Pourquoi Decca a massacré ainsi les prises de son de piano pendant plus de 20 ans ? Mais parce qu'il y avait des gens pour les encourager à faire ces prises de son immondes vantées par tous les sourds de la terre, particulièrement cette presse britannique chauvine comme c'est pas permis !
En tant que critique, j'ai toujours insisté sur le fait que les prises de son Decca de piano étaient effroyables (le mot n'est pas exagéré) la plupart du temps depuis les années 1970... et que cela empêchait de porter une appréciation sur le jeu des musiciens sans arrière pensée vu que leur sonorité était déformée.
Decca bien sur était furax.... et me citait les critiques des autres;... qui disaient le contraire... Moi je répondais qu'à l'aveugle on reconnaissait leurs disques tellement ils étaient métalliques, compressés, et avaient un son caractéristiques tellement colorés... Et aussi je rappelais une anecdote : Jean Yves Bras, bibliothécaire de l'Orchestre national de france, et critique à Diapason, avait retourné son exemplaire des Sonates de Scriabine par Ashkenazy en microsillon en disant qu'il ne pouvait pas le critiquer suite à un défaut technique qui le rendait inécoutable

Or, il n'y avait pas de problèmes
Jusqu'au jour ou j'ai fait écouter au patron de Decca, dans son bureau londonnien...
Un CD de Backhaus enregistré début années 1960...
un CD de Curzon, enregistré milieu années 1960... et dont il était lui le producteur (Ray Minshull)
Un CD de Katchen enregistré fin des années 1960....
un CD d'Ashkenazy tout neuf (Etudes Symphoniques de Schumann) et un autre (Préludes de Chopin)....
Et il a été terrifié par cette comparaison.... qui prouvait que la qualité décroissait terriblement avec les années... car les deux derniers étaient inaudibles... et le piano désaccordé.... et le Katchen limite-limite....
L'attaché de presse de Decca à Paris ne m'a plus jamais fait braire avec le sujet : il était présent à Londres, dans le bureau du boss de Decca. Même quand j'ai remis le couvert pour dire que le récital à Carneggie Hall de Cherkassky était enregistré de telle façon qu'on ne reconnaissait pas du tout sa sonorité....
Alain
