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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

Les termes musicaux que vous voudriez connaitre

Message » 29 Mar 2005 22:05

Bonsoir Gilles, une petite alors:

La composition algorithmique :o , Kesako?

J'ai lu cette expression inconnue pour moi sur un papier de Miller Puckette, que tu connais forcément (créateur du logiciel "MAX" de l'IRCAM).

cdlt,
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Message » 29 Mar 2005 23:00

GBo a écrit:Bonsoir Gilles, une petite alors:

La composition algorithmique :o , Kesako?

J'ai lu cette expression inconnue pour moi sur un papier de Miller Puckette, que tu connais forcément (créateur du logiciel "MAX" de l'IRCAM).

cdlt,
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Bonne question !

La musique algorithmique a été initiée par le compositeur Pierre Barbaud dès le début des années 1960.

C'est d'ailleurs vrai qu'une utilisation de Max pour cette méthode de composition est possible, C'est le cas de Brian Ferneyhough dont la démarche sérielle est proche de la méthode algorithmique.

un premier lien vers Pierre Barbaud :
http://www.physics.mcgill.ca/~gyves/musique.html


À plus tard… :wink:

Giles
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Message » 30 Mar 2005 8:46

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Message » 30 Mar 2005 9:18

Un texte très intéressant... la musique l'est-elle autant ? :wink:
Texte intéressant mais un peu "opaque" : pour ceux qui souhaitent un résumé :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_algorithmique
(ce qui permettra au passage de découvrir Wikipédia, si ce n'est déjà fait, une encyclopédie "ouverte"... donc à compléter par nous tous...)
Si quelqu'un a des liens vers des mp3, c'est volontiers...
@+
Bernard
blue dream
 
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Message » 30 Mar 2005 9:36

blue dream a écrit:Un texte très intéressant... la musique l'est-elle autant ? :wink:


J'ai dans une première version de ma réponse, donné un avis plutôt négatif sur ce que je perçois comme qualité musicale à traverss les musiques algoritmiques.

Si j'ai retiré cet avis, c'est qu'il faut l'argumenter, et sérieusement.
Avec un peu plus de temps, je le ferai.

Amicalement :wink:

Gilles
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Message » 30 Mar 2005 21:19

Merci bien.
Je n'ai pas trouvé d'extraits sonores Blue.

En surfant j'ai trouvé par contre un lien qui explique précisément ce que c'est à travers 3 exemples, il faut un peu s'accrocher:
http://www.ai.univ-paris8.fr/~jim99/act ... rJIM99.htm

Pour composer Analogiques A par exemple, Xénakis impose à la machine les probabilités de propoquer tel enchainement plutot qu'un autre entre certaines "trames" A, B, C, D etc...
Si on se refère au tableau du lien, en partant de A on a un peu plus de chance d'aller vers D que vers les autres trames (mais les autres cas ne sont pas exclus, il vont juste arriver moins souvent au total sur plusieurs tirages), si c'est D qui suit, on voit dans la colonne D que l'on a un peu plus de chance de revenir vers A, etc...

Chaque trame est elle-même un nuage de sons dont la constitution obeit à des régles définies par le compositeur, mais avec des dégrés de liberté: il laisse la machine choisir aléatoirement une note parmi un ensemble de quelques notes voisines, avec restrictions sur l'intensité, obligation du nombre de notes etc...

Ainsi au final Xénakis a donc obtenu un morceau "Analogiques A" dont l'assemblage a requis une part de harsard; en "relançant les dés" de la machine, on va donc générer une autre variante du morceau, différent! D'où la nécessité d'enregistrer les choix de l'ordinateur si l'on veut reproduire exactement "Analogiques A".

cdlt,
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Message » 31 Mar 2005 13:55

Beaucoup de choses à en dire !

D'abord la notion de "musique intéressante" : d'après ce texte, [une musique intéressante est une musique qui est singulière d'une certaine manière, c'est-à-dire qui a des propriétés la distinguant des autres]
Enoncé dans l'autre sens c'est moins vrai : ce n'est pas parce qu'une musique est singulière qu'elle est forcément intéressante. La définition ne ne plaît donc qu'à moitié :wink:

Cette notion de composition automatique me rappelle une anecdote personnelle (puisqu'on n'est pas bien nombreux à lire ce sujet, je peux bien en parler) : j'avais imaginé développer une écriture spécifique pour la guitare en "dessinant" des motifs géométriques sur le manche de l'instrument (cases et cordes comme coordonnées), donc en ne tenant aucun compte de règles purement musicales, et j'avais appelé cela très pompeusement "musique géométrique" :mdr:

Autre anecdote personnelle (on pourrait aussi bien se retrouver devant une bonne bière l'un de ces jours, non ?) je suis en train d'essayer d'interpréter le concerto pour 100 métronomes de Ligeti avec Cubase, à base d'un échantillon d'un clic d'un métronome (Je me limite à 50 métronomes répartis uniformément sur la sène sonore, droite-gauche et avant-arrière). Eh bien, c'est pas facile de trouver quelque chose d'"intéressant" (j'utilise ce terme de manière toute subjective). La rigueur de l'informatique nécessite qu'on introduise artificiellement des paramètres à caractère aléatoire, des glissements relatifs dans les tempi, etc. Pas évident mais bien ... comment dire ... intéressant en soit, même si le résultat n'est pas intéressant à l'écoute.

Et oui, la notion de hasard : beaucoup de synthés proposent maintenant un générateur aléatoire de réglages pour créer immédiatement des nouveaux sons d'un seul clic de souris. Les résultats sont quelquefois surprenants de qualité (il y en a un sur le Cube proposé récemment par Gilles sur un sujet voisin).

@+
Bernard
Dernière édition par blue dream le 31 Mar 2005 14:00, édité 1 fois.
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Message » 02 Avr 2005 10:40

Salut Bernard,
Sur l'histoire des métronomes, j'ai peur qu'un sample unique et la régularité/répétabilité/durabilité de l'informatique (si elle tient le coup!) rende l'interprétation bien différente d'une interprétation réelle. Mais c'est peut être justement ça que tu veux mettre à l'épreuve! Au fait, comment fais-tu pour répartir avant/arrière?

J'ai jeté une oreille sur le début de "6. Poeme Symphonique for 100 Metronomes" là:
http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/ ... 64-0506465
Malgré tout le respect que je dois à Ligeti, ma première réaction avait été de penser qu'il s'agissait là d'une expérimentation un tantinet "Avrilesque", début de mois :wink: , surtout avec ce titre. Mais j'aime l'expérimentation, cela devait sûrement être tenté. Pour autant qu'on puisse en juger avec un extrait compressé, il est intéressant de noter d'ailleurs que ce n'est pas du tout un bruit uniforme, il y a des irrégularités étranges qui apparaissent... j'aurais surtout aimé entendre la fin, car les métronomes réels mécaniques finissent par s'épuiser quand le ressort est détendu: genre les lapins rose de la pub Duracell, les "instruments" doivent s'arreter un par un pour révèler progressivement les interférences entre les oscillations propres de ceux qui restent...non?

Pure coïncidence, en feuilletant le superbe livre "Instruments de musique du monde" de Lucie Rault, je tombe à l'instant sur une photo d'une centaine (voire plus) de jeunes filles Zoulou (de la région de Nogoma) en formation serrée, entrechoquant leur longues tiges de bambou au dessus d'elles, provoquant ainsi un "crépitement", dixit la légende de la photo!
http://gbotet.club.fr/zoulou.jpg
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2 ... 98-7997038


cdlt,
GBo

PS: sur le lien amazon écouter aussi et surtout les extraits de morceaux de Ligeti (adaptés par Pierre Charial si j'ai bien compris) pour orgue de Barbarie (le CD est à 7 euros sur caiman via amazon.fr).
Un lien sur P. Charial:
http://www.metiers-art.culture.fr/cultu ... arial.html
Quelques photos d'un orgue mécanique du XVIIIe siècle, dont le principe d'activation des notes est le précurseur des séquenceurs MIDI:
http://www.priory.lancs.ac.uk/judges_l_7.html
GBo
 
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Message » 04 Avr 2005 9:04

Merci pour ce magnifique lien sur les métiers !

On a également les métiers à tisser de Jacquart (le fameux motif des pulls des années 60 :mdr: ) à l'origine de la "programmation numérique".


Sur la régularité de l'informatique : mes 50 pistes sont jouées par la même machine, donc elles sont "chirurgicalement" synchro. Avec 50 machines non synchronisées, peut-être aurait-on un résultat proche du 100% naturel. Mais l'intérêt pour moi dans mon essai est de trouver des moyens pour introduire un peu d'aléatoire dans toute cette régularité...

(Avant-arrière : en jouant légèrement sur le volume, le niveau de réverb et l'égalisation.)

Effectivement, l'extrait du "poème symphonique" (et non le "concerto"... :roll: ) de Ligeti ne représente en rien le morceau complet : plus de 20 minutes. Une vraie galère à écouter... juste un peu de suspens à attendre que les ressorts se détendent, mais bon. Sur le CD que j'ai (Portrait chez Sony), ils ont réussi à caser cette merveille en plein milieu... :evil: Dommage. Moi qui trouvait la musique de Ligeti "parfaite".

A bientôt
Bernard
blue dream
 
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Message » 05 Avr 2005 8:09

blue dream a écrit:Autre anecdote personnelle (on pourrait aussi bien se retrouver devant une bonne bière l'un de ces jours, non ?) je suis en train d'essayer d'interpréter le concerto pour 100 métronomes de Ligeti avec Cubase, à base d'un échantillon d'un clic d'un métronome (Je me limite à 50 métronomes répartis uniformément sur la sène sonore, droite-gauche et avant-arrière). Eh bien, c'est pas facile de trouver quelque chose d'"intéressant" (j'utilise ce terme de manière toute subjective). La rigueur de l'informatique nécessite qu'on introduise artificiellement des paramètres à caractère aléatoire, des glissements relatifs dans les tempi, etc. Pas évident mais bien ... comment dire ... intéressant en soit, même si le résultat n'est pas intéressant à l'écoute.


Ayant vu cette œuvre aux 100 métronomes, je peux te dire que la version sur scène, n'a pas non plus un grand intérêt musical… c'est plutôt l'aspect théatral qui porte la singularité du concert… C'est plutôt une œuvre Kagelienne que Ligetienne.

Les 30 dernières secondes sont un peu plus émouvantes… l'arrêt des derniers métronomes… et l'agonie de l'œuvre… Bon… Haydn a fait mile fois plus fort !!!!

Gilles
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Message » 05 Avr 2005 9:11

On est donc bien d'accord. Ce qui ne m'empêche pas d'y trouver de quoi faire gamberger mes neurones avec un défi de ce type :wink: (entre 2 prises de son de guitare).

@+
Bernard
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Message » 17 Avr 2005 19:49

Bonsoir.
Une question peut-être un peu bête : après avoir lu les réponses sur la musique algorithmique, quel est le rapport avec la musique sérielle et la musique dodécaphonique ?

J'ai lu dans une notice qu'une œuvre était "modale" et utilisait des micro-intervalles comme les quarts de ton. Un éclaircissement est il possible?

Merci

orpheo
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Message » 17 Avr 2005 22:46

Musique modale: cela signifie qu'elle utilise des notes inscrites dans des gammes autres que la majeure et mineures "classiques".
Debussy par exemple emploie assez souvent des gammes unitonales (chaque note est distante la note voisine d'un ton entier):
Ecouter ses Préludes/Voiles par ex:
http://www.hosting-media.com/fr/amazon/ ... -02_02.ram
Miles Davis utilise un mode dit Dorien pour improviser sur So What (album Kind of Blue), c'est une gamme mineure avec une sixte majeure (sur un piano on obtient cette gamme en montant la gamme de do majeur mais à partir de ré, que des touches blanches donc).
Ravel utilise aussi parfois le mode Eolien, le mode Andalou...Dans le thread sur la pathétique de Tchaikovsky, on a vu que ce compositeur utilisait parfois des descentes ton/demi-ton/ton/demi-ton etc...

Quart de ton: c'est un exemple de micro-intervalle parmi d'autres, ces intervalles sont des écarts inférieurs au demi-ton (écart entre do et do# ou entre mi et fa par exemple).
Le mieux est d'entendre ce que cela donne sur un morceau de P. Boulez executé sur une clarinette spéciale:
http://recherche.ircam.fr/equipes/instr ... _Boulez.rm
Source: http://recherche.ircam.fr/equipes/instr ... efault.htm
L'interet des intervalles non 'réglo' est-il anecdotique? je suis persuadé du contraire (je fais les questions et les réponses :o ); à noter que des instruments exotiques ne sont pas tous accordés comme les notres et cela fonctionne bien (y compris pour le chant); à noter aussi que les partiels de nos propres instruments ne suivent pas des écarts bien tempérés (voir pour le piano ici: http://www.homecinema-fr.com/forum/viewtopic.php?t=29764642&start=0&postdays=0&postorder=asc), les compositeurs spectraux doivent donc recourir à des intervalles plus fins.

Pour ta première question, je laisse les spécialistes de la chose.

cdlt,
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Message » 18 Avr 2005 8:17

orpheo a écrit:Bonsoir.
Une question peut-être un peu bête : après avoir lu les réponses sur la musique algorithmique, quel est le rapport avec la musique sérielle et la musique dodécaphonique ?

J'ai lu dans une notice qu'une œuvre était "modale" et utilisait des micro-intervalles comme les quarts de ton. Un éclaircissement est il possible?


D'abord quelques courtes précisions sur les musiques dodécaphoniques et sérielles.

La musique dodécaphonique fait usage des douze notes de la gamme chromatique comme éléments ayant la même importance dans la construction du matériaux musical.
Rappelons qu'en musique tonale les 7 notes ont des fonctions d'importances différentes (tonique, dominante, sensible…).
En musique dodécaphonique la structure d'une série des 12 notes donne l'ordre de passage de chaque note. Pour qu'une note puisse être jouée à nouveau les 11 notes de la série doivent être jouées.
C'est la technique d'écriture de Schoenberg, Webern et Berg.

La musique sérielle des années 1950, généralise le principe de série des hauteurs aux autres paramètres : durées, nuances.
Il y aura donc des séries de hauteurs, des séries de durée et des séries de nuances, combinées entre elles.
C'est la technique des œuvres de Stockhausen, Boulez, Barraqué, Berio (dans cette période des années 1950 à 1968).

La musique sérielle se prête particulièrement bien aux opérations arborescentes de logique de la musique algorithmique. C'est d'ailleurs un des premier usage de cette musique (Pierre Barbaud).

C'est une première réponse.

Je compléterai un peu plus tard, les renseignements donnés par notre ami GBo. Il y a effectivement des ponts entre micro-intervalles et musiques modales.

à suivre... :wink:

Gilles
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Message » 20 Avr 2005 7:53

J'ai cherché des sites pouvant présenter l'articulation entre micro-intervalles et modes... je n'ai trouvé que des renseignements trop parcellaires.

Sans développer ici. Il est facile d'imaginer que la division de l'octave en 24 ou 36 ou 72 (ou n) intervalles ouvre le champs à la recherche de nouveaux modes.
Par exemple des modes dont l'échelle se trouve entre le mode majeur et mineur (Alain Louvier).
Xénakis a développé tout une recherche sur des modes par l'emploi en mathématique de modulos.
Il y a donc une recherche de documents à fournir…

Nous y palierons.

Gilles
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