Le dernier Yasmin Levy vient de paraître.
Dès que je l'ai reçu, je l'ai enfourné dans mon système sans qu'il soit chaud. Pourtant avec une platine à tube et un ampli classA, quand c'est chaud c'est bien plus meilleur bon
Dès le premier morceau, avec du piano (une nouveauté chez cette chanteuse) j'ai eu les poils dressé. Encore. Eh oui Yasmin devrait travailler à la garde républicaine, tout le monde resterait au garde-à-vous.
Le morceaux se sont enchainés sans que je puisse décoller du canap. J'avais pourtant plein de choses à faire, tant pis ça attendra, on mangera pas à midi... ou des restes... y a pas de restes... dommage... on fera des tartines de miettes.
Cette interprète hors pair chante toujours autant avec ses ovaires et les couillles de son père. Moi ça me saisit, ça m'envoûte et je ne suis pas le seul.
Cet album est encore différents des autres. Moins arabisant. Plus flamenco, avec des valses, avec Alleluia de Cohen traduit en Ladino, avec des duo, des chansons personnelles.
Une chanson ladino traditionnelle, juste voix et piano, la 9, la Hija De Juan Simon, l'histoire d'un fossoyeur qui va enterrer sa fille, l'émotion est à son paroxysme, une complainte fantastique incarnée par une Yasmin qui semble enterrer son propre enfant.
Cet opus est plus jazzy aussi, on y entend même un solo de trompette. Pour le reste, les prises de son me semblent excellente. La dynamique est très bonne. En revanche la spatialisation est comme sur les autres, l'ingé son a parfois tendance à nous mettre la basse, le caron et Yasmin au centre. ça se superpose un peu. Cela dit la scène sonore est aussi très large, plus que dans les précédents LP. Les percus sont plus en retrait et la contrebasse ne descend pas toujours très bas. Choix de mixage.
Le morceau 10, "porque", pourrait être très très beau, mais porque ils ont mis cette nappe de synthé, porque, alors qu'il y a plein d'instruments acoustiques qui jouent à merveille, porque pas avoir mis de vrais violons plutôt que cette nappe à 50 centimes, que même Didier Barbelivien, il en met plus. Porque le producteur a laissé trainer ça. Ah oui ça fait plus tube, ça variétise le morceau, mais ça lui enlève son âme et Dieu sait que Yasmin de l'âme elle en a en rabe et elle partage.
Dans "sentir" Yasmin Levy se renouvelle dans la continuité. C'est magnifique. Je pensais être déçu au bout du 4ème ou me lasser. Pas du tout bien au contraire. Il a tourné en boucle toute la journée.
Si vous avez aimé les précédents vous adorerez son dernier, si vous lui reprochiez qu'elle poussait un peu trop les cordes vocales sur les premiers, vous pouvez aimer celui-ci. Elle est moins extraverti mais pas moins intérieur. J'ai hâte de la revoir en concert.
