tfpsly a écrit:Joich a écrit:On va se faire bouffer par ceux qui sont moins avancé que nous sur des technologies choisies il y a longtemps. Ils ne vont pas rattraper un retard de 40 ans.
Ils vont développer des technologies nouvelles que nous n'avons pas choisies, préférant d'autres solutions. Que ce soit au niveau production d'électricité, technologie automobile, etc. Dans le
C dans l'air consacré au projet de loi transition énergétique de Ségolène Royale, un intervenant disait fort justement que nos constructeurs allaient probablement tous mettre la clef sous la porte. Pourquoi? quand l'ampoule a remplacé la bougie, ce ne sont pas les fabricants de bougies qui ont fabriqué les ampoules. Les fabricants de voitures de demain, c'est Tesla, etc. (et tesla, c'est Paypal
).
Oui sauf sur un point : le Thorium (choisi par les Chinois et les Indiens) est une
vieille technologie. Datant du même temps que l'U235. Ce dernier a été choisi en première étape par les scientifiques développant les premiers moteurs uniquement parce qu'il serait plus facile/rapide/moins cher de démontrer son utilisation (le thorium devant venir après avec les crédits)... Et les militaires américains se sont arrêtés là, ayant déjà tout ce qu'ils désiraient et ne voyant pas pourquoi investir encore plus d'argent dans un truc (soit-il plus avancé).
(les militaires et politiciens européens ayant été encore plus stupides, se contentant de copier)
C'est ça le pire dans l'histoire : on ne va pas se faire battre par une nouvelle technologie, mais par une technologie déjà connu depuis longtemps, dont les plans de prototypes sont librement disponibles sur internet, mais que nos militaires n'ont pas voulu suivre et que nos politiciens ignorent toujours de par leur stupidité sans limite.
Oui, le thorium, ça ne date pas d'avant hier, c'est vrai. Mais les pays qui le choisissent aujourd'hui, ou en tout cas qui choisissent de le développer, sont justement ceux qui n'ont pas suivi le développement de la filière à l'uranium. Et c'est là que nous allons à nouveau devoir prendre des risques industriels. Nous avons longtemps cru que notre avance dans la maîtrise des technologies uranium nous mettait à l'abri, sans jamais penser que les pays non nucléarisés au niveau civil ni militaire n'avaient aucune raison de ne pas investir dans d'autres technos. La guerre froide nous a englué dans l'uranium, parce que nucléaire civil et militaire allaient de paire. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas (les pays qui ont l'arme on assez de Pu pour faire sauter la planète entière plusieurs fois, et ceux qui n'ont pas l'arme peuvent se démerder pour avoir du Pu sans passer forcément par la case nucléaire civile, sans compter qu'on n'imagine plus vraiment raser un pays à coup de missiles nucléaires, même si ça doit trottiner un ou deux barbus ou bridés), et on prend très fortement conscience que la production d'électricité est aussi importante aujourd'hui que la dissuasion nucléaire pouvait l'être du temps de l'URSS. Donc une nouvelle course est lancée, mais pas à l'arme nucléaire, mais à l'énergie. Or la filière à l'uranium pose des problèmes aujourd'hui. en terme de sûreté, en terme de vieillissement des centrales, en terme de déchets, en terme d'opinion (pour les gens, Tchernobyl, Three Mile Island, Fukushima, tout ça, c'est pareil et c'est à cause de l'uranium). Certains de ces problèmes ne sont que des élucubrations, d'autres sont plus réels: nos centrales vieillissantes vont devoir être remplacées un jour où l'autre, ce jour risque d'arriver en même temps pour toutes nos centrales, est-ce qu'on repart sur de l'uranium, avec notre savoir faire, notre maîtrise technique (relative, nous n'avons plus construit de centrales depuis quelques années, et les ingénieurs qui les ont construites sont à peu près tous de la même génération, et à peu près tous en train de partir à le retraite, la construction de la plus récente a été lancée il y a plus de 30 ans), ou est-ce qu'on fait un autre pari? Celui des surgénérateurs? alors il va falloir de la volonté politique. Celui de l'EPR? La fusion? Le thorium? En France, nous avons une culture nucléaire très importante, mais des politiciens minables, incapables d'impulser quoi que ce soit. Nous allons nous faire coiffer parce que nous avons renoncé à la filière à neutrons rapides pour des raisons idéologiques, nous avons renoncé (entre guillemets) au thorium pour des raisons historiques. quant à l'EPR, je ne suis pas certain que ce soit réellement l'avenir parce que l'uranium, en l'état actuel des choses, il en reste pour 70 ans, que construire une centrale prend 10 ans, et que d'ici là le coût de l'uranium sera sans doute prohibitif. Entre autres.