Enfin reçu.
Pas déçu.
Je n'ai pas eu le temps de tout écouter, et n'ayant pas entendu la version de Chung depuis longtemps, je ne peux comparer qu'avec celle de Nagano.
Avec Nagano, on dirait que l'orchestre comporte davantage de musiciens, il y a des effets de masse qui font défaut notamment dans le mouvement 4 chez Salonen... faut voir après une nouvelle écoute.
A part ça, ma première écoute (partielle) de Salonen n'a été faite que de bonnes surprises. Cet effet de masse disparaissant, on gagne énormément en lisibilité selon tous les points de vue :
- d'abord les ondes martenot prennent tout leur sens, toute leur originalité. Leur glissé a bien ce "lissé" particulier sans aspérité, très différent d'un glissando de violon. On distingue donc bien les deux instruments et c'est un régal !
- les groupes de cuivres sont bien marqués et séparés, pas de bouillie sonore, à aucun moment
- pareil pour les percussions, très riches et variées, un vrai voyage
- superbe clarinette avec juste ce qu'il faut de "bruits mécaniques"
- le piano s'intègre parfaitement, il ne joue pas à briller comme dans un concerto et le jeu de pédale s'entend très facilement, il permet de mettre en place les silences adéquats, d'un effet musical très réussi
- les silences d'une façon générale apportent ce qu'il faut de légèreté à cette oeuvre sinon "un peu" épaisse.
- la clarté générale d'ailleurs, la précision de l'image stéréo et en profondeur, la richesse, la diversité inouïe de la palette sonore, la perception de tant de détails jusqu'alors ignorés donnent réellement envie de revenir sur le plaisir de cette écoute
- et puis le tempo !!! mesuré, hyper bien tenu, on s'emballe jamais, c'est niché au creux de la main d'un maître, on ne s'égare pas. Du coup, ces phrases musicales complexes prennent leur véritable sens : je m'étais souvent dit qu'on n'entendait pas bien pourquoi cette symphonie devait être un hymne à l'amour. Avec cette version, c'est limpide ! Une oeuvre qu'on pensait "monumentale" se révèle sous une lumière très intimiste (et grandiose à la fois, bigre, comment dire ?), il y a tant de sérénité et de tendresse, qu'on devinait, oui, mais là, cela devient évident.
Merci Gilles pour ce bon conseil
A vous les studios.
Peut-être serait-il utile de créer un thread dédié si Gilles compte l'animer dans l'esprit des fils d'écoutes auquels je faisais allusion?
Créé le 17 Jan 2005 14:31
