renan a écrit:Pour y aller régulièrement depuis 10 ans (principalement à Sao Paulo) l'évolution est très notable en bien. Beaucoup de dynamisme et une montée notable du salaire de base pour les plus pauvre.
Dire que les plus pauvres sont les moins en sécurité n'est pas vrai! ce pays baigne dans la violence continue (ils sont expressifs
) et je ne connais personne la bas du pauvre au cadre supérieur qui ne se soit pas fait braqué au moins une fois. Ce qui est marquant c'est que la police intervient parfois sauvagement et qu'il vaut mieux ne pas resister lors d'une arrestation. D'un autre coté les gangs des favelas n'ont pas hésités il y a quelques années à attaquer les casernes de pompiers et les commissariat.
J'y vais régulièrement depuis plus de 30 ans et des raisons familiales et amicales m'attachent à ce pays que je connais plutôt bien : trois fois par an à Rio et Sao Paulo. Et je ne connais personne qui n'ai pas eu un membre de sa famille retenu en otage, voire assassiné. J'ai deux amis qui ont été poignardés chez eux, et le frère d'un ami médecin qui a été assassiné à Brasilia. Mais d'un autre côté dans une petite ville de l'intérieur, tu laisseras tes clefs sur la porte de la maison et il ne t'arrivera rien...
Je vais t'expliquer pourquoi les plus pauvres sont les moins en sécurité...
outre le fait que les riches peuvent la payer pour être protégés (corruption), c'est parce que les plus pauvres vivent dans des zones désertées par la police, dans lesquelles sont enkystés les gangs qui les prennent en otage... Dans les favelas vivent 99% de personnes victimes des gangs et la police ne protège pas la population... il y a, néanmoins, en ce moment, des polices dites de pacification qui reprennent possessions des favelas, mais ça ne va pas vite et ça n'a lieu que dans quelques endroits...
tandis qu'au pied de chez moi, à Rio, il y a la police qui monte la garde en permanence et qu'un portier garde l'entrée de l'immeuble.
Certes ce n'est pas aussi sur que la rue de Rivoli, à Paris, mais nettement plus sur que le centre ville de Rio, Lappa, qui est déserté par la police et la population la nuit ou que Vidigal et Rossinia.
Les attaques à Sao Paulo il y a quelques années étaient pilotées depuis l'intérieur des prisons par les patrons de gangs... et elles avaient pour but de montrer qu'ils tenaient la ville et pouvaient agir où ils voulaient quand ils voulaient. les vraies attaques en règle de la favela sont devenues rares : ils déboulaient sur la plage et passaient tout au peigne fin... tu repartais en slibard mais ils piquaient tout, créant la panique sur le sable...
Les pauvres au Brésil sont pour ces raisons bien plus l'objet de violences de toutes sortes, au travail aussi quand ils ne sont pas en esclavages dans l'intérieur des terres... et de crimes que les autres couches de la population.