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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

CDthèque "Musique contemporaine" (pour initiation)

Message » 17 Déc 2004 3:00

ganymede44 a écrit:
De plus, moi même élevé à dose non-homéopathique de Beethoven, de Mozart et de Bizet, tenu bien à l'écart de tout ce qui pouvait être subversif (entendez par là non conforme à l'idée maternelle de la musique), je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de connaître, ou tout au moins de découvrir cette fameuse musique "contemporaine".
Assez récemment, depuis que je fréquente HCFR (j'entends d'ici un "encore une mauvaise fréquentation" :mdr: ), j'ai essayé d'écouter certaines oeuvres de ce type.
Dans mes CDs, on trouvera donc :

- du Berio (Laborintus), suite aux prix bas d'Amazon sur les éditions Harmnia Mundi et suivant le conseil avisé d'Haskil... j'avoue que pour l'instant, je n'accroche pas :-?



J'aime beaucoup "Laborintus" de Berio, mais sans doute n'est-ce pas le genre d'oeuvre qui permette de mettre le pied à l'étrier (en particulier si on n'aime pas le jazz !).
Berio avait me semble t-il une approche de la musique moins intellectuelle que beaucoup de ses contemporains, les vocalisations de "A-Ronne" par exemple me semblent avoir beaucoup de charme dès la première écoute, c'est simple et plein d'humour, théâtral parfois. Sa "Sinfonia" devrait rallier plus de suffrages à cause de ses références, son emprunt à la "Résurrection" de Mahler est superbe.

J'ai également été élevé dans un milieu conservateur musicalement, et à l'adolescence c'est de manière progressive que j'ai finalement abordé le dodécaphonisme.

Tout d'abord quand j'ai écouté "La valse" de Ravel j'ai eu un choc, je trouve que c'est une oeuvre avant-gardiste pour l'époque, en abordant les Stravinsky, Bartok, Prokofiev et autres Charles Ives j'étais prêt à écouter les théories ultimes de Schoenberg et Webern :wink:
Je pense que ces deux derniers pourraient figurer dans une liste dont le but serait de faire découvrir cette fameuse "musique contemporaine", afin d'assurer une meilleure transition vers des oeuvres plus proches de nous.
Une oeuvre comme Le "Concerto pour piano op. 42" de Schoenberg pourrait servir d'introduction sans déstabliser les repères d'un amateur de "musique classique".

Une question pour les musiciens : est-ce que parfois vous éprouvez du plaisir musical uniquement en décortiquant une partition ? Un peu comme ces parties d'échecs des champions où les plus belles variantes sont dans les analyses car elles sont rarement jouées sur l'échiquier !

Bonne continuation à ce passionnant topic.
A+,
larsen
 
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Message » 17 Déc 2004 8:27

Tout d'abord larsen, merci de ce post plein de suggestion et de matières à reflexions.

larsen a écrit:J'aime beaucoup "Laborintus" de Berio, mais sans doute n'est-ce pas le genre d'oeuvre qui permette de mettre le pied à l'étrier (en particulier si on n'aime pas le jazz !).
Berio avait me semble t-il une approche de la musique moins intellectuelle que beaucoup de ses contemporains, les vocalisations de "A-Ronne" par exemple me semblent avoir beaucoup de charme dès la première écoute, c'est simple et plein d'humour, théâtral parfois. Sa "Sinfonia" devrait rallier plus de suffrages à cause de ses références, son emprunt à la "Résurrection" de Mahler est superbe.


Détrompe toi, larsen, Berio est sans doute l'un des compositeurs les plus intelllectuels de toute sa génération.
Les œuvres qui te paraissent simples d'approche ont souvent tout un réseau de structures non apparentes mais réelles.
Ainsi Henri Levy-Strauss (grand amoureux de la musique) fut-il très étonné de d'entendre Luciano Berio affirmer que le 2éme mouvement de la "Sinfonia" était scrupuleusement construit selon la méthode d'analyses structurales du "Cru et du cuit".

Berio lancé sur un sujet était intarrisable. Capable de tenir, sur une sonate de Beethoven, un discours de plusieurs heures sinon d'une journée. Homme d'une grande culture il fréquentait le milieu intellectuel italien comme l'essayiste et romancier Umberto Ecco.

La grâce de Luciano Berio et d'avoir trouvé le passage (nom d'un opéra de Berio) pour sortir du sérialisme et avoir pu trouver des idées musicales suffisament riches pour qu'elle soient toutes à la fois nourries de complexités et à la fois dans sa grande majorité très accessibles. Peut-être parce que Berio était aussi un grand sensuel et comme tel, il aimait partagé le plaisir…


larsen a écrit:J'ai également été élevé dans un milieu conservateur musicalement, et à l'adolescence c'est de manière progressive que j'ai finalement abordé le dodécaphonisme.

Tout d'abord quand j'ai écouté "La valse" de Ravel j'ai eu un choc, je trouve que c'est une oeuvre avant-gardiste pour l'époque, en abordant les Stravinsky, Bartok, Prokofiev et autres Charles Ives j'étais prêt à écouter les théories ultimes de Schoenberg et Webern :wink:
Je pense que ces deux derniers pourraient figurer dans une liste dont le but serait de faire découvrir cette fameuse "musique contemporaine", afin d'assurer une meilleure transition vers des oeuvres plus proches de nous.
Une oeuvre comme Le "Concerto pour piano op. 42" de Schoenberg pourrait servir d'introduction sans déstabliser les repères d'un amateur de "musique classique".



Très bonne idée. Je la retiens.
Schœnberg, Webern, Varèse et Ives (et même Stravinsky) ont des œuvres qui font très bien le passage.
Je pense que pour ceux qui non aucune idée de la musique contemporaine, des œuvres comme la "Sérénade opus 24" de Schœnberg pourraient très bien lancer les premiers pas d'une pré-initiation.

Je crois que pour plus de clarté, je ferai cette liste pour ces musiques juste derrière celle déjà faite, sans mélanger les époques et en précisant les choses..
Je te remercie de ta suggestion… qui apporte sa contribution à l'entreprise.

larsen a écrit:Une question pour les musiciens : est-ce que parfois vous éprouvez du plaisir musical uniquement en décortiquant une partition ? Un peu comme ces parties d'échecs des champions où les plus belles variantes sont dans les analyses car elles sont rarement jouées sur l'échiquier !


Oui, c'est vraient un plaisir de se plonger dans une partition, car tu y vois des choses que tu n'entends pas et surtout tu vois techniquement comment cela fonctionne. Tu y découvres les techniques utilisées pour étager ou développer les matériaux ou les idées.

Mais j'aime aussi que ces analyses soient suivies d'écoutes pour vérifier ce que qui a été perçu dans l'analyse… l'oreile est la "Reine".
Et puis, c'est tout de même la base du métier. Et en plus nous sommes souvent "forcé" avec plaisir de lire et d'analyser les partitions d'étudiant, et de les commenter…

Personnellement en partie autodidacte, j'ai beaucoup appris par l'étude des partitions.
Je me souviens du choc devant la vision de quelques pages du "Momente" de Karkheinz Stockhausen". Les simples études de ces pages m'ont presque tout appris, ou du moins cristallisé d'un coup tout ce que j'avais acquis jusqu'alors dans l'apprentissage de la composition. Je crois que je n'ai rien oublié… même si d'autres couches d'expériences se sont formées.

larsen a écrit:Bonne continuation à ce passionnant topic.
A+,


Je te remercie et j'espère lire d'autres messages de toi.

Salut larsen :wink:
Dernière édition par Gilles R le 18 Déc 2004 10:19, édité 1 fois.
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Message » 17 Déc 2004 10:20

Ajout du début de la liste des œuvres "classiques" du répertoire contemporain préparant la CDThèque. Voir le premier post. Ce n'est qu'un début…

Attention : Toutes les mises à jours sont et seront effectuées sur ce premier post.

À bientôt.

Gilles
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Message » 17 Déc 2004 11:06

Bonjour à tous,

J'aimerais suggérer un compositeur pour cette liste : Thierry Escaich.

Pourquoi ? Cette liste constitue une porte d'entrée vers la musique contemporaine, particulièrement pour ceux qui y sont encore réfractaires. Or Thierry Escaich me semble avoir intégré l'Histoire de la musique (jusque et y compris Messiaen), et il poursuit une écriture neuve, tout en contournant habilement les "expérimentations" à la Cage, Stockhausen... qui justement apparaissent comme des non-sens musicaux aux détracteurs de la musique contemporaine. Ce compositeur peut être vu comme un "pont" entre la musique classique traditionnelle et la musique franchement d'aujourd'hui (il est né en 1965), pont qui évite de se mouiller les pieds dans des approches plus difficiles.

En même temps, je reconnais que Ligeti, malgré un parti pris extrêment marqué, est d'une magnifique facilité d'écoute et représente un accès plus direct et plus net que T. Escaich vers la musique contemporaine telle qu'elle a été définie implicitement dans ce sujet.

Allez, je profite de ce post pour signaler la présence dans cette liste d'un certain Gilles Racot. Très franchement, sans fausse gentillesse, j'ai encore écouté "Subgestuel, Diffluences" hier soir... c'est du grand art. Un CD à conseiller de toute urgence. On pourrait d'ailleurs un jour prévoir une écoute de Subgestuel comme on l'a fait pour la 6° de Tchaikovsky... je comprendrais alors la fin de cette pièce qui curieusement ne se termine ni dans un souffle, ni dans une exclamation, formes habituelles, mais dans quelque chose d'intermédiaire qui ne donne pas l'impression d'une réelle fin... donc à suivre.

Bernard
blue dream
 
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Message » 17 Déc 2004 13:18

blue dream a écrit:Bonjour à tous,

J'aimerais suggérer un compositeur pour cette liste : Thierry Escaich.

Bernard as-tu lu ma réponse dans ce post :
http://www.homecinema-fr.com/forum/view ... 68491303#1

blue dream a écrit:Pourquoi ? Cette liste peut constituer une porte d'entrée vers la musique contemporaine, particulièrement pour ceux qui y sont encore réfractaires. Or Thierry Escaich me semble avoir intégré l'Histoire de la musique (jusque et y compris Messiaen), et il poursuit une écriture neuve, tout en contournant habilement les "expérimentations" à la Cage, Stockhausen... qui justement apparaissent comme des non-sens musicaux aux détracteurs de la musique contemporaine. Ce compositeur peut être vu comme un "pont" entre la musique classique traditionnelle et la musique franchement d'aujourd'hui (il est né en 1965), pont qui évite de se mouiller les pieds dans des approches plus difficiles.


Ses détracteurs qui considèrent Stockhausen comme un non-sens musical, sont soit des ignorants, soit des manœuvriers mêlant la "politique" et des affaires de pouvoirs très peu innocents. Je ne développerai pas cela… pour ne pas dénaturer notre thread.

Mais crois moi Bernard, un créateur qui se dit héritier du passé ne peu pas ignorer Stockhausen. Comment concevoir qu'un compositeur de la fin du 19éme siècle ignore ou rejette Beethoven, c'est du même ordre. Pour une génération et peu importe les styles, les compositeurs respectent et ont appris de ce que tu appelle les expérimentations.
Hors parmi celles-ci il y a l'un des plus grands chef-d'œuvre du 20eme siécle, comme "Momente" de Stockhausen, justement. Dommage que l'œuvre soit si difficilement disponible.

Sait tu que Ligeti était tellement fasciné par l'œuvre et la puissance créatrice de Stockhausen qu'il vint à Cologne travailler dans les studios et s'enrichir de beaucoup des concepts de son œuvre par l'influence de Stockhausen. Que tu prennes des compositeurs comme Lévinas, Manoury, Grisey, Amy… enfin tous te diront l'importance dans leur formation des œuvres de ce créateur.

Descendre Stockhausen pour défendre Escaich ?
C'est confondre en peinture… là tu comprendras… Picasso et Bernard Buffet !
Pour moi voila le niveau.

Je donne cet exemple non par vacherie… mais très sincèrement.

Tu parles de pont entre la musique classique et la musique d'aujourd'hui. Mais ii y a eu Stravinsky, Ives, Schœnberg, Webern, Bartok, Varèse… Alors ? tout ce monde à la trappe et on revient à Camille Saint-Saens ?

Dangereux glissement…

blue dream a écrit:En même temps, je reconnais que Ligeti, malgré un parti pris extrêment marqué, est d'une magnifique facilité d'écoute et représente un accès plus direct et plus net que T. Escaich vers la musique contemporaine telle qu'elle a été définie implicitement dans ce sujet.


C'est pour cela que je conseille mille fois Ligeti et consorts…

Tu vois ce que tu m'oblige à dire… :-?

Bien à toi.

Amicalement

Gilles
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Message » 17 Déc 2004 14:42

Gilles R a écrit:
blue dream a écrit:Bonjour à tous,

J'aimerais suggérer un compositeur pour cette liste : Thierry Escaich.

Bernard as-tu lu ma réponse dans ce post :
http://www.homecinema-fr.com/forum/view ... 68491303#1


:-? non, je n'avais pas lu. Une chose idiote c'est produite : au moment de poster hier, je n'ai plus eu accès au site HCFR, comme s'il était en panne, j'ai essayé plusieurs fois. J'étais persuadé que mon message n'a pas été posté... et j'ai remis ça ce matin :oops: Mes excuses donc pour cette insistance qui n'en est pas une en réalité.

Descendre Stockhausen pour défendre Escaich ?
C'est confondre en peinture… là tu comprendras… Picasso et Bernard Buffet !
Pour moi voila le niveau.

Tu sais bien que j'adore la musique contemporaine, mon idée n'était pas de descendre Stockhausen... mais de considérer (avec compréhension) que beaucoup de mélomanes autres que moi-même peuvent ne pas l'apprécier...

Encore mes excuses pour cette parenthèse.
A bientôt
Bernard
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Message » 17 Déc 2004 15:04

blue dream a écrit:
Gilles R a écrit:Descendre Stockhausen pour défendre Escaich ?


Tu sais bien que j'adore la musique contemporaine, mon idée n'était pas de descendre Stockhausen... mais de considérer (avec compréhension) que beaucoup de mélomanes autres que moi-même peuvent ne pas l'apprécier...


Mon cher Bernard, il ne s'agit pas de toi, évidemment, mais des détracteurs de la musique contemporaine (et de Stockhausen) dont tu parles.

Pour l'apprécier faut-il entrer par les bonnes portes. Stockhausen est un compositur à plusieurs facettes. Il a eu de grandes périodes (1958-1968) et d'autres plus problèmatiques. Tu remarqueras qu'il fait justement partie des compositeurs qui ne figurent pas à hauteur de leur renommée.
Tu vois j'ai réfléchi à tous ça.

En tout cas ton problème de liaison, ma branché, moi, sur une mise au point qui aura le mérite d'être assez claire. Cela me fait penser un peu plus que l'idée de "larsen" s'impose.

L'Art a des racines, n'en montrons pas que le feuillage.

À plus tard :wink:

Gilles
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Message » 17 Déc 2004 15:45

Gilles R a écrit:
blue dream a écrit:Je découvre à l'instant ce sujet :P

Gilles est évidemment de bon conseil, mais puisqu'il s'agit de faire une approche en douceur, pourquoi avoir écarté Thierry Escaich.

C'est un compositeur qui s'appuie sur l'héritage du passé (jusqu'à Messiaen) tout en contournant les "expérimentations" qui ont suivi et qui déroutent justement ceux qui sont réfractaires à la musique contemporaine.

Sa musique est à mon avis une bonne charnière pour glisser de l'approche "classique" à des sonorités et des constructions plus contemporaines. Mais Ligeti est une voie plus immédiate, et tout aussi "facile", je suis d'accord.

(J'aurais pu dire la même chose de Arvo Pärt)

@+
Bernard


Là, Bernard, il y a beaucoup à dire…

Pour un compositeur d'aujourd'hui je ne crois pas qu'il puisse contourner ce que tu appelles trop schématiquement "expérimentations", mot "fourre-tout" qui recouvre 60 ans de notre histoire musicale.

Vaste sujet… nous y reviendrons.

Mais comme tu dis, il plait à ceux qui se détournent de la musique contemporaine. Alors que, ce que je cherche par mes informations c'est justement (je le répète encore) d'amorcer la découverte de la musique actuelle qui ne fait pas se contournement, mais qui l'a digéré, métabolisé, transformé… mais non ignoré.

Je ne peux pas faire une liste sans croire dans les artistes dont je recommande les œuvres… je ne suis pas neutre… Je ne dénigrerai jamais un artiste en public, ni ici, ni ailleurs… par contre lorsqu'il m'est donné de montrer le travail de ceux dont j'admire le talent… je ne me gêne pas.

Libre à chacun de recommander qui il veut dans ce thead. Je ne suis qu'un forumeur comme les autres. Mais de mon côté je ne veux pas faire du soupoudrage d'un peu tout le monde. J'ai réfléchi avant de faire cette liste et j'y réfléchi encore.
Je passe des commandes pour écouter les œuvres que je connais mal. Après écoute je vois si l'œuvre est de bon conseil pour notre forum, en évitant les écueils des deux bords… des deux extrêmes et de la confusion.

Voila pourquoi il n'y a pas de Thierry Escaich dans ma liste.

Gilles


Bonjour Gilles,

J'avoue ne pas bien comprendre les raisons de l'éviction d'Escaich de ta liste.
Mais, c'est pas très grave, dès l'instant où, et je dis cela sans ironie aucune, tu comprends ces raisons et que c'est en cohérence avec les autres noms de ta liste.

Pourtant, j'ai l'impression, d'après ton dernier message, que tu n'aimes pas du tout Escaich. C'est bien sûr ton droit, et je ne fais pas une fixette sur lui, même si j'écoute sa musique de temps en temps et que je connais un tout petit peu le bonhomme. Mais, de là à le comparer à B. Buffet :o, alors que des gens fort respectables comme Dutilleux, en privé, l'estiment beaucoup. A vrai dire, l'Histoire tranchera...
Toutefois, mettre Lejeune et Bonnet, et écarter Escaich, me laisse perplexe !

Bien sûr, comme tu as eu l'occasion de le dire, réaliser une liste comme celle-ci est une tâche redoutable, et l'on ne peut que te remercier d'entreprendre une telle entreprise.

Moska
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Message » 17 Déc 2004 16:18

MOSKA a écrit: Toutefois, mettre Lejeune et Bonnet, et écarter Escaich, me laisse perplexe !
Bien sûr, comme tu as eu l'occasion de le dire, réaliser une liste comme celle-ci est une tâche redoutable, et l'on ne peut que te remercier d'entreprendre une telle entreprise.

Moska

En prenant au plus court, sans développer, une réponse plus fine à ce ce que tu dis (tu m'en excuseras provisoirement).

Moska,

Je le répète je ne fais pas un tableau des compositeurs, il y a des noms qui manquent est qui sont pourtant au minimum autant reconnu que Thierry Escaich : comme Helmut Lachenmann, Klaus Huber, Emmanuel Nunes, Wolfgang Rihm, Gyorgy Kurtag, Thomas Kessler, Claude Vivier, Marco Stroppa, Kaija Saariaho, Peter Eötvos, Yvan Fedele… voilà aussi des noms qui manquent… il y en a plus d'une cinquantaine !

J'ai choisi des œuvres qui font le "pont"… (voir début du post) et non de faire une liste des noms de compositeurs.
Ce n'est pas une sélection des gens que j'aime ou non. D'autant pllus que je connais personnellement une très grande partie d'entre eux.
Sâche, qu'il y a dans les absents des compositeurs pour moi amis, parfois les meilleurs de mes amis… alors que j'aime ou que je n'aime pas untel, n'a pas eu d'influence sur ces préférences circonstanciées.

Pour Jacques Lejeune… écoutes "Fragments gourmands" !
Je trouve cette œuvre excellente pour une initiation à la musique mixte (humour et relation intrument/électroacoustique) et comme œuvre en tant que t-elle. Je n'ai pas de préjugé et de hiérarchie liée à la notoriété, j'évalue l'œuvre pour la dynamique pédagogique qu'elle peut avoir.
Le CD de Bonnet a beaucoup de qualité d'écriture dans ce sens… connais-tu ce CD ?

Pour être encore plus clair… mettre Escaich dans la liste ne sert pas l'initiation que j'espère.
Cela serait mettre de l'huile sur du gras… ou du miel sur du sucre si tu préfères. On ne fais pas avancer nos lecteurs vers une ouverture du langage musical… ce que je recherche.

Si je faisais une liste des compositeurs d'aujourd'hui, alors Thierry Escaich, Arvo Pärt (par exemple) et d'autres figureraient avec leurs discographies. Ce n'est pas l'objectif.

Est-ce clair plus clair Moska ?

À plus tard… :wink:

Gilles


P. S. Pour éviter que se renouvellent des malentendus sur l'objectif de ce thread, le titre est légèrement modifié. Cette petite précision n'est pas inutile, effectivement sa première tournure pouvait laisser croire à quelques insuffisances ou injustices. Malgré tout, je suis certain des imperfections des propositions de ce fil… Votre complicité y paliera. Merci.
Dernière édition par Gilles R le 19 Déc 2004 23:04, édité 1 fois.
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Message » 17 Déc 2004 22:21

Gilles R a écrit:
abricot a écrit:Pour Iannis Xenakis, ne pas oublier "Idmen" et "Pleiades" (ensemble vocal et sextuor de percussions !) :wink:


Pour Idmen… je ne la connais pas, mais je cherche… donne s'il te plait les références.


Ensemble de percussions Les Pléïades et Chœur Gulbenkian, Sylvio Gualda (dir)
Collection Erato/Radio France (1992) - Erato Musifrance 2292-45771-2

Dans Idmen (A B C), on trouve un cycle avec un vaste choeur (dense, massif et pesant) et un cycle de percussions (claviers et peaux). A l'opposé de Pleiades car la pulsation rythmique y est très régulière... Violence primitive, étonnant !

Ne connaissant pas les deux autres enregistrements de Pleiades que tu cites, je sais te dire ce que vaut celui là...

Merci Gilles pour toutes les idées d'oeuvres à découvrir 8)
abricot
 
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Message » 17 Déc 2004 22:52

abricot a écrit:Ensemble de percussions Les Pléïades et Chœur Gulbenkian, Sylvio Gualda (dir)
Collection Erato/Radio France (1992) - Erato Musifrance 2292-45771-2

Dans Idmen (A B C), on trouve un cycle avec un vaste choeur (dense, massif et pesant) et un cycle de percussions (claviers et peaux). A l'opposé de Pleiades car la pulsation rythmique y est très régulière... Violence primitive, étonnant !


Merci abricot, je connaissais l'existence de l'interprétation de l'ensemble Les Pléïades dirigée par Sylvio Gualda, mais je n'en trouve plus de traces… peut-être ai-je mal cherché (?)
j'ai ré-écouté les "Pleïades" hier soir. Je trouve la pièce un peu difficile comme première approche… Psappha pour percussionniste solo est plus abordable.

J'ai trouvé une version par l'Ensemble Demoe (que je n'ai pas entendu hors les extraits d'amazon) de Persephassa couplée avec Psappha. Association de deux pièces importantes.
Mais, je ne peux rien dire sur de si petit extraits… à suivre donc…

Je te joints un lien vers la page amazon :

www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/B0000060 ... 62-7271444

L'idéal serait d'avoir la version des Percussions de Strasbourg (Philips), ou alors un nouveau enregistrement par cet ensemble.

Je vais essayer de découvrir "Idmen"…
Merci de l'information

Bien cordialement

Gilles
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Message » 18 Déc 2004 0:32

Gilles R a écrit:je connaissais l'existence de l'interprétation de l'ensemble Les Pléïades dirigée par Sylvio Gualda, mais je n'en trouve plus de traces… peut-être ai-je mal cherché (?)

Cet enregistrement m'avait été conseillé dans un petit magasin, une véritable antre d'ali le baba... le gars l'avait déterré d'un bac poussiéreux. Aujourd'hui, pas moyen de le déterrer sur le ouèbe, on dirait qu'il est au rayon des introuvables !
Désolé...
abricot
 
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Message » 19 Déc 2004 23:31

Un nouvel entrant : Magnus LINDBERG - Compositeur finlandais né en 1958 à Helsinki.

J'ai choisi parmi ses œuvres orchestrales les plus faciles pour une première approche.
Beau travail d'écriture jouant sur les textures et les irisations de couleurs orchestrales.
Le chef, Esa-Peka Salonen est un complice de longue date de Magnus Lindberg et de toute la nouvelle école finlandaise (Kaija Saariaho…), il est maitre dans l'art de faire sonner l'orchestre.

Le catalogue de Magnus LINDBERG comporte des œuvres génératrices d'énergies et de complexités sonores fantastiques… La première partie de Kraft en est un exemple.

À écouter…

Gilles
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Message » 21 Déc 2004 10:14

Ninja40 a écrit:Par contre, j'aime bien les Gruppen de Stockhausen (surtout la version chez DG, collection XX/XXI, attention aux tympans si on écoute au casque :o ).


Grande œuvre, il est vrai. Mais si tu ne connais pas, cherche sur le site de Stockhausen (dans la liste) "Trans" pour orchestre.
Il y a sur ce CD l'enregistration de la création et l'enregistrement en studio… Très intéressant d'entendre la différence de tension à travers ces deux enregistrements.
Trans est une œuvre très dense de Stockhausen… d'une très grande force expressive… assez facile d'accès.

À découvrir sans crainte. Chef-d'œuvre.

Gilles
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Message » 27 Déc 2004 6:22

Gilles R a écrit:
larsen a écrit:J'aime beaucoup "Laborintus" de Berio, mais sans doute n'est-ce pas le genre d'oeuvre qui permette de mettre le pied à l'étrier (en particulier si on n'aime pas le jazz !).
Berio avait me semble t-il une approche de la musique moins intellectuelle que beaucoup de ses contemporains, les vocalisations de "A-Ronne" par exemple me semblent avoir beaucoup de charme dès la première écoute, c'est simple et plein d'humour, théâtral parfois. Sa "Sinfonia" devrait rallier plus de suffrages à cause de ses références, son emprunt à la "Résurrection" de Mahler est superbe.


Détrompe toi, larsen, Berio est sans doute l'un des compositeurs les plus intelllectuels de toute sa génération.
Les œuvres qui te paraissent simples d'approche ont souvent tout un réseau de structures non apparentes mais réelles.
Ainsi Henri Levy-Strauss (grand amoureux de la musique) fut-il très étonné de d'entendre Luciano Berio affirmer que le 2éme mouvement de la "Sinfonia" était scrupuleusement construit selon la méthode d'analyses structurales du "Cru et du cuit".

Berio lancé sur un sujet était intarrisable. Capable de tenir, sur une sonate de Beethoven, un discours de plusieurs heures sinon d'une journée. Homme d'une grande culture il fréquentait le milieu intellectuel italien comme l'essayiste et romancier Umberto Ecco.

La grâce de Luciano Berio et d'avoir trouvé le passage (nom d'un opéra de Berio) pour sortir du sérialisme et avoir pu trouver des idées musicales suffisament riches pour qu'elle soient toutes à la fois nourries de complexités et à la fois dans sa grande majorité très accessibles. Peut-être parce que Berio était aussi un grand sensuel et comme tel, il aimait partagé le plaisir…



En effet Gilles, j'ignorais à quel point la musique de Berio pouvait être si structurée !
Par contre j'imaginais une approche théorique plus poussée chez son confrère Nono, "Como umaola de fuerza y luz/Sofferte onde serene/Contrappunto dialettico alla mente" Deutsche Gram. avec au piano un fantastique Pollini, pourrait constituer également une bonne entrée en matière.

En me replongeant dans ce genre musical, ce qui m'a parfois froissé c'est d'avoir l'impression de recevoir un flux de notes guidé par le hasard et peu mélodieux (sans aucun doute, cette imprévisibilité suit-elle une méthode bien établie).

L'apparition du hasard en musique me fait penser à l'apparition de l'abstraction en peinture, mais alors que Klee et consort ont rencontré l'adhésion de "l'élite" et du grand public, les compositeurs de "musique contemporaine" sont restés sur le carreau.
Il me semble que "le problème" de l'introduction du hasard dans la musique c'est le manque de liant, comme si on travaillait un chant de manière à lui retirer toute forme mélodique et de beauté "visible".
Je comprends que l'on puisse être séduit par l'architecture d'une oeuvre, mais quand on a pas les bases théoriques c'est difficile :-?

Je me rends compte que mes connaissances s'arrêtent à la génération de Stockausen (dont j'apprécie particulièrement les "Klavierstük"), c'est à dire à celle de mes grands parents, si bien que cette musique d'un point de vue chronologique n'est pas pour moi très contemporaine.
Le terme contemporain est trompeur, est-ce que cela signifie qu'à un moment donné il y a une seule façon d'écrire de la musique "de son temps" ?
Je vais donc m'atteler à découvrir les successeurs de Stockhausen, je m'attends à découvrir une grande diversité.

Dans ma petite virée de musique contemporaine de ces derniers jours dans ma discothèque, j'ai trouvé une musique qui par son approche m'a semblé contemporaine, "Symphonie pour un homme seul" (1950) de Schaeffer et Henry, c'est du copié/collé de sons et de bruits divers retravaillés rythmiquement pour former, je trouve, un ensemble cohérent, mais est-ce pour autant de la musique ?
La démarche rappelle celle de certains "DJ-compositeurs", j'ai même l'impression que les travaux de Schaeffer et Henry arrangés sur ordinateur pourrait faire un hit !
La musique concrète doit se retourner plus d'une fois dans son cercueil :wink:

A+
larsen
 
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