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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

Shostakovitch: 1ere rencontre, 1er choc

Message » 10 Déc 2004 17:35

Bonjour,

A l'occasion d'une écoute dans un auditorium, l'aimable propriétaire m'a fait écouter pour le plaisir une paire d'Offrande sur le concerto pour piano n°1 de Shostakovitch.

Quel choc, à la fois pour les enceintes mais aussi par cette musique.

Du coup, à défaut de pouvoir m'offrir les belles qui hantent mes rêves depuis, je me suis au moins commandé l'album que voici:
Image

C'est magnifique. Le second mouvement du concerto est à tomber. Je suis resté chancelant aprés l'écoute de la symphonie de chambre.

Ce n'était pas, en vérité, mon premier contact avec ce compositeur. J'avais déja écouté certains de ces quatuors que j'avais trouvés un peu rude d'accés.
Pourtant, sa personalité, sa vie et son oeuvre m'attire. Dés que je serai de passage dans ma bibliothèque habituelle, je ne manquerai pas de me procurer une de ses biographies.

Alors, pouvez vous me guider à l'assaut de ce géant, me baliser le sentier pour que le parcours soit progressif et pas trop hardu.
Merci de m'éviter des déconvenues, son oeuvre n'étant pas réputée des plus accessibles au débutant que je suis.

Merci d'avance.

Eric
Le Blaireau
 
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Message » 10 Déc 2004 17:43

Si tu as aimé le 1er Concerto par Génia et Spi (comme les surnomment leurs amis :wink: ), tu peux foncer sur la version d'Eugène List et de Maxim Shostakovitch (superbe chef, petit-fils du compositeur) chez BMG je crois. Pour le même prix, t'as les deux en plus.

Sinon, procures-toi le 8e quatuor par le Quatuor Borodine, le quintette avec toujours Borodine et Richter au piano, tu vas flancher.

Côté symphonies, trouve les 8e, 10e et 11e par Mravinsky ( :o <-- c'est comme ça)

Quant tu auras écouter tout ça et que tu m'auras donné ton avis, je pourrais te faire une seconde petit liste... :wink: Bonne écoute !
fredicol
 
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Message » 10 Déc 2004 22:59

fredicol a écrit:Côté symphonies, trouve les 8e, 10e et 11e par Mravinsky ( :o <-- c'est comme ça)


Sans oublier la célèbre 5e par le même Mravinsky (chez Erato, souvent à petit prix)
:wink:
adriaticoboy
 
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Message » 11 Déc 2004 0:04

Ni le 2ème concerto pour violoncelle par Rostro... :D
o0oXo0o
 
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Message » 11 Déc 2004 21:45

Merci à vous!

Pas beaucoup de réponses, je m'attendais à plus d'affluence. Mais j'ai de quoi commencer :wink:

Eric
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Message » 11 Déc 2004 22:31

EB87 a écrit:Merci à vous!

Pas beaucoup de réponses, je m'attendais à plus d'affluence. Mais j'ai de quoi commencer :wink:

Eric


Tu as reçu de bons conseils. Les symphonies par Mravinski c'est effectivement pour toi à connaitre.

Tu as de quoi commencer…

La CDThèque arrivera à Chostkovitch avant que tu ais digéré tous ça.

Cela explique cette relative retenue…

Bonnes écoutes

Gilles
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Message » 12 Déc 2004 16:25

Gilles R a écrit:
...

La CDThèque arrivera à Chostkovitch avant que tu ais digéré tous ça.

Cela explique cette relative retenue…

Bonnes écoutes

Gilles


Ce sera dans la prochaine "tranche" de compositeurs, c'est à dire dans quelques semaines :wink: :D .

Je vais également aller écouter ce concerto, car, comme EB87, je trouve aussi Chostakovitch un peu "rude" d'accès :mdr:

Carbo :wink:
carbo
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Message » 12 Déc 2004 19:42

La musique de Chostakovitch est très variée. Tout n'est pas si rude d'accès que cela et certaines oeuvres, très mélodieuses, sont même des standards de la musique instrumentale occidentale.

Il n'est qu'à penser à la célèbre valse numéro 2 de la deuxième suite de jazz (jazz, prononcé "djasse", c'était, en URSS, la musique populaire et non le jazz à l'américaine). C'est l'indicatif publicitaire d'une célèbre compagnie d'assurances et le générique du dernier film d'un immensissime cinéaste :mdr:

On peut aussi citer l'orchestration de la chanson "Tea for two". Le chef d'orchestre Alexandre Gaouk avait mis Chostakovitch au défi de la réaliser en une heure maximum après avoir auditionné la chanson une seule fois.

Il y a aussi la musique du film "Le Taon", avec notamment la fameuse romance (thème au violon).

Ces œuvres sont de la musique de divertissement très agréable à écouter, surtout en cette période de Noël. :) Certains morceaux dégagent une atmosphère féerique attendrissante, à la Casse-Noisette.

Dans le même genre, il y a aussi l'opérette Moskva-Tcheriomouchki, dont une suite orchestrale a été tirée et un grand nombre de musiques de film ou de scène très réussies.

La musique des ballets de Chostakovitch part un peu du même esprit : l'Âge d'or, le Boulon.

Pour ce qui est des symphonies, ce sont souvent des œuvres à programme à deux niveaux de lecture. Certaines sont cependant des œuvres plus intellectualisées, comme la 4e, la première grande symphonie de Chostakovitch. Elle est certes d'un abord plus difficile que la 5e, mais elle doit être connue. À noter qu'elle avait été écrite entre 1936 et 1938, mais que Chostakovitch en avait caché la partition après la célèbre affaire de Lady McBeth. Lady McBeth était le 3e opéra de Chostakovitch (et le second achevé). C'est une histoire d'adultère tragique qui se solde par la mort du mari, de la femme et de l'amant. C'est un des grands opéras du XXe siècle, AMHA. Mais, bien qu'il triomphait à Léningrad et à Moscou, un article incendiaire paru dans la Pravda après que Staline a vu l'opéra a relégué Chostakovitch au rang des compositeurs "formalistes". En URSS, à l'époque, cela pouvait aussi bien signifier la mise à l'index des commandes publiques (donc le chômage...) pour les plus chanceux que de finir avec une balle dans la tête pour les plus malheureux. Krzysztof Meyer raconte, dans la biographie qu'il a consacrée au compositeur, que depuis ce temps, Chostakovitch tenait toujours prête une valise avec des effets personnels au cas où on viendrait le réveiller en pleine nuit pour l'emmener au goulag.

La 4e symphonie n'a pas été la seule œuvre secrète de Chostakovitch écrite avant la guerre. Son 1er concerto pour violon, dédié à David Oïstrakh, date également de 1938, mais n'a été créé qu'après la mort de Staline. C'est un concerto vraiment très beau. Son point culminant est le 3e mouvement (il y en a 4 et non 3 comme il est de coutume). C'est un mouvement en forme de passacaille : les cordes graves grondent un thème oppressant, tragique, sur lequel s'édifie le reste de la musique. Le mouvement s'ouvre sur une fanfare funèbre impressionnante puis la musique se fait solitude. C'est une page très poignante, qui s'achève par la très longue cadence du soliste, qui fait le raccord avec le final. D'abord, le violoniste fait murmurer son instrument, très doucement et très lentement. Puis, il s'anime, se rebelle, devient féroce et alors éclate le final tourbillonnant. Il faut entendre Oïstrakh dans ce concerto : il l'a gravé de très nombreuses fois avec plusieurs chefs et orchestres. Lydia Mordkovitch, une élève d'Oïstrakh, le joue également très bien, avec Neeme Järvi et l'orchestre royal d’Écosse.

Dans le registre concertant, le 2nd concerto pour violoncelle, dédié, comme le premier, à Rostropovitch, est également essentiel, mais moins facile d'accès.

Après la déstalinisation, Chostakovitch a eu moins de problèmes avec les politiques de son pays, mais sa musique est demeurée imprégnée d'un étrange mélange d'accablement, de résignation et de révolte souvent teinté d'ironie, voire de grotesque.

Je trouve pour ma part stupéfiante la 11e symphonie dont a parlé fredicole. Elle comte en musique les événements marquants de la révolution avortée de 1905. On en parle souvent comme d'une musique de film sans film, tant le pouvoir d'évocation de cette symphonie est grand. Le premier mouvement est statique, sur le "thème du palais". Ce mouvement représente la manifestation pacifique menée par le pope Gapone sur le place du Palais d'Hiver et l’inébranlable sclérose du régime impérial russe. La musique parle de l'attente, non sans une certaine ferveur, et de désespoir. Puis, survient la brutale répression. C'est le second mouvement, extrêmement martial, qui culmine sur une marche écrasante, dévastatrice et terrifiante dans laquelle les percussions se déchaînent, les cordes poussent des cris d'effrois stridents, les cuivres hurlent à l'hallali dans d'effarantes dissonances. Accalmie, désolation, puis s'enchaîne le 3e mouvement, en mémoire des victimes. Il est construit sur une poignante marche funèbre. La douleur est enfoncée comme un clou dans le cœur de l'auditeur par les timbales et les trompettes jouant de concert. Enfin, le 4e mouvement sonne l'heure de la révolte. L'agitation de l'orchestre est à son comble, les citations de chants patriotiques et révolutionnaires se succèdent les unes aux autres sans aucun effet de collage intempestif (ce n'est pas la moindre gageure de cette symphonie). Mais alors que l'on croyait que la lutte trouverait sa résolution, resurgit brutalement le thème du palais qui s'achève sereinement à la flûte et à la harpe. Puis... après cette fausse fin, c'est le final. Brutal dans sa puissance, ambigu dans sa signification. S'il existait une représentation d'un cyclone en musique, ce passage pourrait bien l'être.
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Message » 15 Déc 2004 16:18

Je me limiterai à reproduire un petit texte que j'avais rédigé sur la quatrième symphonie, que je vois comme son chef d'oeuvre ultime:

La quatrième oeuvre symphonique de Chostakovitch est un cas singulier dans l'histoire musicale du vingtième siècle: achevée dès 1936, elle ne fut créée qu'en 1961. L'explication se trouve bien entendu par l'absence totale de marge de manoeuvre que laissaient les conceptions culturelles staliniennes aux artistes et ce dans tous les domaines. Ces dernières se résument en une simplicité de langage et d'idée accessible par l'ensemble du peuple soviétique. Certes, la musique de Chostakovitch, jeune génie d'emblée en pleine possession de ses moyens, ne se plient guère à ces contraintes.

Les trois premiers opus symphoniques, tous extrêmement concis, dénotent déjà une personnalité très affirmée et déjà remplie d'inquiétude. La deuxième, écrite en commémoration de la Révolution d'octobre, n'est véritablement elle-même que lorsqu'elle renonce au triomphalisme des choeurs du peuple en marche pour décrire le malaise lié à une situation désespérée. La troisième symphonie retrouvait ces effets de cordes comme suspendues dans le vide afin de traduire une perception individuelle comme figée dans les affres d'un cauchemar. La nature foncièrement pessimiste du compositeur ne pouvait qu'être exacerbée par les constantes pressions politiques dont il faisait l'objet mais Chostakovitch ne pouvait en même temps se départir d'une ironie agressive plus encore que mordante. On retrouve véritablement du Shakespaere en lui et il n'est guère étonnant qu'il ait pris pour sujet d'opéra un roman s'intitulant Lady Macbeth, oeuvre dont le sort est directement lié à celui de la quatrième symphonie: comme cette dernière, l'opéra représente un monde infernal menant inéluctablement ses personnages à la catastrophe, situation appelée à se répéter indéfiniment puisque les damnés se reproduisent et fournissent toujours plus de sujets à annihiler à la machine infernale. Le propos le démontre clairement: lady Macbeth s'ennuie ferme en compagnie d'un mari molasson incapable de la satisfaire dans sa chair et son âme. Elle en aime un autre, autrement plus fougueux et viril, empoisonne son beau-père, supprime son mari avec l'aide de son amant avant que tous deux soient envoyés en Sibérie. Là l'amoureux transi trouve une autre belle et laisse choir notre lady qui précipite sa rivale dans la rivière glacée et l'y rejoint. L'oeuvre s'achève sur les cris d'épouvante émis par la rivale, cris bientôt engloutis autant par la rivière que le chant des forçats qui continuent leur marche dans l'indifférence des événements tragiques se produisant sous leurs yeux.

Nous avons là tout le Chostakovitch de la quatrième et c'est bien en raison de la condamnation officielle de son opéra que le compositeur se résolut à retirer sa symphonie de l'affiche pour l'y remettre bien après la mort de Staline.

La quatrième symphonie renonce à la concision de la prime jeunesse et préfère une forme dilatée. Mais, contrairement au Mahller se la troisième symphonie, la composition ne perd jamais de vue son objet et aucune digression ne s'y fait gratuite. Que l'on en juge par le seul premier mouvement se rapprochant des trente minutes. Une démonstration de force implacable n'ayant de cesse de briser l'auditeur par ses effets monumentaux. Le mouvement culmine en une course à l'abîme des cordes dont les différents pupitres font leur entrée par tornades successives. Ce déchirement sonore semble prendre une tournure plus saccadée au moment où s'adjoint le concours des cuivres. La rémission n'est pourtant pas possible: sans transition les percussions font leur entrée en pleine force, en un galop frénétique dont la brutalité évoque une armée de centaures fracassant le sol de leurs sabots lors d'une expédition meurtrière. Le fond sonore fourni par cette cavalcade sert d'écrin aux cuivres qui se déchaînent cette fois fortissimo en une espèce d'effets grotesques et terrifiants de manège emballé. Comme si cette violence extrême ne pouvait pas être soutenu par l'orchestre, celui-ci se dissout tel un météore fusionnant à l'approche de l'atmosphère terrestre: le vertige est à son apogée et les choses reprennent un cours à peu près normal. Calme temporaire puisque l'orchestre scande presque immédiatement un rythme de marche autoritaire conduisant vers de nouvelles apocalypses. Certes, une fois que la machine politique a broyé l'individu réduit en lambeaux, il s'agit encore de concasser le cadavre. Nous avons là une véritable description d'un univers concentrationnaire.

Cette section presto constitue indéniablement le moment de violence la plus extrême qu'a connu l'histoire de la musique et le résultat est d'autant plus convaincant que la frénésie ne découle pas d'effets orchestraux hasardeux ou anarchiques mais d'un parfait contrôle de la matière thématique. A côté de cela, le tour de force stravinskien du Sacre ressemble à la musique d'un impuissant.

Ainsi qu'il a déjà été évoqué, ce formalisme triomphant ne constitue pas le propos le plus dense de Chostakovitch. Après un bref et magnifique mouvement intermédiaire, le troisième et gigantesque dernier mouvement emprunte une forme également très acerbe et pleine de revendications, sitôt passée la marche funèbre introductive. Néanmoins, le mouvement est surtout passionnant par sa coda surdimensionnée prenant place directement après les derniers et terribles fracas d'un orchestre aidé par des timbales dont la puissance laisse à songer au Colosse de Goya échappé de sa toile pour semer le trouble de ses poings chez les hommes. Cette coda s'apparente à un adieu extrêmement pathétique rempli d'effets de lointain fantomatiques, comme si les instruments exhalaient doucement leur oraison funèbre en un interminable râle déchirant l'âme. C'est un leitmotiv de célésta qui scande impertubablement ce passage et le mène à son achèvement: sonorité blanche qui ne veut pas dire son nom (à noter que le célesta caractérise le thème de Tadzio dans Mort à Venise de Britten, là aussi en un effet plein de mystère insondable), ce qui est tout Chostakovitch qui usera à nouveau à bon escient de l'instrument dans le célèbre largo de la cinquièeme symphonie et dans la coda de l'ultime quinzième. Dans la quatrième comme dans les deux oeuvres citées, lorsque tout est destiné à s'achever, le mystère est à son comble et aucune résolution, aucun apaisement n'est proposée: simplement des restes de conscience tentant de rassembler ses esprits pour percevoir quelque secret à travers les événements passés. Le résultat de cette enquête n'est pas forcément probant: tout comme à la fin de lady Macbeth, aussitôt oubliée dès que la mort l'a saisi, la petite histoire des hommes n'apparaît que comme une brise perdue au beau milieu d'un ouragan. Qui au milieu d'un pareil déchaînement sera capable de recueillir un souffle aussi léger?

Chostakovitch a longtemps hésité sur la valeur de son oeuvre, ce qui s'esplique par le passage du temps sur son travail resté à l'état de aprtition au fond de tiroirs. S'il la citait un temps parmi les oeuvre à supprimer, il changea d'avis lors de sa création jusqu'à dire qu'il n'était peut-être jamais allé plus loin dans aucune symphonie postérieure. Effectivement, un tel déferlement d'imagination soutenu par une technique superlative ne pouvait guère être surpassé: si Chostakovitch a employé ailleurs un langage plus "révolutionnaire", en se débarassant notamment de la tonalité dans la quatorzième symphonie, la quatrième symphonie demeure néanmoins son oeuvre maîtresse et peut-être le plus grand chef d'oeuvre symphonique de l'histoire, aux côté de la deuxième de Mahler et de la cinqième ou septième de Sibelius
Sir David Willcocks
 
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Message » 15 Déc 2004 16:34

Juste deux choses :

Pour rire : le chef d'oeuvre ultime de Chostakovitch n'est pas la Quatrième Symphonie mais le dernier chef d'oeuvre qu'il a composé : ce pourrait donc être la sonate pour alto et piano.


Un peu moins pour rire :

la quatrième symphonie demeure néanmoins son oeuvre maîtresse et peut-être le plus grand chef d'oeuvre symphonique de l'histoire, aux côté de la deuxième de Mahler et de la cinqième ou septième de Sibelius


Là, je tique un peu plus. On ne peut pas décréter que ces trois ou quatre symphonies sont , malgré le peut être de précaution, les plus grands chefs d'oeuvres symphoniques de l'histoire.

Outre le fait que les podiums vont mal à la musique, on ne peut reléguer ainsi : Jupiter de Mozart, Héroïque de Beethoven, Huitième, Cinquième, Sixième de Bruckner, Mer, Nocturnes et Ibéria de Debussy, Daphnis et Chloé, de Ravel Sacre du printemps, de Stravinsky, Quatrième de Sibelius et tant, tant d'autres, qui ne me viennent pas à l'esprit maintenant.

Sans oublier tant d'oeuvres symphoniques qui ne sont pas des symphonies à proprement dites, mais relèvent bien du genre symphonique et là la liste s'élargit encore avec Webern, Schoenberg, Messiaen, etc.


Alain :wink:
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Message » 15 Déc 2004 16:44

haskil a écrit:Juste deux choses :

Pour rire : le chef d'oeuvre ultime de Chostakovitch n'est pas la Quatrième Symphonie mais le dernier chef d'oeuvre qu'il a composé : ce pourrait donc être la sonate pour alto et piano.



Aurais-tu une version de prédilection? Merci d'avance.

haskil a écrit:Outre le fait que les podiums vont mal à la musique, on ne peut reléguer ainsi : Jupiter de Mozart, Héroïque de Beethoven, Huitième, Cinquième, Sixième de Bruckner, Mer, Nocturnes et Ibéria de Debussy, Daphnis et Chloé, de Ravel Sacre du printemps, de Stravinsky, Quatrième de Sibelius et tant, tant d'autres, qui ne me viennent pas à l'esprit maintenant.

Sans oublier tant d'oeuvres symphoniques qui ne sont pas des symphonies à proprement dites, mais relèvent bien du genre symphonique et là la liste s'élargit encore avec Webern, Schoenberg, Messiaen, etc.




Je suis d'accord...mais uniquement pour la quatrième de Sibelius :mdr:
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Message » 15 Déc 2004 16:58

Chostakovitch est mort le 9 aout 1975, juste après avoir terminé sa Sonate pour alto et piano qui est son ultime chef d'oeuvre d'une liste assez longue.

Youri Bashmet et Sviatoslav Richter mais je ne sais plus chez qui !

Je suis d'accord...mais uniquement pour la quatrième de Sibelius:mdr:


Peut-tu nous expliquer, autrement que par ton inclinaison personnelle en quoi les symphonies que j'ai cité, ainsi que quelques oeuvres symphoniques, sont moins "grandes" que les quatre que tu retiens pour être les plus grands chefs d'oeuvres de l'histoire ?

Faut pas confondre ce qui est, à mon avis, avec ce que l'on préfère.


Alain :wink:
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Message » 15 Déc 2004 17:01

haskil a écrit:Faut pas confondre ce qui est, à mon avis, avec ce que l'on préfère.



Bien sûr mais cela fait longtemps que je considère mon jugement de goût infaillible 8) :mdr:

PS: merci pour la version disco, je ne connaissais qu'une version Erato avec deux interprètes oubliés pas forcément convaincants...
Sir David Willcocks
 
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Message » 15 Déc 2004 17:54

Sir David Willcocks a écrit:Cette section presto constitue indéniablement le moment de violence la plus extrême qu'a connu l'histoire de la musique et le résultat est d'autant plus convaincant que la frénésie ne découle pas d'effets orchestraux hasardeux ou anarchiques mais d'un parfait contrôle de la matière thématique. A côté de cela, le tour de force stravinskien du Sacre ressemble à la musique d'un impuissant.


Par contre, comme pensée, cela se veut puissant…
… mais cela démontre plutôt que ce n'est peut être pas la phrase d'un musicien.

Je n'argumenterai pas là dessus… "Le Sacre" et Stravinski n'ont pas besoin de moi.

Par contre, cher Sir, la puissance d'un créateur et plus particulièrement d'un compositeur, ne se mesure pas à la violence extrême de sa musique. C'est un lieu commun de faire l'équivalence de la frénésie d'une œuvre avec la puissance créatrice de son auteur. Ce n'est d'ailleurs pas techniquement une difficulté particulière d'écrire fort et rapide (c'est parfois le contraire, le contrepoint "passe mieux"… ).

La puissance d'un compositeur cela peut-être dans la manière de tenir un discours avec presque rien, tenir son auditoire avec des moyens très simples sans grands fracas, juste un ruisellement d'idées animant subtilement une vie musicale par une écriture concentrée, tendue, au bord du doute…

Les exemples ne manquent pas, de Beethoven à Webern en passant par Debussy…
Chostakovitch est l'un de ceux là… à travers beaucoup d'œuvres. Alors ton affirmation est inutile.
Comme le dit plus haut haskil la musique n'est pas faite pour les podiums… ni pour les parties de catchs.

En tout cas écrire le Sacre… amuse-toi !
Essaie ! on en reparle…

Au plaisir.:wink:

Gilles

PS . Je n'ai pas lu les échanges avec haskil qui suivent ton premier texte…
Dernière édition par Gilles R le 15 Déc 2004 18:26, édité 1 fois.
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Message » 15 Déc 2004 18:11

Bien sûr, je suis d'accord avec ton idée sur l'économie de moyens, je n'ai jamais dit le contraire, Gilles. Après tout l'offrande musicale demeure mon oeuvre classique de référence, cela suffit comme justification et je n'ai jamais pensé que la grandeur se mesurait avec la "taille" physique d'une oeuvre plastique ou à l'intensité du volume sonore dégagée.

Je me contentais d'exposer qu'à volontés similaires, Chostakovitch me convainc bien davantage dans sa démonstration de force, et le sacre du printemps est une oeuvre qui me plaît beaucoup.

Sans rancune :wink:
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