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Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...

[FILM] Enter the Void (Gaspar Noé)

Message » 18 Juil 2010 4:09

Salut a tous
réalisateur très controversé par les médias et le public ...
peu de gens comprennent la démarche de Gaspar Noé ... bref qui as vu ce film ??
ps : personnellement j adore son art !!!
Stefan74
 
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Message » 18 Juil 2010 20:23

Soundtracteur a fait une critique assez complète dans le fil "notez les derniers films vus" en post it ;)
Unjeff
 
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Message » 01 Déc 2010 17:16

reçu ce matin Enter the Void l' édition 2 dvds + le blu-ray ... :)
Stefan74
 
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Message » 15 Déc 2010 16:21

un film trop long a mon gout ,je lui prefere irreversible !
leatherface
 
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Message » 17 Déc 2010 0:23

vu hier soir...... un ovni indescriptible et inclassable..... j'ai regretté de l'avoir acheté parce que je ne pense pas le regarder à nouveau, mais je ne regrette pas de l'avoir vu parce que finalement je n'arrivait pas à décrocher pendant le visionnage... à réserver aux amateurs de curiosités bizarres :mdr:
laurentdelyon
 
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Message » 17 Déc 2010 0:32

c est du Gaspar Noé ... tous simplement ...
un réalisateur libre ... ne suivant absolument pas le courant cinématographiques ...
bref un artiste ...
ps : j.kounen ... rockinsquat ...
Stefan74
 
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Message » 17 Déc 2010 0:43

Stefan74 a écrit:un réalisateur libre ... ne suivant absolument pas le courant cinématographiques ...


ça c'est certain! mais il y quand même un vrai côté malsain qui plane sur les deux films que j'ai vu de lui (irreversible, que je n'ai pas aimé du tout, et celui là dont je ne sais quoi penser, mais quand même intéressant), il doit être un peu perturber au fond ce garçon quand même.... :mdr:
laurentdelyon
 
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Message » 22 Déc 2010 2:19

vu ce film ... Gaspar Noé évolue de film en film ...
carne ... seul contre tous ... irreversible ... et maintenant Enter the Void
ps : j ai pas tout saisi mais je n' ai pas laché une seconde ... ça c est bon signe ... pour le film ... hein :lol: :wink:
Stefan74
 
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Message » 31 Déc 2010 21:32

Un des plus gros moments de foutage de gueule cinématographique de l'année 2010 : scénario et propos complètement anémiques, réalisation d'une prétention sans nom destinée à cacher le vide énorme du film (générique sous LSD, traveling incessants, la plongée finale...), longueurs à la pelle...Un film qui mise tout sur le look pour cacher tant que possible un scénario tenant sur un ticket de métro.
A ranger au rang de Nanars ultimes 2010 avec : Oncle Boonmee, Le Ruban Blanc et Alice au pays des merveilles.
:lol:
sebcaz
 
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Message » 02 Jan 2011 9:16

as tu déjà fait une NDE ??
je suppose que non ... vu ton commentaire ... et ce n' es point un film qui as un scénario qui tiens sur un ticket de métro ...
c est que tu n' as pas compris ce film ... regards le dans 15 ans ... tu auras peut-être une autre image de ce film ??
ps : je te conseil vivement d' autres mondes de jan kounen ... reportage sur le chamanisme ... bref ...
Stefan74
 
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Message » 02 Jan 2011 13:49

Il faut vraiment arrêter de juger certains films sur leur scénario, je comprendrais jamais.
Même si je trouve ce film un peu "inégal" et le propos un peu naïf, pour moi ça reste vraiment une expérience intéressante/fascinante et surtout un film qui ose vraiment des choses qu'on a jamais vu avant (catalogué la réal de folie à de simples travellings, euh..)
Le film là où il est très fort, c'est que perso j'ai vraiment ressenti des émotions que je n'avais jamais ressenti auparavant dans aucun autre film, surtout quand le héros voit sa vie défilée en forme de souvenirs éparses. Il y a vraiment des belles choses dans ce film pour qu'on puisse le défendre, et qui évite justement le côté un peu "vain" que certains détracteurs balancent régulièrement de manière gratuite.

"A ranger au rang de Nanars ultimes 2010 avec : Oncle Boonmee, Le Ruban Blanc et Alice au pays des merveilles."
Alice ok, mais Oncle Boonmee et surtout le Ruban blanc, toi ça se voit que les films un peu "différent" et surtout les grands films c'est pas trop ton truc.
Nikolai
 
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Message » 02 Jan 2011 17:47

Stefan74 a écrit:as tu déjà fait une NDE ??
je suppose que non ... vu ton commentaire ... et ce n' es point un film qui as un scénario qui tiens sur un ticket de métro ...
c est que tu n' as pas compris ce film ... regards le dans 15 ans ... tu auras peut-être une autre image de ce film ??
ps : je te conseil vivement d' autres mondes de jan kounen ... reportage sur le chamanisme ... bref ...


Non, et ? Et toi ? Quel pourcentage d'une population moyenne en a déjà fait l'expérience ? 0,1 % ? Faut-il nécessairement être un androïde pour apprécier Blade Runner ? Avoir fait le Vietnam pour aimer The Deer Hunter ??
Oui, je n'ai pas compris ce film puisqu'il n'y a rien à comprendre de particulier, tout étant dit au bout de 20min (Le Livre tibétain des morts, etc.)... Quant à l'argument de "regarde-le dans 15 ans", je pense n'avoir plus 12 ans et demi et être capable d'apprécier ou non un film lors de sa première vision, en ayant compris tous ses enjeux.

Nikolai a écrit:Il faut vraiment arrêter de juger certains films sur leur scénario, je comprendrais jamais.
Même si je trouve ce film un peu "inégal" et le propos un peu naïf, pour moi ça reste vraiment une expérience intéressante/fascinante et surtout un film qui ose vraiment des choses qu'on a jamais vu avant (catalogué la réal de folie à de simples travellings, euh..)
Le film là où il est très fort, c'est que perso j'ai vraiment ressenti des émotions que je n'avais jamais ressenti auparavant dans aucun autre film, surtout quand le héros voit sa vie défilée en forme de souvenirs éparses. Il y a vraiment des belles choses dans ce film pour qu'on puisse le défendre, et qui évite justement le côté un peu "vain" que certains détracteurs balancent régulièrement de manière gratuite.

"A ranger au rang de Nanars ultimes 2010 avec : Oncle Boonmee, Le Ruban Blanc et Alice au pays des merveilles."
Alice ok, mais Oncle Boonmee et surtout le Ruban blanc, toi ça se voit que les films un peu "différent" et surtout les grands films c'est pas trop ton truc.


Je ne juge pas "certains" films sur le scénario, c'est un ensemble, mais le plus important étant quand même l'histoire, la moelle épinière du film, sans histoire...
Je t'accorde que les 30 premières minutes sont très réussies, on est scotché par la réalisation qui prend des risques et innove, mais passé cela, TOUT le film ne fait que répéter ce même schéma : caméra qui virevolte au dessus du sol, travelling très rapide au dessus de la ville, traversée des murs façon Fincher, long passage sous forme de tunnel de lumière (merci 2001), flash-back de l'enfance...Le tout étant axé d'une manière complétement autiste, le réalisateur s'enfermant dans son délire. Comprend que sur une durée de 2h30 on puisse être passablement blasé. Surtout que les scènes de fins sont quand même de la pure provocation gratuite (la caméra dans le vagin, oh-la-la je suis "choqué", j'avais honte pour le réalisateur...). Certains l'ont comparé à 2001, moi je prend ça comme une véritable insulte !

Oh, excuse-moi, les "grands" films c'est pas mon truc, c'est vrai, mes films préférés sont (entre autres) : 2001 L'Odyssée de l'Espace, Stalker, In the mood for love, Alien, Fight Club, Ghost in the Shell 2, Le Parrain, Psychose, The Deer Hunter, Gattaca, The Fountain, etc.

Je vais argumenté brièvement :
- Alice : pour moi, la fin pure et simple de l'originalité de Burton. Non seulement le film est moche mais en plus dénué de toute "magie", de toute "âme". Les séquences s'enchaînent et on n'y croit pas une seconde, jusqu'au combat final, le tout étant très sage, bref anti-burtonien.
- Oncle Boonmee : un film d'un rare égoïsme, qui se moque totalement du spectateur, ne l'implique à aucun moment dans l'histoire. Une histoire sans queue ni tête, remplie de moments kitsch au possible (le poisson et la princesse). Sans compter la lenteur et la juxtaposition de moments sans aucune cohérence apparente (je ne parle même pas de la réalisation totalement académique, j'aurais pu tourner la même chose dans mon jardin avec un iPhone). Un film destiné à ceux étant clairement déjà très "initiés" au réalisateur, qui exclura donc 99% de son public. Belle preuve d'ouverture...
- Ruban Blanc : Palme du manichéisme. Idem que Oncle Boonmee, un film qui exclura 99% de son public par son autisme forcené. Un ennui abyssal, absence totale de rythme, des longueurs intentionnels histoire de montrer que "regardez, il n'y a rien sur ce plan mais si je vous le montre 15s de plus que nécessaire c'est qu'il faut absolument y voir quelque chose, alors qu'il n y a rien", une intrigue qui s'étale sur des heures et des heures interminables pour aboutir en définitif à une absence totale de surprise dans le dénouement. Seul point positif : un noir et blanc sublime. Faudrait renommer la Palme d'Or, la Palme de l'Ennui (le Vent se lève, Ruban Blanc, Oncle Boonmee).
sebcaz
 
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Message » 02 Jan 2011 23:49

"Je ne juge pas "certains" films sur le scénario, c'est un ensemble, mais le plus important étant quand même l'histoire, la moelle épinière du film, sans histoire..."
Pas d'accord, donc à partir de là...
Le nerf pour moi c'est avant tout la mise en scène qui doit véhiculer les émotions et non le scénar. J'accorde de moins en moins d'importance au scénario car c'est la mise en scène avant tout qui me touche (on peut bien sur allier les 2), mais les grands films à mon goût sont fait avant tout de mise en scène.

"Oncle Boonmee" c'est pas parce que tu n'as pas réussi à rentrer dedans que c'est une arnaque ou un film qui refuse l'implication du spectateur. Certains films ne viennent pas aussi facilement, et c'est le spectateur avant tout qui doit faire la démarche de s'impliquer ou non dans un cinéma qu'on pourrait dire "différent" (après libre à chacun de s'en foutre, et dommage pour ceux qui restent à l'écart). Oncle Boonmee est d'ailleurs son film le plus accessible, le plus "évident" de son auteur. Et ne confond pas réalisation académique et réalisation qui vise avant tout la justesse et la simplicité surtout dans sa manière d'orchestrer le fantastique. Moi j'ai jamais vu un film comme Oncle Boonmee, certains plans sont sublimes, et il y a un vraiment sentiment "mystique" qui se dégage de ces images.
Et c'est marrant que tu aimes The Fountain, car lui est bien plus kitch que ce bon boonmee =) et surtout lui bien plus spirituel.

"Ruban Blanc : Palme du manichéisme."
Alors que c'est limite son film le plus ambigu et son plus riche (ce qui n'est pas rien pour Haneke) ? Si il y a bien un réalisateur tout sauf manichéen c'est bien lui. Le film est froid et lent, mais il est indéniablement passionnant. Et là pour le coup le scénario est une pépite, des dialogues magnifiques, reconstitution minutieuse, mise en scène chirurgical incroyable, personnages profonds et pour une fois touchants (une première de voir un "baiser d'amour" dans un film d'Haneke sans qu'il y ait un vice derrière). "sans surprise dans le dénouement", alors qu'il y règne toujours au bout un mystère, un truc inexplicable qui empêche le film d'être bouclé (un peu comme dans Caché, avec son dernier plan génial). Bref... t'es passé à côté.

Après sur Alice on est d'accord ça pue, mais ça tout le monde le sait.
Nikolai
 
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Message » 03 Jan 2011 1:47

EDIT : en relisant mon message, il me semble être un peu trop agressif. Excusez-moi ce côté "brut", ayant tendance à m'emporter dès qu'il s'agit de défendre/critiquer. Au contraire, ceci me fait avancer et j'apprécie la discussion argumentée au-delà de la simple joute oratoire.

Nikolai a écrit:"Je ne juge pas "certains" films sur le scénario, c'est un ensemble, mais le plus important étant quand même l'histoire, la moelle épinière du film, sans histoire..."
Pas d'accord, donc à partir de là...
Le nerf pour moi c'est avant tout la mise en scène qui doit véhiculer les émotions et non le scénar. J'accorde de moins en moins d'importance au scénario car c'est la mise en scène avant tout qui me touche (on peut bien sur allier les 2), mais les grands films à mon goût sont fait avant tout de mise en scène.

Je t'accorde que la mise en scène/réalisation peut grandement contribuer à sauver un film au scénario un peu faiblard mais dans le cas présent, on a affaire ici avec "Enter the void" à une "démonstration" ostentatoire et gratuite de son pseudo-génie. Au demeurant où est-il ? des couleurs ultra vives ? des mouvements de caméras ultra rapides ? 4-5 scènes destinées à choquer la ménagère ? Une idée de mise en scène, plus originale qu'une autre, n'a jamais fait un film d'après moi. Sa démonstration se révèle pleine de mauvais goût et distillant un vide, mais un vide...comme j'en ai rarement vu. Les scènes d'enfance sont d'une naïveté pleine de bons sentiments bien dégoulinants et je ne te parle même pas de l'absence d'intrigue/sous-intrigue. Passe encore si le film avait duré 1h30, mais là, le film devient une torture sensorielle, sous le prétexte fallacieux de nous montrer un "trip" vu de l'intérieur.
Par curiosité, selon toi quels sont les grands films primant la mise en scène (et donc ayant un scénario un peu moins développé) ?

Nikolai a écrit:"Oncle Boonmee" c'est pas parce que tu n'as pas réussi à rentrer dedans que c'est une arnaque ou un film qui refuse l'implication du spectateur. Certains films ne viennent pas aussi facilement, et c'est le spectateur avant tout qui doit faire la démarche de s'impliquer ou non dans un cinéma qu'on pourrait dire "différent" (après libre à chacun de s'en foutre, et dommage pour ceux qui restent à l'écart). Oncle Boonmee est d'ailleurs son film le plus accessible, le plus "évident" de son auteur. Et ne confond pas réalisation académique et réalisation qui vise avant tout la justesse et la simplicité surtout dans sa manière d'orchestrer le fantastique. Moi j'ai jamais vu un film comme Oncle Boonmee, certains plans sont sublimes, et il y a un vraiment sentiment "mystique" qui se dégage de ces images.
Et c'est marrant que tu aimes The Fountain, car lui est bien plus kitch que ce bon boonmee =) et surtout lui bien plus spirituel.


Je t'avoue que je n'avais jamais entendu parler de ce cinéaste avant qu'il n'ait la Palme, et n'avais donc vu aucun de ces films. Autrement dit, j'étais véritablement vierge de tous préjugés, neutre, en allant voir le film, d'autant plus que c'était une occasion de s'écarter des films plus consensuels hollywoodiens. J'ai vraiment eu l'impression d'un hermétisme presque total, le réalisateur n'ayant à aucun moment l'envie de nous guider, de nous expliquer un tant soit peu son univers. Non, ici, on passe de l'apparition d'un gorille aux yeux rouges s'invitant à table à une poisson-chat faisant un cuni à une fille dans l'eau ? WTF ?? Alors oui, il faudrait comprendre entre temps qu'il "se souvient de ses vies intérieures" mais en quoi cela peut-il intéresser le spectateur quand les rares personnages, tous mués dans un silence pesant, semblent autant s'ennuyer que nous ? Quelle utilisation du silence dans le film ? Rien, contrairement à de multiples réalisateurs qui savent utiliser le silence pour "éclairer" l'image. Le film n'a rien à nous montrer et cela se sent, la vacuité du propos rejoignant celle de la mise en scène. Le caractère "expérimental" ne fait pas non plus un bon film. Tu parles d'accessibilité et d'évidence ? Montre-moi alors ce qu'il faut voir, qu'est-ce qu'il y a d'évident ? La mysticité ? Ok. Où est-elle alors ? Elle apparaît peut-être lors de la scène "imposante" où le gorille débarque à table ou dans certains plans de la nature. Et après ? Je peux filmer une forêt pendant 10 min, sans rien d'autre, je ne serais pas sélectionné pour aller à Cannes (Malik s'y connait par contre). A aucun moment le réalisateur n'a réussi à me sentir impliqué, touché par ce qui défilait devant l'écran. Autant regarder une rediffusion de Mimie Mathy à 5h du mat' sous Prozac.
Concernant Aronofky, où est le kitsch ? Un poisson-chat ayant un rapport avec une "princesse", c'est pas kitsch ça ? Un Chewbacca d'une crédibilité toute relative, c'est pas kitsch ? L'histoire de The Foutain touche principalement à la mort, à la façon dont l'homme se crée des chimères pour l'affronter, à l'amour aussi et au renoncement. Si ça, c'est pas spirituel et réfléchi, je veux bien manger mon slip :wink: .

Nikolai a écrit:"Ruban Blanc : Palme du manichéisme."
Alors que c'est limite son film le plus ambigu et son plus riche (ce qui n'est pas rien pour Haneke) ? Si il y a bien un réalisateur tout sauf manichéen c'est bien lui. Le film est froid et lent, mais il est indéniablement passionnant. Et là pour le coup le scénario est une pépite, des dialogues magnifiques, reconstitution minutieuse, mise en scène chirurgical incroyable, personnages profonds et pour une fois touchants (une première de voir un "baiser d'amour" dans un film d'Haneke sans qu'il y ait un vice derrière). "sans surprise dans le dénouement", alors qu'il y règne toujours au bout un mystère, un truc inexplicable qui empêche le film d'être bouclé (un peu comme dans Caché, avec son dernier plan génial). Bref... t'es passé à côté.


Encore une fois, je ne suis pas trop au fait de l'univers cinématographie de Haneke. Un avis vierge donc, de "première fois".
Pourquoi un film manichéen selon moi ? Parce que, globalement, tout le propos du film consiste à dire que c'est l'éducation rigoriste allemande mêlée à un puritanisme et une morale protestante qui a permis la montée en puissance et l'accès au pouvoir d'un certain monsieur H. Après, déployer toute une logorrhée d'un ennui mortel sur plus de 2h pour cette seule démonstration a posteriori, où les seules scènes "d'action" ( :lol: ) consistent à des choux piétinés, un enfant battu, un autre jeté à l'eau, un oiseau trucidé et un sifflet volé...pas trop mon genre... Je ne suis resté que pour connaître la "révélation" finale, qui n'arrivera pas, la voix off se chargeant de remballer tout ça vite fait bien fait.
C'est le genre de film, qui voulant bien montrer qu'il est un bon film d'auteur, hein, pas du tout complaisant vis-à-vis d'une industrie aux ficelles faciles, va nous montrer une porte fermée pendant 3min. Et ? Je reconnais néanmoins qu'il faut sauver de ce film la reconstitution (historique aussi) du village, le très bon jeu des acteurs, et un climat malsain.

Bref, j'ai bien l'impression que Haneke comme Apichatpong (Noé étant pour moi un escroc complet, mais c'est mon avis) sont des réalisateurs "hermétiques", c'est-à-dire fermés à ceux qui ne connaissant pas un minimum leur univers. Ce cinéma là, d'auteurs autistes, ne me touche aucunement.
sebcaz
 
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Message » 03 Jan 2011 4:16

On dévie un peu du sujet mais bon tant pis.
Note pour que le "Enter the void" je ne dis en aucun cas que c'est un chef d'oeuvre ou un film parfait. Il a clairement ses défauts notamment au niveau du propos un peu bebête/naïf, des dialogues en effet limités et pas mal de petites choses qui entachent le film. Je suis juste un peu attristé de la radicalité de certains haters. Noé ne fait pas pour moi de l'onanisme avec ses gros mouvements de caméras impressionnants ou le poseur pour montrer que c'est lui qui a la plus grosse. Moi je vois surtout quelqu'un qui arrive (et ça c'est rare) de faire ressentir sur quelques scènes la notion même de métaphysique.
On sent constamment que c'est son film le plus personnel, le plus profond avec des propres souvenirs de sa vie, qui arrivent (et ça c'est fort) à faire echo à notre propre vie à nous, pour qu'au bout du compte, on puisse nous aussi la voir défiler. Et ça c'est la mise en scène qui arrive à retranscrire ces émotions, qui moi perso, je n'avais jamais ressenti avant.
Ce genre d'expérience ça passe ou ça casse selon certaines personnes, mais c'est tout sauf de la masturbation intellectuellement car justement il n'y a aucune volonté d'intellectualiser l'émotion

Pour Oncle Boonmee je vois surtout une incompréhension, les films de Weerasethakul sont effectivement pas facile d'accès (mais c'est simplement parce qu'ils sont surtout un peu "uniques"), et la première chose qu'on y voit c'est que des impressions de façade comme "hermétisme" ou le "vide". Justement c'est un film tout sauf intello pour moi Oncle Boonmee. C'est un film qui parle simplement de fantômes mais avec une simplicité déconcertante, qui ne vise que l'émotion la plus simple et belle. Qu'est ce qui est évident dans oncle boonmee ? Sa beauté tout simplement. La beauté sans artifice avec que des choses très simples, et des plans justes avec des grands intuitions de mise en scène. Mais j'en parlerais plus en détails sur un topic dédié.

"Pourquoi un film manichéen selon moi ? Parce que, globalement, tout le propos du film consiste à dire que c'est l'éducation rigoriste allemande mêlée à un puritanisme et une morale protestante qui a permis la montée en puissance et l'accès au pouvoir d'un certain monsieur H. "

Ça c'est qu'une approche du film qui effectivement est présente, mais le film parle de 1001 autres choses et dépasse de loin ce simple schéma de la démonstration, car justement elle n'est jamais figée. Le film n'est jamais déterministe et garde toujours un mystère constant, un trouble pour empêcher toute chose d'être définitive. Les personnages sont tous complexes, parfois insaisissables, c'est un film qui arpente tout un tas de chemins, de bifurcations en évitant sans cesse la moralisation bien pensante ou la liberté à son spectateur de réfléchir sur ce qu'on voit à l'écran.
Et j'ai pas souvenir d'un plan inutilement long sur une porte pendant 3 min ? Je me souviens juste de scènes brillantes qui utilisent habilement le hors champ (notamment sur la punition de l'enfant).
C'est dommage comme pour Oncle Boonmee de n'y voir que la "surface", alors que ces films sont bien plus profonds que ça et surtout plus "humains" qu'ils n'y paraissent au départ.
Le ruban blanc comme la plupart des films de Haneke sont avant tous des films qui traitent du "mal", mais pas un mal qui s'explique vraiment, mais un mal qui arrive sans prévenir (comme les accidents) et qui se diffuse progressivement sans qu'on puisse en comprendre les raisons ou les causes. C'est là que le film est fort, c'est dans sa manière de faire ressentir "le trouble" et le mystère de ce village qui est progressivement gangréné par le mal (et donc accessoirement le pays). Le film donne juste des pistes, des indices mais pas des pistes qui passent et s'expliquent par le scénario (brillant), mais par la mise en scène qui fait ressentir à travers des actes ou des gestes anodins un malaise certain et la montée d'un "mal" contagieux qui restera jusqu'au bout inexplicable.

"Par curiosité, selon toi quels sont les grands films primant la mise en scène (et donc ayant un scénario un peu moins développé) ?"
Pour moi ce sont avant tous les purs films de genre qui auraient pu être simplement des gros nanars, si ils n'avaient pas été torché par des grands réal.
Exemple : Predator (McTiernan)
Certains films de Carpenter (Halloween), de Verhoeven (Starship troopers, Robocop), de Sam Raimi (Evil Dead) et 10 000 autres.
Ces films ont objectivement des scénarios moyens ou peu intéressants/basiques, mais sont devenus avant tout des classiques, car derrière il y a de la mise en scène de folie.
Pour le cinéma dit d'auteur ou expérimental il y en a beaucoup comme Lynch bien évidemment, Tarkovsky (Stalker que tu as cité), 2001 de Kubrick (que tu as cité), Bela Tarr (Les harmonies Werckmeister), et toute une clique de cinéastes contemplatifs ou le scénario est totalement éclipsé par la mise en scène.
Même pour les grands films populaires, les scénarios ne sont jamais des monuments comme Titanic de Cameron (scénario de base, mais grand film de mise en scène avant tout).
Après il y a ceux qui allient grand scénar et pure mise en scène comme les films de Fincher (souvent), mais c'est plus rare.
Nikolai
 
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