prise de son du premier est loin d'être médiocre,
mais faut choisir entre le rendu de la voix du premier et l'ambiance accompagnatrice du second,
les 2 combinés ah quel bonheur ce serait ! euh, précision, je n'écoute pour ainsi dire qu'au casque,
cela peut déformer ma "vision" des choses, tout ceci pour rappeler que mes propos n'engagent que moi et mes oreilles
avec mon AKG K1000 cablé Stefan audioArt sur AA Capitole MK1 via un Audiomat Prelude Ref;
voilà un peu de quoi vous éclaircir quant à ma subjectivité).
Cet album enregistré à Hong Kong, pressé par Victor entertainment au Japon, les audiophiles apprécieront,
est nettement plus jazzy (batterie-piano-contrebasse principalement,
même si le premier morceau présente des accents de tango, chaloupés dans une matière sonore bien enivrante),
l'autre cd s'oriente davantage vers l'accompagnement façon musique de chambre pour ses dernières plages (piano-violoncelle-clarinette),
mais j'insiste le panorama des arrangements est ici plus vaste sous ses 14 plages;
même si cela peut encore être mâtiné d'accompagnements synthétiques à la Keiko Matsui (à la, très fugace rapprochement !),
mais le tout est radieux.
Encore, ses lèvres sont étonnantes de lisibilité, on se laisse envahir par cette intimité tant sa voix a dû enjouer lors de la prise de son,
on ressent la fascination, l'envie de garder à jamais cette chaleur; de part et d'autre: Et l'objectif a été atteint !
Enfin, ne vous inquietez pas, le mandarin m'est aussi incompréhensible ! Ces plages sont simplement magnifiques.
Pas d'éclat de voix ici ni de tour de force vocal, le charme est aussi dans cette langueur,
si nuancée néanmoins - oh oui, ces délicates and gorgeous fluctuations-, c'est entre le chanter et le parler parfois,
l'actrice sait séduire plus que jamais, on en redemande !
Ce serait un crime de l'ignorer : sublime, forcément sublime !
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Vu que je ne saurais poster de nouveaux interludes à ce thread

je ne peux résister et vous vante, vite fait sur le gaz, Ayaya Moses, quatuor de guitares électriques
sous l'investigation de Fred Frith.

On taira la prise de son ici, mais la création de René Lussier, qui a donné
le titre de l'album, relève de l'anthologie. Le reste est moins prenant mais il y a ce génial Ayaya Moses !
Voilà qui est dit. Bonne nuit !