Thierry.P a écrit:sarko, populiste.
Domage que le mot populiste soit devenu connoté a ce point, on devrait employer le mot demaguogue, plus approprié, mais le mot peuple est presque devenu une insulte de nos jours.
Moi je l'aime bien ce mot, le peuple.
Voici ce qu'en dit pierre assouline et qui ne vaut pas onction.
"Populiste !" C'est la nouvelle insulte, bien installée dans l'air du temps depuis quelques années. Nul besoin d'une étude lexicale par assistée par ordinateur pour savoir que ce fut l'un des mots dont ont usé et abusé ouistes et nonistes lors de la campagne sur le référendum en se l'envoyant réciproquement à la figure. Manière de dire que leur adversaire diffusait des relents fleurant la haine des élites, l'aversion pour l'étranger, la révolte des petits contre le gros. Toutes choses qui puent certaines idéologies des années 30. Toute une rhétorique que l'on croyait discréditée par ses excès d'autrefois et qui s'avère inépuisable et comme dopée par ses vieux démons.
On ne s'envoie plus des noms d'oiseaux à tout bout de champ mais on se traite de populiste pour un oui ou pour un non. Loin, très loin de ses inspirateurs, Rousseau, Babeuf et Gambetta. Ainsi perverti, le vocable est plus fort que "démagogue" dont il se veut absuivement un synonyme, mais moins accablant que "pédophile" et "négationniste" qui figurent tout en haut sur l'échelle de Richter du bannissement public.
Il y en a un que cette tendance exaspère, c'est le président de l'Association pour la restauration du prix du roman populiste. Elle existe et a même son siège dans le 93. Depuis l'Hôtel du Nord d'Eugène Dabit en 1931, qui fut le premier lauréat de ce prix, il y en eut d'autres de la même veine, Jules Romains, Henri Troyat, Louis Guilloux, Bernard Clavel, jusqu'à Daniel Picouly. Et même, j'allais l'oublier tant cela paraît incongru, Sartre pour Le Mur en 1940 !
Le populisme en littérature, selon l'association qui veut en perpétuer l'esprit, c'est une oeuvre taillée dans le réalisme social en mettant la littérature à la portée des plus humbles. Selon le réglement, les personnages doivent être des gens du peuple, et les décors s'inscrire dans des milieux populaires dont se dégage une authentique humanité. Surtout, ils devront se préoccuper de la société et des individus au sein de la société ; les héros "attentifs à leurs préoccupations intimes" ont peu de chance de recevoir les 3 750 euros du prix.
Voilà qui fera rapidement la ménage dans les livres de la rentrée.