Brassens, Georges Brassens

[dub]

tu n'as plus qu'à ripper le son...

A +.
Gérard.

C'est fait depuis la diffusion intégrale du concert à la télé — mais il n'empêche que sommeillent ça et là des archives! Et que, soit dit en passant, les programmes sont très pauvres je trouve, ces jours ci.

Cdlt

[dub]

tiens aujourd'hui en rentrant du boulot, j'ai fait un petit détour, histoire d'aller acheter le dernier Chorus (j'ai failli oublier!) qui propose un dossier sur……

Brassens…

Avec une discographie assez complète (qui n'indique pas la présence d'inédits jamais repris à ma connaissance dans le coffret "Dix ans" mais…) — à vue de pays quelques bonnes pages à lire et de zolies photos,

dont une (p.80) de Brassens avec une belle……








… une belle guitare de chez Gérôme (Mirecourt), évidemment, comme celle de la pochette du 5° 25cm…

[LePoulpe]

C'est drole les coïncidences. Je parcours le forum et je tombe sur ce fil alors que je suis entrain d'écouter l'album 6 en vynil : La Traitresse, Le Mécréant, Le Bistrot, etc, etc......
J'ai tout en vynil avec le coffret représentant une guitare, puis la fabrication de cette guitare sur chaque pochette de disque. Je préfère le mot disque à album. A cette époque on disait 33tours.
Je vous conseille un bouquin un peu encombrant pour le métro mais très intéressant "Passion brassens". Pleins de textes et de photos. Un ou deux articles de tout premier intérêt pour le "Libertaire" dans lequel il signait Jo la cédille.
Moi aussi je l'ai vu il y a très longtemps (j'ai 55ans) à Bobino.
Pour moi il représentait l'intelligence face à la bétise du monde et un certain art de vivre. Il a été et est encore pour moi un maitre à penser.
Aujourd'hui ou je suis devenu encore plus libertaire qu'avant il me manque beaucoup, tout comme Ferré et Brel. Seul dans les combles de ma maison je les écoute souvent. Ils me font rêver à une époque révolu ou les chanteurs avaient des choses à dire.

[dub]

Un ou deux articles de tout premier intérêt pour le "Libertaire" dans lequel il signait Jo la cédille.

Oui — sur France Cult., on a eu droit à quelques extraits de lettres, de textes (du journal Le Libertaire de 1948) et d'entretiens — avec quelques "inédits": et ça ne fait que confirmer cet aspect des choses.

De la morale individualiste d'anar de Brassens: "je traverse toujours dans les clous pour ne pas avoir à discuter avec la maréchaussée"…

Finalement, je trouve assez rassurant le fait que ce type d'attitude soit toujours aussi impertinente et suscite toujours autant de colère et d'attaque d'un côté (la dernière c'est: Brassens, il n'était pas anar, il était gentil, il aimait les bêtes et même, il croyait en dieu… ), et autant d'engouement de l'autre.

Cdlt

[LePoulpe]

La majorité des braves gens confondent individualisme et égoïsme, ce qui n'a rien à voir.
Ce n'est pas parce que l'on est individualiste et anar que l'on est pas ouvert aux malheurs des autres ou aux animaux. Bien au contraire, mais je pense que ce n'est pas toi que je dois convaincre.
Tiens une petite pour finir :
"Dès qu'on est plus de quatre on est une bande de cons.......
dans les noms des partants on verra pas le mien."

[dub]

La majorité des braves gens confondent individualisme et égoïsme, ce qui n'a rien à voir.
Ce n'est pas parce que l'on est individualiste et anar que l'on est pas ouvert aux malheurs des autres ou aux animaux. Bien au contraire, mais je pense que ce n'est pas toi que je dois convaincre.
Tiens une petite pour finir :
"Dès qu'on est plus de quatre on est une bande de cons.......
dans les noms des partants on verra pas le mien."

Là où ça devient intéressant (je trouve), c'est quand il renvoie dos-à-dos les deux oncles (en 64) — l'un ami des tommies, l'autre ami des teutons…
Tout comme avant, dans le Libertaire, il trouvait indigne la satisfaction de ceux qui condamnaient les criminels.

Pas parce qu'il soutient les criminels ou qu'il trouve que tout ça c'est pareil, mais parce qu'il y a toujours, selon lui, quelque chose d'inquiétant dans la satisfaction des braves gens à être du côté du Bien et du Juste.

C'est aussi pourquoi, quand je lis que telle chanteuse, trouve que Brassens et ses chansons de corps de garde la "saoule"…… — je me marre. Le jour où celle là aura écrit un vers vallant la moitié du tiers du quart d'un seul des centaines que tonton Georges a commis, elle pourra peut-être la ramener…

Cdlt

[papinova]

Salut Dub,
Tout à fait d'accord avec toi. Tonton n'était pas un méchant. Il égratignait sans chercher à faire mal. Un anti-conformiste, voilà ce qu'il était. Il prenait tout à contrepied, contre ce qui était pour et pour ce qui était contre et pas pour suivre une mode ou par esprit de contradiction mais simplement pour dénoncer le manichéisme universel. Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir comme on aimerait nous le faire croire et beaucoup de ses chansons tournent autour de ce thème. Une de ses obsessions, je pense, était de ne pas suivre le troupeau, ne pas hurler avec les loups quoiqu'il arrive.

[dub]

Salut Dub,
Tout à fait d'accord avec toi. Tonton n'était pas un méchant. Il égratignait sans chercher à faire mal. Un anti-conformiste, voilà ce qu'il était. Il prenait tout à contrepied, contre ce qui était pour et pour ce qui était contre et pas pour suivre une mode ou par esprit de contradiction mais simplement pour dénoncer le manichéisme universel. Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir comme on aimerait nous le faire croire et beaucoup de ses chansons tournent autour de ce thème. Une de ses obsessions, je pense, était de ne pas suivre le troupeau, ne pas hurler avec les loups quoiqu'il arrive.

Si l'on appelle "gentil" Yves Duteil, je pense qu'on se dira que Brassens n'était pas "gentil"… Dans les manuels d'école, on voit un Brassens gentil, avec des chats, de la poésie, une guitare (bon OK: il ne fume plus!) — et super tolérant. Et quelques sombres cuistres un peu génés: et les femmes? einh? Z'étaien-y-t-elles zégales? mmm?

Ah non j'y suis! Brel était misogyne et Brassens phallocrate — et réciproquement. Ils pissaient comme je pleure sur les jolies fleurs déguisées en vache…

Marrant de voir comme les culs pincés le sont toujours autant — mais cette fois-ci, il s'agit du cul conceptuel, du sexe moral: on baise, c'est entendu (parce qu'on est snob et que c'est à la mode?), mais attention!, dans la démocratie, le respect des droits de la personne humaine, et dans la morale de notre saint mère l'Etat…

En fait, je m'insurge un peu contre la vision qui le réduirait à un "il était gentil" — une version:

« Tu nous avais appris à crier : « mort aux vaches ! »
Sur un air de guitare et sans mâcher les mots,
Et surtout à être bons pour les animaux.»

Mais sans mort aux vaches et sans les mots pas mâchés!…
En relisant quelques un des textes anars de tonton — et le beau bouquin de Marc Wilmet sur Brassens libertaire que j'ai ressorti après avoir entendu l'émission de mardi sur France Culture — je me dis que cet universitaire a raison: B. a mâché ses mots par la poésie — mais sans les "avaler".
Je suis d'la mauvaise herbe braves gens — Dieu s'il existe il exagère — Quand les cons sont braves (en entier) — et même, aller, 95%:

« Les "encore", les "c'est bon", les "continue"
Qu'ell' crie pour simuler qu'ell' monte aux nues
C'est pure charité, les soupirs des anges ne sont
En général que de pieux menson(ges)
C'est à seule fin que son partenaire
Se croie un amant extraordinaire
Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus
Ne soit pas déçu»

D'où ma réaction un brin amusé, en lisant, dans le dernier numéro de Chorus, une déclaration d'Anaïs:

«Quand à ses chansons qui parlent de cul, elles me rebutent. Il a un côté paillard qui me saoule»




On ne dit pas "ça me saoule" ou "ça me rebute"! On dit "ça m'emmerde"! Sale gosse!

[Alpes94]

D'où ma réaction un brin amusé, en lisant, dans le dernier numéro de Chorus, une déclaration d'Anaïs:

«Quand à ses chansons qui parlent de cul, elles me rebutent. Il a un côté paillard qui me saoule»




On ne dit pas "ça me saoule" ou "ça me rebute"! On dit "ça m'emmerde"! Sale gosse!

Merci pour ton explication...

C'est aussi pourquoi, quand je lis que telle chanteuse, trouve que Brassens et ses chansons de corps de garde la "saoule"…… — je me marre. Le jour où celle là aura écrit un vers vallant la moitié du tiers du quart d'un seul des centaines que tonton Georges a commis, elle pourra peut-être la ramener…

...car je ne comprenais pas de quelle chanteuse il s'agissait.

Mais au fait, Chorus parle de laquelle...



Si c'est celle-ci...



...on voit bien que c'est une intello...vu son compagnon aux jeans troués...




Si c'est la dernière, je suis déçu car je la croyais plus intelligente...


A +.
Gérard.

[dub]

Non — c'est la dernière (heureusement, car l'autre, vu ce qu'elle a écrit, je me serais fait dessus en riant!) — disons qu'elle a le droit de ne pas aimer ça, évidemment.

On s'en fout comme de l'an quarante, d'ailleurs.

Mais la citation qu'en fait Chorus ne donne pas une haute idée de son esprit — vu la nullité du jugement.

Et puis cette expression - "ça me saoûle" - est d'une ineptie…

[papinova]

Des chansons qui parlent de cul... Brassens ? Allons donc. Je n'en connais qu'une : la fessée et celle qui la "subit", la pôvre : "Aïe, vous m'avez fêlé le postérieur en deux" et tout mari d'avouer son étonnement face à l'évidence :"...la fêlure était congénitale".
Les autres ne sont que des caresses, des hymnes à l'amour comme "à l'eau de la clairefontaine" que toute femme aura rêvé d'entendre au moins un jour dans sa vie.
Vive le pornographe du phonographe !

[dub]

Des chansons qui parlent de cul... Brassens ? Allons donc. Je n'en connais qu'une …/…
Les autres ne sont que des caresses, des hymnes à l'amour comme "à l'eau de la clairefontaine"

Note qu'il a fait quelques chansons de carabins —

«J'en ai fait* une putain de moine
Plaise à dieu qu'elle plaise aux copains»

*prière de faire la liaison

Mais par exemple, celle-là, faut-il être gourde ou cul chaffoin, pour ne pas voir le côté rabelaisien et geste homérique («elle partit à cheval dessus» vous dit-on!)

— et «cette mâle ritournelle, cette antienne virile, qui retentit dans la guérite de la vaillante sentinelle»:

premier degré ou raillerie des manies de militaires solitaire?

Quoi qu'il en soit, si on ne peut même plus rigoler avec le cul, je te demande un peu de quoi on va rire?…

Et puis franchement, il s'agit plus d'avoir le cul sain et joyeux que de rire grassement à des malpropretés de soudards — et la plupart du temps, non sans tendresse:
« Mélanie à l'heure dernière
A peu de chances d'être élue;
Aux culs bénits de cett' manière
Aucune espèce de salut.»

On devine bien à qui irait la grâce si tonton Georges la dispensait…

Que ceux qui n'ont pas savouré le retournement de situation de l'une des dernières:
« Certains à coups de dents creusent leur sépulture,
Les joies charnell's me perdent,
Moi j'use d'un outil de tout autre nature,
Les joies charnell's m'emmerdent.»

se repentent quand il est encore temps!

Mais il faut se résigner. Ça — le reproche de pornographie — et le "c'est toujours tchi-poum tchi-poum", c'est une scie qui date des années 50. Et pourtant le «boîte à outil», fallait le trouver saperlotte!

Si encore on lui reprochait d'écrire des chansons d'un érotisme torride — ça serait au moins plus juste:

« Il paraît qu'à minuit, bonne mère, c'est pire :
On entend se mêler, dans d'étranges accords,
La voix énamouré' des anges qui soupirent
Et celle de la sœur criant " Encor! Encor! "
Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent...»

Après l'avoir entendu lors de la première à Bobino de 72, le présentateur commentait: celle-là, on ne la passera qu'après minuit…

Enfin, c'est le cas de le dire:
« Se peut-il qu'on soit si méchante avec de jolis seins?»…

[papinova]

Et oui, je connais tout ça... J'avoue qu'ado je ne comprenais pas tout, j'étais plus "cochoncetés de soudards" genre "la digue" que l'on hurlait à tue-tête dans le car qui nous emmenait en colonie de vacances. Je me suis rattrapé par la suite en me passant tonton en boucle sur les premiers tourne-disque avec comme cellule des aiguilles à tricoter qui creusaient des tranchées dans le vinyl.

[dub]

Et oui, je connais tout ça... J'avoue qu'ado je ne comprenais pas tout, j'étais plus "cochoncetés de soudards" genre "la digue" que l'on hurlait à tue-tête dans le car qui nous emmenait en colonie de vacances. Je me suis rattrapé par la suite en me passant tonton en boucle sur les premiers tourne-disque avec comme cellule des aiguilles à tricoter qui creusaient des tranchées dans le vinyl.

Tonton Georges vient juste d'expliquer ce qu'il en était de la censure de ses chansons "sales" sur France Culture…

[dub]

Bon.

Sinon, lundi soir, à 21h, on pourra écouter sur canal + décalé une réinterprétation du Gorille par Didier Morville (:lol:)

Gare au Jaguar!

Faut pas que je loupe ça nom de nom!

Cdlt