Dis-moi ce que tu en penses.
A titre personnel, j'accepte volontiers le minimalisme à condition que je puisse éprouver quelque chose.
Un salle vide avec une plaque de fer posée contre le mur et une pierre par terre (souviens-toi de Lee Ufan) me donne le même bien-être qu'entrer dans une chapelle (Romchamp par exemple). Le texte qui accompagne l'expo en revanche m'assomme. Le vide prend un véritable sens lorsqu'il est vécu à échelle réelle : une illustration dans un livre n'en donne qu'une vague idée.
Pour la musique, je me dis que c'est un peu pareil. Le silence de 4 minutes 33 vécu dans les lieux du concert n'a probablement pas la même portée qu'écrit sur une partition (je ne parle pas du point de vue du compositeur, mais de celui de "l'auditeur"). Le bruit produit par une seule main évoque le souvenir de celui produit par les deux mains (de Laurence, cette idée-là ) : probablement que la pièce de Cage bien "installée" dans le parcours musical d'une soirée peut également jouer sur la mémoire. D'ailleurs tu as parlé toi aussi du temps :
"Toute sa vision se porte vers une forme de communion du temps et des visages innatendus de détails de l'existence."
Amitiés, Bernard