Ce dont j'étais sur c'est qu'upgrader un excellent petit système dans une pièce d'appartement de 25m² qui me donnait toute satisfaction n'allait pas être facile. Le NAd 315 bee, la Rega apollo et les BC acoustique Tibre (Fostex inside) sont tout simplement incroyables pour un total à moins de 1000€.
Alors quoi ?
Le problème c'est que l'émotion de la musique provoque des pulsions dont j'ai déjà dit içi que je les trouvais totalement sexuelles, et les pulsions sexuelles, ben, heu... C'est totalement incontrolable tant que ça n'est pas assouvi. Ceux qui pensent à ce stade qu'heureusement qu'il passe ses pulsions sur la hifi plutôt que sur les enfants feraient mieux de se pencher plus avant sur les leurs de pulsions, hmmm ?...
Après d'affreuses pérégrinations qui m'ont emmené de magasin de hifi en centre commercial et de systèmes à quatre zéros à systèmes à cinq zéros, des nuits blanches sur le net, des lectures compulsives de revues élitistes ou le matériel et les sensations sont pleins de "velouté" de "tonicité étonnante" "de "fulgurance singulière" à tel point que je croyais à chaque fois que l'on évoquait les seins d'Elle Mc Pherson ou les lèvres de Naomi Campbell, mais non on ne parlait que caisses en ferraille bourrées d'électronique, ou au mieux en bois percées de haut parleurs, je finis par comprendre que ce genre de quête était inassouvissable et le puits sans fond aucun.
Donc à la réflexion anxiogène à succédé l'action. Coup sur coup, j'agis, Citizen Kane de la hifi, internet à mes cotés. Une heureuse écoute d'un incroyable dynamisme m'avait fait basculer du coté obscur des Davis monitor one, dont le coté live est épatant. Un salon d'hotel présentant du haut de gamme a provoqué une montée d'adrénaline à l'écoute d'un accuphase e 250 sur des triangles CEllo. C'était clair, les Davis auront un Accuphase pour leur caresser les membranes avec sensualité.
Doté d'une excellente maitrise de mes pulsions surtout quand elles sont confrontées en match face à face avec mon portefeuille, j'optais pour une demi mesure, l'accuphase sera d'occasion, en attendant le prix du siècle sur un e 250. Je saute sur un e 205 que la toile m'injecte en intraveineuse.
Rega apollo, accuphase E 205, Davis monitor, cablage Oyaide modul. et Kimber HP, cables d'alim HDG.
Je passe sur les deux premières heures d'écoute, passées à faire du réglage fin, au milieu des autres membres de la famille peu intéressés par mes bricolages et tarrassés par ces machines à laver que j'ai mis dans le salon.
Enfin seul, je décide de passer aux tests sérieux.
Wish you were here, à un niveau sonore qui me vaudrait un coup de sonnette immédiat de la voisine si elle était là... Tiens, mais t'es la David Gilmour ? C'est incroyable, tu es devant moi. Pitain c'est beau wish you were here...
Les Goldberg par Gould... Dis Glenn, en fait tu chantonnes beaucoup plus que je ne l'avais jamais soupçonné, tu sais que t'es complètement cinglé mon gars, mis c'est comme ça que je t'aime.
James Brown live at the apollo, la fièvre à l'état pur, un moment inégalé qu'un ingénieur du son qui ne savait pas qu'il créait l'Histoire a pris un soir d'octobre 1962 dans des conditions discutables mais qui ne masquent pas la décharge érotique de ce disque. Allongé sur l'immense tapis du salon, je ferme les yeux, ça crie, ça saute, ça éructe, ça funk, ça bande. Cosmique. J'Y ETAIS !! J'en vois qui imaginent déjà des choses étonnantes suite à l'utilisation poétique du verbe bander dans la phrase précédente, mais je tiens à leur préciser que ce ce concert est resté, malheureusement, très cérébral.
D'un point de vue affreusement technique, j'ai bien l'impression que les impressionnantes Davis ont besoins de jus et de watts dans leurs fesses rebondies pour s'exprimer totalement, haut rendement ou pas, et des watts c'est du bruit, et du bruit en appartement, ben c'est pas terrible. Ce qui me frappe déjà c'est que l'écoute n'est pas la même après 4 heures qu'au début. Chaleur des électroniques ou post dépucelage de ces enceintes neuves ? En tout cas elles ont manifestement un potentiel dévastateur, dont je tenterais d'extirper l'ultime suc dans les semaines qui viennent.
Autrichon gris.