Les enceintes
J'ai commencé par m'occuper des enceintes : la suspension tombait en poussière sur les 4 HP de 25cm. De la poussière mais heureusement rien de cassé. Les HP sont appairés deux à deux, indispensable pour la symétrie du push-pull, je les ai donc numéroté pour ne pas avoir de problèmes par la suite.

Les suspensions ont une taille particulière, heureusement la boutique TLHP en avait des frais pour ces Audax. Ce sont des suspensions à très fort débattement, la pose est assez délicate…

J'ai fait une coupe des enceintes pour ceux que ça intéresse. La taille est réduite deux fois : la première par l'utilisation du push-pull, la deuxième car le caisson est rempli d'absorbant (du Kapok).

La référence du HP est HD24S45 en 15Ohm. J'ai trouvé des versions similaires mais rien sur du 15Ohm. Il semble que dans la seconde version des enceintes, il n'y avait pas d'évent.
Mon avatar est le tampon du menuisier qui réalisait le placage noyer des éléments.
Le préampli
Le préampli ici est dans sa version U pour "universel", en effet la sortie normal du préampli est de 250mV pour coller avec la sensibilité des amplis de la marque, cette version offre un jeu de carte enfichable supplémentaire pour une sortie de 1,5V destinée à un autre ampli ou peut faire office de sortie casque. Elle drive très bien le K702.
Le signal rentre par des prises jack soudés directement sur le circuit imprimé à gauche et ressort à droite. Les commandes de la face avant suivent ce trajet pour que le signal ait le chemin le plus court.

Voici une photo du préampli avec les cartes mise à jour : au casque (AKG K702), absolument aucun bruit n'est percevable (et je précise que j'ai moins de 25ans…

Avant la restauration, du bruit était perceptible potar à 10%, la faute à ces condensateurs français "CEF" à la tenue dans le temps douteux…
Les plus observateurs auront remarqué comment les résistances sont soudés sur le circuit imprimé : surélevées pour être moins "stressée" par l'action du fer à souder.

Le triple-ampli
Le plus gros de la restauration c'est fait sur le triple ampli, contrairement au préampli pas de carte enfichable mais un monstre de 20kg à démonter vis par vis : un véritable enfer !

- 3 transfos "double C" bobinés par Audiotec pour obtenir une symétrie parfaite entre les deux canaux.
- 12 condensateurs de filtrage de 2200uF 100V, le circuit fonctionne à une tension élevé : 90V redressé.
- 2 modules d'amplifications de 80W avec 2 paires de transistors NPN PNP complémentaires appairés.
- 4 modules d'amplifications de 55W avec 1 paires de transistors NPN PNP complémentaires appairés.
La restauration a consisté à changer les condensateurs chimiques et vérifier à l'oscilloscope le bon fonctionnement des modules. J'ai remplacé les 2*2200uF par un seul 4700uF d'un bon diamètre.
Les transfos ont été "enrobé" et découplé du reste de l'appareil de façon à ce qu'il soit impossible de décerner la marche de l'arrêt (ce qui peut poser problème car il n'y a pas de voyant sur cet appareil…). L'alimentation du filtre actif se trouve au sein de l'appareil, au milieu, entre les modules 55W (aigus droit et gauche) où un troisième enroulement a été rajouté spécialement.






Le filtre actif
J'ai terminé par le filtre actif, on voit la belle quantité de polystyrène à l'intérieur. J'ai changé les chimiques, nettoyé les potars et repéré le niveau pour un gain nul.



La source
L'acquisition logique pour accompagner cette chaine était la platine vinyle avec son bras Audio-Technica de 12" en S et la cellule MM AT-20Sla à profil de diamant Shibata. La courbe de réponse était livrée avec, pas besoin de faire une photocopie c'est une ligne droite.
L'entrainement est direct et d'origine Matsushita. Je possède une SL1200 MK2, monstre de fiabilité, et ce moteur fait encore mieux car l'axe est sous vide d'air, la graisse au bout de 34 ans est neuve…

L'AT-1009 :

Les problèmes rencontrés
La connectique a posé quelque problèmes puisqu'il s'agit de :
- mini jack sur préampli <=> filtre actif. Les mini jack sont soudés sous le chassis de l'appareil, technique reprise sur un filtre actif Kanéda commercialisé par la maison de l'Audiophile, qui permet d'avoir des longueurs de câble (et une importance de ces derniers) réduite à presque rien.
- din 6 / 7 entre filtre actif <=> triple ampli
- Hirschmann secteur 6 pins pour le câble d'enceinte, et j'ai eu beaucoup de chance que l'ancien directeur de la boite en avait encore…

Ces problèmes deviennent des avantages car : on ne fait pas souvent de tests de câbles, niveau connectique on est limité au Neutrik (pas chère, efficace, solide), on fait les câbles sur mesure donc coût de revient ridicule.
Le grand final
À l'époque, il fallait attendre 6 mois avant de pouvoir récupérer sa chaîne qui était fournie avec les courbes de mesures spécifiques car "La garantie d'une mesure est préférable au meilleur des slogans publicitaires". Ça sonne très objectiviste tout ça…


Pour ce qui est de l'utilisation, j'ai ajouté pour la lecture des oeuvres modernes, un portable dont la gestion des batteries est si catastrophique (le fameux macbook pro de 2006) qu'il est maintenant sédentaire.
Un système en apparence compliqué mais qui au final est très facile d'utilisation, pas de superflu (le réglage des tonalités et désactivé par défaut) mais des petites choses très utile que l'on ne voit plus :
- boutons -20, -40 et -60dB, indispensable pour une écoute faible niveau avec toute la dynamique de l'écoute "orchestre" ou pour lire une source à 1,5V, je rappelle que j'ai 250mV de sensibilité sur les amplis…
- un seul bouton "secteur" pour allumer tous les appareils.
Un CR ?
Si on définit un système par rapport à ses défauts et bien je dirais… euh… que c'est un gouffre pour mon budget 45 tours 30 cm…

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Édit : mise à jour de la photo