c'est avec une grande honte que je poste ici pour expliquer l'évolution de mon système :
j'ai quitté le monde du tube pour rejoindre le monde des totors et de l'amplification numérique.
Mes Jadis JA 80 sont partis et on été remplacés des 3dLab M600.
Au départ, c'est à dire il y a 8 mois, lors des premières écoutes, ces blocs numérique ne me faisaient pas vibrer plus que cela :
sur le medium, les voix n'étaient pas spécifiquement impressionnantes, plutôt moins enjoleuses que mes blocs mono à tubes.
le grave semble en retrait par rapport à d'autres monstres travaillant en classe A ou même AB, genre Plinius.
l'aigu n'est pas aussi chatoyant qu'avec de l'AirTight ou consort.
Bref, en découpant la musique en petit bout, je trouvais toujours plus démonstratif et aguichant ailleurs
Et pourtant, au fur et à mesures de scéances d'écoutes, de prêt de matériel chez moi,
je me surprenais à ressentir une frustation en revenant chez moi et en écoutant ma config,
effet probablement en partie psychologique d'ailleurs.
J'éprouvais un immense plaisir à écouter Ella Fitzgerald avec mes tubes mais, étrangement,
Rostropovich n'était pas aussi magique que sur les M600, ni Muddy Waters aussi d'ailleurs.
Après 6 mois à tourner autour, il faut se rendre à l'évidence :
cette qualité, si difficile à appréhender lors de comparaison en A/B ou de test technique,
c'est la neutralité, terme bien peu flatteur pour exprimer le naturel de la restitution.
Avec mes JMR Offrande, le mariage est splendide, les tubes ayant un penchant naturel à exacerber le côté acoustique/soft des JMR.
Etonnament, la musique est décortiquée dans le sens où tout devient audible avec une acuité étonnante, mais surtout cette séparation renforce paradoxalement la cohésion musicale en
mettant en lumière les qualités des artistes plutôt qu'elle les masque par un côté colorée systématique. C'est particulièrement frappant sur les vieux enregistrement des années 50-70 (Chet Baker, Requiem de Verdi par Guilini, Ella, mais aussi Janis Joplin, Jimmy Hendrix, ...)
Vous me direz, "mais que diable vas tu foutre avec 600W (voire 1 kW sous 4 ohm) derrière des JMR Offrande ?"
En fait, la puissance, on s'en fout. Les petits amplis numériques 2*100W ont déjà bien assez de puissance comme cela.
La grosse différence des M600, même par rapport au bloc stéréo S300 (2*300W quand même),
c'est la présence, le côté palpable, la matière dont la plupart des blocs numériques manque.
Ce n'est pas jusqu'au point où on a l'impression d'écouter du tube,
mais l'écoute n'est plus stérile comme elle peut l'être avec d'autres bloc numérique, elle devient vivante.
Comme dirait la NRDS, je me surprends à réécouter des disques d'une autre oreille.
Les défauts ?
Il y en a quelques uns :
* c'est quand même gros (2 blocs avec une grosse alimentation et pleins de condo dedans, 33 kg en tout)
* je ne pense pas qu'ils soient tout à fait adaptés au H.R. (léger bruit de fond audible en collant l'oreille sur mes Offrande)
* temps de rodage difficile à estimer : ils sont assez pénible à écouter dans les 15 premiers jours, il y a un vrai palier au bout d'un mois et après 2 mois, j'ai toujours l'impression qu'ils évoluent légèrement.
En fait, après introspection, j'ai même plus honte d'avoir abandonné mes tubes , pourtant bien attachant, pour du module Tripath avec un gros travail de conception autour...
Ah la communication, c'est une bonne théraphie

Laurent