» 07 Avr 2010 13:27
Tout dépend de la définition que l'on donne à "journaliste". J'ai l'impression qu'on confond sensationnaliste et journaliste. Devant un fait pouvant causer du tort à autrui, mettant sa santé et sa vie en danger, AUCUN être humain ne doit hésiter une seule seconde. Porter secours est un devoir (dès lors qu'on ne met pas sa propre sécurité en danger ainsi que celle d'autres personnes), quel que soit le métier. Celui qui choisi l'image plutôt que l'humain ne mérite pas sa carte de presse. Car le journaliste peut toujours rendre compte sans images. Il lui reste les mots. S'il n'a pas de photo, s'il n'a pas d'images, s'il n'a pas de son, il a ses mots, son témoignage. Notre civilisation de l'image fait qu'on oublie un peu trop souvent qu'un évènement, cela peut aussi se raconter. Les mots ont une réelle force. Regardez la polémique autour du billet d'humeur de Stéphane Guillon sur Besson! En mots, il a dit bien moins que ce que dessinent les caricaturistes. Pourtant, quel tollé!
Après, dans le cas du journaliste qui dénonce les pédophiles sur lesquels il était en train d'enquêter, c'est encore autre chose. Dans son enquête, il s'est trouvé que fortuitement, il a eu connaissance de la préméditation d'un crime. Il l'a dénoncé, point final. Il n'est pas allé divulguer le nom d'une source, cela n'a rien mais alors rien à voir. D'ailleurs, il ne s'est pas présenté comme journaliste. Il a infiltré le réseau en se faisant passer pour un pédophile. On n'est pas face au journaliste qui se présente en tant que tel face à un gars à qui il propose d'être un informateur. Un journaliste qui utiliserait des sources pour ensuite les balancer se suicide journalistiquement parlant. Mais un journaliste qui fait de l'investigation et de l'infiltration, je ne vois pas en quoi cela dérange qu'il fasse en sorte que des crimes ne soient pas commis. Et cela n'a rien à voir avec les libertés individuelles à mon avis.
Loïc