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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

Brassens, Georges Brassens

Message » 10 Déc 2005 23:11

Oui, c'est sublime.


Et lui qui n'aimait pas trop se montrer et se mêler...
J'ai vu une émission où il y avait un artiste pour qui il avait accepté de se déplacer à son concert en tant que spectateur... J'arrive plus à savoir qui?

Barbara? Une idée?
dofé
 
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Message » 11 Déc 2005 1:25

Et puis j'aime cette prosodie parfaite, dans laquelle la coupe tombe toujours impécablement à sa place;
sans vouloir passer pour plus vindicatif que je ne le suis, ça change des écrivaillons à deux sous qui font rimer entre elles des rimes féminines et masculines…

La cane
De Jeanne
Est mort
Au gui
L'an neuf
Elle avait fait
La veille
Merveille
Un œuf

Dirait-on pas tantôt du Verlaine:

Léandre le sot
Pierrot qui d'un saut
De puce
Franchit le buisson
Cassandre sous son
Capuce

tantôt un tout de force rappelant les Djinns de Hugo

Mur ville
Et port
Asile
De mort
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort…

Il n'est pas beaucoup de chanteur — d'ACI… — qui puisse se vanter d'une langue aussi limpide! Je songe, à chaque fois, à Poésie ininterrompue, un chant d'une langue où les séries de quatre pieds, toujours parfaitement rythmé suivant la plus pure règle des latins, se succèdent indéfiniment.
A dire le vrai, et rien que par manière de provocation, je dirais assez volontiers que je n'en connais pas d'autre.

Et puis — mais ça n'a peut-être pas à voir: la musique — dont Brassens disait qu'il l'avait écrite pour qu'on l'oubliât. Mais essayez un peu de la jouer: du très bon jazz — manouche comme de juste.

Cdlt :wink:

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Message » 12 Déc 2005 14:57

Tout est bon chez lui y'a rien à jeter
Sur l'ile deserte il faut tout emporter...

:wink:

TEE

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Message » 12 Déc 2005 20:32

Sans ses hanches solides
Comment faire demain
Si perds l'équilibre
Pour accrocher mes mains?

Et une superbe mélodie à la deuxième guitare…

Cdlt :wink:

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Message » 12 Déc 2005 21:24

Il y a quand même toute une dimension que je ne retrouve pas chez lui.
Le côté sombre et torturé à la Jim, Gainsbourg...

Et j'avoue que ça me manque... ce qui fait que je ne peux l'écouter n'importe quand, dépend du moment et de l'humeur.
dofé
 
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Message » 12 Déc 2005 21:29

dofé a écrit:Il y a quand même toute une dimension que je ne retrouve pas chez lui.
Le côté sombre et torturé à la Jim, Gainsbourg...


Pas torturé pour un rond le tonton — l'angoisse existentielle ne semble pas son genre:
ni à mon dernier repas je sais que j'aurais peur une dernière fois
ni de petit trou, un dernier petit trou et on me mettra dans un grand trou où j'entendrai plus parler de trou

Je préfèrerais à l'extrême rigueur ne pas mourir du tout que d'être enterré à tombeaux ouverts, semble le mot d'ordre.

Cdlt :wink:
Dernière édition par dub le 13 Déc 2005 8:19, édité 1 fois.

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Message » 12 Déc 2005 21:36

Sûr qu c'est assez loin du poinçonneur des Lilas...
Plus les mêmes trous... :lol:
dofé
 
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Message » 13 Déc 2005 8:26

Sur le chapitre de la mort, Brassens m'a toujours paru d'une sérénité souriante, contrairement à l'"abbé Brel", comme il l'avait surnommé:

Je mourrai pas à Montfaucon
Mais dans un lit, comme un vrai con
…/…
Et que j'emporte entre les dents
Un flocon des neiges d'antan

Evidemment:
S'il faut aller au cimetière,
J'prendrai le chemin le plus long
J'ferai la tombe buissonnière
J'quitterai la vie à reculon
…/…
Me v'là dans la fosse commune
La fosse commune du temps…

Et:
C'est pas demain la veille bon Dieu
De mes adieux!

rien de bien déchirant dans tout cela, effectivement.

Cdlt :wink:

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Message » 13 Déc 2005 10:34

Dub, j'aimais mieux l'ancien titre du sujet.

Le nouveau est trop restrictif a mon sens.

Amitié.
astrorock
 
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Message » 13 Déc 2005 10:50

astrorock a écrit:Dub, j'aimais mieux l'ancien titre du sujet.

Le nouveau est trop restrictif a mon sens.

Amitié.


Ouaip — mais l'ancien n'attirait pas les foules!

Alors je compte le changer par édition façon "Qui? Police!" pour attirer le chaland

par exemple, j'ai prévu:

"révélation exclu: Brassens collabo?" — et ensuite on parlera des deux oncles! :mdr: :mdr:

Et j'avais aussi en réserve: "Le meilleur d'entre tous:: Brassens über alles" :lol:

Vous ne pouvez pas savoir à quels titres vous échappez et les efforts que je fais pour me retenir! :wink:

Sérieusement, en fait, ça faisait suite à une discussion en cours avec un autre copain et un peu pour relancer cette page.

A part ça: tu suggèrerais quoi comme titre?
«Le coin à tonton Georges: Brassens, poète et chanteur»? :wink:

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Message » 13 Déc 2005 10:53

Je ne suggere rien, j'aimais bien, c'est tout.
astrorock
 
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Message » 13 Déc 2005 11:00

astrorock a écrit:Je ne suggere rien, j'aimais bien, c'est tout.


Faut-il que je sois "bon, serviable et doux parmi les hommes" comme disait l'autre pour te complaire à ce point! :mdr:

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Message » 13 Déc 2005 11:16

dub a écrit:
astrorock a écrit:Je ne suggere rien, j'aimais bien, c'est tout.


Faut-il que je sois "bon, serviable et doux parmi les hommes" comme disait l'autre pour te complaire à ce point! :mdr:


:mdr:
astrorock
 
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Message » 13 Déc 2005 12:19

Un petit passage, admirable dans la coupe et dans lequel je vois une tendresse du même ordre que “ris pas de la pauvre Vénus”:

Ajoutez à ça qu'aujourd'hui
La mani' de l'acte gratuit
Se développe,
Que des créatur's se font cul-
buter à l'oeil et sans calcul.
Ah! les salopes!
Ell's ôtent le bonhomm' de dessus
La brave horizontal' déçu',
Elles prenn'nt sa place.
De la bouche au pauvre tapin
Ell's retirent le morceau de pain,
C'est dégueulasse.

Il y a donc

Les vénus de la vieille école, celles qui font l'amour par amour (au passage, ça vaut bien le coeur aimant à aimer de saint Augustin!) — et l'alexandrin (à élisions populaires, j'entends bien mais quoi?! Queneau en donna avant lui l'exemple, et d'autres n'en sont pas loin) relancé par un écho "par amour" me paraît renouer avec le genre le plus pur de la poésie médiévale et post-médiévale: Villon, sans doute, mais également Charles d'Orléans (que calligraphia Matisse)

Les pemières (heureux celui-là qui, à l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus, reçu de l'amour sa première leçon d'une telle première: s'il la prit dans ses bras, elle est la dernière qu'il oubliera), les plus belles, Bécassine, Ninon, Fanchon, Mimi la blanche caille, les Clairette, toutes en leur printemps et sachant éventuellement dire merde à Cormeille, sont suivies de près par "les bell's vénales,
Cell's qui font l'amour par profit" —
Les braves filles voisinent les filles de joie que seule leur misère distingue des précédentes: il ne s'en faut que d'un client pour les différencier — et il s'en fallut de peu qu'elles fussent nos mères. Elles se vendent aux croquants et ne sont telles que par l'ignomnie des hommes — mais savent se donner à qui savent les aimer:

La fille à tout l'monde a bon coeur
Ell' me donne, au petit bonheur,
Les p'tits bouts d'sa peau, bien cachés,
Que les autres n'ont pas touchés

La fille à cent sous vaut bien la bourgeoise bécheuse — fausse vierge, fausse pudeur, fausse fièvre, simulateurs, c'est anges arificiels venus d'un faux septième ciel. Capables tout au plus de donner une heure authentique de vrai bonheur? Pas même certain, car si elle donne "toute licence, le coeur hélas! n'[est] pas dans le coup, le feu sacré brill[ant] par son absence", de sorte que la déception semble plutôt poindre alors.

Les concurrentes déloyales, lesquelles voisinent à coup sûr avec celle qui "veut être à la page" et qui n'aime que parce "que c'est la mode et qu'elle est snob" (j'admets que la rime de "snob" avec "robe" est un peu légère, car en son élision même, la féminine est ici forcée de s'accoupler à la rime avec une masculine, mais baste!): celle pour qui, "la chair est triste hélas, et j'ai lu tous les livres" — mais pourrait-on dire en termes iconoclastes, sans la préciosité chichiteuse d'un symbolisme à la grammaire contournée. En d'autres termes, l'amour libre ne l'est pas forcément, dans la mesure où il en est qui cèdent "sans coeur, sans lucre, sans plaisir"

Éventuellement les garces cruelles — à qui l'on apporte un bouquet (certes périssable mais à tout le moins volé dans quelque par-terre): on a couru tout chose au rendez-vous de l'adorée et là surprise!
«La bell' disait: "j't'adore' à un sal' typ' qui l'embrassait
Avec mon bouquet de fleurs j'avais l'air d'un con
- Ma mère!»

Et qui ressuscite après être morte quand on les voulait trucider! Et comment leur en vouloir? Pas de quoi, en tous les cas, pisser ou pleure sur les femmes infidèles. Elle vous ravage votre Amandier, vous pique la technique des ricochets, — éventuellement, elles ne sont que belles et chavirantes à défaut d'autres qualités ("Si seul'ment elle était jolie, je dirais: «tout n'est pas perdu…»" — "mais pour l'amour", que demande-t-on?), elles "[font] la belle et […] vous attache[nt], puis [elles] vous mène[nt] par le bout du coeur" — mais sont en réalité de jolies fleurs dans une peau de vache, de jolies vaches déguisées en fleur.
Difficile, en effet, dans le dépit amoureux, de distinguer la déception de la tromperie, les épines dont s'ornent les roses des griffes des cruelles (qui font aux hommes ce qu'habituellement les hommes leurs font)

J'ai oublié: le grillon du foyer, femme d'Hector ou Pénélope qui les maternent tous et raccommode nos malheurs, (Vénus ou Héra, la déesse reconnaîtra les siennes), les fées bienfaisantes, la Nonne qui remplace le chevalier par un sanglier (sous la cornette se cache donc un tempérament volcanique), les biches (anti-thèse de celles de Brel) qui remplacent leur beau cerf par un sanglier, les disgraciées ou les timides qui n'attendent qu'un Don Juan dans leur coeur qui n'avait jamais chanté saura trouver l'amour d'une reine, — et sans oublier les érotomanes grandioses, "ancienne enfant d'Marie-salope", cul-béni si l'on veut, mais "aux culs bénis de cett' manière, Aucune espèce de salut".

Brassens me semble-t-il célèbre l'amour sous toutes ses formes — de la fleur bleue aux flamme les plus rouges — sans s'inquiéter de quelque éternité:

On les r'trouve en raccourci, dans nos p'tits amours d'un jour, tout's les joies, tous les soucis des amours qui durent toujours
C'est là l'sort de la marine et de tout's nos p'tit's chéries. On accoste. Vite! Un bec pour nos baisers, l'corps avec.
Et les joies et les boud'ries, les fâch'ries, les bons retours, il y a d'tout en raccourci, des grands amours dans nos p'tits.
On a ri, on s'est baisés sur les neunoeils, les nénés, dans les ch'veux à pleins bécots, pondus comme des oeufs tout chauds.
Tout c'qu'on fait dans un seul jour! et comme on allonge le temps! Plus d'trois fois dans un seul jour content, pas content, content.
Y'a dans la chambre un odeur d'amour tendre et de goudron. Ça vous met la joie au coeur, la peine aussi et c'est bon.

On n'est pas là pour causer, mais on pens' mêm' dans l'amour. On pens' que d'main il f'ra jour, et qu'c'est un' calamité.
C'est là l'sort de la marine, et de tout's nos p'tit's chéries. On s'accoste, mais on devine, qu'ça s'a pas le paradis.
On aura beau s'dépêcher, faire, bon Dieu! la pige au temps, et l'bourrer de tous nos péchés, ça n's'ra pas ça; et pourtant:
Tout's les joies, tous les soucis des amours qui dur'nt toujours, on les r'trouve en raccourci dans nos p'tits amours d'un jour.

A vos plumes et à vous de trouver d'autres figures féminines chez le tonton.


(Tout ça tiré, on les aura bien reconnues, de
Concurrence déloyale
Le Mouton de Panurge
Les amours d'antan
La mauvaise herbe
Si seul'ment elle était jolie
… et bien d'autres, j'ai pas la mémoire des noms.)

Cldt :wink:

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Message » 13 Déc 2005 22:19

Les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage,
Si j'avais eu l'honneur de commander aù bord,
A bord du Titanic quand il a fait naufrage,
J'aurais crié:"Les femm's adultères d'abord!"

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière ...

Car, pour combler les vœux, calmer la fievre ardente
Du pauvre solitaire et qui n'est pas de bois,
Nulle n'est comparable à l'epouse inconstante.
Femmes de chefs de gar', c'est vous la fleur des bois.

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Quant à vous, messeigneurs, aimez à votre guise,
En ce qui me concerne, ayant un jour compris
Qu'une femme adultère est plus qu'une autre exquise,
Je cherche mon bonheur à l'ombre des maris.

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

A l'ombre des maris mais, cela va sans dire,
Pas n'importe lesquels, je les tri', les choisis.
Si madame Dupont, d'aventure, m'attire,
Il faut que, par surcroit, Dupont me plaise aussi!

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Il convient que le bougre ait une bonne poire
Sinon, me ravisant, je détale à grands pas,
Car je suis difficile et me refuse à boire
Dans le verr; d'un monsieur qui ne me revient pas.

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Ils sont loins mes débuts ou, manquant de pratique,
Sur des femmes de flics je mis mon dévolu.
Je n'étais pas encore ouvert à l'esthétique.
Cette faute de gout je ne la commets plus.

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Oui, je suis tatillon, pointilleux, mais j'estime
Que le mari doit être un gentleman complet,
Car on finit tous deux par devenir intimes
A force, à force de se passer le relais

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Mais si l'on tombe, hélas! sur des maris infames,
Certains sont si courtois, si bons si chaleureux,
Que, même apres avoir cessé d'aimer leur femme,
On fait encore semblant uniquement pour eux.

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

C'est mon cas ces temps-ci, je suis triste, malade,
Quand je dois faire honneur à certaine pecore.
Mais, son mari et moi, c'est Oreste et Pylade,
Et, pour garder l'ami, je la cajole encore.

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Non contente de me dé plaire, elle me trompe,
Et les jours ou, furieux, voulant tout mettre à bas
Je cri:"La coupe est pleine, il est temps que je rompe!"
Le mari me suppli':"Non ne me quittez pas!"

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Et je reste, et, tous deux, ensemble on se flagorne.
Moi, je lui dis:"C'est vous mon cocu préféré."
Il me réplique alors:"Entre toutes mes cornes,
Celles que je vous dois, mon cher, me sont sacrées."

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Et je reste et, parfois, lorsque cette pimbeche
S'attarde en compagni' de son nouvel amant,
Que la nurse est sorti', le mari à la peche,
C'est moi, pauvre de moi! qui garde les enfants.

Ne jetez pas la pierre à la femme adultère.

Celle-ci, je l'adore.

La langue est magnifique, l'hommage certain.
astrorock
 
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