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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

symphonies 8 et 9 de Schubert

Message » 10 Jan 2002 11:56

Tout d'abord merci pour tous les précieux conseils que j'ai pu lire dans ce forum; c'est vraiment ce que j'appelle de l'internet constructif.

qq'un peut-il me donner des exemples de bons enregistrements des symphonies 8 et 9 de Schubert ?

sur ce, bonne journée à tous.
geoffroy95520
 
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Message » 10 Jan 2002 14:33

Schubert?
Tu as les grands classiques de la discographie que sont Bruno Walter pour ces deux symphonies chez Sony : séréo ancienne mais excellente.

Szell dans la 9e (Sony) est génial aussi et extrêmement bien enregistré et pas cher!

Böhm et Dresde en public chez Deutsche Grammophon (pas toujours facile à trouver) : pas moins bon!

Klemperer chez EMI avec le Philarmonia : excellent mas un peu trop statique.
Les versions historiques sont nombreuses et d'un son acceptable : Furtwangler, Toscanini and co

Résultat des courses : Szell chez Sony pour le rapport qualité de l'interprétation et la prise de son pour la Neuvième.


Pour l'inachevée tu as l'embarras du choix, car cette symphonie ne connait pas de mauvais enregistrements de la part des grands chefs. Ils y sont tous bons.

Un faible pour Walter, Schuricht Vienne (Decca introuvable), Karajan, Sawallish (Philips ou EMI)...

j'espère que cela t'aura aidé.
haskil
 
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Message » 10 Jan 2002 15:47

Cette fois je ne vais pas être totalement d'accord avec Haskil car pour la 9em symph de Schubert il faut quand même dire ce qui est : il y a Furtwangler, Furtwangler et Furtwangler et les autres loin derrière.

C'est le seul à donner toutes ses dimensions à ce chef d'oeuvre en usant de tempi toujours parfaitement adaptés avec le fabuleu rubato dont il avait le secret. Et une tension qui ne se relache jamais, une dynamique extraordinaire comme seul le philarmonique de Berlin de la grande époque en était capable. C'est vraiment une expérience musicale unique qui dépasse vraiment tout le reste.

Donc en priorité avoir une version Furt, la version DG de 1951 si mes souvenirs sont bons est excellente question son (bien sur mono).

Autre grand interprète de cette oeuvre : Abendroth mais pas mieux loti que Furt pour le son et sans doute moins facile à trouver.

Mon avis sur le panel proposé par Haskil :
B. Walter pas mal mais manque la tension et la grandeur de Furt.
Szell comme toujours est remarquable mais trop sage ou trop classique a mon gout
Bohm : je n'ai jamais réussi à avaler ce chef surtout dans Beethoven et Schubert. Je ne recommande vraiment pas.
Klemperer très en dessous de Furt donc pas beaucoup d'intérêt pour une version référence. Pour une version d'approfondissement et si on aime le style un peu épais de ce chef à la fin de sa vie pourquoi pas

J'ai eu Karajan (DG années 60) très rapide et Solti (Vienne -Decca) mais je ne les écoute plus car les tempi du premier ne passent plus et Solti qui bénéficie d'une superbe philarmonie de Vienne est trop prévisible.

L'Inachevée : là aussi on trouve des versions Furt extraordinaires mais il y en a tellement qu'il faudrait que je révise les dates d'enregistrements pour indiquer correctement les plus recommendables.

Par contre je recommande sans réserve une version très peu connue car publiée que très récemment chez Tahra : Knappertbusch avec la philarmonie de Berlin (Tahra 214/215 un albun double). La version de l'inachevée est tout simplement extraordinaire, aussi bonne que Furt et la prise de son est fabuleuse permettant d'entendre les extraordinaires cordes berlinoises (et ces fameuses contrebasses !). Cet album nous montre un Kna d'une sobriété exemplaire et permet d'écouter ce grand chef dans d'autres oeuvres de premier ordre : 8em symph de Beethoven, 94em symph "La surprise" de Haydn et quelques autres réjouissances. Je recommande grandement cet album à tous on y entend un style de direction d'orchestre malheureusement à peu près disparu de nos jours et c'est bien regrettable surtout pour ce répertoire. A consommer sans modération.
JohnTChance
 
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Message » 10 Jan 2002 16:47

John, je connais les enregistrement dont tu parles et quantité d'autres. Je ne pense pas que c'est précisément ce que recherche notre ami Geoffroy...

Je trouve aussi que tes jugements définitifs sur certains artistes et certains orchestres sont parfaitement dénués de fondement. En postif et en négatif.

Je n'ai aucune admiration particulière pour Böhm mais respecte et admire certains de ces enregistrements brucknériens et schubertiens par exemple, dont cette neuvième de Schubert en public avec Dresde. Et j'ai été un jour sur le cul en entendant une symphonie de Tchaïkovsky live du Japon... Je ne m'y attendais pas.

Jeter un chef si respecté des musiciens et des orchestres par un "j'ai jamais pu piffré" est ridicule. C'est ce genre de discours d'exclusion qui fait tant de mal à la musique classique quand on s'adresse à quelqu'un qui peut connaître en l'écrasant sous le poids d'une fausse science.

Ecrire par exemple d'un chef-d'oeuvre aussi joué et enregistré que la Neuvième de Schubert qu'il n'a connu qu'une interprétation réellement à sa hauteur est intellectuellement indéfendable car plus une oeuvre est grande et plus il y a de façon de l'aborder qui soient convaincantes.

Par ailleurs, pour ce qui est de la fidélité au texte et aux indications : Furtwängler prend avec le répertoire d'avant Brahms particulièrement des libertés qui confinent à la licence (j'adore, mais je ne saurais sérieusement recommender cela à un débutant), d'autre part il n'use absolument pas du rubato... mais des fluctuations de tempos : c'est pas la même chose...

Dire par ailleurs que Szell est sage : ferait pisser de rire tous les musiciens. IL prend des tempos souvent rapides, use d'une articulation nette, fuit l'expression trop post-wagnérienne et dans sa génération c'était un acte héroïque! Il est parfois d'un brutal et d'un sauvage!

Enfin dire qu'il n'y avait que la philharmonie de Berlin de ces années là qui peut... etc.. faut pas exagérer non plus. La philharmonie de Berlin a fait d'immenses progrès sous la direction d'HVK. C'est comme ça et c'est reconnu par tous les musiciens qui ont des esgourdes...
Cela dit, Furtwangler reste un chef génial dans une optique d'interprétation post-wagnérienne que l'on peut ou pas apprécier selon les oeuvres. Mais il ne détient pas LA VERITE.

Enfin, on ne peut pas supporter les tempos de Karajan années soixante... je ne vois pas pourquoi et je ne comprends pas ce que ça veut dire.

Pour Klemperer : un peu statique que je disais...

En revanche, je suis assez d'accord pour Solti : précis, vif, alerte et souvent oublié dès qu'on arrête l'écoute...

John, s'il y a un domaine que je domine, c'est la musique : je l'ai apprise, la connait, la lit...
Je connais aussi particulièrement l'histoire des styles d'interprétations au long du XIXE et vingtième siécle. Celle du XIXe par l'étude comparée des écrits contemporains confrontés au souvenir des grands témoins du XXe siècle qui ont été eux-même musiciens et celle du XXe par le disque : mes plus anciennes galettes remontent à 1898...

Nous sommes là pour donner des pistes, des éclairages...
Bien à toi
Alain
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Message » 10 Jan 2002 17:09

Mon cher Haskil ta réponse m'étonne un peu et donne l'impression inverse de celle que tu veux vraissemblablement donner c'est à dire que toi tu sais et les autres ne savent pas. Rassure moi : ce n'est pas ce que tu veux dire.

Je ferai une réponse plus détaillée plus tard mais je dirai juste une chose : je suis persuadé qu'il ne faut pas avoir peur de conseiller des enregistrements dit "historiques" donc pas forcément DDD stéréo, même si ça doir être la seule version qu'on possedera. Etre récent et techniquement moderne n'est pas un gage de réussite musicale ni de réussite en prise de son.

Ca serait vraiment passer à coté de quelque chose de s'en priver, et statistiquement on passerait à coté de bon nombre des plus grands enregistrements de l'histoire du disque. Quand un enregitrement récent est bon, profittons en, mais qui il y a mieux mais plus ancien ne nous en privons pas.

Pense tu que cette attitude "fait du mal à la musique" ?
JohnTChance
 
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Message » 11 Jan 2002 16:46

Furtwängler ne détient pas LA vérité, il se contente de transmettre L'ÉMOTION.
Je n'ai jamais réellement ressenti d'émotion à écouter Karajan, sauf dans des oeuvres très 'techniques' comme le Sacre du Printemps, où là, sa mise en place de l'orchestre et son sens du rythme sont géniaux. Mais le sacre du printemps n'est pas, à mon sens, une oeuvre émotionnelle.
Ecouter Furt dans Beethoven, Brahms, les opéras de Mozart, tout Wagner, j'en passe et des meilleures, c'est pour moi, alors que je dois avoir certaines symphonies les plus connues sous sa direction en 6 ou 7 exemplaires, à chaque fois l'envie de tout ré-écouter encore dix fois presque chacun de ce qu'il nous a laissés comme enregistrement.
Mon premier souvenir musical c'est le concerto pour violon de brahms avec menuhin et furt, alors que je devais 5-6 ans. Et depuis, je ne sais pas combien de centaines de fois j'ai du l'écouter (sur tous les supports possibles), et jamais, dans le troisième mouvement, je n'ai retrouvé dans beaucoup d'autres version que j'ai pu entendre (même d'autres versions de Menuhin), cette émotion et ce sens de la musique incroyables.
Un seul enregistrement de furt m'a déçu : c'est une symphonie de mozart rééditée il y a peu chez Tahra, où visblement, soit l'orchestre soit furtw n'étaient pas tip-top.
Idem pour l'héroïque de beethoven de 47, pourtant parait-il célèbre, alors que les versions de 44, de 50 ou 53 dominent, à mon sens, la discographie.
Désolé, mais Karajan dans l'héroïque, c'est ..... joli, ça rentre par une oreille et c'est vite oublié.......
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Message » 14 Jan 2002 19:58

Bonsoir,
Je me suis mal et bien fait comprendre tout à la fois.

Je ne nie bien évidemment pas à Wilhelm Furtwängler son statut : il est l'un des très grands chefs d'orchestre du XXe siècle.

Ce que je nie, c'est que l'on puisse réduire un chef d'oeuvre du répertoire à un seul type d'approche. Plus une oeuvre musicale est un chef-d'oeuvre et plus elle admet de lectures différentes quant à l'esprit. En clair, il n'y a pas que Furtwängler qui a bien dirigé la Symphonie héroïque de Beethoven ou la Neuvième de Schubert.

En revanche, il est assez juste de penser que parmi tous les pianistes qui ont enregistré la Sonate de Barber : Horowitz les domine tous.

POur ce qui est du style d'interprétation de FurtwÄgler dans Beethoven, Mozart et dans toute la musique d'avant Brahms et Wagner, il est indéniable qu'il faisait preuve d'une esthétique pos-wagnérienne qui était en opposition totale avec une autre esthétique d'inteprétation, pas moins juste, qu'incarna entre autres Mendelssohn avant Felix Weingartner.

Furtwängler incarnait un syle post romantique au prix parfois de nombreuses licences avec le texte imprimé, emprunt d'un mysticisme germanique que des chefs contemporains et parfois plus vieux que Furt ont toujours combattus en faisant davantage confiance au texte : Walter, Weingartner, Schuricht, Toscanini.

Le monde musical a toujours été divisé à ce sujet... mais les musiciens les plus tolérants, les plus ouverts à des styles d'interprétations divers ont toujours accepté les deux tout en reconnaissant que Furtwängler surinterprétait les musiques d'avant Brahms.

Ses tempos, pas toujours aussi lents qu'on l'a dit, sont souvent éloignés de ceux des compositeurs, le poids qu'il donne à la musique parfois exagéré par une subjetcivite qui fait que l'on entend plus Furtwängler interprétant Beethoven que Beethoven.

En revanche, personne n'a jamais émis la moindre réserve sur son son Brahms, son Wagner et à ses interprétations de la musique du XXe siècle : y compris Ravel.

C'est la raison pour laquelle, je préfère conseiller dans un premier temps des interprétations beaucoup plus fidèles à la lettre de l'oeuvre et qui n'en sont pas moins extrêment expressives et prenantes, à des interprétations, en quelque sorte, représentatives d'un courant interprétatif unique par ses idiosynchrasies.

WVous savez évidemment quel a été le choc provoqué par la tournée de Toscanini pendant les années 20 en Allemagne : un tremblement de terre. Des chefs comme les jeunes Klemperer, Walter, Karajan, Kleiber, les musciens, les compositeurs ont tous été unanimes pour dire, écrire dans la presse locale, qu'ils avaient redécouverts les symphonies de Beethoven sous la direction de Toscanini dont le style était beaucoup plus direct, moins versé dans le grand rêve germanique que celui de Furtwängler.

Karajan? C'est un autre problème. Je crois sincèrement que l'image de ce chef et la quantité colossale de ses disques ont brouillé quelque peu son image.
Mais à y regarder de très près, il a laissé des interprétations assez inoubliables en en rien inférieures parfois à celle de Furt.
En revanche, ce n'est certainement pas pour la précision rythmique de ces interprétations que je l'apprécie le plus. Son Sacre, par exemple, souffre justement de ce problème... et plus encore du manque d'attaques, de rapidité de réactions de la Philharmonie de Berlin qui n'est pas à son meilleur dans cette musique... ainsi que me l'avait dit, son premier violon solo, Michel Schawalbe, rencontré à Berlin, après un concert du National de France (dans sa grande époque) sous la direction de Maazel, de mémoire, mais ce serait assez facile à retrouver : "il y a des musiques que les Berlinois et les Viennois ont du mal à bien rendre. Nous sommes beaucoup plus fort collectivement. Mais les Français sont beaucoup plus forts pris un par un et ils nous dominent dans la musique française, dans Stravinsky, dans Prokofiev. Nous n'avons pas la rapidité, la virtuosité des solistes français, particulièrement des vents."
Raison pour laquelle, il y a de plus en plus de vents français dans les orchestres allemands.

En conclusion Furtwängler : oui, mais il n'est pas le seul et ses interprétations ne peuvent à elles seulent représenter un siècle et demi de musique germanique.

Alain
haskil
 
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Message » 15 Jan 2002 1:49

Alain, j'aime mieux ton dernier post que ton précédent où tu t'es laissé un peu emporté sans doute.
Parce que dire "Je trouve aussi que tes jugements définitifs sur certains artistes et certains orchestres sont parfaitement dénués de fondement." Mais où diable as tu été cherché un truc pareil ?
Près de 30 ans d'écoute attentive au disque, au concert, à la radio (merci France Musique avec qui j'ai connu l'essentiel du répertoire avant d'acheter mes propres disques), partition en main ou sans, participation à des analyses musicales (tout le grand répertoire symphonique y est passé) m'ont permis de me forger à la fois mon gout musical et une idée assez précise des grands interprètes. Je n'appelle pas ça être dénué de tout fondement.
Il se trouve que dans ces 30 années d'expérience, il y a certaines constances comme par exemple de ne pas apprécier le style de Karl Bohm et particulièrement justement dans Beethoven Schubert et Bruckner, ce qui ne veut pas dire qu'il a toujours tout raté, pas du tout et comme tu le dis il a parfois réussi des trucs très surprenant (l'expemple que tu donnes d'un tchaikovski au japon ne me surprends pas). Mais globalement je trouve que c'est un chef plan plan, qui dort un peu puis qui se réveille brutalement, sa façon de faire des accords FF est un peu poet-poet (ATTENTION ce que je dis est très exagéré mais ce n'est pas facile de transcrire en mots ce qu'on entend donc ne tape pas trop fort sur mon vocabulaire discutable et imagé).

Je ne jette pas KB mais je ne prends pas non plus et par conséquent je donne honnetement mon avis la dessus. C'est bien la place d'un forum pour le faire.

Pour revenir à la 9em de Schubert, quant tu dis "Ecrire par exemple d'un chef-d'oeuvre aussi joué et enregistré que la Neuvième de Schubert qu'il n'a connu qu'une interprétation réellement à sa hauteur est intellectuellement indéfendable car plus une oeuvre est grande et plus il y a de façon de l'aborder qui soient convaincantes." en théorie je suis plutot d'accord avec toi. Il doit y avoir plusieurs façon de jouer une oeuvre de façon tout aussi valable.
Sauf qu'en pratique il y a de rares mais réelles exceptions : par exemple si on veut une Tosca, on ne se casse pas la tête le Callas-De Sabatta domine le sujet depuis bien longtemps.
Et bien pour la 9em de Schubert, il me semble que c'est pareil avec Furtwangler. Ca ne veut pas dire que tous les autres sont mauvais, surement pas, mais simplement que si on les compare chacun à Furt, ce dernier reste plus enthousiasmant et génialement inspiré que les autres. Principalement dans le disque DG de 1951 qui reste pour moi le premier à recommandé malgré le son mono.
Je suis passé à la FNAC ce soir en quittant mon bureau et j'ai demandé quoi conseiller pour cette oeuvre : j'ai eu droit à Furtwangler DG. J'ai dis OK mais quoi d'autre en stéréo ? Réponse "C'est plus difficile; peut être Wand avec Hambourg qui n'est pas mal du tout". J'insiste et propose Szell. Réponse "Je ne connais pas cette version mais ça peut être bien". Je propose Bohm : "Non non Wand c'est beaucoup mieux".
Voila je n'ai pas essayé d'aller plus loin il était tard et je voulais rentrer chez moi.

Bon aller je ne vais pas trop m'étendre, il commence à être tard aussi. Je voulais juste préciser que lorsque je disais Szell est sage et et réponds "Dire par ailleurs que Szell est sage : ferait pisser de rire tous les musiciens. IL prend des tempos souvent rapides, use d'une articulation nette" je pourrais aussi dire que ça me fair rire car être "sage" n'a rien à voir avec le tempo mais avec une façon disons "bon élève" et dans le cas de Szell "excellent élève" de jouer une partition mais sans y ajouter une touche d'interprètation, d'imagination qui parfois apporte cette touche de folie à une interprétation qui la rend mémorable là où l'autre est simplement bonne. La comparaison des deux tempéremments de Szell et Furtwangler est tout à fait exemplaire.

Quant à la qualité de la philarmonie de Berlin et ses soit-disants progrès avec Karajan, moi je veux bien mais je me demande bien comment on peut juger en terme de "progrès". Cet orchertre a gardé avec HVK un niveau d'excellence remarquable, mais a changé de style de jeu. Il a appris à jouer avec HVK d'une façon qu'il ne faisait pas du temps de Furt et inversement a progressivement perdu sa façon de jouer avant, mais tout simplement parce que leur chef du moment avait ce style. Donc il y a bien évolution, de là à dire progrès je m'en garderai bien.

Et je ne suis pas du tout d'accord avec l'affaire des "licences" que Furt prendrait avec la partition contrairement à d'autres comme Walter ou Toscanini par ex. Non ils ont y tous pris leurs libertés avec la partition quand il en avait envie et parfois par simple oubli. La-dessus je ne fais pas d'illusion on peut tous les prendre la main dans le sac. Et pas forcément à tort d'ailleurs il y a parfois des "intuitions géniales" comme on dit. Et plus d'une fois, en comparant justement Furt, Walter et Toscanini (que du beau monde) j'ai constaté que c'était Furt qui respectait le mieux la partition. Le genre de licence qu'il prenait était par exemple de commencer un crescendo une mesure ou 1/2 mesure avant la partition : quelle importance ! l'important c'est que ce crescendo soit parfaitement en situation par rapport à ce qui précède et à ce qui suit. C'est la logique interne de la partition qui compte. Un autre exemple fréquent : quand c'était indiqué Sostenuto, il faisait presque toujours Molto Sostenuto. Et bien ça ne nuit pas vraiment en général.
Et ne parlons pas des tempis métronomiques chez Beethoven, c'est clair il n'en a jamais tenu compte et il a bien raison à mon avis. Toscanini qui essayait de s'en approcher sans les atteindre toujours a eu bien du mal à s'en sortir dans beaucoup d'endroits de la partition.

Bon ce coup-ci je vais me coucher. J'espère Alain que tu seras convaincu que les opignons que je me suis permis d'avancer ici où là étaitent loin d'être dénuées de fondement, c'est du vécu vrai de vrai.

Mais c'est bien qu'on ne soit pas d'accord sur tout, comme ça ça permet de débattre un peu. J'ai juste un doute sur le fait ça risque de n'intéresser que bien peu de monde.

A +.
JohnTChance
 
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Message » 15 Jan 2002 20:03

Tu auras donc toi aussi changé... car relis ce que tu écrivais de Böhm...

Pour le reste, nous avons des positions inconciliables sur le fond. Tu as celles d'un fan tombé dans la marmite furt et tu ne peux t'en passer. Cependant tu te fermes à tout ce qui a été fait avant lui, en même temps que lui, et après lui qui n'est pas d'un niveau artistique moindre.

Pour Callas et Tosca... je dirais qu'il y a au moins trois ou quatre versions qui sont aussi bonnes que celle là... et parfois meilleures sur certains points précis... Après tout Callas ne chante pas seule dans cet opéra et il y a un orchestre dans la fosse...

Le vendeur de la fnac? T'aurais pu tomber sur un autre qui t'aurait dit le contraire... et ils ne sont généralement pas très calés de nos jours... Les bêtises que j'entends quand j'y vais (par bêtises j'entends fausses informations...)... qu'il ne connaisse pas szell est même aggravant pour la fnac... chef dont je maintiens qu'il est beaucoup plus révolutionnaire que tu le dis et pas le nez dans le texte non plus : rien d'un académique... seulement les changements qu'ils apportent aux partitions, comme de nombreux chefs, ne sautent pas aux oreilles.

Pardon, mille pardons, mais je ne peux pas accepter l'idée qu'il ny ait que Furt ou Abendroth dans la Neuvième de Schubert -tiens tu connais Neuwark...). Tu est simplement, par goût, par inclinaison porté vers une esthétique et tu fais de cette esthétique une loi contre laquelle personne ne peut s'élever. Relis bien ton post en réponse aux conseils OUVERTS que je donnais en donnant à notre ami des pistes pour qu'il choisisse...

Enfin pour ce qui est de progrès de la Philharmonie de Berlin... j'entends par là le niveau instrumental des musiciens, particulièrement dans les vents qui, avant HVK, avaient énormément de mal à jouer ensembles et PIANO. Karajan leur a appris cela. Ce n'est pas tant moi qui le dit qu'eux... mais enfin ça s'entend. Et dénigrer Karajan en tant qu'artiste est un peu passé de mode. Il faut le réécouter pour ce qu'il a fait de meilleur et être juste avec lui qui n'a été en rien un chef inférieur aux grandes gloires du passé et de son temps. On assiste même a un sacré retour d'affection pour lui chez les musiciens...
haskil
 
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Message » 16 Jan 2002 2:21

Alons bon Haskil tu un peu spécial comme garçon car une fois de plus où as tu trouvé un truc pareil : "Tu as celles d'un fan tombé dans la marmite furt et tu ne peux t'en passer. Cependant tu te fermes à tout ce qui a été fait avant lui, en même temps que lui, et après lui qui n'est pas d'un niveau artistique moindre."
Pour la première partie c'est vrai mais tu ne pouvais pas le savoir et moi non plus à l'époque, et ça n'a duré que l'espace d'un disque, puisque quand j'ai acheté mon premier disque je connaissais le nom de Beethoven mais Furtwangler Karajan et consort ne me disaient rien du tout (j'étais jeune). Mais ensuite c'est tout le contraire j'ai été nouri et ai grandit avec Karajan et les autres chefs en activité à ce moment là. Ce n'est que bien après que j'ai (re) découvert un autre monde avec des chefs historiques que je ne risquais pas de rencontrer dans une salle de concert puisqu'ils étaient disparus.
Par contre je ne me ferme à rien du tout mais ce n'est pas pour autant que j'avale n'importe quoi.
Je persiste, même s'il y a un consensus plus ou moins grand pour dire que telle version est bonne, si je ne la trouve pas bonne je le dirai.
JohnTChance
 
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Message » 10 Déc 2004 8:41

j'ai acheté le coffret "Schubert - 8 symphonie" par Bohm et le Berliner phil. pour 26 zeuros à la fnac.

Pour l'instant je n'ai écouté que la N°1, très classique, et avec un Böhm égal à lui-même, c'est à dire au top selon moi. pour les plus originales 8 et 9, je vous dirai ...
Laurent69
 
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Message » 10 Déc 2004 9:36

Bonjour,

Pour agrémenter la discussion… pour la 8eme de Schubert … il y a la version Carlos Kleiber qui n'est pas rien non plus… non ?

Sinon… débat intéressant. Mais il faut toutefois se méfier de la passion que l'on peut avoir du style de direction d'un grand chef.
Habitué à ses façons d'articuler, de faire phraser certains pupitres (les cordes) d'équilbrer certain groupe (petite harmonie), toute autre interprétation devient presque inacceptable ou du moins parait décalée par rapport à ce que l'on attend inconsciemment (même avec la partition sous les yeux).

La vie de la musique est en grande partie basée sur les solutions d'incarner ce qu'un compositeur a écrit. L'interprétation se charge de donner vie à l'œuvre, mais une grande partie de cette vie n'est pas notée. À chaque chef (ou interprète) d'y trouver les solutions d'expression qui soient cohérentes.
Que soit bénie cette diversité qui rend une œuvre des siècles passés encore vivante et toujours d'actualité aujourd'hui. Sinon tout finirait et resterait fixé ad aeternam dans un musée de cire.

Ceci dit, bravo pour la passion… :wink:


À bientôt

Gilles
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Message » 10 Déc 2004 14:34

je possède les 8 et 9ièmes symphonies par Wand et Reiner collection "Artistes et repertoires" chez RCA red seal.

je trouve ça bien, la prise de son est bonne

qu'en pensez vous ?
gauchepatte
 
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Message » 10 Déc 2004 14:54

gauchepatte a écrit:je possède les 8 et 9ièmes symphonies par Wand et Reiner collection "Artistes et repertoires" chez RCA red seal.

je trouve ça bien, la prise de son est bonne

qu'en pensez vous ?


J'ai la 9eme par Wand et je trouve aussi cela trés bon, tant en interprétation qu'en prise de son.

Mais je n'en connais pas d'autres :oops:

Eric
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Message » 10 Déc 2004 16:54

Salut,

J'adore les symphonies de Schubert. J'ai une tendresse pour celles de Karl Böhm que j'écoutais il y a plusieurs années, mais je suis passé à Günther Wandt. Je ne vois pas comment on pourrait faire mieux, pour la 8° par exemple.

Cette discussion est intéressante car les versions historiques méritent d'être connues et valorisées.

Et je suis heureux d'apprendre qu'il est "passé de mode" de critiquer sauvagement M. v Karajan. L'avenir est donc prometteur...

:wink:
blue dream
 
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