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[BD] Monsters : Coffret Universal (1931-1954)

Message » 14 Avr 2013 17:21

L'Étrange Créature du lac noir (Creature of the Black Lagoon, 1954)

Réalisateur : Jack Arnold

Synopsis : Un savant découvre en Amazonie un fossile partiel d'une créature inconnue. Il monte une expédition destinée à trouver plus de traces de cette créature. Les occupants du bateau (notamment la seule occupante) sont loin de se douter qu'ils vont tomber sur quelque chose de plus vivant qu'un simple fossile... et en 3D

Bien plus tardif que les autres films du coffret, L'Étrange Créature du lac noir est encore un appendice un peu problématique des six premiers films. Non que le résultat soit mauvais : Jack Arnold est un réalisateur particulièrement compétent et il compte d'autres films tout à fait respectables dans sa filmo (notamment le fabuleux L'Homme qui rétrécit). Mais on est clairement passé à une autre époque, celle des films de série B souvent un peu exotiques centrés sur des scientifiques qui essayent de se débarrasser d'une menace extra-terrestre, surnaturelle ou autre. Par rapport à l'âge d'or des productions Universal des années 30, on peut d'ailleurs parler d'âge d'argent, avec It Came From Outer Space/Le Météore de la nuit (tourné juste avant), Tarantula et quelques autres. Et, si vous vous rappelez les scènes avec Vampira dans Ed Wood, c'est juste avant que les Dracula et Frankenstein retrouvent leur popularité grâce aux diffusions télé. Et de ce côté La Créature a été le film moteur de ce come-back de films inédits.

On a donc affaire à une série B de l'époque dans toute sa splendeur. Casting réduit (huit personnes créditées) sans star (ou acteur au registre étendu) au générique, tournage vite fait bien fait (un lagon de Floride et le lac du studio Universal), musique recyclée d'autres films, le gimmick (à l'époque) de la 3D.
Mais qui dit bonne série B dit astuces. L'intrigue est déjà habilement recyclée de King Kong : c'est une nouvelle variation sur La Belle et la Bête avec une créature apparemment dernière survivante de son espèce qui tombe amoureuse d'une jeune femme avenante. Les sous-entendus érotiques dans la scène de ballet nautique où Kay se baigne sont indéniables et particulièrement inspirés. Et l'ensemble progresse allègrement, sans temps mort ou cliché excessif. Le "méchant" n'est pas un savant fou mais le financier de l'équipe, la créature est montrée à plusieurs reprises comme une victime plutôt que comme un simple monstre effrayant. Le tout est plutôt nuancé et efficace pour l'époque. Bon, évidemment, il y a une flopée de plans où on voit la main/nageoire de la créature émerger hors de l'eau et happer ce qu'elle trouve devant elle, parce qu'il faut bien rentabiliser le procédé 3D, mais ça n'est finalement pas si dérangeant que ça.

Et il y a la créature amphibie, la chose la plus fascinante de tout le film. À la différence de Dracula, la créature de Frankenstein, la Momie, l'Homme invisible, du Loup-garou ou du Fantôme de l'opéra, elle n'a évidemment rien d'humain (en dehors de l'acteur sous le latex...), et elle ne se définit pas par par sa distance prise avec l'humanité. C'est un membre d'une autre espèce, point barre et c'est donc un monstre à un autre sens que pour les films précédents. Mais ses émotions et ses sentiments restent complexes et le film suggère à plusieurs reprises la situation vue de son point de vue : c'est un être dont l'environnement se retrouve envahi sans qu'il ait rien demandé par une autre espèce qui cherche à le capturer ou à le tuer coûte que coûte. Avec une femelle plutôt gracieuse dans l'onde aquatique et dotée de flotteurs dont il n'a jamais vu l'équivalent. On peut le comprendre.

Et le film constitue également le début de tout un sous-genre de films où un petit groupe en milieu clos se retrouve en proie aux attaques d'une créature, dont les plus illustres représentants sont It! The Terror from Beyond Space, Alien ou Predator.

Image : très très inégale. On devine aisément que le film a été tourné par deux équipes et à deux endroits différents. Une partie des plans reste ainsi granuleuse et floue, tandis que l'autre, impeccable, profite autrement plus du passage à la haute définition. Ce qui permet de voir les détails du costume utilisé pour créer la créature, plutôt bien fait pour l'époque.
Avec d'ailleurs un effet pervers (c'est bien le mot...) : le transfert révèle que le maillot de bain de Julie Adams, celui qu'elle porte avant de se baigner, est très moulant, vu qu'on y distingue même ce qu'on appellerait aujourd'hui un camel toe...
N'ayant pas d'équipement 3D, je n'ai vu que la version 2D. Il semblerait, d'après les témoignages, que la 3D accentue les travers des plans granuleux du film mais que ça soit plus le résultat de la façon dont le film a été tourné que de la restauration effectuée par Universal. En tout cas, par rapport à la synchro parfois défaillante des deux projecteurs polarisés dans les salles à la sortie ou à la projection anaglyphique avec les lunettes aux verres rouge et vert (ceux utilisés pour la diffusion télé de La Dernière Séance en 1982), c'est certainement la meilleure occasion que l'on ait jamais eue de voir ça en 3D.
À noter que le film est transféré en 1.85:1. Comme on était en 1954 à la sortie, les formats larges étaient encore loin d'être standardisés et les chefs opérateurs savaient que le résultat pourrait être projeté dans différents formats (1.37:1 comme sur le documentaire bonus, 1.66, voire 2:1) suivant les desiderata des projectionnistes et des exploitants de salles. Le 1.85 ne donne toutefois pas l'impression qu'une partie majeure de l'image soit absente.

Son : relativement standard en V.O. pour l'époque et le budget. Pas de défaut majeur constaté, mais pas non plus de performance remarquable.

Bonus : Outre la bande annonce du film et de ses deux suites (La Créature est parmi nous semble calamiteux...), un documentaire de 40 mn retrace l'histoire de "Gill-Man" en insistant sur le premier volet de la trilogie. Comme pour pratiquement tous les autres bonus du coffret, c'est un documentaire SD qui remonte à une dizaine d'années et remplit bien sa mission.


Bon, c'était le dernier film du coffret. Je vous prépare encore un article bilan indiquant aussi les films indispensables de l'époque.
Sledge Hammer
 
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Message » 16 Avr 2013 18:19

sled ! dans ton article bilan ! oublie pas ton tiercé des 3 meilleurs film de ce coffret !!
jcdusse
 
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Message » 16 Avr 2013 18:23

c'est vrai que l'homme qui rétrécit est vraiment un film culte , un peu comme freaks la monstrueuse parade .. mais dans un tout autre style !
jcdusse
 
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