Kolian a écrit:Bizare, on tape sur total a propos de la pollution, pourtant suffit d'aller faire un tour chez certains elevage/producteur en bretagne pour voir une pollution aussi dangereuse...Et eux ils ont droit a des subventions pour polluer
Ce que tu dis relève d'une double bétise et d'une méconnaissance technique qui frôle l'indescence:
1- comment confondre une pollution par les nitrates et par un hydrocarbure. L'un est réversible dans un terme 100 fois inférieur à l'autre.
2- Tu devrais te renseigner quelque peu. Il existe en France des zones dites sensibles où le niveau enregistré de nitrate était tel sur la période de référence ( 1999 de mémoire et supérieur à 15mg/l) que les agriculteurs ont été dans un premier temps payés pour réduire leurs intrants en matière azoté ( en gros engrais organiques ou minéraux produisants des surcharges en nitrate) et où des niveaux de dépassement constaté lors des contrôles terrains ( un agriculteur a plus de chance de subir un contrôle terrain que tu n'en as d'avoir un contrôle fiscal
...) donné lieu à une amende par la Police de l'Eau. Depuis 2004 , les agriculteurs sont soumis pour pouvoir toucher leurs aides agricoles au respect des BPAH ( bonnes pratiques agricoles habituelles) qui interdissent notamment d'utiliser des pulvérisateurs non réglés, de balancer n'importe quoi n'importe où , mauvais traitement à animal, etc...
et au respect des BCAE ( bonnes conditions agro environnementales ) qui obligent tout agriculteur a bordé tout cours d'eau d'une bande enherbée d'une largeur minimale de 5 m afin que celle ci constitue un piège à nitrate.Par ailleurs les PMPOA 1 et 2 ( plans de maintient des pollutions d'origine Organique agricole) ont largement permis d'endiguer, voir de réduire les pollutions d'origine agricole par la construction de cuve de récupération des effluents d'élevage.
Enfin je voudrais signaler que ce problème est non seulement extremement caricaturé par le grand public et les associations qui n'ont qu'une vision "par le petit trou" du problème environnemental en milieu rural, ne parlons même pas des responsables politiques. Il est vrai qu'une synthèse lue à l'emporte pièce dans un canard quelconque aura du mal à compenser des carences techniques aussi importantes.
On en est rendu à un tel niveau de "crétinisme" que les agriculteurs furent priés de bien vouloir épandre dans leurs champs les boues de station d'épuration urbaine contenant des métaux lourds et autres cochonneries
... Heureusement la profession et l'ensemble des ses représentants syndicaux ont rappellé que tout cela partirait dans ce que constitue notre alimentation.
Je suggère à tout ceux qui voudrait se poser des questions sur les espaces ruraux et leur occupation territoriale, d'envisager de réfléchir aux impacts de l'agriculture sur la base d'une triple approche: sanitaire, paysagère et répartition territoriale. Rarement une profession avec une telle utilité a été autant stigmatisée. Pour finir nous subirons en laissant l'agriculture disparaitre ( de 2 millions d'exploitation en 1983 nous en sommes à moins de 550 000) à avoir de grave problème qualitatif alimentaire, mais également une recrudescence importante de la masse forestière non exploitée. Or contrairement à ce que peuvent penser certains milieux "bien informé" une forêt exploitée est nettement plus efficace en terme notamment de captation du CO². Pourquoi ? Parce qu'un jeune plant consomme nettement plus qu'un vieil arbre dans une forêt non gérée. Parce qu'un espace forestier fermé est l'assurance de voir se developper des incendies de forêt ( voir le Portugal notamment) , parce que le rendement d'une forêt laissée à l'abandon est nettement moins bon que celui d'une forêt exploitée. Enfin il faut savoir qu'une forêt exploitée, où les essences sont choisies en conformité avec le milieu fait preuve d'une grande biodiversité. Il existe un patrimoine suffisant dans notre pays pour assurer cette biodiversité. Sur le massif pyrénéen nous avons effectué des études récentes qui montrent clairement que des espaces se ferment. Je connais bien de nombreux exemples pour me ballader dans ses bois depuis tout gamin. Ces forêts se ferment à une vitesse ahurissante... Je n'ai que 35 ans et j'ai pu le constater de manière impressionnante.
Donc clairement parler de problèmatiques environnementales et d'agriculture demande d'autres compétences que la lecture de Marianne ou de l'Express