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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

Restauration appauvrissante ?

Message » 05 Fév 2009 8:19

adriaticoboy a écrit:
haskil a écrit:Choses que l'on ferait plus : la stéréophonisation de 78 tours :lol: J'ai ainsi un disque de Cortot jouant César Franck, pochette bleue, en gravure universelle stéréophonisée pour des prises des années 1920 et 1930 :mdr: ou la stéréophonisation des bandes monos : ça ne se fait plus alors que dans les années 60 et 70 c'était la règle chez de nombreux éditeurs.

Apparemment ça pourrait revenir sous une forme plus évoluée et subtile, du moins chez certains...
Un procédé récent appelé "Ambient Stereo" est déjà utilisé par Pristine Classical, label d'Andrew Rose (ingénieur britannique installé dans notre campagne française, et fameux pour avoir contribué à dévoiler l'affaire Joyce Hatto.)
http://www.pristineclassical.com/More/a ... tereo.html
A priori, ce genre de bidouille peut sembler douteux, mais à lire l'explication fournie, le procédé paraît techniquement assez raisonnable et sérieux, et à l'écoute le résultat est plutôt convaincant et naturel. J'hésite même à commander quelques CDs pour me faire une idée plus précise.



100 % D'accord avec Adriaticoboy !

Le repiquage de 33 tours neufs d'époque est parfois meilleur que celui fait à partir de bandes qui se sont détériorées pour diverses raisons...

Un chose : ce n'est pas Andrew Rose qui a révélé le pot aux roses Joyce Hato... mais il est celui qui a analysé des disques et a prouvé que ce qu'avait découvert un mélomane britannique était exact. Le britannique en question ayant découvert la supercherie... en rippant un CD de cette pianiste dans son Itunes... il avait découvert que les études transcendantes de Liszt qu'elle jouait... l'étaient en fait par un pianiste japonais pour le catalogue bis...

Pour la stéréophonisation : il y a des repiquages passés dans des DSP déja... qui ne disent pas... mais c'est rare.

Alain :wink:
haskil
 
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Message » 05 Fév 2009 9:02

adriaticoboy a écrit:Je peux comprendre la frustration de Ghozze mais à mon sens il a tort de s'en prendre particulièrement au coffret Marcelle Meyer et de laisser entendre que la réputation de ses producteurs serait surfaite et/ou relayée complaisamment par certains journalistes.
On en a déjà parlé ailleurs (topic Lipatti), l'équipe de Philippe Morin fait des miracles, c'est incontestable, il suffit d'écouter les rééditions Andante. (Le Pelléas de Désormière, par exemple, c'est incroyable de naturel et de présence ! :o )
Les véritables saccageurs d'enregistrements historiques sont ailleurs, et ils sont bien connus (EMI anglaise surtout.)

Maintenant, il faut quand même reconnaître que certains enregistrements sont objectivement très ingrats dans le coffret Meyer.
Alain dit:
Du reste, on entend aussi hélas ! un peu plus la distorsion sur les fortissimos et les drop out des bandes en certains passages... c'est la rançon de l'absence de tripatouillage et de bidouillage...

Je suis d'accord, et ça nous amène d'ailleurs à la question de savoir s'il faut privilégier les anciens reports du temps du microsillon ou bien des transferts CD récents à partir de bandes masters qui se sont potentiellement très détériorées avec les années...
Dans le cas de Meyer, je ne connais pas la collection des Introuvables mais je peux très bien imaginer qu'il soit plus agréable pour certains d'écouter des repiquages qui grattent un peu et pas forcément fidèles plutôt que des transferts chirurgicaux et neutres depuis une source dégradée.

Moi qui adore Furtwängler et collectionne un peu les différentes éditions de ces enregistrements, je dois dire que pour les concerts de guerre (enregistrés sur bandes) je préfère largement les repiquages japonais d'Opus Kura effectués à partir de LPs Melodiya des années 50 (donc pressés du temps où les bandes étaient encore "fraîches") aux rééditions Deutsche Grammophon ou Melodiya réalisées ces dernières années avec des bandes masters qui ont apparemment mal vieilli. Les restaurateurs allemands et russes ont peut-être usé de la meilleure technologie possible pour faire revivre ces bandes mais le son reste désespéramment petit et métallique. Alors que chez Opus Kura, on a toute la chaleur et l'impact du microsillon ! (La solution intermédiaire, c'est Tahra, ils cherchent les bandes de la meilleure qualité possible, parfois des copies qui dorment dans des archives, et parviennet à donner ainsi un peu d'"harmonique" à leurs transferts.)

Pour revenir à Marcelle Meyer, il faut tout de même rappeler que les "transferts ingrats" représentent heureusement seulement une petite partie du coffret.
:wink:


Je ne m'en prends pas particulièrement au coffret Marcelle Meyer et ne laisse rien entendre de particulier... Je dis, précisément, qu'à mon avis si les enregistrements « restaurés » sont indéniablement plus propres, ils sont aussi plus pauvres harmoniquement, donc plus pauvres aussi sur les fondamentales, donc sur les attaques de notes ou d'accords, donc sur les timbres et les couleurs les plus vives ou les plus délicates, et sur l'esthétique sonore générale, ce qui aboutit en dernier ressort à modifier, même dans des proportions qui apparaissent comme infimes — mais qui ne le sont pas —, la musicalité de l'interprète...

Hier, je comparais des enregistrements de sonates de Scarlatti restaurés et non restaurés (coll. « Introuvables »), aujourd'hui la musique pour clavier de Rameau dans la même compilation « restaurée » : même constat... plus propres et plus pauvres... Pour autant, cela peut faire illusion sur une chaîne hifi qui a une bosse dans le bas médium-haut grave et une autre dans le haut médium-aigu, avec un médium creusé, signature sonore typiquement hifi, audiophilique et si... "british...
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Message » 05 Fév 2009 9:15

haskil a écrit:Difficile de comparer deux récitals différents enregistrés de façon différente, dans des lieux différents, sur des pianos différents ! Celui de Besançon enregistré sur un Gaveau au timbre particulier, piano détesté par la pianiste qui en parle dans une lettre, le micro au ras des cordes. Celui de Munich plus agréable, à n'en pas douter.

Par exemple, il faudrait comparer pour le récital de Besançon :

- la bande originelle non corrigée

- le CD INA "Mémoire vive"

- la première édition faite en microsillon par la Fnac en coédition avec la fnac (coffret de 2 CD toilés) : bande fournie donc par l'INA.

- l'édition faite en partant de la copie de ce microsillon par Music and arts et crédité récital à Zurich :o (publié chez Denon au Japon et aux Etats Unis sous Music and arts)

- l'édition partielle de ce récital par Tahra... crédité aussi Zurich et présentée comme inédite : la source étant, selon le producteur du CD que j'avais contacté pour lui dire l'erreur d'attribution, une bande fournie par un collectionneur italien.

- l'édition partielle de ce récital par un label brésilien qui crédite la sonate de Beethoven à une pianiste brésilienne :lol: :roll: :roll:



Mais je ne compare pas les deux concerts, sur deux pianos différents dans un répertoire seulement en partie identique ! Ça n'aurait pas de sens effectivement. Je dis ma préférence pour celui publié par Tahra car il me semble le moins « restauré »... C'est tout. Entendre les bandes originales de ces deux concerts serait particulièrement utile : en l'espèce « comparer » les deux approches de l'opus 31/3 de Beethoven à quatre ans de distance...

Mais ce n'est que mon avis...
Dernière édition par ghozze le 05 Fév 2009 9:24, édité 1 fois.
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Message » 05 Fév 2009 9:23

Horn a écrit:Non, rassures-toi,

Je partage ton avis, et je ne suis pas le seul. Au fil des versions "remasterisées" (j'adoooore cette belle désignation pour un tel sabotage) il y a de moins en moins de dynamique (pour rester correct), de plus en plus de compression dynamique (là encore c'est un euphémisme, le signal est écrêté), tout ça dans cet esprit loudness war qui veut un son toujours plus puissant, toujours plus fort que celui du voisin. :roll:

Les gens sont content de lire "digitally remastered", c'est forcément mieux... Le son y est boosté, pratique pour l'autoradio ou la mini-chaîne. Et j'ai bien peur que ça ne s'arrange pas avec le temps, entre autres avec les copies compressées qui circulent et s'échangent. Ça formate les oreilles ainsi, beaucoup de gens trouvent cela normal comme tu le soulignais.


Fondamentalement, notre époque est obsédée par le « coup d'jeune », le "lifting" en toute chose... Un signe de décadence ?...
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Message » 05 Fév 2009 12:32

ghozze a écrit:
haskil a écrit:Difficile de comparer deux récitals différents enregistrés de façon différente, dans des lieux différents, sur des pianos différents ! Celui de Besançon enregistré sur un Gaveau au timbre particulier, piano détesté par la pianiste qui en parle dans une lettre, le micro au ras des cordes. Celui de Munich plus agréable, à n'en pas douter.

Par exemple, il faudrait comparer pour le récital de Besançon :

- la bande originelle non corrigée

- le CD INA "Mémoire vive"

- la première édition faite en microsillon par la Fnac en coédition avec la fnac (coffret de 2 CD toilés) : bande fournie donc par l'INA.

- l'édition faite en partant de la copie de ce microsillon par Music and arts et crédité récital à Zurich :o (publié chez Denon au Japon et aux Etats Unis sous Music and arts)

- l'édition partielle de ce récital par Tahra... crédité aussi Zurich et présentée comme inédite : la source étant, selon le producteur du CD que j'avais contacté pour lui dire l'erreur d'attribution, une bande fournie par un collectionneur italien.

- l'édition partielle de ce récital par un label brésilien qui crédite la sonate de Beethoven à une pianiste brésilienne :lol: :roll: :roll:



Mais je ne compare pas les deux concerts, sur deux pianos différents dans un répertoire seulement en partie identique ! Ça n'aurait pas de sens effectivement. Je dis ma préférence pour celui publié par Tahra car il me semble le moins « restauré »... C'est tout. Entendre les bandes originales de ces deux concerts serait particulièrement utile : en l'espèce « comparer » les deux approches de l'opus 31/3 de Beethoven à quatre ans de distance...

Mais ce n'est que mon avis...


Vous les juxtaposeiz et portez et vous engagez sur une voie risquée : comment pouvez-vous émettre l'hypothèse que le programme Tahra est moins restauré que le programme INA ? Vous n'avez pas accès aux bandes originelles.

Vous pouvez juste dire que vous préférez le son d'un des CD à celui de l'autre : sans pouvoir dire le moins du monde si c'est dû au travail de restauration sonore.


<Ghozze écrjt : Hier, je comparais des enregistrements de sonates de Scarlatti restaurés et non restaurés (coll. « Introuvables »),


D'ou tenez-vous la certitude que ces sonates du coffret Introuvables n'ont pas été restaurées ? D'où tenez-vous que la nouvelle réédition est plus restaurée que l'ancienne ? Et si, en fait, la plus récente était beaucoup plus proche des originaux ?

Je vais me renseigner.

Alain :wink:
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Message » 05 Fév 2009 13:38

haskil a écrit:
ghozze a écrit:
haskil a écrit:Difficile de comparer deux récitals différents enregistrés de façon différente, dans des lieux différents, sur des pianos différents ! Celui de Besançon enregistré sur un Gaveau au timbre particulier, piano détesté par la pianiste qui en parle dans une lettre, le micro au ras des cordes. Celui de Munich plus agréable, à n'en pas douter.

Par exemple, il faudrait comparer pour le récital de Besançon :

- la bande originelle non corrigée

- le CD INA "Mémoire vive"

- la première édition faite en microsillon par la Fnac en coédition avec la fnac (coffret de 2 CD toilés) : bande fournie donc par l'INA.

- l'édition faite en partant de la copie de ce microsillon par Music and arts et crédité récital à Zurich :o (publié chez Denon au Japon et aux Etats Unis sous Music and arts)

- l'édition partielle de ce récital par Tahra... crédité aussi Zurich et présentée comme inédite : la source étant, selon le producteur du CD que j'avais contacté pour lui dire l'erreur d'attribution, une bande fournie par un collectionneur italien.

- l'édition partielle de ce récital par un label brésilien qui crédite la sonate de Beethoven à une pianiste brésilienne :lol: :roll: :roll:



Mais je ne compare pas les deux concerts, sur deux pianos différents dans un répertoire seulement en partie identique ! Ça n'aurait pas de sens effectivement. Je dis ma préférence pour celui publié par Tahra car il me semble le moins « restauré »... C'est tout. Entendre les bandes originales de ces deux concerts serait particulièrement utile : en l'espèce « comparer » les deux approches de l'opus 31/3 de Beethoven à quatre ans de distance...

Mais ce n'est que mon avis...


Vous les juxtaposeiz et portez et vous engagez sur une voie risquée : comment pouvez-vous émettre l'hypothèse que le programme Tahra est moins restauré que le programme INA ? Vous n'avez pas accès aux bandes originelles.

Vous pouvez juste dire que vous préférez le son d'un des CD à celui de l'autre : sans pouvoir dire le moins du monde si c'est dû au travail de restauration sonore.


<Ghozze écrjt : Hier, je comparais des enregistrements de sonates de Scarlatti restaurés et non restaurés (coll. « Introuvables »),


D'ou tenez-vous la certitude que ces sonates du coffret Introuvables n'ont pas été restaurées ? D'où tenez-vous que la nouvelle réédition est plus restaurée que l'ancienne ? Et si, en fait, la plus récente était beaucoup plus proche des originaux ?

Je vais me renseigner.

Alain :wink:



Vous avez raison, les « Introuvables » sont des enregistrements restaurés aussi. Par la maison Dyam Music, Paris, travaillant pour EMI, si j'ai bien compris, dans les années 1994 à 1996. Je trouve leur « restauration » meilleure, avec un son plus riche, que la compilation plus récente de dix-sept CD « Marcelle Meyer, ses enregistrements 1925-1957 », du moins ce que j'ai pu en juger jusqu'à présent dans Rameau et Scarlatti...

Pour les enregistrements INA et Tahra, j'ai la même impression, plus flagrante encore. C'est pourquoi j'en déduis que le document Tahra a été moins « restauré »...
ghozze
 
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Message » 05 Fév 2009 17:14

ghozze a écrit:
Vous avez raison, les « Introuvables » sont des enregistrements restaurés aussi. Par la maison Dyam Music, Paris, travaillant pour EMI, si j'ai bien compris, dans les années 1994 à 1996. Je trouve leur « restauration » meilleure, avec un son plus riche, que la compilation plus récente de dix-sept CD « Marcelle Meyer, ses enregistrements 1925-1957 », du moins ce que j'ai pu en juger jusqu'à présent dans Rameau et Scarlatti...

Pour les enregistrements INA et Tahra, j'ai la même impression, plus flagrante encore. C'est pourquoi j'en déduis que le document Tahra a été moins « restauré »...


Il est tout à fait possible, au contraire, que la restauration Dynam Music, comme celle de Sofreson, soit au contraire plus poussée que celle d'Art et Son qui encore une fois met tout en oeuvre pour ne pas avoir à trafiquer... cf. l'exemple du Pelléas et Mélisande de Désormière publié par Andante qui délivre un son incomparablement plus direct, plus dynamique, plus clair que celui étouffé de la réédition d'EMI... Il est tout à fait possible que des effets numériques aient été utilisés par Dynam et Sofreson pour enjoliver et améliorer le son en jouant d'effets divers et variés en plus de l'égaliseur...

Il est par exemple possible que la première édition n'ait pas tenu compte des corrections apportées par André Charlin et le directeur artistique lors de l'édition des premiers microsillons... :idee: Mais que la nouvelle réédition en ait tenu compte pour être fidèle aux originaux. Qui sait ? 8)


Si j'en crois les comparaisons que j'ai pu faire chez Philippe Morin et chez moi : la nouvelle édition est largement supérieure à l'ancienne en terme de fidélité aux originaux 78 tours et microsillons des Discophiles français. idem pour Yves Nat d'ailleurs... Dans le cas de Nat, c'est même une sorte de résurrection !
haskil
 
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Message » 05 Fév 2009 19:49

Pour essayer de clarifier un peu les choses sur les coffrets Meyer et Nat, je relis les notices et apparemment certains des enregistrements Discophiles Français ont été transferés à partir des bandes magnétiques mères, d'autres à partir des matrices ou de 78 trs "neufs". Le problème c'est que la méthode n'est pas indiquée pour chaque enregistrement, on ne peut donc pas savoir de quoi l'on parle exactement. Mais vu les réussites habitulles d'Art et Son avec les 78 trs, peut-on alors imaginer que les reports les moins agréables dans les coffrets sont ceux effectués avec les bandes masters, peut-être pas idéalement conservées, d'où parfois un son assez aigre et dur ?
Alain nous expliquait que Philippe Morin a travaillé avec les magnétophones d'André Charlin, réglés comme à l'origine, c'est intéressant, mais le procédé n'est peut-être pas aussi maîtrisé et efficace que le bon vieux repiquage de 78 trs...
Enfin, je dis ça, c'est juste une hypothèse de ma part, peut-être complètement fausse. Et ça ne remet pas en cause mon appréciation globalement très favorable de ces coffrets !
Dernière édition par adriaticoboy le 05 Fév 2009 19:58, édité 1 fois.
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Message » 05 Fév 2009 19:58

Arrêtez de nous embrouiller encore plus, Cow-Boy, s'il vous plaît !... :P
ghozze
 
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Message » 05 Fév 2009 20:22

Désolé ! :mdr:
De toute manière, vous n'êtes pas le plus à plaindre: vous avez les deux éditions: les Introuvables et le gros coffret. :wink:
adriaticoboy
 
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Message » 05 Fév 2009 20:41

Je plaisantais ! :wink:

78 tours ou bandes mères est la bonne explication, en effet... En tout cas, je la fais mienne... A l'écoute, je préférerais donc le son des repiquages 78 tours...

De toute façon, tout est de l'excellent travail d'éditeur...
ghozze
 
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Message » 06 Fév 2009 0:13

Pour parler d'autre chose, rappelons un autre exemple malheureux et connu de "remastérisation" loupée d'enregistrements classiques: les séries Supraphon consacrées à Ancerl et Talich. Ils ont utilisé je ne sais quel procédé (CEDAR ou un truc dans le genre) qui a enlevé tout le souffle de fond, et par là toute la sensation d'espace des prises de son originelles. Le résultat n'est pas toujours catastrophique selon les enregistrements mais dans certains cas ça sonne quand même affreusement bouché. Là, les anciennes éditions CD des années 80/90, voire les microsillons, sont indispensables pour (ré)écouter ces disques dans des conditions acceptables. Encore faut-il mettre la main dessus...
C'est là que je regrette aussi de ne pas avoir de correcteurs de tonalité sur mon ampli, pour tenter de faire mieux sonner si possible ces mauvaises rééditions... quoique je ne suis pas sûr que, dans ce cas précis, pousser les aigus permettrait vraiment de redonner un peu d'air à la musique... :(
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Message » 06 Fév 2009 8:10

adriaticoboy a écrit:Pour parler d'autre chose, rappelons un autre exemple malheureux et connu de "remastérisation" loupée d'enregistrements classiques: les séries Supraphon consacrées à Ancerl et Talich. Ils ont utilisé je ne sais quel procédé (CEDAR ou un truc dans le genre) qui a enlevé tout le souffle de fond, et par là toute la sensation d'espace des prises de son originelles. Le résultat n'est pas toujours catastrophique selon les enregistrements mais dans certains cas ça sonne quand même affreusement bouché. Là, les anciennes éditions CD des années 80/90, voire les microsillons, sont indispensables pour (ré)écouter ces disques dans des conditions acceptables. Encore faut-il mettre la main dessus...
C'est là que je regrette aussi de ne pas avoir de correcteurs de tonalité sur mon ampli, pour tenter de faire mieux sonner si possible ces mauvaises rééditions... quoique je ne suis pas sûr que, dans ce cas précis, pousser les aigus permettrait vraiment de redonner un peu d'air à la musique... :(


J'entends la même chose et acquiesce donc... vu que j'ai les premiers CD supraphon, les éditions japonaises faites à la même époque et les LM originaux... Mais pas les bandes originelles...

Et là ...

Un critique a écrit cela dans Diapason... il s'est ramassé un démenti de Supraphon qui lui a écrit que les nouvelles rééditions sonnaient de façon indiscernable des bandes originelles. Il ajoutait que ce qui n'était pas le cas des précédentes éditions LP et CD... et l'éditeur disait que tout ceci était facilement vérifiable dans leurs studios.

Donc, il faut faire attention à un certain nombre de choses...

Et il y a pour le résultat, tant qu'on ne compare pas avec l'originel, une part de subjectivité et d'autres choses encore.


Par exemple, je trouve le son des nouveaux Marcelle Meyer tirés des bandes originelles, comme ceux des 78 tours, bien meilleurs que ceux des Introuvables et au bon Diapason en plus ce qui n'était pas le cas de tout l'ancien coffret... Le son de la nouvelle édition est plus direct, plus limpide, plus riche en harmonique, il met plus en prise directe avec le jeu de la pianiste.

Alain
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Message » 07 Fév 2009 11:03

J'ai appelé Morin : il a collaboré aux deux édiions : les coffrets Introuvables et le nouveau coffret Marcelle Meyer.

D'après lui : les premiers coffrets de la série des "Introuvables" n'ont pas été réalisés avec les bandes magnétiques originelles mais avec des copies faites précédemment et pas bien fameuses pour certaines d'entre elles.

ll avait copié lui-même les 78 tours de la première édition des Introuvables, chez lui, pour EMI.

Copies de 78 tours comme copies des bandes avaient été filtrées ensuite à la post production car il y avait énormément des bruits de fond et de souffle.

La nouvelle édition Marcelle Meyer ses enregistrements : les 78 tours ont été recentrés pour éliminer le pleurage autant que faire se peut, le diapason a été rétabli à la 440 (ce qui n'était pas le cas de certaines faces de l'ancienne édition), les diamants ont été choisis en fonction des séries de pressage pour avoir un profil qui ne ramasse pas le bruit de fond... des fonds de sillon. Ce qui n'avait pas été fait pour la précédente édition.

Les bande magnétiques originelles ont été utilisées et elles ont été lues en respectant les réglages (ce qui n'est pas toujours fait hélas ! mais ce n'est pas toujours possible... quand ils n'ont pas été conservés).

Le traitement a consisté à supprimer, quand il y en avait, les gros bruits venant d'un 78 tours endommagé, les claquements de micros : soit des bruits de transitoires. Mais aucun DSP, aucune amélioration, aucune restauration (au sens qu'on donne à ce mot quand on restaure les images d'un film par exemple) n'ont été faites, un minium de filtrage a été utilisé : ce qui fait qu'on entend les drop out de bande comme je le disais et des distorsions parfois rudes sur certains fortissimos.

D'après lui : différence infime entre copies avant traitement et CD du commerce. Ce qui n'est pas le cas de la précédente édition des Introuvables.

Il m'a dit une autre chose : dans le cas des 3 dernières sonates de Beethoven par Nat : ils se sont demandés comment Charlin avait pu à ce point foirer la gravure des éditions microsillons des discophiles français (pourtant meilleures que celles ultérieures d'EMI qui sont dégueu surtout la stéréophonisée), car quand ils ont copié la bande originelle le son était d'une qualité insoupçonnable... et c'est ce qu'on a sur le Cd du nouveau coffret Nat.

A part ça mauvaises nouvelles : il n'a plus aucun éditeur avec lequel collaborer pour la réédition de vieilles cires.

Il avait un projet intéressant : la mise sur CD de tous les enregistrements Debussy fait du temps du 78 tours. Mais 2 ans pour sortir un volume à cause de la lenteur et de l'incompétence de la BN... font qu'il renonce... à ce projet.


Pour la petite histoire : le premier et unique volume de ce projet vient de sortir chez Ysaye records en collaboration avec la BN : mais en fait tous les 78 tours sont ceux de Philippe Morin... à l'exception d'une face jouée par Doyen qui vient de la BN qui refuse de laisser sortir ces 78 tours, mais est incapable de les copier convenablement malgré un équipement de très haut niveau... là, elle a accepté car le 78 tours en question appartient au centre de documentation Debussy qui l'y met en dépôt et a accepté d'autant plus facilement de le prêter qu'il est le producteur du CD debussy en question qui est consacré aux Images de Debussy enregistrées par divers pianistes au temps du 78 tours.

Alain :wink:
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Message » 07 Fév 2009 11:44

Hé bien ! merci beaucoup pour tous ces détails, c'est très instructif. Monsieur Morin doit vraiment être un type passionné et sympathique pour accepter de livrer comme ça ses secrets de production (pas tous j'imagine ! :wink: )

Pour la mauvaise nouvelle (plus d'éditeur), je ne suis qu'à moitié étonné, je la sentais venir depuis quelque mois. Et ça confirme donc que United Archives (avec qui Ph. Morin avait travaillé, au moins pour le coffret Landowska, je crois), a probablement mis la clé sous la porte... Ils avaient une superbe édition Koussevitzky en cours... :( Satanée crise... :evil:

Et EMI France, eux aussi n'ont plus de projets de rééditions avec Morin et l'équipe d'Art et Son ? Quel gâchis...

Si ce n'est pas indiscret ou tabou de parler de ça, à ton avis c'est combien en gros la mise de fonds minimum pour (re)lancer un petit label spécialisé dans la réédition d'enregistrements historiques ?
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