Beaucoup partent du principe qu'on est homosexuel et qu'on l'assume dès sa naissance, et qu'à partir de là, toute vie de couple s'organise autour de cette homosexualité. Sauf que le problème c'est que des hommes et des femmes ont une vie hétéro, ont des enfants, et découvrent ou assument leur homosexualité sur le tard (pensez à Marc Bâtard, sans doute l'un des plus grands alpinistes de tous les temps). Alors imaginons un homme. Fils unique, il perd ses parents assez tôt. Une famille peu étendue, donc... Un jour, il rencontre une femme. Il ont un enfant. Puis disons deux ou trois. Et un jour, cet homme se rend compte que sa vie ne va pas. Son dernier enfant doit avoir quoi... 2 ou 3 ans... Et il découvre que si ça ne va pas, c'est qu'il est homosexuel. Il se sépare d'avec sa femme. Celle-ci décède quelques années plus tard (accident de voiture mettons). Naturellement, il élève ses enfants. Puis, il refait sa vie avec un homme. A eux deux, ils élèvent ses trois enfants. Tout va bien. Les enfants acceptent, le couple fonctionne, cette nouvelle famille se construit. Deux papas, et alors? Ca fait autant d'amour pour les enfants. Une dizaine d'années plus tard, cette homme décède (oui, je sais, le sort s'acharne, mais la loi n'est pas faite pour les cas généraux, ils sont facile à résoudre, elle est faite pour les cas particuliers - à discuter si vous voulez
).
Quelques questions...
-Qui s'occupe des enfants? Je rappelle qu'ils n'ont pas de famille à part le compagnon de leur père. On les place alors qu'ils ont toujours reçu l'amour de leur "beau-père"?
-Le compagnon survivant perd l'être aimé, et on lui enlève ces enfants qui sont, de fait, devenus les siens?
Et je suis certain que vous en avez d'autres... Qui concernent autant le compagnon survivant que le sort des enfants. Qui sont, de fait, des enfants d'homosexuels.
La question de la "normalité" (partant du principe que ce qui est "normal" est ce qui est le mieux pour les enfants) est une question difficile... Comment expliquer la famille à un enfant? Moi, je dois expliquer à mon fils de trois ans et demi que du côté de sa mère, il y a une grand mère, pas de grand-père (décédé avant sa naissance), et une arrière-grand-mère. On lui parle aussi de cette tante qu'il a à peine connue, décédée à 22 ans... Du côté de son papa, il y a une grand-mère, qui vit avec un monsieur qui n'est pas son grand-père à 700km de chez lui, et un grand-père, qu'il appelle "babu", qui vit avec une dame qui n'est pas sa grand-mère et qui vit lui aussi à 700km de chez lui, mais plus au sud. Et une tata, qui vit au Canada avec un monsieur qui a un enfant, mais qui n'est pas son cousin.
Aujourd'hui, mon fils est plus proche des enfants de sa nourrice que de ses grands-parents de mon côté. C'est une seconde famille pour lui. Alors c'est quoi une famille?
Tout ça pour dire que le monde change. On ne peut pas juger de ce qui est bon pour un enfant du point de vue de la cellule familiale telle qu'elle existait il y a encore 20 ou 30 ans.
Mais peut-être que le vrai débat serait de supprimer le mariage, le PACS, et tout ce qui s'ensuit. Et toutes les niches fiscales qui vont avec.
Loïc