Après, j'ai poussé l'analogie Casserole jusqu'au case de Venus, bien que je ne pense pas que cela puisse arriver. Quoique avec l'homme on est jamais au bout de ses surprises.
Je pense que la gravité l'empêcherait. Cela dit, un outsider vient de faire son apparition dans la lutte contre le bouleversement climatique: la suie. Intéressant article dans le dernier
Science et Vie Maintenant, la "lutte" contre le réchauffement climatique m'inspire certaines réflexions...
D'abord, ce réchauffement est réel. Le remettre en cause me semble aujourd'hui difficile. D'ailleurs, le réchauffement n'étant pas homogène, comme tu le soulignes, il est difficile de le contredire juste par l'exemple la rigueur des derniers hivers dans certaines régions du globe, puisque ces hivers ne sont pas le signe d'un refroidissement, mais bien au contraire le symptôme du réchauffement.
Ensuite, cette réalité du réchauffement GLOBAL pose des questions. Notamment sur le rôle de l'Homme. Il y a eu des périodes chaudes dans l'histoire de notre planète, ce n'est pas la première et sans doute pas la dernière. Il y a aussi la question de l'adaptation des espèces à ce réchauffement. Que notre monde soit bouleversé ne sera pas non plus une nouveauté. La nouveauté, c'est que nous sommes au milieu. Le problème n'est pas du tout celui des écosystèmes ou de la biodiversité. Là encore il y a eu des périodes de biodiversité faibles et des périodes de biodiversité élevées, et là encore le problème est notre façon ethnocentrée, anthropocentrée, de concevoir cette question. Quelque part, c'est un peu égoïste. Nous voulons maintenir NOTRE monde, pas sauver LE monde (les bestioles qui ne vivent que dans les mers chaudes doivent lutter POUR les gaz à effet de serre
).
En revanche, il y a un ensemble de questions politiques liées à ce phénomène qu'il serait extrêmement dommageables de sous-estimer. D'abord, il faut voir que les pays qui ont le plus les moyens de lutter contre le réchauffement, ce sont les pays occidentaux (richesse, technologies, etc.), et ceux qui doivent le plus lutter contre le réchauffement, ce sont les pays en voie de développement (ce sont eux qui ont les industries les plus polluantes, Chine en tête). De là à penser que les pays en cours d'affaiblissement (Europe, USA, etc.) cherchent à imposer la lutte contre les gaz à effet de serre pour affaiblir les pays émergeant (par des investissement et des normes insoutenables au rythme de leur développement, il n'y a qu'un pas. Une sorte de protectionnisme, au même titre que les normes à l'import que l'on impose. D'autant que nous avons considérablement délocalisé les pollutions industrielles de masse (cimenterie, sidérurgie, etc.). En gros, nous ne polluons pas chez nous, mais nos industries et notre mode de vie polluent ailleurs. Nous imposons donc aux autres des efforts pour qu'ils polluent moins en fabriquant les objets de notre quotidien. Pas mal
Ces questions m'interpellent. Et elles m'interpellent d'autant plus que je reste convaincu que nous concentrons les moyens au mauvais endroit. A mon avis, l'énergie colossale que nous consacrons à l'abaissement hypothétique (ce n'est même pas certain que cela fonctionne!) de quelques dixièmes de degrés est très mal utilisée. Seulement, comme avec cette lutte contre les émissions de gaz à effet de serre on fait d'une pierre deux coups (se donner bonne conscience écologique ET affaiblir les pays émergeants), on préfère faire cela plutôt que de consacrer cette même énergie à l'adaptation à l'inévitable bouleversement social, démographique et politique mondial qui va s'ensuivre. Car en tant que pays riches, nous nous débrouillerons bien tout seuls (on fera des fraises à Strasbourg et des dattes à Marseille, la belle affaire [en tout cas c'est ce que doivent penser certains]), en gros. Par contre, si la communauté internationale devait consacrer son énergie et surtout ses fonds à l'adaptation global de la planète, cela reviendrait en priorité à aider des populations pauvres. Bref, pas intéressant au niveau économique. Pas rentable.
Quant aux "alternatives" aux énergies fossiles, elles sont torpillées par des industriels, notamment ceux du nucléaire, alors qu'on ne sait toujours pas ce que nous allons faire des déchets... Les seules alternatives énergétiques sont les énergies renouvelables (géothermie, solaire thermique, énergie cinétique [océans, fleuves, etc.], valorisation des déchets, etc.. Associées à un changement radical de notre mode de vie, des orientations technologiques (concentrer la recherche sur la longévité des produits, leur valorisation post-mortem, leur consommation énergétique) et des pratiques consuméristes (louer des objets de grande qualité mais chers plutôt que d'acheter des objets de faible qualité mais jetables en cinq ans type machines à laver et autres).
Enfin voilà, quoi... quelques pensées matinales...
Loïc