grand x a écrit:Joich a écrit:Denis31 a écrit:Hello
Merci Alain pour cette dernière étude. A l'appui de ce que suggère grand x, on y trouve p. 15:
"La majorité des besoins de flexibilité électrique peuvent être satisfaits par un pilotage dynamique de la demande électrique (c’est-à-dire un stockage en énergie utile). Par exemple, piloter de façon dynamique la recharge du parc existant de ballons d’eau chaude sanitaire chez les particuliers, permettrait une économie de 40 à 85 M€/an, pour un coût limité dans un contexte de capitalisation sur le déploiement à venir de compteurs intelligents ou sur une utilisation plus dynamique des signaux tarifaires (heures pleines / heures creuses).
De même, piloter la recharge des véhicules électriques (entre 1 et 9 millions de véhicules, selon les scénarios étudiés) en fonction des coûts de
production électrique nationaux permettrait d’éviter un coût additionnel de 100 à 300 M€/an qu’engendrerait une charge directe (charge des véhicules électriques au gré de l’utilisateur).
"
On pourrait imaginer un système ou le prix de l'électricité pour l'utilisateur final varie en permanence en fonction de sa disponibilité locale, et des équipements "intelligents" (chauffe-eau, chargeur de voiture, lave-vaisselle, lave-linge, etc..) qui adaptent leur demande.
Mais ça ne modifie en rien les capacités maxi du réseau.
Scénério foireux. Il y a 40 millions de véhicules en France. Sans pétrole, ils ne rouleront plus. Et on ne parle ni des avions ni des bateaux...
Jugement nettement moins pertinent que ton précédent sur les hydroliennes ...
Personne n'a parlé de remplacer tout le parc automobile et des véhicules en général en électrique, ce n'est pas réaliste (trajets longues distances, temps de renouvellement d'un parc complet, temps de mise en place progressive d'un parc de véhicules de technologie électrique et des équipements nécessaires, ...), sans parler des capacités de production que ça implique.
Ben si, moi j'en parle
Quand le pétrole commencera à faire réellement défaut, il n'y aura plus des masses le choix. Et pour les véhicules particuliers, il fera certainement défaut bien plus tôt qu'on le pense, soit à cause de la pénurie parce que faute de quantité suffisante il sera réservé aux véhicules militaires/de sécurité (notamment les avions), soit à cause du coût, qui exclura de fait une partie considérable du parc automobile: la partie possédée par les pauvres.
Encore une fois, personne n'envisage un remplacement immédiat de la totalité d'un mode de fonctionnement, mais de mettre en place une nouvelle filière, dans le cadre d'un Mix, et évidemment dans le contexte des équipements préexistants; et en montée en puissance progressive de la nouvelle proposition, dans la limite de ce qui est possible. Rejeter une proposition novatrice en arguant de l'infaisabilité d'équiper l'ensemble des équipement actuels est une "palissade".
Il ne faut pas non plus oublier le mot "Transition", qui justement met l'accent sur le moment délicat du passage d'un système à l'autre, et sans oublier qu'on devra toujours considérer une solution en mix, pour relativiser et optimiser les avantages et les inconvénients et limites de chacune des solutions.
Merci à Denis pour la confirmation des possibilités d'économies et d'optimisation de l'utilisation des ressources et productions, par la consommation gérable de manière centralisée, à distance, et intelligente (experte). Je n'avais pas pensé aux ballons chauffe-eau, c'est comme pour les batteries un bon moyen d'optimiser et de lisser la consommation électrique, de trouver des débouchés à la production nocturne (surtout si elle est en renouvelable), et de faire l'économie de systèmes de production d'électricité ordinairement utilisés pour palier aux crêtes de consommation.
Sinon, toujours au sujet des véhicules électriques, je pense qu'on prend le problème à l'envers. Le problème des véhicules électriques, ce n'est pas l'autonomie en réalité. L'apparition du pétrole et des carburants qui en sont issus a permis de modifier notre société dans des proportions jamais vues: on a commencé à habiter à 50km de son lieu de travail, à partir en vacances tous les trois mois à 1500km de chez soi, etc. L'aménagement du territoire s'est fait autour de la voiture et de cette capacité extraordinaire de transporter les gens rapidement sur des distances de plus en plus longues. De fait, pour moi, le problème des véhicules électriques, ce n'est pas l'autonomie en réalité. Si on fait évoluer notre modèle de société autour de cette nouvelle donne énergétique, on peut très bien avoir des voitures particulières de petite taille et d'une autonomie de 150 bornes dans la mesure où la plupart des trajets quotidiens, voire hebdomadaires ne dépassent pas ces distances. Et pour les vacances: trains méga confort. Pour les marchandises? Trains aussi. Avec des pôles de livraison différents. Notre maillage administratif a été conçu pour une France où la distance quotidienne parcourable était de 30 km. C'est la raison d'être du département. Aujourd'hui, on veut réformer cela en partant du principe que les distances parcourables dans la journée ont considérablement augmenté (forcément, en voiture on va plus loin qu'à cheval), mais je pense que dans le nouveau maillage il faudra tenir compte du fait que les distances, même si elles ne retombent pas aux 30km des années 1870, vont diminuer par rapport au XXème siècle.
Pour conclure cette petite note, je pense que la transition énergétique ne pourra passer que par une refonte totale des réseaux. Tous: réseaux de transport de l'énergie, réseaux de transports en commun, réseaux de transport de l'information (une partie de cette transition énergétique doit être consacrée à l'abandon à chaque fois que c'est possible de la voiture et donc des trajets domicile/travail, et donc la mise en place massive du télétravail), etc.
Mais là où les gens se trompent, à mon avis, c'est s'ils imaginent que la transition énergétique c'est comment passer du pétrole à l'électricité en conservant un volume identique et un coût moindre sans modifier notre mode de vie (alors même que notre mode de vie est ce qu'il est à cause/grâce au pétrole, donc de fait supprimer le pétrole C'EST changer de mode de vie). A mon avis, la transition énergétique, c'est passer du pétrole à l'électricité en divisant par x notre consommation et en multipliant par y le coût et en rendant cela créateur de progrès. Pour le moment, nous subissons la contrainte, et notre manque de volontarisme dans l'abandon du pétrole cause la crise économique et écologique que nous sommes en train de vivre.